Pour enrichir la rubrique « carnet de route » sur la Roumanie, pour donner une idée d’un planning d’une semaine en Transylvanie aux futur voyageurs, voici notre voyage d’une semaine en Transylvanie.
Je n’aurai jamais imaginé visiter la Roumanie, et j’avais bien tort !
L’élément déclencheur fut notre fille aînée, qui dans le cadre de son master, devait passer quatre mois à l’Université d’Agronomie de Cluj-Napoca. Beaucoup de parents se retrouvent dans notre cas, car plein d’étudiants français font leurs études à Cluj : vétérinaire, pharmacie, dentaire… Et tous ceux qui sont allés rendre visite à leurs enfants vous diront que c’est une belle destination !
J’ai choisi de rester uniquement en Transylvanie car c’est une région riche en lieux remarquables, je n’ai pas eu de mal à remplir la semaine ! Il faudra revenir pour les Maramures et la Bucovine, plus au nord de Cluj, ou Bucarest et le delta du Danube, ou tout le reste…
Une fois mon planning défini, j’ai demandé les services de l’agence de voyage Pan Travel à Cluj pour réserver l’hébergement et une voiture. Les conseils de Cornélia, qui parle très bien le français, ont été très utiles pour définir les priorités et dénicher les routes secondaires bien plus intéressantes que les nationales.
Résumé du planning :
Jour 1 : arrivée en fin d’après midi à Cluj, petite visite du centre, resto, nuit à cluj
Jour 2 : Targu Mures – Sighisoara. Resto et nuit à Sighisoara
Jour 3 : Biertan – Richis – Mosna - Valea Viilor - Médias. Resto et nuit à Sighisoara
Jour 4 : Saschiz – Viscri – Prejmer - Château de Bran. Resto et nuit à Rasnov
Jour 5 : Sinaia – Château de Peles et Pelisor – Brasov. Resto et nuit à Rasnov
Jour 6 : route 73a pour Fagaras – Musée Astra à Sibiu – Sibiu centre. Demi pension à Saliste
Jour 7 : Cristian – Orlat – Sibiel – Saliste – Poiana Sibiului – Jina – Calnic - Sebes – Alba Iulia. Resto et nuit à Alba Iulia
Jour 8 : Aiud – route 107M pour Rimetea – Saline de Turda – Cluj. Resto et nuit à Cluj
Jour 9 : matinée à Cluj – Départ à 14 h
Voyage détaillé :
Samedi 5 mai
Vol Toulouse-Munich, puis Munich-Cluj avec Lufthansa
On atterrit à Cluj à 17h30. L’aéroport est à taille humaine, à l’opposé de Munich qui est une plaque tournante des transits pour le monde entier… Les bagages vite récupérés, nous montons dans un taxi. Il nous annonce le prix : « 50 lei, 10 euros ». On accepte. (On payera 27 lei au retour avec un trafic plus fluide). Musique roumaine à fond, on est tout de suite dans le bain ! Le chauffeur essaye de nous parler, avec un anglais incertain, nous parle de la ville, des lieux touristiques, essaye même de nous vendre une petite fiole d’alcool faite par sa famille… Il fonce à 60-70 km/h en nous informant des limitations de vitesse (50 en ville…) et de la présence de radars mobile… Il y a beaucoup de taxi à Cluj, c’est un moyen de transport peu cher qui évite la recherche de places de parking qui sont très peu nombreuses. A l’aéroport, l’arrêt de bus est juste sur l’avenue en sortant à droite, pour ceux qui préfèrent.
Notre hôtel pour la nuit, la pension Siago, est sur la rue republicii, juste à côté du jardin botanique. Nous allons y faire un tour. Il fait chaud, plein de monde s’y promène, c’est même le rendez vous des mariages pour les photos bucoliques ! Parterres de fleurs, jardin japonnais, arbres majestueux, bassins de nénuphars, tour au sommet où on distingue les toits de Cluj : belle promenade ombragée.
Nous redescendons vers le centre, vers la place Urinii et l’église catholique où nous retrouvons notre fille. Puis, déambulation dans les petites rues piétonnes pleines de restos et bars, les terrasses sont remplies, la soirée est encore chaude. Nous allons manger au Roata, rue A. Ciurea, recommandé par Cornélia et le Lonely planet. Terrasse couverte ou salle intérieure, l’endroit est typique, la nourriture bonne et très copieuse. Le plateau pour deux personnes est impossible à finir ! On demandera un doggy bag que la serveuse nous fera très volontiers.
Dimanche 6 mai : Cluj - Targu Mures – Sighisoara
Rendez vous à 9 heures avec Cornélia dans les bureaux de Pan Travel dans le quartier résidentiel de Grigorescu. Le taxi que le réceptionniste de l’hôtel a appelé pour nous, et qui est là en trois minutes, ne connaît pas ce quartier, je dois le guider, dans les dernières rues, avec la google map de mon téléphone… Mais il est très sympathique et nous parle en français !
