Hello,
Me voici de retour d’un périple de 3 semaines au Pérou et en Bolivie. Comme toujours, ce forum m’a permis de préparer mon voyage donc à mon tour de partager mon expérience qui, je dois l’avouer, bien que fascinante, n’a pas toujours été facile.
Nous sommes partis, mon ami et moi-même, le dimanche 27 avril pour revenir trois semaines plus tard, le 18 mai, avec la compagnie aérienne Air Europa -> Paris > Madrid > Lima > Cusco. Personnellement je ne suis pas difficile avec les compagnies aériennes, je sais que l’on y dort mal, que l’on y mange pas très bien et quelque part cela fait un peu parti du folklore d’un voyage. Mais là quand même, j’ai été un peu déçue. Nous sommes partis de Paris pour faire escale à Madrid. Arrivés en Espagne, première galère, notre avion a plus de 2h00 de retard, cela peut arriver, mais nous avions une correspondance à Lima pour Cusco et personne n’a pu nous dire quoi que ce soit, aucune information… résultat, arrivés à Lima, notre avion était partis sans nous. Donc, au-delà du vieux Boeing qui nous avait amené au Pérou et qui datait de l’an 2, le manque d’intérêt de la part du personnel pour notre situation était assez décevant. Heureusement, à Lima, ils nous ont trouvé un autre avion et nous avons pu atterrir à Cusco avec « seulement » quelques heures de retard. Le retour quant à lui s’est très bien passé, dans un avion beaucoup plus moderne et un équipage beaucoup plus sympathique.
1ère journée : Découverte de Cusco
Bon, qu’on se le dise, avant de partir pour le Pérou, nous avions lu toutes sortes de commentaires sur l’altitude et ses effets. Du mal aigu des montagnes au « simple » essoufflement, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Nous avions donc préparé une trousse à pharmacie énorme allant du remède de grand-mère au médicament sur ordonnance. Mais ce qui nous a principalement aidé c’est l’homéopathie (Coca en 9ch, n’hésitez pas à en acheter plusieurs tubes) que nous avions commencé à prendre un peu avant notre arrivée, les Dolipranes ainsi que le Maté de Coca, que vous trouverez PARTOUT, nous ne nous sommes servis de rien d’autre ! Grâce a ça, nous n’avons pas eu le MAM, mais soyons honnêtes, la fatigue due à l’altitude n’est pas un mythe. Ne sous estimez pas ses effets et l’épuisement que cela engendre. Ne préparez pas trop votre itinéraire à l’avance, vous n’êtes pas à l’abri de devoir redescendre de 500m pour soulager votre tête, votre estomac ou vos poumons, mais si vous y tenez, prévoyez quelque chose de léger avec beaucoup de pauses.
Bref, arrivés à l’aéroport, nous prenons un taxi pour Cusco. Notre hôtel n’est accessible que par un immense escalier et entre la fatigue du voyage, nos sacs et l’oxygène qui se fait désirer, c’est un vrai supplice. Heureusement la ville est magnifique. Elle se visite à pieds, la Plaza de armas (place centrale que vous retrouverez dans toutes les villes péruviennes) est superbe avec ses deux imposantes cathédrales, ses arcades, ses balcons en bois sculpté et surtout ce ciel bleu azur omniprésent. L’altitude nous oblige à marcher doucement, cela nous permet de profiter des paysages et de nous imprégner de l’ambiance de cette ville hors du temps et chargée d’histoire. Mais nous ne nous aventurons pas très loin, car rapidement le décalage horaire nous rappelle qu’il est l’heure d’aller se coucher.
Nuit : Hosteria de Anita. L’hôtel est bien situé, le petit déjeuner est très bon et le personnel est sympathique, mais trop de marches pour y arriver et les chambres sont vraiment trop humides, on respire difficilement et pour dormir, ce n’est pas top !
2ème jour : Cusco et Sacsayhuaman
Un peu reposés, nous décidons de visiter la ville plus en profondeur. Pour cela, nous achetons le boleto turistico qui nous permet de rentrer dans presque tous les sites et musés de la Vallée Sacrée. Ce n’est pas donné (pour le Pérou), mais au moins nous sommes tranquilles. Si vous le voulez vous pouvez également acheter un billet pour visiter les églises, le boleto religioso. Mais bon, payer pour visiter des lieux de culte, personnellement je trouve qu’il ne faut pas pousser mémé dans les orties.
