Quand on donne un avis, il est parfois discuté parce que le souvenir dilué dans le temps peut fausser l’opinion du vécu.
Pour rendre à mon point de vue toute sa légitimité, je vous invite à lire ce passage extrait de mon récit fait en direct en 2014 qui ne pourra être soumis aux illusions des vapeurs du temps qui s’est écoulé depuis.
De plus, en revoyant le dossier de photos que j’avais faites ce même jour, il en est une qui témoigne d’une mort par arme à feu a nuit qui a précédé mon passage, où j’avais pu repérer les traces encore sanglantes du drame.
Voici l’extrait du récit :
Une fois cette virée couronnée de succès, j’ai repris le métro pour aborder les renouveaux en street art dans East Harlem.
Là, je vais profiter de mon expérience toute fraîche pour donner un conseil éclairant.
Si vous voulez toucher du doigt la misère, la pauvreté, les marasmes entre alcoolisme et drogue, descendez à la station 125th sur la ligne 6, à l’intersection de Lexington.
Vous aurez la tristesse de constater que tout Harlem n’est pas lissé par la gentrification.
Ce n’est pas un scoop pour moi.
J’ai déjà été confrontée à cette ambiance, mais il me semble que suite aux différents débats que nous avons eu sur le caractère propret, safe, et édulcoré de Harlem, il m’a semble important d’en témoigner à nouveau.
Des photos, comme preuve, j’en ai déjà.
Là, je vous garantis en plus les odeurs de shit, d’herbe, ou autres choses qui se fument, associées aux relents de graillon.
La population est pauvre et désœuvrée.
Le fait que ce soit un samedi accentue de relief, mais c’est aussi vérifiable en semaine.
D’ailleurs, l’idée de faire certains secteurs un samedi doit être bien calculée.
Si me promener à East Harlem , en ce jour, m’a permis de voir un quartier animé, faire la même expérience à Williamsburg, s’est avéré contrariant. Je vous l’expliquerai plus loin.
Je ne venais pas à East Harlem pour jouer les voyeurs mais pour trouver les dernières traces visibles en street art ou en murals.
Munie de mon plan, indispensable en l’occasion, j’ai sillonné en zigzag un quartier que je ne recommanderai qu’à des curieux ou passionnés, comme moi, mais pas à des familles.
On vit à Harlem! On s’y fait discret.
Les touristes ne font pas partie de leur cadre de vie.
On y vit tellement bien qu’une fête foraine s’installait au moment où je passais, avec manèges et stands divers. Une mini fête à Neuneu, pour ceux qui connaissent!
Le soleil commençait à se manifester sérieusement. Il était temps.
La promenade n’en devenait que plus riante même si le quartier n’a rien de glamour.
De tours en détours, je me suis retrouvée au Musée de la ville de NY pour une exposition sur le street art : City as Canvas.
Comme je vous l’avais annoncé, j’essaie de regrouper les objectifs selon une thématique qui change tous les jours.
L’exposition est petite, mais suffisante, pour une pause tranquille.
L’entrée du musée est de 10$ pour un adulte.
Gratuit pour les enfants.