Cornélia nous donne la voiture, le GPS et le carnet de route préparé pour nous. Elle prend le temps de nous donner plein d’explications et de conseils. Le GPS est déjà programmé avec toutes les destinations prévues pour la semaine. Il marchera parfaitement bien, c’est un vrai confort !
Nous récupérons notre fille qui va rester quatre jours avec nous, et c’est parti !
Deux heures de route pour Targu Mures, où nous avons décidé de faire une pause repas pour couper la route vers Sighisoara. La route est très bonne, c’est la nationale 1 puis 15. Elle traverse plein de villages, comme toute nationale…
Une autoroute existe de Cluj à Turda, mais il faut la prendre très à l’ouest de Cluj.
Après Turda, nous verrons nos premières maisons de roms très riches : maisons tape à l’œil immenses, au moins trois étages, pleines de terrasses, de colonnes, de clôtures en fer forgé, certaines pas finies, très kitsch, on peut pas les louper, ça détone dans le paysage !
Direction le centre de Targu et la place Trandafirilor. Elle est fermée à la circulation car il y a une course pédestre. Pas de difficulté pour se garer à proximité : c’est dimanche, le trafic est fluide. Mais c’est loin d’être désert : resto et boutiques alimentaires sont ouverts. On profite de la place rendue aux piétons, c’est très agréable. Les roses sont encore en boutons pour la plupart, mais beaucoup de beaux bâtiments se succèdent : le palais de la culture, la mairie, l’église orthodoxe, l’église catholique, et les remparts de la citadelle sont juste derrière.
Pique nique sur un banc face à ce beau décor, mais on finit sous un abri bus quand la pluie nous surprend… On n’est pas tout seuls sous l’abri bus et une dame nous entend parler français. Alors elle nous aborde pour nous raconter tout ce qu’on peut voir de beau dans la ville. Elle cherche parfois ses mots, mais elle est contente de pouvoir nous dire comment sa ville est belle. Mais on a fait le choix de juste déambuler sans visiter les intérieurs (notamment le palais de la culture qui vaut le détour) car on doit être à Sighisoara vers 15h.
Sur la route pour Sighisoara (une heure), on traverse de drôles de villages. A Balauseri et Chendu on verra des femmes rom à grande robes multicolores, de multiples vendeurs de bord de routes (ils ont tous la même chose : des pommes dans des filets suspendus) et des boutiques de bric à brac très voyant (gros ballons, nains de jardins… ils ont aussi tous la même chose). On est passé du coté « rom pauvre » qui est malheureusement la majorité.
A Sighisoara, on court vers la tour de l’horloge qui ferme ses portes à 15h30 (car on est hors saison, l’été c’est 17h30). On peut profiter de la vue à 360 degrés depuis son balcon, petit musée à l’intérieur. Puis promenade dans la vieille ville : tour des remparts, place Cetatii, escalier couvert qui mène à l’église et au cimetière, rue colorées. C’est pas très grand, on a le temps de se poser pour boire une limonade délicieuse sur une terrasse de la Piata Cetatii.
Repas du soir au restaurant de l’hôtel Sighisoara sous la tonnelle dans la cour intérieure, beau décor.
Nuit à la Vila Franka (au pied de la tour) : chambre avec lit baldaquin d’un très bel effet et très bon petit déjeuner.
Lundi 7 mai
Départ à 10 heures pour un tour dans les villages saxons. Dans le triangle Sighisoara – Brasov – Sibiu, une centaine de villages possèdent encore des églises fortifiées. Les populations allemandes installées dans cette région dès le 12éme siècle se protégeaient ainsi des invasions turques. Des réserves alimentaires, entreposées dans ces forteresses, servaient en cas de siège. Ses bâtiments médiévaux sont très bien entretenus et se visitent.
Nous avons prévu de passer à Biertan, Richis, Mosna, Valea Viilor et Medias. On rentrera à 19h15 à Sighisoara avec une journée bien remplie. On a pu visiter l’intérieur de toutes ces églises fortifiées (entre 8 et 10 lei par personne, ça le vaut largement ! Prévoir la monnaie). Ce petit tour a l’avantage de nous avoir montré des constructions très complémentaires, même si elles font partie de la même époque et construites pour les même raisons.
Biertan, patrimoine de l’unesco : escalier couvert, nombreuses tours, vue sur les toits du village depuis les remparts, église. C’est l’endroit ou on trouvera le plus de monde (bus de japonais, par exemple). C’est dommage, les autres valent aussi largement le détour ! On s’est promené dans le village aussi, on a découvert de belles maisons et des vues sur la citadelle
Richis : On trouve les portes fermées. Cornélia nous avait donné un numéro de téléphone à appeler. Mais dans la petite boutique à coté, une jeune fille est là et peut nous faire visiter. Ce sera une visite en allemand, que mon mari comprend. Très bel intérieur de l’église qui n’est pas fortifié, ni en hauteur. Petit endroit charmant.