Après avoir visité les alentours de la place principale, nous partons nous promener dans les petites ruelles du quartier de San Blas et ça grimpe, ça grimpe. Mais en haut, nous sommes récompensés par une vue à couper le souffle (c’est le cas de le dire). D’un seul regard on embrasse la ville de Cusco, sa place des armes et ses maisons à flanc de montagne, c’est magnifique. L’après midi, nous prenons un taxi (à notre avis, le meilleur moyen de se déplacer, ce n’est pas cher et il y en a partout, mais si vous avez un budget serré serré, prenez plutôt un collectivo) pour aller visiter le site de Sacsayhuaman (boleto turistico). Là encore un superbe panorama sur la ville, mais surtout, il y a ces pierres immenses transportées il y a des siècles par les Incas et qui s’emboitent à la perfection, quel mystère… Non loin du site, un Christ rédempteur tout blanc, comme celui de Rio vous tend les bras, vous pouvez vous y arrêter au passage, mais c’est sans grand intérêt.
La nuit tombée, les maisons sur les montagnes s’allument et l’horizon et donne l’impression de scintiller dans la nuit, très mignon.
Nuit à l’Hosteria de Anita.
3ème jour : 1ère partie de la Vallée Sacrée
Nous laissons nos gros sacs à la réception de l’hôtel (vous pouvez le faire dans tous les hôtels) car nous partons trois jours à la découverte de la vallée sacrée des Incas et nous n’avons pas envie de nous encombrer. Dans le collectivo qui nous mène à notre première étape, nous découvrons une nature luxuriante, et des paysages d’une rare beauté, façonnés par les caprices de la Terre. Arrivés à Pisac, ville assez poussiéreuse et finalement pas très accueillante nous découvrons son fameux marché soit disant traditionnel qui en fait n’est qu’un attrape touristes. Non, le vrai bijou du lieu ce sont les ruines du parc archéologique qui surplombe la ville. Arrivés en haut (en taxi ou à pieds) un magnifique panorama vous attend. Là encore on embrasse d’un seul regard une vallée verdoyantes hachurée par d’immenses terrasses incas et de petites routes sinueuses. Nous visitons les ruines et décidons de redescendre à pieds. Faire attention, le chemin n’est pas toujours très bien indiqué et les pentes sont raides, mais quels paysages !!!
Après un déjeuner sur le pouce nous partons pour la Ville d’Ollantaytambo, connues pour ses ruines (boleto turistico), mais surtout pour être le point de départ pour le Machu Picchu. Pour les plus sportifs, vous pouvez faire l’Inca Trail, un trek de 4 jours, mais nous, fatigue et manque de temps oblige, nous avons choisi le train. Une visite des ruines, 150 photos et un verre en terrasse plus tard, nous embarquons dans l’Orient Express qui va nous mener en quelques heures à l’une des nouvelles merveilles du Monde. Malheureusement nous voyageons de nuit et nous ne pouvons pas voir les paysages. A notre arrivée, nous sommes écrasés par la chaleur humide des lieux. Nous avons perdu plusieurs centaines de mètres d’altitude (d’ailleurs on respire mieux) et il y a, dans la ville d’Aguas Calientes, point de départ pour le fameux site inca, un micro climat plutôt surprenant. La ville en elle-même n’a pas vraiment d’intérêt, si ce n’est le train qui passe en plein milieu du centre ville, ce qui peut être très surprenant. Mais c’est une étape indispensable si vous voulez visiter le Machu Picchu comme il se doit. Venir et repartir dans la même journée du Cusco est très fatigant et soyons honnêtes, le site mérite bien plus qu’une visite au rabais de quelques heures.
Nuit : Cusibackpacker B&B : Ce n’est pas le grand luxe, mais pour le lieu ce n’est pas cher et tout à fait honorable. Très bon rapport qualité prix. Quelqu’un vient même vous chercher à la gare.
