Notre voyage de 6 jours - Le Caire, Assouan, Louqsor - à 5 personnes

Forum Égypte

Relation de notre voyage en Égypte.

La décision à été rapide et l’organisation un peu précipitée ; les contraintes d’emploi du temps ont limité le séjour à 6 jours, ce qui est bien peu !
Deux parties de la famille (5 personnes) se rejoignent à Rome, l’une venant de Paris l’autre de Toulouse, l’avion vers Gizeh (incroyablement peu cher : Wizz) a plus d’une heure de retard, nous avons heureusement fait les visas par Internet, donc au moins nous évitons la queue, mais pas les multiples contrôles. Un important groupe de personnes en habits moyen-orientaux est devant nous, probablement pour fêter l’aïd el Fitr au Caire, j’imagine qu’ils sont Soudanais, en tout cas nous voilà dans l’ambiance ! Mais l’administration égyptienne semble “bénéficier” d’influences combinées turque, anglaise, française et soviétique, chaque fonctionnaire est déterminé à exercer ses prérogatives : à chacun son tampon. Les pèlerins en appellent à la solidarité religieuse, mais rien n’y fait, manifestement certains ne remplissent pas les conditions d’entrée. Au bout de 40 minutes, de va-et-viens, de palabres, d’agitation, les occidentaux sont invités à passer en premier …
Il est plus d’une heure du matin, et je suis content d’avoir retenu un transfert officiel, cher, très cher même vu les prix pratiqués en Égypte, mais au moins le mini-bus nous attend et nous conduit directement dans le quartier el-meniel (translittération anglo-saxonne : “al-manial”).
L’autoroute à 8 voies traverse des quartiers d’immeubles défraichis, la publicité est omniprésente avec beaucoup de slogans en anglais, je m’aperçois que les chiffres, au milieu des phrases en arabes, sont en caractères occidentaux. Nous commençons à voir quelques mosquées aux lignes architecturales surlignées de néon, une église au loin n’est pas en reste, nous arrivons dans une zone moins pauvre, le Nil n’est pas loin, malgré l’heure la foule est dense, la circulation chaotique, partout des vendeurs ambulants ; c’est la fête nous dit notre chauffeur.
La place où se trouve notre logement est là, avec son église, ses immeubles très hauts, dans un style 1960, les façades sont décaties, les enseignes lumineuses clignotent, des groupes déambulent sur la chaussée, ne ralentissant pas le ballet incessant des tuktuks bariolés, des scooters vrombissants, des taxis hors d’age ; une pharmacie est entrain de fermer. Notre chauffeur, un peu étonné de notre choix d’hébergement, s’enquière de l’entrée de l’immeuble, il nous laisse devant, nous nous regardons interloqués, le hall est immense, avec un comptoir, une loge, mais désert, sale, vaguement éclairé par une ampoule accrochée à ce qui fut un lustre, des plaques de marbre manquent, mais tout atteste que le lieu fut luxueux ; personne, dans un recoin un lit et une armoire ! Nous trouvons les ascenseurs, l’un datant de la construction, l’autre 15 ans plus jeune, peu rassurant ; pas de porte intérieure nous voyons défiler les parois lissées de crasse à quelques centimètres de nous ; arrivés au 10eme, la porte ne s’ouvre pas, nous redescendons d’un étage pour remonter à pied … une certaine inquiétude nous gagne, rien ne correspond à la description, nous repartons sur la place, faisons le tour de l’immeuble, attirant les regards, puis un homme décharné nous aborde et nous fait signe de le suivre, il revient dans l’immeuble, nous fait monter dans les deux ascenseurs, et en haut nous indique une porte -que j’avais vu mais qui était bloquée- la pousse violemment : au fond d’un sombre couloir nous voyons enfin la porte de notre logement avec la serrure électronique. L’homme nous aide et pénètre avec nous, il connait manifestement les lieux et nous fait la visite.
Il faudrait dix pages pour décrire l’appartement sentant l’opulence passée et les relations complexes entre l’occident et l’orient.
Au 10eme étage on perçoit encore la rumeur de la ville, le Nil est là avec ses bateaux-bars éclairés et sa navigation nocturne, nous sommes dans un autre monde ; il est 3 heures du matin lorsque nous nous couchons.

Avant de décrire notre périple voici des liens utiles:
Service officiel des visas (ne pas se laisser avoir par les offres commerciales) :
https://visa2egypt.gov.eg/eVisa/Home
Site officiel pour acheter les entrées dans les musées et sites touristiques (cela évite d’avoir à faire la queue, mais impose la date) :
https://egymonuments.com/
Accès à ma carte du parcours suivi et des points à voir ou visiter :
Egypte - Google My Maps
Téléphone de Mahmoud Alieldin, notre taxi au Caire (en anglais par Whatsapp) :
+20 100 363 1234
Site de Parcal Pelletier, Mohamed et Karim : http://www.louxoregypte.fr/
Téléphone de Karim (en français par Whatsapp) :
+20 102 615 8714

Jour 1.
Bien que l’heure du coucher ne soit pas du tout celle envisagée, nous décidons de maintenir notre programme; nous voilà donc à 8 heures du matin sur la place à attendre le Uber commandé un peu plus tôt ; la ville est éteinte, quelques familles très pauvres sont devant leurs cabanes disposées sur d’anciens ilots de trottoirs, un taxi nous propose ses services, l’homme est avenant, souriant comme tous les Égyptiens, parle un anglais correct et conduit une Dacia à sept places récente pour le parc automobile du pays (nous verrons des centaines de Peugeot 504), nous lui expliquons, il n’insiste pas ce qui est un signe d’éducation en Égypte. Le Uber n’est toujours pas là lorsque le taxi repasse, nous décidons de partir avec lui, petite discussion sur le prix, pour 4 euro il nous emmène vers le quartier El Moïz. Il est avenant, en conduisant il nous explique que ce Jeudi est congé pour préparer la fête du Vendredi le plus saint, en passant il détaille les monuments que nous voyons, il a vite compris que nous sommes intéressés par l’architecture et l’Art. Il nous laisse sa carte sur laquelle est inscrite “layer” et nous dépose à bab el Foutouh alors que je lui avait indiqué bal el Nasr ; le policier qui nous aborde immédiatement me fera comprendre pourquoi : un contrôle est exercé à l’entrée de la zone, après avoir jeté un coup d’œil discret à la tenue des femmes, le policier m’indique la direction à prendre, et semble prévenir par radio la patrouille suivante. Policiers, militaires, policiers “tourisme”, ils sont des centaines, kalachnikov en bandoulière, dans des dizaines de points de contrôle partout dans la ville.
Malgré le plan imprimé je mettrais quelques pâtés de maison avant de retrouver mon itinéraire, le lieu est un mélange indescriptible de bâtiments à demi-ruinés, de constructions sauvages et de magnifiques témoins d’un temps de munificence passée. Même ce qui apparait comme “occidentalisé” ne l’est qu’en surface, le dépaysement est total. Quelques échoppes ouvrent leur abattants de bois, datant souvent du début du siècle dernier, des enfants et des adolescents, jouent bruyamment, parfois on aperçoit une fille. Le voile est systématique pour les femmes dés 11ou 12 ans, beaucoup de niqabs, des abayas, quelques tenues afghanes, plus de la moitié des hommes ont des habits traditionnels. Au fond le voyageur européen du XIXeme devait avoir un spectacle à peine différent.
Un arrêt dans un bar, que, à tord, nous avons pris pour un lieu touristique, nous met en contact avec la notion du temps des égyptiens et avec d’autres caractéristiques locales, bien que la carte soit aussi en anglais et que nous montrions ce que nous désirons, après une longue attente, nous voyons arriver autre chose. Un passant parlant vaguement anglais fait comprendre la méprise au serveur et celui-ci nous apporte, plus tard, ce que nous voulions, le tout sans discussion ; au moment de payer je vois qu’il n’a pas facturé les premières consommations, nous laisserons un pourboire augmenté.
L’intermédiaire est le premier qui nous fait entrevoir une réalité inattendue : “where you come from ?” “France” “ho ! good, France good ; Egypt and France friends - welcome, welcome” ; nous entendrons cela 100 fois, avec parfois même des détails (Jacques Chirac est encore cité comme “le meilleur ami des Arabes”) ; bien sur nous nous abstenons de tout commentaire.

