Lundi 24 Décembre, Palais de Cnossos
Le site archéologique le plus visité de toute la Crète, une visite incontournable en banlieue d’Héraklion.
En été, Cnossos est pris d’assaut par les autocars de tourisme et l’expérience peut se révéler décevante, mais pour nous, avec +20°C et presque personne, cela a été un vrai bonheur.
Construit à partir de 1900 av. JC, détruit par un séisme vers 1700 av. JC, reconstruit encore plus grand et plus beau, le “palais” de Cnossos était plus un sanctuaire et un centre économique qu’un simple palais. On le surnommait le “temple des haches” en raison du symbole omniprésent de la hache bipenne, le “labrys” qui est à l’origine de son autre surnom, le “labyrinthe” apparu dans l’antiquité classique, longtemps après son abandon, survenu entre 1380 et 1360 av. JC après un incendie. Le site est redécouvert en 1878 par un archéologue crétois du nom de Minos Kalokairinos. Mais désargenté, celui-ci ne peut racheter le terrain aux turcs qui en détiennent le titre de propriété. Sir Arthur Evans rachète le site sur sa fortune personnelle et fouille le palais entre 1900 et 1905. Il procède à des reconstructions très importantes _ certains les jugent aventureuses_ qui rendent la visite très agréable aujourd’hui, car le site est très expressif. Des fresques dont les fragments originaux sont retrouvés sont largement reconstituées. On peut ainsi découvrir le haut relief de la grande chasse au taureau _ animal sacré de la Crète minoenne_ sur les propylées nord.
La fresque de la procession des porteurs d’offrandes sur les propylées sud fait face à la figure en haut relief du “prince aux lys”, peut-être le légendaire roi Minos, plus vraisemblablement l’image du “jeune dieu” Velchanos, compagnon de la Déesse-Mère (aux trois visages, la jeune fille, la mère et la reine du monde souterrain, que vénéraient les minoens.
Tous les palais minoens sont organisés autour d’une grande cour centrale où se déroulaient les cérémonies et la vie sociale. parmi ces cérémonies, la “danse du taureau” où de jeunes athlètes sautaient sur le dos d’un taureau (une sorte de course landaise avant l’heure).
Sur l’aile Ouest de la cour, on trouve le sanctuaire avec la “salle du trône” et son bain lustral.
Pour sa part, l’aile orientale abritait les appartements princiers des rois / reines - prêtres(ses).
Le “mégaron de la reine” est particulièrement bien restauré.
Je ne vais pas m’attarder sur la description du site, mais sa visite à elle-seule vaut le voyage. Il ne faut pas manquer de l’associer à la découverte du Musée Archéologique d’Heraklion, mais les horaires d’hiver, notre départ très tardif en excursion et les fêtes de Noël nous vaudront d’attendre jusqu’au Jeudi 26 pour visiter le musée.
L’importance du taureau dans la religion minoenne est certainement à l’origine du mythe du minotaure et l’immense et complexe palais de 5 étages a donné naissance pour sa part à celui du labyrinthe.
Une grande partie des locaux étaient en fait des magasins et des ateliers. En effet, l’économie de la Crète du Deuxième Millénaire avant notre ère était centralisée et les palais (Cnossos étant le principal) centralisaient les richesses, le grain, l’huile d’olive, le vin, le miel étaient stockés dans de grandes jarres, les “Pythoi” dont on a retrouvé de nombreux exemplaires.