4ème Jour Machu Picchu
Vous en avez rêvé, les Incas l’ont fait ! Perdu au milieu des montagnes luxuriantes et parfois un peu inquiétantes, se situe l’un des sites les plus exceptionnels du Monde, le Machu Picchu. Alors oui, visiter le Machu Picchu ça coûte cher, entre le train hors de prix, l’entrée qui n’est pas donnée, la nuit d’hôtel et la nourriture plus chère et moins bonne qu’ailleurs (ben oui, on est dans un lieu ultra touristique), cette journée risque de faire un gros trou dans votre budget. Mais il faut se rendre à l’évidence, on ne peut raisonnablement pas aller au Pérou sans visiter le Machu Picchu. C’est comme aller à Paris sans passer faire un coucou à la Tour Eiffel ou dans l’Ouest américain sans aller s’émerveiller devant le Grand Canyon…
D’Aguas Calientes vous pouvez monter au site à pieds, mais pourquoi se fatiguer dès le départ alors qu’une longue journée de crapahutage nous attend ? Nous prenons le bus qui nous dépose à l’entrée. A peine avons-nous mis un pied sur le site que l’on se prend une claque. C’est beau ! Nous avons rendez-vous à 11h pour grimper en haut du Wayna Picchu, ce pain de sucre qui donne tout son caractère au site. L’ascension est dure. Heureusement il n’y a plus vraiment le poids de l’altitude mais l’air est humide est ça monte sec. Néanmoins rien d’insurmontable et arrivés en haut on est content de l’avoir fait. De là, le site du MP, si impressionnant d’en bas, nous parait tout petit. Quelques photos et l’on attaque la descente abrupte et escarpée. Sur le côté, le vide et pas toujours de corde pour s’accrocher, ils sont fous ces péruviens !
De retour sur le site nous sommes vidés, mais nous continuons notre visite à travers les lamas et les ruines jusqu’à ce que l’on tombe sur LA vue ! Celle que l’on connait si bien : les ruines et au fond le gardien du site, le Wayna Picchu. Il n’y a pas de mot, là, perdue au milieu des Montagnes andines s’offre à nous cette merveille façonnée par l’homme et la nature. 17h30, il est l’heure de repartir, mais avant de sortir, passage obligé par la petite table où nous pouvons faire estampiller notre passeport par le tampon du Machu Picchu.
De retour à Ollantaytambo, nouvelle galère, la personne de l’hôtel que nous avons réservé la veille n’est pas au lieu de rendez-vous, nous sommes au moins à 50km et il fait nuit noire. Heureusement il y a toujours un taxi pour vous mener où vous voulez.
Nuit : Hôtel Amaru Valle à Urubamba, très mignon et après les péripéties qui n’étaient finalement pas de leur faute, ils ont été au petit soin avec nous. Pas très bien situé, mais de toute façon la ville n’a aucun intérêt.
5ème jour : 2ème partie de la Vallée Sacrée
Aujourd’hui, c’est repos. Un taxi nous attend pour nous emmener visiter quelques uns des sites les plus touristiques de la Vallée Sacrée (là, vous aurez besoin du boleto turistico). Dès les premiers kilomètres, les montagnes aux sommets enneigés et les paysages nous émerveillent. Première étape à Las Salineras qui est, pour nous, le site le plus étonnant et le plus beau que nous ayons visité dans la journée. Encaissés dans une toute petite vallée, des milliers de petits bassins servent à l’extraction du sel de la petite rivière salée qui passe par là. Faites un tour dans ce paysage unique et regardez les travailleurs ramasser le sel à la main. A voir absolument ! Deuxième étape de la journée, Moray, pour notre part beaucoup moins impressionnant que le premier, mais quand même très curieux. Les Incas ont construit cet immense amphithéâtre de verdure qui était en fait un terrain expérimental agricole. Chaque niveau de terrasse représente un certain climat et plus on descend, plus il fait chaud. Enfin, troisième étape, Maras. Un village, quelques ruines, des péruviennes en habits traditionnels… bon, franchement sans plus, mais comme c’était sur le chemin… En fin d’après midi nous sommes de retour à Cusco. Nous avons réservé un car de nuit avec la compagnie Cruz des Sur en direction d’Arequipa.
Nuit : Voici le deuxième inconvénient du Pérou après l’altitude, les transports… La Compagnie Cruz del Sur est la plus sure et la plus confortable (et la plus chère, mais vous comprendrez vite que lorsque l’on fait 10h de car, il faut parfois savoir mettre le prix), malheureusement les routes elles, sont les mêmes pour tout le monde. Très difficile de se reposer donc, surtout quand on vous promet des siège cama (couchette) et qu’ils ne sont finalement que demi cama !!