Le reste de la matinée se passe à voir et sentir, nous entrons partout où cela est possible, visitons, peu à peu la fatigue du voyage et du manque de sommeil vient à bout d’une partie du groupe, il faut se poser et manger, j’avais relevé une adresse, mais elle est fermée (!) et une autre s’avère bruyante, nous cherchons un peu, mais voulant éviter la mutinerie j’accède à la volonté de ma famille et nous nous asseyons à une table face à la mosquée El Hussein, ce sera la seule fausse note du voyage : fuyez ce coin à touristes du nord européen ou américain, c’est cher et mauvais ! Pourtant le moment du repas permet de partager nos impressions, elles sont unanimes malgré les 50 ans d’écart entre le plus vieux (moi) et la plus jeune ; magique, incroyable, ouvrant sur un abyme de questions et de sentiments étranges. Il y a un véritable plaisir sensoriel à être en Égypte.
Après la pause nous reprenons le parcours prévu (voir la carte) et dans une mosquée avons droit au seul geste d’intolérance que nous subirons : un barbu me foudroie du regard parce que j’ai vu le poignet dénudé de sa femme qui rhabillait un bébé (elle avait aussi collés à elle 2 enfants de moins de 3 ans) : il n’y a que deux trous dans sa prison ambulante pour voir, même pas une fente, le tissu est lourd ou doublé, il doit y avoir une structure sur la tête pour tenir le heaume. Je comprend qu’il rabroue la pauvre femme dont le gant était baissé, je ne sais s’il m’injurie ensuite, mais un homme surgit et lui parle avec un ton de commandement qui le fait taire ; tolérance, hospitalité ou 12% du PIB ?
La visite du hammam de Inal nous montre la filiation avec les thermes romains, l’on voit aussi l’influence Perse dans les styles décoratifs, qui évoluent peu d’une dynastie à une autre sur prés de 7 siècles séparant les différents ensembles que nous visitons. Seule une seconde visite, avec un temps d’observation plus long permettra d’approfondir les raisons de cette permanence.

Dans le khan (marché, souk), beaucoup parlent un peu français, de loin les marchands devinent notre nationalité, et dés qu’ils en ont confirmation nous avons droit au “bienvenus, welcome, France amie”; des espagnols et des Italiens rencontrés nous dirons qu’ils n’ont pas droit aux mêmes mots, je n’ose imaginer ce que doit entendre un américain ! Nous achetons deux paires de belles babouches en cuir de chameau, le vendeur à vécu en Afrique de l’ouest et s’amuse de notre marchandage ; vu les cadeaux en partant nous aurions sans doute pu continuer jusqu’au tiers du prix annoncé !

Wakala, madrasa, sebil se succèdent, puis en cherchant Beit Jamel el-Din el-Dhahabial nous nous perdons dans un quartier ravagé par la misère et le manque de soins, partout des maisons effondrées, des dépôts d’ordures, des épaves de motos, et les appels concurrents des muezzins qui semblent se perdent dans la poussière de suites d’impasses complexes et de cours sans issues nous obligeant à revenir dans le dédale de rues tortueuses. Les passants nous regardent à peine, parfois l’ombre noire d’une femme nous frôle, jamais nous ne nous sentirons en danger ; la végétation qui apparait au détours d’une petite montée me fait comprendre que nous sommes le long du parc el Azhar, soit bien loin de notre destination ! Un étudiant malais nous indique la direction à prendre. Il est temps d’acheter des cartes SIM égyptiennes pour avoir accès à la modernité !

Après encore quelques hésitations nous parvenons à bab al Zuweila, l’excitation de la montée fait oublier les kilomètres parcourus, nous allons jusqu’en haut ; la vue qui s’offre à nous est incroyable, des minarets à perte de vue, la ruine de dizaines de bâtiments, l’entrelacs médiéval des rues ou tout à l’heure nous étions perdus.

Nous reprenons notre chemin, heure, fêtes ou état normal, ce que nous voulions voir est fermé, mais la déambulation est toujours une source d’étonnements, de découvertes, et de chocs esthétiques.
Mahmoud étant loin nous trouvons un autre taxi, aux sièges dépareillés et dont je ne parviens pas à trouver la marque tellement il a été bricolé, à cinq plus le chauffeur nous nous entassons ; nous retrouvons notre appartement et son atmosphère de film à l’eau de rose des années 60.

Une épicerie et une boutique de vente de boissons alcoolisées nous permettent de préparer un diner au calme et nous allons tous dormir.