6ème jour : Arequipa
Nous arrivons à Arequipa au petit matin et le levé de soleil sur le volcan Misti, dont la silhouette veille dangereusement sur la ville, est éblouissant de beauté. Cela nous fait un peu oublier la fatigue grandissante. Après une douche chaude (oui, l’eau chaude ce n’est pas dans tous les hôtels), nous partons découvrir la ville blanche du Pérou. La ville est très agréable, on s’y sent bien, le climat est très bon (nous sommes en short et en tongs). Mais Arequipa renferme un petit trésor coloré au sein de son centre ville, le Monastère Santa Catalina. Le monastère se visite comme une petite ville avec ses cloitres, et ses ruelles, tantôt bleues, tantôt rouges… Puis nous grimpons dans les hauteurs de la ville pour trouver un panorama sur le volcan et les montagnes. Magnifique ! Le soir nous mangeons au Zig Zag, un restaurant luxueux pour le Pérou mais tout à fait abordable pour nous et qui était sans doute notre meilleure expérience culinaire de ce voyage. Le Pérou est réputé pour sa gastronomie et les bons restos ne manquent pas, mais là c’est une adresse que je recommande vivement, penser à réserver par contre ou à venir de bonne heure.
Nuit : Hôtel Casona Mercaderes. L’accueil est bon si vous tombez sur l’homme, la femme n’est pas très sympathique, mais l’hôtel est bien situé et il y a un jacuzzi dans la suite !
7ème jour : Départ pour le Canyon del Colca
A midi, nous prenons un bus direction Cabanaconde, une petite bourgade perdue au fond du Canyon del Colca. Le chemin est long, très long et une bonne partie de la route (à partir de Chivay) n’est pas asphaltée. Le bus fonce à toute allure malgré le précipice au bord de la route. D’ailleurs au Pérou, comme dans beaucoup de pays du Sud, le code de la route est accessoire. Les dépassements à fond la caisse dans les routes de montagne sans aucune visibilité nous ont donnés quelques frayeurs. Faites votre prière… Cela dit les paysages sont une fois de plus de toute beauté. Sur le chemin, nous croisons des troupeaux de lamas, d’alpagas et de vigognes. Enfin, après un col à près de 5000 mètres et au bout de 9h (on nous avait dit 6h, mais on apprend très vite à ne se fier à personne pour ce genre de renseignement), nous arrivons à Cabanaconde. Petite pizza locale et au dodo car demain départ à 6h pour la Cruz del Condor pour observer l’oiseau emblème du pays.
Nuit : La posada del Conde. Ce n’est pas le grand confort, mais l’accueil était très sympathique. Les chambres sont assez mal insonorisées, mais de toute façon le choix n’est pas immense dans le coin.
8ème jour : Canyon del Colca.
La fatigue se fait de plus en plus ressentir. La nuit blanche en car et le trajet assez stressant de la veille a eu raison de nous. Heureusement nous n’avons pas prévu de descendre dans le Canyon (et donc de le remonter) car nous avions vu que l’exercice était assez difficile et puis de toutes façons on ne peut pas tout faire. Arrivés sur la minuscule place principale de Cabanaconde, le bus sensé nous amener à la Cruz del Condor n’est pas là, en fait il n’y a pas de bus à 6h (je vous l’ai dit, ne jamais se fier à personne). Heureusement des locaux, qui se rendent au même endroit que nous, nous proposent de monter à l’arrière de leur charrette avec d’autres paysans. Ce trajet nous détend un peu, c’est très drôle et surtout extrêmement typique.
Sur place la vue sur l’un des canyons les plus profonds du monde est magnifique. Et, une fois n’est pas coutume, on ne nous a pas menti, les condors sont bel et bien là. Il y en a partout et volent très près de nous. Le spectacle du canyon et des condors est grandiose. Après 2h nous décidons de rentrer chercher nos sacs pour prendre le car, direction Puno. Avec le recul, nous regrettons de ne pas avoir plus profité des paysages. Sans descendre au fond du canyon, on aurait pu faire quelques petites randonnées, mais l’altitude pèse sur nos épaules comme une chape de plomb et nous savons qu’un long voyage en car peu confortable nous attend. Le guide du Routard indiquait qu’à Chivay, un bus partait pour Puno, mais une fois sur place, aucun bus pour Puno. Obligés de repasser par Arequipa et de dormir sur place avant de reprendre un bus le lendemain, une journée de perdue.
Nuit à Arequipa : je ne me rappelle pas le nom de l’hôtel trouvé par notre chauffeur de taxi, mais de toute façon, je ne le recommanderai à personne.
9ème jour : Direction Puno
Nous prenons le bus pour un voyage de 6h, qui va en fait durer 9h, et arrivons à Puno en début de soirée. Sur la route, rien à dire, les paysages sont magnifiques, mais nous sommes très contents d’arriver. Surtout qu’après toutes ces nuits difficiles nous avons réservé un hôtel un peu plus chic. Parfois, un bon repas et une bonne chambre ça remonte le moral !
Nuit : Casona Plaza Hotel Centro. Grande chambre avec lit King Size confortable et vraie douche avec de l’eau chaude. Malheureusement, l’hôtel était en travaux et le 1er matin nous avons été réveillés par des coups de marteau et la perceuse. Le petit déjeuner n’est servi que jusqu’à 9h et le personnel n’est pas vraiment sympa.
10ème jour : Puno et Le Lac Titicaca
Avant de partir, nous voulions dormir chez l’habitant sur l’une des iles. Nous avons finalement abandonné l’idée sur place. Tout d’abord parce que nous n’étions pas fans du principe (comme pour la visite des réserves indiennes d’Amérique) et ensuite parce qu’il faut le dire, le peuple péruvien n’est pas un peuple très sympathique. Je ne cherche à froisser personne, je dis juste ce que nous avons ressenti sur place et que j’ai partagé avec beaucoup de voyageurs rencontrés là bas. Lorsque nous voyageons, nous aimons beaucoup le contact avec les autres routards mais également avec la population locale, mais impossible de briser la glace avec les péruviens. Vraiment dommage, ce sont des gens assez fiers, qui sourient peu et ne sont donc pas très avenants.
Pour cette journée, nous avons deux missions : La première, trouver un billet de bus pour la Paz en évitant l’escale à Copacabana et la seconde, visiter les Iles flottantes Uros du lac.
Puno n’est pas très loin de la frontière bolivienne, mais paradoxalement, une seule compagnie fait le trajet direct jusqu’à la Paz et pas de chance, le stand est fermé. Impossible de savoir s’il va rouvrir, la concurrence est rude, personne n’accepte de nous renseigner honnêtement et tout le monde nous propose des billets via Copacabana. Cette ville ne semble pas avoir beaucoup d’intérêt et nous voulons donc l’éviter pour ne pas perdre 3h, voire plus. Heureusement l’Office du tourisme de Puno est très bien et trouve une autre solution : prendre un colectivo jusqu’à la frontière, puis prendre un taxi jusqu’à la Paz, et tout ça en même pas 6h, parfait. Maintenant, direction les iles.
Alors là, je vais être sévère, mais cela le mérite. Avant de partir, j’en avais rêvé du Lac Titicaca, mais si c’était à refaire, je ne m’arrêterai même pas à Puno, même pour voir le Lac, qui n’a comme seul mérite que d’être le plus haut lac navigable du monde, ouais, c’est un lac quoi ! Et les Iles Uros, n’en parlons même pas, c’est DisneyLand et une véritable machine à fric. Il faut payer pour prendre le bateau, payer le droit d’entrer dans les iles. Une fois sur place on nous fait un petit speech (intéressant) sur la fabrication des iles flottantes pendant que des femmes qui font la gueule installent pas moins de 3 stands de souvenirs… on est 7 !! Mais bon, bloqués sur 50m², difficile de ne rien acheter. Nous visitons l’ile et les habitations, ils ont l’électricité solaire, la TV, c’est spécial mais pas précaire, ces gens là ne sont pas pauvres du tout. Puis on nous fait monter sur un autre bateau, et il faut encore payer. Ensuite les trois grosses mamas, nous chantent, toujours en faisant la gueule, des chansons en italiens, en espagnol et… en français, pas très typique. Mais le summum arrive lorsque la gamine de l’ile monte sur le bateau pour chanter et ensuite faire la manche. Arrivés sur, soi disant, l’ile principale nous sommes invités à rejoindre le restaurant pour manger le poisson pêché dans le lac. Ca sent bon, mais nous décidons de nous arrêter là. Nous nous asseyons et profitons du soleil avant de rentrer. Vivement la Bolivie !!
Nuit : Casona Plaza Hotel centro, sans travaux cette fois.
11ème jour : Départ pour la Bolivie.