Jour 2.
Nous avons demandé à Mahmoud de nous transporter toute la journée, pour 2000 EGP (~ 40€) il se met à notre disposition pour les multiples déplacements prévus ; c’est un peu plus cher que de trouver et négocier à chaque étape un taxi mais cela permet de gagner du temps, d’éviter un stress ; en plus il sera de bon conseil sachant les heures d’ouvertures des mosquées aux non-musulmans en ce jour de prières importantes (vendredi de l’aïd el Fitr). A 8 heures il est sur la place ponctuel et souriant.
Nous nous faisons refouler de la mosquée Ibn Toulhoun pourtant ouverte et normalement accessible aux étrangers, il faut attendre, combien de temps ? mystère ! Pour que nous patientions dans de bonnes conditions Mahmoud négocie avec les gardiens de la maison-musé Gayer-Andereson qui est un havre de paix verdoyant au milieu de ce quartier minéral.
Le policier de garde nous offre des bonbons, un homme entre dans le jardin pour nous saluer en français et ressort, les deux femmes de ménage nettoient chaque recoin de la rue couverte entre les deux maisons formant l’ensemble et nous sourient, le guichetier s’excuse de ne pas pouvoir nous délivrer les billets, pour finir nous entrons un quart-d’heure avant l’ouverture et payons en sortant, c’est aussi cela l’Egypte ! Comme partout un homme nous aborde avec quelques mots de français (mais continuera le plus souvent en anglais) et nous propose de nous guider, comme il a déjà commencé nous le laissons faire et nous avons raison car son commentaire est riche et détaillé (nous lui laisserons 400 EGP ~8€). La visite de ce lieu est impérative pour percevoir la vie des européens du XIXeme, commerçants, diplomates, amateurs d’art, autorisés à séjourner en Égypte ; dans ce cas le legs à l’État Égyptien de ces deux maisons et de leur contenu à permis de sauvegarder de nombreux objets d’époque(s) et le bâti XVIeme et XVIIIeme.
Nous pouvons enfin accéder à Ibn Toulhoun qu’il faut admirer un peu comme l’on admire une basilique romane, ici pas d’arabesques infinies, par de muqarnas sophistiqués, pureté des lignes et grandeur simple.
Nous nous extrayons de la foule pieuse en habits blancs pour retrouver Mahmoud qui nous déconseille, pour des raisons de fréquentation ce vendredi particulier d’aller au mausolée de l’imam el-Shafi’i (tant pis ce sera pour le prochain voyage), nous finissons donc la partie islamique de notre périple.
Mahmoud nous conduit dans le quartier Copte, là une foule incroyable s’entasse dans ruelles, la présence militaire est forte, mais l’ambiance est bon enfant, beaucoup de musulmans entrent curieux et respectueux dans les églises, ces lieux font partie de leur patrimoine national et ils les visitent. Architecturalement les bâtiments sont pour le moins étranges, très remaniés, en briques rouges à gros joints, l’iconographie est assez criarde ; Lourdes plutôt que Saint-Sernin !.
Après ce détours nous partons pour le musée Égyptien du Caire ; j’ai fait le choix du vieux musée plutôt que le nouveau ou celui de Gizeh car il va disparaitre ou en tout cas être tellement modernisé que l’ambiance XIXeme va se perde dans les limbes du passé. Déjà de nombreuses armoires en bois vernis et vitrines de verre épais, sont vides et ne laissent voir que des cartels jaunis écris à la plume ; heureusement la multitude des autres regorge de merveilles, il faudrait au moins une journée entière pour tout voir, nous nous contentons d’une sorte de parcours onirique, admirant au passage l’intelligence de la construction due à un architecte français. Repas dans l’enceinte du musée, au frais (un peu plus cher qu’à l’extérieur mais commode et tranquille).
Gizeh nous attend, et pas seulement nous, selon la radio que nous traduit Mahmoud 15 000 personnes sont dans le site des pyramides ! En effet à mesure que l’on se rapproche la circulation devient impossible, notre chauffeur prend des rues improbables, en terre, où se croiser nécessite des manœuvres entre les trous, les excroissances des habitations, les enfants, les chevaux, les chameaux. Nous arrivons sur une place emplies de calèches et Mahmoud nous négocie un prix, nous n’avions pas cette idée mais nous nous laissons convaincre : à tord, habitués à la visite des sites antiques de l’Italie du Sud nous aurions pu nous en passer (en plus le charretier sera le seul Égyptien pas souriant rencontré). Dans le prix était convenu un cheval pour ma fille (cavalière émérite) mais au dernier moment la chose devient impossible, le prix est revu à la baisse ; les trois jeunes partent à pied. En fin de visite nous voulons reformer le groupe et laissons partir le grincheux cocher pour finir à pied et traverser des chemins à l’allure de caravansérail encombré de chameaux. Comme nous avons, malgré tout donné un pourboire, ma fille à quand même droit à avoir un cheval avec lequel elle déambule au milieu de ce quartier dans la poussière, le crottin, les cris des cochers, les youyous d’un mariage et les énervements brutaux des chameaux ; cette jeune femme jambes nues, cheveux au vent et dirigeant fermement sa monture ne passe pas inaperçue !
Pour la visite elle-même que dire ? C’est conforme à l’idée que l’on s’en fait, c’est grand, majestueux, prenant, peu à peu on est envahi par le sentiment du temps, 40 siècles d’histoire sont bien là. Bien sur, incontournable et machine à souvenirs, nous entrons dans l’une des pyramides, celle de Mykérinos.
Nous retournons vers notre maison, un instant nous envisageons d’aller boire un verre le long du Nil, aussitôt Mahmoud téléphone pour réserver une place, mais le temps du trajet, la fatigue à raison de notre curiosité. Nous rentrons pour nous doucher et ressortir manger, en fait, nos cerveaux ont trop absorbé en 40 heures, et nous restons diner dans l’appartement.
Deux jours sont passés sans que nous puissions souffler un instant, tant de choses à voir, si peu vues ! Le Caire est un monde resté pour une bonne part au milieu du XXeme siècle, souvent même avant ; c’est inarrêtable et irréformable, c’est d’ailleurs ce que ce sont dit les dirigeants qui n’ont eut de cesse que de créer des “nouveaux Caire”, dans le désert, créations artificielles qui, en peu de temps, sont rattrapées par la ville d’origine et contaminés par son agitation, son désordre, la débrouille des petites mains, la richesse des puissants du moment ; Balzac disait la même chose de Paris.
Demain à l’aube nous prenons l’avion pour Assouan, Mahmoud pour 750 EGP se charge de nous emmener à l’aéroport ; nous le quitterons avec tristesse, mais nous reviendrons !

Suite du périple plus bas.

PS il me reste deux cartes SIM égyptiennes avec pas mal de giga, je les envois gracieusement à la première personne qui me contactera.

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Merci pour ce carnet de voyage.
Beau texte, vivant, on a l’impression d’y être…
PS rien sur Louxor et Assouan…?

Merci pour ce compliment ; je suis entrain d’écrire la suite, je la déposerai sans doute vendredi.

On attend avec impatience…
Dans quel hôtel étiez vous au centre du Caire ?

Un barbu me foudroie du regard parce que j’ai vu le poignet dénudé de sa femme qui rhabillait un bébé (elle avait aussi collés à elle 2 enfants de moins de 3 ans) : il n’y a que deux trous dans sa prison ambulante pour voir, même pas une fente, le tissu est lourd ou doublé, il doit y avoir une structure sur la tête pour tenir le heaume. Je comprend qu’il rabroue la pauvre femme dont le gant était baissé, je ne sais s’il m’injurie ensuite, mais un homme surgit et lui parle avec un ton de commandement qui le fait taire ; tolérance, hospitalité ou 12% du PIB ?

Le niqab Prison le barbu le regard qui foudroie 12% du PIB

Aérez votre texte c’est très difficile à lire

:grin::grin::grin::grin:

Merci pour votre commentaire, la ponctuation sert à scander le texte ; votre phrase “résumé” me semble abusive.