Arrivés à la gare routière, nous trouvons un colectivo direction la frontière que l’on doit passer à pieds. Ne pas oublier de faire tamponner son visa de sortie du Pérou avant de rentrer en Bolivie et de récupérer un visa d’entrer avant d’aller à la douane !! Nous prenons un taxi pour rejoindre la capitale qui est environ à 1h30 de distance. Depuis Puno, nous sommes sur l’Altiplano. A 4200 mètres d’altitude, le paysage est plat à perte de vue, difficile à croire que nous sommes dans l’une des chaines de montagnes les plus importantes du monde. Le taxi roule comme un fou et nous dépose finalement dans la capitale bolivienne en début de soirée. La Paz est une ville très particulière puisque, pour une fois, les quartiers pauvres se situent dans la ville haute, le Alto. Les rues y sont polluées et poussiéreuses et la circulation est infernale. Ne vous étonnez pas si votre taxi emprunte les trottoirs pour doubler, c’est normal. Une fois sortis du Alto nous nous engageons dans les rues extrêmement pentues de la Paz, cette capitale est unique en son genre et la vue des immenses quartiers à flanc de montagne donnent presque le tournis. Enfin après un dénivelé de presque 1000m nous arrivons dans les beaux quartiers et nous retrouvons un peu de civilisation. Exténués, nous décidons de changer notre programme pour les prochains jours. Nous allons rester une journée supplémentaire à La Paz et nous partirons pour le Salar d’Uyuni que deux jours au lieu de trois. Cela nous fend un peu le cœur mais nous n’avons pas envie de revenir sur les rotules.
Nuit : Rendezvous Hôtel. Super hôtel. Nous avions une chambre avec vue sur la ville, magnifique. Le personnel était très sympathique et surtout l’hôtel sert l’un des petits déjeuners les plus gargantuesques que je n’ai jamais vu avec un choix incroyable. Un peu excentré.
12ème jour : La Paz
Nous partons à la découverte de la Paz et nous ne regrettons pas notre choix car il aurait été dommage de passer à côté de cette charmante ville. Le Centre historique est très mignon et la place principale vaut vraiment le détour avec le palacio del governo et la cathédrale. De plus, l’ambiance qui y règne est très agréable. De par sa situation géographique cette ville est un peu hors du temps. Nous visitons les petits musées du centre historique, mais rien de très folichon. Par contre il faut absolument aller faire un tour sur l’un des nombreux miradors pour observer la ville, les montagnes et cet immense dénivelé d’un seul coup d’œil. Très impressionnant. Tout peut se faire à pieds, mais prenez votre temps.
Nuit : Rendezvous Hôtel
13ème jour : La Paz et départ pour Uyuni
Notre car n’est qu’à 19h, nous en profitons donc pour faire la grasse matinée et aller visiter quelques coins un peu plus confidentiels de la Capitale. Le soir nous embarquons dans le bus qui nous même à Uyuni. Le voyage de nuit est un cauchemar. En Bolivie, il n’y a pas de compagnie type Cruz del Sur, alors nous essayons de prendre la meilleure, mais c’est à peine si la route est asphaltée et il fait, dans le car, une chaleur étouffante.
Nuit : Dans le car, malheureusement !
14ème jour : Uyuni
Nous arrivons au petit matin à Uyuni, toute petite bourgade ultra poussiéreuse aux allures de western. Une fois de plus le lever de soleil au milieu de nulle part est magnifique. L’après midi, nous partons à la recherche d’une agence touristique. Nous avions relevé quelques noms sur Internet, mais au final cela ne s’est pas révélé très fructueux. Nous voulions un séjour de deux jours dans le Salar et nous voulions voir le désert de sel et quelques lagunes à défaut d’aller voir la laguna Colorada et la laguna Verde, apparemment les deux plus belles mais trop loin pour y aller en deux jours. Mais voila, le problème c’est que les séjours de deux jours, pratiquement personne n’en propose, ou alors on ne voit aucune lagune… Le tour le plus proposé est celui de 3 jours qui doit être magnifique et que je vous conseille si vous avez le temps, que vous n’êtes pas trop fatigués et que vous n’avez pas peur du froid pour dormir. Finalement une gentille dame nous aborde dans la rue et nous propose un voyage de 2 jours juste tous les deux avec le chauffeur (normalement on est 6 ou 7) pour finalement pas si cher que ça, environ 300€ pour deux en totale liberté avec choix des étapes, chauffeur, nourriture et hôtel compris. Nous acceptons, RDV demain à 10h pour ce qui sera l’une des plus belles aventures de notre vie.