Il n’y aucune ponctuation et je ne parle même pas de l’orthographe,grammaire
Ensuite les descriptions comment dire…limite raciste,discriminante des généralités je n’ai rien appris sur vos visites par contre sur les Egyptiens :roll_eyes:

Manifestement vous avez un problème de compréhension fine du français ! Des fautes d’orthographe, c’est hélas possible, et regrettable, mais comme l’écrivit Victor Hugo il s’agit de la science des imbéciles. Des fautes de grammaire, lesquelles ?
Pas de ponctuation ? Voulez-vous que nous comptions les points, les points-virgules, les virgules, les points d’exclamations ou d’interrogation et certaines conjonctions qui servent à déterminer les membres de phrases et leur interaction ?
Vous intervenez beaucoup sur ce forum, le plus souvent avec acrimonie et sentiment de supériorité, ce n’est pas de nature à m’impressionner, je sais trop d’où cela provient.
Le racisme en France est un délit, m’en accuser -à tord- est donc susceptible d’une action en diffamation publique, pensez-y !
Je n’y peux rien si vous n’avez pas la sensibilité suffisante pour comprendre à quel point j’ai apprécié les égyptiens que j’ai rencontré, à deux exceptions prés : le cocher de Gizeh et le barbu islamiste (dont rien ne prouve qu’il était Égyptien).
Vous me voyez désolé que mon texte ne vous ait rien appris, mais à l’impossible nul n’est tenu.

A mon avis, texte très bien écrit, on sent très bien l’atmosphère (avec quelques photos ce serait super). Apres, je peux comprendre que cela ne donne pas envie d’aller expérimenter le Caire et ses imprévus (pour un occidental habitué à tout planifier grâce à la technologie), mais ce n’est pas la faute du texte…

Voici la suite du voyage de 6 jours à 5 personnes (voir le début dans un sujet plus haut)
Je remets les contacts des personnes citées :
Accès à ma carte du parcours suivi et des points à voir ou visiter :
Egypte - Google My Maps
Téléphone de Mahmoud Alieldin, notre taxi au Caire (en anglais par Whatsapp) :
+20 100 363 1234
Site de Parcal Pelletier, Mohamed et Karim :
http://www.louxoregypte.fr/
Téléphone de Karim (en français par Whatsapp) :
+20 102 615 8714

Jour 3:
Le décollage de notre avion est prévu à 7h35 (de CAI pas de SPX) à 8h20, bien qu’il s’agisse d’un vol intérieur Mahmoud nous conseille de ne pas jouer avec le temps, donc nous prévoyons large, un peu trop ! Nous voila en route dés 5h10 Mahmoud nous attendait lorsque nous quittons notre appartement, peu de circulation, mais pas inexistante, elle se densifie lorsque nous quittons le centre-ville, là de grands bâtiments modernes, sièges de compagnies Égyptiennes ou internationales, beaucoup d’installations gouvernementales, toutes entourées de murs ou de clôtures -comme les concessions de l’Afrique coloniale de mon enfance- avec des portails grandiloquents, il y a ici de la place et des moyens financiers. Je remarque qu’il n’y a plus de charrettes, et que presque tout est écrit en anglais, au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’aéroport la zone ressemble de plus en plus à n’importe quelle zone similaire dans le monde ; puis, rappel à la réalité locale, un poste de police, gardé par un véhicule blindé (dissimulé), regards attentifs, détection d’explosifs, nous pénétrons dans l’enceinte aéroportuaire. Les adieux à Mahmoud, puis, après quelques dizaines de mètres avec des passagers en costumes traditionnels, nous nous retrouvons bloqués par un policier : l’ouverture n’est pas encore effective !
Dés que cela est autorisé nous entrons, avec une première vérification et un passage par le portique de détection, mais les guichets sont encore fermés aussi nous prenons le temps d’un petit-déjeuner, à des prix quasi “européens” ;encore une fois je tente d’obtenir des cartes d’embarquements sur le site de NileAir, sans sucés.
Le hall s’anime et nous passons le second contrôle scrupuleux d’accès avec fouille au corps, mon fils va s’enquérir au guichet de la compagnie de nos cartes d’embarquement mais n’obtient qu’une réponse “thats good” en montrant nos billets.
Troisième contrôle, le préposé demande à voir notre titre de transport et nous voilà dans la salle d’embarquement à attendre. Au moment de l’arrivée du personnel de bord, remarquant que les passagers ont tous un carton glissé dans leur passeport, mon épouse fait la troisième demande à l’hôtesse, laquelle lui dit qu’il faut une “real boarding card” ! Un homme nous guide précipitamment vers le guichet ce qui impose de passer le point de contrôle à rebours ce que le policier, à raison, ne veut pas accepter ! La tension monte car je vois derrière nous la file commencer l’embarquement, pour finir un gradé nous fait passer nous allons au guichet -le même où mon fils était allé - où on nous remet nos sésames et nous revoilà devant le portique et à être de nouveau fouillés ; la porte de l’avion se referme derrière nous.
Le vol se déroule sans soucis avec une vue du désert et de la limite nette avec les cultures de la vallée du Nil. Nous arrivons à Assouan un peu en avance, il n’y a qu’un seul avion sur le tarmac, sur les panneaux brandis par les chauffeurs notre nom n’apparait pas, nous sortons pour voir, rien non plus, dans la zone des taxis, un peu d’ombre nous permet de tenter de joindre notre correspondant en France, mais la connexion est mauvaise. Je tente d’ré-entrer dans l’aérogare pour disposer d’un meilleur signal, mais un policier me l’interdit. La chaleur commence à se faire sentir, l’inquiétude aussi, pour finir un jeune homme se présente à nous, solaire, dans un bon français il se fait connaitre et nous demande de lui pardonner son retard ; ce que bien sur, soulagés, nous faisons ; les bagages sont prestement chargés par Mohamed le chauffeur. Tout de suite la conversation s’engage, Karim est incroyablement liant, ce qui est, pour des méridionaux comme nous, immédiatement ressenti avec délice. Nous apprenons que son père est un peu fatigué et que c’est lui qui nous accompagnera, qu’il a fait ses études à l’École Française de Louqsor grâce à l’aide de Pascal, celui avec qui j’avais organisé cette prise en charge. Malgré le stress de la matinée, nous voilà tous détendus et aptes à capturer les émotions que nous allons vivre toute la journée.
Le minibus est confortable (nous ne sommes que cinq passagers) la climatisation est au minimum ce que je conseille : il vaut mieux habituer son corps aux hautes températures que de lui infliger sans cesses des chocs thermiques.
Petit arrêt sur le haut barrage d’Assouan ; me reviennent les souvenirs du début de mon adolescence lors du combat de Christiane Desroches-Noblecourt ; les images du “Courrier de l’UNESCO” sont sous mes yeux, cela fait 60 ans que je rêve d’être là !
L’embarcadère pour Philae est atteint, au vu du nombre de bateaux au mouillage je me dit que nous avons bien fait d’éviter la saison touristique ; je suis vêtu de lin blanc, saharienne comprise, je porte des chaussures de toile grège et je m’achète un chapeau de même couleur pour compléter : le XIXeme n’est jamais loin. Petit marchandage avec un passeur, que interrompt à 600 EGP, c’est indécent, nous discuterions pour 100 EGP, soit 2 €, alors que le salaire moyen du pays est de 140€ !
Je suis debout à la proue, dans une posture théâtrale et j’entends derrière le ronronnement fatigué du moteur, les vers de Maurice Magre :
N’aurez-vous pas pitié de ce voyageur ivre ?
Je voudrais une place à l’avant du bateau …
Le vent doit peindre au fond de l’horizon de cuivre
Des estuaires d’or où dorment des châteaux.
; tout dans ce pays est littérature.

Mon émotion est gommée par l’émerveillement, le Nil nous emporte plus que nous glissons sur lui, les iles viennent à nous portant leurs splendeurs comme des cargaisons de bois précieux. Philae s’approche, je sens bien qu’elle nous enchaine pour toujours, n’a-t’elle pas conquis des Empereurs ? Auguste, Hadrien, Napoléon, ne s’en sont jamais détachés complètement ; ce sera notre sort, on oublie totalement le déplacement des ruines, tant elles sont à l’exacte place que le destin assigne. Le bleu de l’eau, l’ocre de la pierre, les sculptures fascinantes, c’est l’origine de la civilisation que l’on reçoit en pleine face, on vacille sous la beauté sensée.
Je pense à mon père nous lisant, dans la moiteur d’un soir d’Afrique de l’Ouest, les interventions de Malraux et la progression de l’idée folle du déplacement des Temples. Époque où, malgré la guerre froide, un désir sincère de fraternité était présent on n’imagine pas à quel point la parole était espoir, c’est De Gaulle et Romain Gary que l’on écoutait alors.
Un policier nous indique un peu en contre-bas un beau point de vue, il pose sa kalachnikov sur un bloc de pierre pour nous prendre en photo, j’hésite un moment à lui donner quelques sous, mais je ne crois pas que ce soit approprié, son geste est de pure gentillesse.
Une heure est passée il est temps de rejoindre notre embarcation, au total nous sommes restés 70 minutes sur l’ile, c’est un peu court, plus de déambulation, un verre au bar auraient été appréciables.
Karim et Mohamed nous aperçoivent débarquant et amènent le minibus au plus prés, ils auront toujours cette attention, qui à ce moment nous semble inutile, mais que nous apprécierons de plus en plus avec la fatigue et la chaleur.
Nous partons voir l’Obélisque couchée, il est encore tôt et nous échappons à la traversée du souk qui précède tous les sites., le lieu est une carrière et la réverbération commence à produire un chaleur fournesque, la vue d’en haut est intéressante, et nous évoquons une visite semblable à Cave di Cusa en Sicile, il y faisait encore plus chaud, mais au moins il y avait quelques arbres. Sur le chemin vers la sortie deux policiers nous interpellent en français, jouant à regarder alentour si personne ne nous voit ils écartent la barrière et nous conduisent au plus près de la taille, puis à l’intérieur de celle-ci, ils nous montrent un puits de fosse, un taraudage, là les choses prennent une autre dimension, sur l’insistance du galonné, je leur laisse 250 EGP, 100 de plus que ce que j’avais préparé.
Il est temps de manger, Mohamed nous dépose devant l’entrée du souk et Karim nous emmène dans un restaurant, pas de menu Karim assure la traduction. Les boissons arrivent rapidement, puis les multiples entrées sur lesquelles nous nous jetons, autant par faim que par désir de gouter à tout, les plat suivent, délicieux ; les autres clients, Égyptiens, ne paraissent ni dérangés ni intéressés par notre présence dont je remarque qu’elle est un peu bruyante.
J’ai guidé des dizaines de voyages scolaires et je faisais en sorte que ni les chauffeurs, ni moi-même soyons séparés des professeurs, je voudrais bien que Karim et Mohamed soient avec nous, mais ils ne semblent pas le souhaiter ; je ne crois pas que ce soit pour des motifs religieux, mais par une sorte de déférence ; il en sera toujours ainsi.
En quittant Assouan, comme au Caire, nous avons conscience de laisser derrière nous infiniment plus de choses que ce que nous avons pu voir.
Nous prenons la route pour Edfou, Mohamed suit au début la route le long du Nil, ce pour éviter le premier poste de contrôle, en effet la route par le désert est interdite aux étrangers ; c’est un soucis pour notre groupe puisque nous devons être avant 17 heures au poste d’entrée de Louqsor, à peine de risquer un refus de passage. Nous traversons le pont pour arriver à “new Aswan” ville modèle, moderne, nouvelle, parfaite … et un peu fantomatique ; par de larges routes-avenues bordées de chantiers -en voie d’achèvement ?- nous arrivons au poste de contrôle, Mohamed a eu un ami au téléphone, les rideaux sont tirés, chacun se fait petit sur son siège, la première chicane passe, mais tout à coup la porte coulissante s’ouvre : quelques mots cinglants et nous voilà contraints de faire demi-tour. Les mêmes avenues deviennent sinistres, lorsque le téléphone sonne, une conversation : l’ami n’était pas arrivé ! Le poste est de nouveau là, la porte s’ouvre, le même homme armé nous regarde, mais Mohamed a glissé 200 EGP (4€) à un gradé : le désert est à nous !
Contrairement au Sahara de mon enfance ce désert est plat et caillouteux, de place en place des enclos de sécurité qui doivent protéger les installations d’un oléoduc, le trajet devenait morne lorsque des carrés de culture apparaissent, protégés, comme dans la plaine du Crau, par des rangs arborés, l’eau manifestement ne manque pas, en bordure des masures en terre séchée. Nous quittons la route, apercevons les “vieilles” pyramides et entrons dans Edfou, la pauvreté sourde, non, la misère n’est pas plus tolérable au soleil !
Le temple d’Horus est le second plus grand d’Égypte, bien conservé, le portail est gigantesque, je calcule que mon immeuble est moins haut ! Entièrement en grès il a d’autant mieux résisté au temps qu’il est assez récent et qu’il fut ensablé et recouvert d’habitations jusqu’à son dégagement par Auguste Mariette ; un autre Auguste, empereur romain celui-la, fit exécuter les derniers travaux. Le recul est suffisant pour embrasser la totalité de la façade et ses hauts-reliefs sont saisissants. Sur un pylône pharaon chasse ses ennemis, mais l’iconographie générale reprend la mythologie de la lutte entre Seth et Horus. Seth assassin de son frère Osiris, comment ne pas penser à Abel et Caïn, Romulus et Remus, et, dans cette partie du monde à Isaac et Ismaël. Dans une pénombre de plus en plus accentuée nous parvenons jusqu’au Naos ; malgré pas mal de touristes débarqués d’une croisière sur le Nil, cette visite nous permet d’imaginer le culte rendu ici. Différemment qu’à Philae la magie opère sans cesse, le regard a du mal à se poser, papillonnant comme pour emmagasiner l’étonnement, cette impression sera récurrente durant toutes les autres visites, contrairement aux formes stylistiques gréco-romaines, que l’on peut lire avec nos canons contemporains, il y a une césure légère qui fait que l’image antique égyptienne est à la fois proche et lointaine, compréhensible et mystérieuse ; d’ailleurs c’est par le truchement de l’égyptomania que nous en percevons le sens.
Nous reprenons la route, le long du Nil car revenir sur celle du désert nous ferait prendre le risque d’un contrôle ; tant mieux car c’est le spectacle du fleuve nourricier qui défile sous nos yeux. Manguiers, bananiers montrent que nous ne sommes à moins de 100 kilomètres du tropique du cancer ; s’étalant en parcelles infinies des petits champs proprets, avec du blé que l’on verra moissonné à la main et mit en gerbes. Un peu plus avant, toujours à l’ombre mouvante des palmiers un peu de sorgo, des légumineuses, au loin de la canne à sucre ; parfois un marabout délabré qui a du abriter quelque ermite sage et placide, ce paysage est émouvant et hors du temps. Les hommes dodelinent sur leur âne, les femmes en noir s’affairent, les tricycles à moteur croulent sous leur charge, les taxis collectifs font la course et s’arrêtent brutalement au moindre client levant la main. Suivant une règle restée obscure des gendarmes couchés, brutaux et non-signalés, forcent les véhicules à revenir au pas, chacun tente de passer en premier, gauche, droite, milieu, bas-coté, tout est bon, pour les plus larges la circulation se fait en peigne ! Avec une agilité déconcertante Mohamed évite les trous, les objets perdus, les charrettes, les enfants, les animaux, d’autres véhicules, souvent à contre-sens, on dirait qu’il jongle.
Karim répond à toutes les questions, sans jamais se démonter, égal à lui-même, ce garçon est étonnant ; toujours calme et souriant, sans une once de ce fatalisme destructeur que l’on trouve souvent sous ces latitudes. Lorsque mon épouse lui explique un point de français -elle est prof. - il répète sagement, parfois il n’hésite pas à dire qu’il ne comprend pas, sa soif d’apprendre est manifeste. Nous parlons des différences entre le dialectal marocain et l’égyptien et il me fait répéter à mon tour …
Pour finir nous parvenons au poste d’entrée vers 16h40, Mohamed doit donner son permis et un policier vérifie -comment ?- ses heures de conduite, comme il est venu de Louqsor ce matin il à du partir avant 6 heures, soit il y a plus de 11 heures !
Le tenancier du bar parle français, il plaisante même, nous embrouille gentiment avec le prix, encore une fois je calcule que nous parlons de 1 € !
Il nous reste une trentaine de kilomètres à parcourir à travers les “villages” de Louqsor comme dit Karim, qui prend contact avec notre logeur pour le rendez-vous. La pauvreté est moindre que sur la route, nous apprenons que Louqsor à plus de 500 mille habitants, moi qui croyait à une bourgade !
En passant Karim nous montre la maison de son père où il habite, puis nous laisse devant notre location, non sans avoir vérifié que le logeur est là, il se présente et je comprends qu’il se réclame de son père ; il fera ainsi souvent et manifestement cela a une portée sociale.
Pendant que les filles se douchent je parle avec notre hôte qui a passé 6 ans en Suisse alémanique puis 2 en Allemagne, il parle allemand et son anglais s’en ressent, au moins nous sommes à égalité ! Je le sens un peu las, et, malgré la beauté du couchant sur le Nil vu de la terrasse ou nous buvons un thé à la menthe, la discussion ne prend pas ; nous apprendrons plus tard la cause de son tracas.
J’ai choisi une villa avec piscine du coté Ouest du Nil, c’est je crois la bonne solution pour profiter d’un air frais brassé par le fleuve, être au calme malgré l’appel peu dérangeant du muezzin le matin ! Nous nous installons dans l’appartement, total opposé de celui du Caire, puis ressortons pour manger. Bien que Karim nous ait conseillé le “Thèbes restaurant” 400 mètres plus loin, le premier qui vient - “Nil view restaurant” ?- est celui où nous nous écroulons sur des banquettes ombrées par un immense manguier ; au travers d’un bananier et d’un palmier nous voyons des felouques passer sur fond du temple de Louqsor, la nuit tombe parant le paysage du reflet des lumières de la ville. Nos bières Stella Egypt -avec alcool !- arrivent, la fatigue s’est envolée lorsque nous évoquons cette journée commencée 19 heures plus tôt !
Ce trajet en voiture, partie dans le désert et l’autre le long du Nil est je crois indispensable pour comprendre le rôle du fleuve dans sa dimension historique du temps long qui structure l’âme de l’Egypte par delà les changements de civilisation qu’elle a connu. On perçoit aussi au fil des kilomètres une réalité sociale et économique que l’avion masque. Ce parcours ne fut pas seulement une liaison entre deux pôles touristiques mais bien une découverte à part entière, un déplacement initiatique. Dix jours après, alors que j’écris ce texte, je n’en ai pas encore exploré toutes les facettes.