Nuit : Hostal La Magia de Uyuni : L’hôtel n’est pas génial et le personnel est exécrable, mais à Uyuni, le choix est restreint. Les chambres sont froides, demandez un chauffage d’appoint.
15ème jour : Le Salar
A 10h notre chauffeur est là, nous embarquons dans un 4x4 tout à fait honorable, avec des ceintures de sécurité (ça faisait longtemps). Notre guide est sympa, il parle un anglais assez misérable mais nous comprenons assez bien l’espagnol. Première étape, le cimetière de trains, un truc local où sont entreposés des vieilles locomotives et des wagons rouillés, datant de l’époque ou la Bolivie allait jusqu’à l’océan, et tagués depuis le passage récent du Dakar. Le bon côté c’est que comme nous avons une voiture pour nous tous seuls, nous sommes partis un peu en avance et nous avons le privilège d’avoir l’endroit pour nous seuls ! Quelque part, le lieu a son charme et c’est une bonne entrée en matière, mais très vite d’autres 4x4 arrivent, vite il faut partir. Quelques minutes plus tard, nous attaquons le Salar et là… la magie des lieux opère, c’est magnifique, du blanc à perte de vue, personne sur notre chemin, juste quelques traces de pneus nous font dire que nous ne sommes pas seuls. C’est à couper le souffle. A midi nous déjeunons sur cette nappe blanche immaculée. Nous sommes assis dans le sel, et absolument rien à l’horizon. Le chauffeur fait aussi cuisinier et franchement c’est bon. Notre premier repas : du lama et du quinoa, hyper local, on adore. Notre guide est aux petits soins pour nous, et il ne manque rien, sel, poivre, coca, mayo, ketchup… Le repas et toute cette beauté nous remonte le moral et nous fait oublier la fatigue. Nous reprenons la route direction l’Isla del Pescado. Là, au milieu du Salar, une improbable colline volcanique nous attend. Sur cette colline poussent des milliers de cactus géants. Nous crapahutons sur le chemin balisé et arrivés en haut, les points de vue sont exceptionnels. Au premier plan, d’immenses cactus tous aussi beaux les uns que les autres et dans le fond, le blanc du Salar !! Mais déjà il est l’heure de repartir. Nous sortons du Salar pour aller visiter une grotte, mais c’était nul, je déconseille cet attrape touristes. Vers 16h30, le chauffeur nous dépose à notre hôtel, un hôtel de sel…
Agence : je ne me rappelle plus du nom, mais c’est une toute petite agence en face de Red Planet Expedition, rue Sucre.
Nuit : Hôtel de Sel, après cette journée magique, nous nous retrouvons dans un hôtel au confort monacal. Dans les chambres, un lit et c’est tout. Les toilettes et douches sont communes et il faut payer pour avoir de l’eau presque chaude, mais peut importe, tout le monde se retrouve dans la grande salle principale pour échanger, dans toutes les langues, ses impressions. Et il y a beaucoup à dire… La nuit sera froide, pour la 1ère fois nous ne regrettons pas d’avoir pris nos sacs de couchage.
16ème jour : Les lagunes du Sud Lipez
9h, c’est le départ. Nous commençons cette journée en traversant la vallée des volcans. Comme son nom l’indique il s’agit d’une grande vallée entourée par volcans et Montagnes aux sommets enneigés. Quelque part, j’ai un peu l’impression de retrouver l’Islande et ses grandes étendues, le gigantisme de la nature et cette impression d’explorer des contrées encore vierges. Notre chemin se poursuit jusqu’à la Laguna Canapa et ses flamands roses. En chemin nous nous arrêtons pour observer un volcan en activité. Puis nous visitons une deuxième Lagune, la Laguna Hedionda qui doit son nom à l’odeur d’œuf pourri qui y règne. Les volcans ne sont pas loin et par conséquent le souffre non plus. Nous mangeons sur place, et hormis l’odeur, le vent et le froid rendent le repas beaucoup moins agréable que la veille. Enfin c’est l’heure de rentrer à Uyuni. Dernier arrêt dans une ville sans intérêt dont j’ai oublié le nom, puis évidemment, une petite crevaison à quelques kilomètres de l’arrivée. Notre guide change la roue en deux temps trois mouvements et c’est reparti. A Uyuni, nous rejoignons la gare où nous attend notre bus. Nous mangeons un morceau avant de monter nous assoir pour éviter le repas servi dans le bus et c’est parti pour une nuit sans dormir jusqu’à la Paz.