Suite du périple plus bas.

PS il me reste deux cartes SIM égyptiennes avec pas mal de giga, je les envois gracieusement à la première personne qui me contactera.

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Merci pour ce compliment, la seconde partie est en attente de “modération”…
En 6 jours il fallait obligatoirement une organisation un peu rigide, mais les imprévus font partie des voyages sinon autant regarder un “powerpoint” ! J’ai vécu 20 ans en Afrique, je suis souvent à Naples et Palerme autant dire que le désordre urbain ne n’inquiète pas, aussi je suis désolé si l’on peut ressentir une retenue à se rendre au Caire en me lisant, ce n’était pas mon intention. Au contraire il faut aller au Caire, on y comprend ce que nous perdons à un encadrement techno-propre trop prégnant.

1 j’interviens (beaucoup) c’est le but du forum( acrimonie) :joy: supériorité la je n’ai rien à apprendre de votre part sur le mot supériorité cela se ressent dans votre texte
Le barbu islamiste tiens donc barbu égal islamiste :grin:
N’est peut être pas égyptien on se raccroche aux branches

C’est tout ? C’est un peu court, on pouvais dire, au dieu, bien des choses …
Un barbu agressif comme vous-même, portant le kami, accompagné d’une femme (enfin je suppose) caparaçonnée dans un vêtement noir la recouvrant tout entière, portant des long gants noirs aussi, avec 3 enfants, dans une mosquée, peut être qualifié d’islamiste. C’est d’ailleurs ce qu’a du penser la personne qui l’a tancé suffisamment pour qu’il parte en maugréant ; l’Egypte n’est pas vraiment un refuge pour ces illuminés.
Si cela vous dérange je n’y peux rien et à vrai dire je m’en moque.

@gerard-couvert, @italicus, @aset-2023,
Dans ce long récit, des phrases me gênent et je m’en voudrais de ne pas le dire : par ex., celle - ci :
" une femme (enfin je suppose) caparaçonnée dans un vêtement noir la recouvrant tout entière, portant des long gants noirs aussi, avec 3 enfants, dans une mosquée, peut être qualifié d’islamiste ."

De plus , avec 3 enfants !!! ??? : Quel lien avec islamiste ?

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Ces illuminés vous n’avez donc pas rencontré d’egyptiens tout court car il y a aussi les coptes et juifs et musulmans des athées et oui il y en a
Quand on ne comprend pas la langue de celui qui parle on ne suppute rien du tout et puis personne n’est témoins de ce que vous racontez anonymement sur un forum VOYAGES :wave:

Raciste, je ne dirais pas cela mais il y a certainement dans ce long texte littéraire des relents de la littérature orientaliste du 19ème s (il n’y a pas que l’Egypte qui y serait encore coincée apparemment).
Cet orientalisme dont le grand écrivain palestinien Edward Said avait bien démonté les mécanismes dont l’objectif in fine était de perpétuer les clichés colonialistes (l’Autre, ce barbare ou ce grand inconnu aux mœurs non pas différentes mais bizarres et forcément pauvre).C’est exactement ce qu’on retrouvera dans la littérature coloniale.
Mais notre ami confesse lui-même qu’il a eu une éducation coloniale.Qui a manifestement laissé des traces…

Bonjour @khartoumplage ,
je suis d’accord avec vous : c’est exactement cela ; le choix de l’hôtel ( crasseux), les quartiers ( pauvres … ), l’inconnu ‘bizarre’ …
Ceci dit, le récit est tout à fait dissuasif ( bien involontairement !!! ) pour les personnes n’ayant jamais été en Egypte et qui y envisageraient un séjour !
Bonne journée .

Votre mauvaise foi et votre incapacité à comprendre le français deviennent un peu pénible !
Je n’ai guère le temps de faire une explication de texte niveau 4eme, mais “illuminés” s’applique aux islamistes, en aucun cas aux Égyptiens, il suffit de lire avec intelligence ce que j’écris pour comprendre mon ressentis positif des égyptiens que j’ai pu rencontrer, il y avait parmi eux des musulmans, un copte pratiquant, et, sans qu’ils me l’aient dit explicitement, deux athées. Quand aux Juifs, m’en parler est assez stupide, je connais l’histoire des Juifs au magrheb et au proche orient, et sans doute que j’aurais pu rencontrer l’un des cent qui restent en Égypte …
Concernant ce barbu et l’homme qui l’a interpelé le doute est faible.
Mais là où vous dévoilez l’immensité de votre insuffisance est dans le fait que vous me reprochez l’anonymat, alors que j’utilise mon nom, et que vous, vous cachez derrière un pseudo !

Brigitte - Votre citation ne provient pas du texte mais d’une réponse à un commentaire agressif à mon encontre. Le “de plus” n’apparait pas dans mon écrit. Les personnes que nous désignons par le terme d’islamistes correspondent à des critères assez bien documentés, le nombre important d’enfants en faisant partie.

khartoumplage : Je vois que vous rejoignez la cohorte des “bons gnangnans” et de la pensée toute faite. Mettre les gens dans les cases des méchants et soi dans celle du camp du bien, est une attitude aussi confortable qu’inopérante sur la réalité.
Les “mécanismes” décrits par les sociologues, où les auteurs militants ont en commun la volonté d’aboutir à une conclusion et donc de distorde le réel antérieur ; mais les faits sont têtus. Le terme “colonial” est en soit inexact dans la plupart des cas, concernant la France des deux siècles passés il n’y eu que deux colonies : la Nouvelle-Calédonie et l’Algérie ; le reste des terres sous domination française avait des statuts juridiques différents et aucune idée d’implantation de population.
L’orientalisme est un fait d’essence artistique et scientifique, et non politique, c’est une faiblesse de raisonnement que d’attribuer à rebours des conclusions contemporaines à des faits anciens.
Mes textes sont le reflet de mes impressions, rien d’autre. J’ai fait de magnifiques rencontres, je l’écris, une un peu médiocre et une autre où j’ai été verbalement agressé ; un (une ?) commentateur m’agresse à son tour et d’une façon répétée uniquement sur ce point, cela ne vous suggère rien ?

Brigitte : il serait préférable de lire exactement ce que j’écris : Je parle du hall d’un immeuble dans lequel était mon appartement : pas d’un hôtel ! J’évoque des familles pauvres vivants sur des trottoirs (hélas, mais cela se voit aussi dans les grandes villes de France). A quel moment ais-je écris “l’inconnu bizarre” ?
Non je ne crois pas que ce récit soit dissuasif, personne ne va en Égypte, sans voyage organisé, en pensant trouver une ville organisée comme Prague, propre comme Copenhague et riche comme Berne ! J’ai préféré me perdre dans ce quartier ruiné au Caire que de m’aventurer au Mirail le soir.
La vérité est que vous cherchez “la petite-bête” pour un tout autre motif que ce qui nous occupe ici : le tourisme. Parce que, malgré les bons sentiments et les dénégation convenues, nous ne sommes, dans les pays pauvres, que des voyeurs en mal d’exotisme.

Re …,
Vous dites : " personne ne va en Égypte, sans voyage organisé, en pensant trouver une ville organisée … " : je ne suis pas d’accord avec vous et de nombreux voyageurs le font !
Il est possible d’appréhender la grandeur et la magie des sites tout en côtoyant des Egyptiens du XXIème s. sans s’étonner ni juger, mais en se comportant d’égal à égal, comme vous le faites sans doute lors d’un voyage en Italie !
Vous vous êtes étonné de tout, même des formalités à l’aéroport ( les mêmes que partout dans le monde ! ) et aussi de la gentillesse et de la serviabilité de la plupart des gens rencontrés, pourtant vantées depuis des années sur ce forum …

Je pense que vous vous étiez organisé pour trouver ce que vous cherchiez et aviez en tête : au Caire, des quartiers pauvres, quasi ruinés tandis qu’à Philae, vous étiez “vêtu de lin blanc” pour apprécier la beauté et la poésie de l’instant .
Une chose est sûre : vous avez apprécié ces 6 jours ; bonne journée !

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Brigitte, j’apprécie votre nouvelle approche, et je trouve plus normal de parler ainsi ici, il y a d’autres forum (fora ?) pour s’écharper sur des sujets politico-sociaux.
Concernant l’Italie, j’y suis allé plus de cent fois, j’y ai habité, j’y vis 3 mois par an et je parle Italien ce n’est pas pour moi un pays étranger.

Sincèrement vous pensez que des voyageurs partent en Égypte en pensant trouver un niveau de vie et d’organisation administrative comparable à celui de l’occident ?
Je suis très satisfait de pouvoir m’étonner, encore, à mon âge … plus sérieusement, pourquoi aller dans un endroit où tout serait similaire à chez soi ? Donc bien sur j’ai été surpris, mais pas pour ce que vous dites, par exemple je n’ai jamais écris que j’étais surpris des formalités, j’ai raconté ce que j’ai vécu, relisez-moi. Qu’est-ce qui vous permet de dire que je n’avais pas un comportement d’égal à égal ? Vous plaquez des fantasmes politiques, rien de plus.
Aux autres personnes qui ont vanté ici la gentillesse des Égyptiens leur en avez-vous fait le reproche comme à moi ?
Je n’ai certes pas fait le choix d’aller dans des quartiers pauvres, mais celui d’aller voir des monuments afin de comprendre certaines choses et de comparer avec d’autres que j’ai vu. Quand à celui qui était ruiné, comme je l’écris je m’y suis perdu ; la pauvreté existe en Égypte -et ailleurs-, le Caire est jusqu’à présent plus fort que les autorités, ce n’est pas un cas isolé, pourquoi faudrait-il le cacher ?
Votre dernière phrase et conclusive, en effet notre famille a apprécié ces 6 jours, j’espère que je saurais dans la dernière partie de mon récit le faire comprendre.