Nuit : Dans le bus, routes horribles et chauffage à fond, pas terrible pour dormir.
17ème jour : Journée de transit
Aujourd’hui, retour à Lima. Notre bus nous dépose à proximité de l’aéroport vers 7h du matin et dehors… il neige !!! Heureusement, nous sommes équipés, mais le brouillard est à couper au couteau. Nous avançons donc, sous la neige, vers ce que nous espérons être l’aéroport. Une fois arrivés, nous avons 8h à attendre avant notre vol, mais l’aéroport est situé dans le Alto et un aller retour dans le centre, avec nos bagages qui plus est, nous aurait fait perdre trop de temps. Un décollage à l’aéroport de la Paz est une véritable expérience. A 4000m d’altitude, là où l’oxygène se fait plus rare, les avions sont obligés de prendre un élan considérable avant de décoller péniblement du sol. Mais une fois en l’air, quel spectacle !! L’altiplano à perte de vue et derrière, un trou béant, c’est La Paz qui tombe à pic. Plus loin, les sommets enneigés des Andes nous tendent les bras, le spectacle est féérique, sous nos pieds, l’immensité du lac Titicaca. Et enfin, nous arrivons à Lima, dans ce brouillard à la fois urbain et maritime qui caractérise si bien la capitale péruvienne. Heureusement, nous avons réservé dans un super hôtel, cela nous remonte un peu le moral. Enfin nous retrouvons la civilisation. Lima est l’une de ces grandes métropoles tentaculaires d’Amérique du Sud. La nature a laissé place à l’urbanisation, aux centres commerciaux et aux grandes rocades…
Nuit : Business Tower Hotel. Un boutique hôtel concept dans les beaux quartiers de Lima. Dans notre chambre, sauna, jacuzzi et lit King Size, au rez-de-chaussée, un restaurant chic (mais pas très bon) et une salle de sport. Bref, du confort, on en rêvait depuis 3 semaines. A proximité, un Domino’s Pizza et un petit supermarché bien pratiques. Seul bémol, lorsque nous sommes arrivés pour 3 nuits, la réceptionniste nous a dit qu’un repas nous était offert au restaurant et au moment de payer on s’est rendu compte que ce n’était pas vrai… pas très commercial, surtout au prix de la chambre !
18, 19 et 20ème jours : Visite de Lima
Après un bon bain et une nuit de 12h, nous sommes prêts à attaquer tranquillement la visite de Lima. A la base, nous n’avions pas prévus de visiter la capitale du Pérou, les derniers jours étant normalement réservés à un trek dans la cordillère blanche. Mais la fatigue a eu raison de nous et nous avons du abandonner l’idée du trek pour nous rabattre sur Lima. Au final, nous n’avons pas regretté, Lima est bien plus sympa que ce que l’on m’avait décrit et nous nous sommes bien reposés. Il n’y a pas vraiment beaucoup de choses à visiter, mais l’ambiance est très agréable et on y mange quand même bien.
21ème jour : Retour à Paris
En atterrissant à Paris on se rend compte à quel point nous vivons dans un beau pays, socialement déjà, mais également au niveau des infrastructures et de l’architecture. Les immeubles, les maisons sont terminés, il ne manque pas le dernier étage. Les routes sont lisses, les gens conduisent normalement. Ca fait du bien. Deux mois après, je me remémore ce voyage avec beaucoup de plaisir, je repense à toutes ces belles choses que nous avons vues ou visitées, mais le jour de notre retour, nous étions un peu amers de ne pas avoir pu profiter pleinement de ce si beau voyage. De nous être heurtés à une fatigue due à l’altitude, aux transports et au manque de sommeil et de ne pas avoir pu plus communiquer avec une population fermée et très fière. C’est une aventure que je recommande aux personnes en bonne, voire très bonne forme physique. Nous avons croisé beaucoup de personnes plus ou moins âgées qui « en avaient chié » ! Si vous voulez des vacances pour vous reposer ou vous détendre, passez votre chemin. Mais on est quand même contents de l’avoir fait, quelle expérience ! Enfin dernier petit conseil, pour un voyage de 3 semaines, nous vous recommandons de ne visiter qu’un seul pays, deux c’est bien trop fatigant et il y a déjà tellement à voir. A choisir, je retournerai en Bolivie, hormis le Machu Picchu, le pays a plus de beautés à offrir, les gens sont plus sympathiques et la vie coute moins chère, mais ça, ce n’est que mon avis… J