Ni celui de relire vos messages pour corriger les fautes…

Mais c’est bien dans l’air du temps, écrire plus vite pour écrire moins bien.
Vous pourriez par exemple choisir d’être moins prolixe et plus facile â suivre.
Je dis çà, je dis rien…

“je dis ça je dis rien” une telle platitude dispensait du reste !
Une explication de texte s’intéresse au sens, à la syntaxe, à la langue, au ton, bref au fond, mais manifestement vous êtes habitué à des phrases simplistes : sujet verbe complément.
L’air du temps c’est plutôt vous qui le suivez avec vos formules toutes faites et votre croyance que l’orthographe est la mesure suprême.

Vous voyez, c’est cela qui est gênant dans votre prose.Ce ton hautain, dénigrant et insultant.On a l’impression que vous ne pouvez vous en empêcher.On peut encore, me semble-t-il avoir le droit à la critique et à la liberté d’expression.
D’autant que je pourrais facilement vous retourner le "compliment"en trouvant certaines parties de votre récit (je dis bien “certaines”) “gnangnan” et qu’à vous lire, c’est vous qui mettez “les gens dans des cases des méchants” blablabla comme ce barbu catalogué “islamiste” sans que l’on sache exactement ce que vous mettez dans ce terme.Il est vrai que Kepel est devenu un adepte des plateaux de Cnews, ce qui en dit long sur l’état décrépitude de la recherche scientifique et de l’information en France.
Pour votre complète information, le terme “colonial” s’entend plus largement que ce que vous indiquez quelque soit le statut des territoires colonisés par la France.D’ailleurs, on appelait cela l’Empire colonial Français du temps de sa “splendeur” sur “5 continents” comme le précisait la propagande commerciale de l’époque.
Quant à l’orientalisme, je me permets de vous indiquer qu’au-délà des oeuvres de Delacroix ou Chassériau ou encore Châteaubriant et Nerval, il a une facette tout à fait politique en façonnant un Orient totalement mythifié et stéréotypé qui a conduit à la construction de la figure du “barbare” qu’il faut “civiliser”. Je vous indiquais que le grand Edward Said en avait fait une critique acerbe tout comme Amin Maalouf avait permis de donner un autre angle de vue aux Croisades.
Après tout, peut-être êtes vous comme M.Jourdain et faîtes non pas de la prose mais de l’orientalisme sans le savoir…

Respectueusement

Bonjour
Merci de partager votre carnet!
Je peux dévouvrir le vie des locaux, sont-ils amicaux et prêts à aider les autres ?
Merci

Votre question est pour moi assez mal formulée…
Les "locaux " comme vous dites, sont des gens comme tout le monde, les gens ici sont très aimables pour la plupart comme chacun d’entre nous, tout dépend de votre attitude pendant votre séjour.
A chaque fois que j’ai eu besoin d’aide, il y a eu qqu’un pour me l’apporter, j’ai fait ici de très belles rencontres qui restent gravées dans mon souvenir, et à chaque voyage je retrouve la plupart des personnes rencontrées au voyage précédent.
Il y a une grande chaleur humaine en Égypte.
Et s’il vous plaît, cessez d’employer ce mot “locaux”

La suite du carnet sera publiée d’ici deux ou trois jours.
Découvrir la vie des habitants d’un pays étranger -ou pas d’ailleurs- implique deux choses, d’une part faire attention à ne pas être intrusif, d’autre part accepter par avance les différences que l’on pourra observer ; en français “étrange” et “étranger” ont la même origine, elle indique que pour nous, façonnés par notre langue, nous considérons que l’Autre est étranger s’il nous parait étrange, et même en fonction de cette étrangeté. Il n’y a aucune échelle de valeur en cela, simplement le constat que tout est culturel.
Mon expérience de l’Egypte est faible, mais mon impression est qu’il y a une réelle et habituelle gentillesse dans la population, et une serviabilité qui n’est pas servile, comme si les rapports immédiats étaient fondés sur l’approche humaine.
Quand à découvrir la vie des habitants, il faut je pense rester assez longtemps, apprendre quelques rudiments d’Égyptien et attendre ; un voyage touristique ne le permet probablement pas.

Ma réponse en privé, car vous placez le débat sur un plan politique.

Bonsoir Gérard, n’étant pas une pro sur le forum, je me permet de vous questionner : avez-vous publié la fin de votre périple que je ne trouverais pas ou bien simplement n’avez vous pas eu le temps de finir le texte.
J’espère que ce ne sont pas les posts rugueux qui vous on fait arrêter vos écrits, cela serait dommage. Impatiente de finir le récit de votre périple. Très cordialement

Vous trouverez ici tous ses messages :

(Il suffit de cliquer sur le pseudo)

Il n’a rien publié depuis le 27/04/24.

@dalepna ,
Faire un voyage en Egypte en vous basant ( uniquement ?) sur la prose et le récit de Gérard - … n’est pas une bonne idée ! Vous serez surprise et/ou déçue de la réalité …
J’espère que vous avez d’autres sources …

D’autre part, ne doutez pas de l’amabilité et la serviabilité de la plupart des Egyptiens que vous rencontrerez , bon voyage !

Bonjour,

Vous trouverez la suite sur CNEWS, lol.

Pour avoir lu une partie du texte, j’ai trouvé cela limite mais bien sur qu’une personne venant au Caire peut voir plein de clichés et c’est compréhensible car c’est aussi une partie que les touristes souhaitent un peu voir.

Vous trouverez au Caire le quartier des chiffonniers qui est vraiment horrible et sale avec en face le cimetière qui est habité par les plus pauvres mais d’un autre côté vous pouvez également voir des quartiers incroyables qui sont très modernes et propres mais que personne ne visite.
Il peut y avoir des “barbus” et des femmes intégralement voilé mais aussi des filles en jupe et sans voile (comme en France).
Dans le récit je comprend qu’il y a eu une location d’un appartement dans un quartier populaire, mais du coup pourquoi l’avoir loué en amont. Suffit de se renseigner sur le quartier, si je visite Lyon je vais pas louer un appartement à Vaulx-en-Velin …
Pour info quasiment tous les ascenseurs en Egypte n’ont pas de portes intérieurs, pour la peine ce n’est pas lié à la qualité de l’immeuble.

Concernant les habitants du Caire, Oui sur les sites touristiques les gens seront souvent très lourd pour obtenir de l’argent (cela peut vite devenir pénible) mais si vous avez l’occasion de rencontrer des personnes en dehors des site, vous trouverez des gens serviables et gentils.

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