On pique nique à l’entrée sud de Mosna, sous un arbre, sur la petite place de l’arrêt de bus. On nous regarde discrètement, comme une curiosité, mais il y a peu de monde dans les rue à cette heure. Un chien errant nous évite aussi.
Mosna : très complet car on y trouve un musée des traditions, un chemin de ronde couvert sur les remparts, un bel intérieur de l’église (bois peint, balcons, orgue) et une tour avec la vue sur le village. C’est grand et bien entretenu.
Valea Viilor, patrimoine de l’unesco : de forme ovale avec une belle église (photos interdites), un petit musée, des remparts avec un tour de ronde couvert, et une tour des cloches où la vue plongeante sur les maisons alentours nous permet de comprendre l’agencement architectural du village. La montée est périlleuse vers la fin sur un petit escalier en bois, mais on ne l’a pas regretté ! Dans le village, on trouvera un panneau qui indique les codes couleurs autorisés pour les toits, portails et façades des maison particulières. Très instructif !
Medias : petite ville qui mérite bien d’y passer un petit moment : y entrer par la porte nord, belles maisons colorées, grande place agréable avec ses cafés.
Repas a la Casa cu cerb à Sighisoara. On a pris le gâteau à la noix conseillé, on l’a pas regretté !
2éme nuit à la Vila Franka
Mardi 8 mai
Départ de Sighisoara à 9h30. Direction Viscri, Prejmer, Bran.
Petit arrêt à Saschiz, sur la route, pour voir de plus près l’église, la tour, et prendre trois photos. Un couple qui était à notre hôtel a l’air de partir en randonnée.
A Bunesti, on quitte la N13 pour prendre la fameuse 104L, décrite partout comme étant très mauvaise ! Cornélia nous avait prévenu : « pas d’amélioration pour cette route ! Elle est laissée en état pour que le voyage soit plus authentique !.. »
On n’a donc pas été déçu, mais comme on s’attendait au pire, ça c’est finalement bien passé ! Il y a une sous couche de bitume très abîmée, des trous et des travaux de busage de fossé à certains endroits avec des déviations dans les prés à coté. On roule à 20-30km/h, mais rien de terrible ou de dangereux, il faut juste prendre son temps…
Viscri, inscrit au patrimoine de L’UNESCO: village tout en longueur, rénové de bout en bout, façades colorées, fontaines en bois. On se gare devant le bar-resto pour finir à pied. C’est pas la foule de Biertan… On monte vers l’église fortifiée, il y a deux vendeuses de chaussettes multicolores et une carriole avec un cheval qui attendent les touristes pour un petit tour. Les fortifications blanches entourées de pins ont belle allure. A l’intérieur, musée des traditions saxonnes riche en explications, bel intérieur de l’église romane avec ses balcons peints, tour avec vue sur le village et alentour.
Au retour, on continuera vers Dacia. Là, pas de bitume, mais une route en gravillon, plus large, moins de trous : finalement peut être mieux même si on ne roule pas beaucoup plus vite. A Dacia on retrouve une route normale.
Il est presque midi et j’ai l’impression d’être allée au bout du monde, dans un endroit reculé, presque inaccessible. Cette route très lente me donne la sensation d’avoir mérité Viscri. Je pense maintenant qu’ils ont raison de la maintenir dans cet état. Le voyage est vraiment « plus authentique » !
En route vers Prejmer : toujours la N13, on passe un petit col dans la foret, très bonne route mais avec beaucoup de camions. On redescend vers la plaine industrielle de Brasov. Une rocade flambant neuve nous permet d’accéder rapidement à Prejmer, même si le paysage n’est pas très touristique… Mais la forteresse (patrimoine mondial de l’unesco) vaut vraiment le détour car l’épais mur de défense a conservé tous les celliers appartenant aux familles du village. C’est là qu’étaient stockés les réserves de nourriture en cas d’attaque ennemie. Le chemin de ronde est également impressionnant. Belle église gothique.
Petite boutique de souvenirs mais pas de WC pour les pauvres touristes… On est allé au bar sur la place…
Direction Bran et son château. Une heure de route via la rocade nord de Brasov. Le GPS nous mène dans un parking payant qui est quasi vide…, mais qui a l’avantage d’être au pied de la rue piétonne qui monte au château. Il est 16 heures trente, et c’est noir de monde ! La rue n’est en fait qu’une enfilade de petites boutiques pour touristes. Quel contraste avec les tranquilles villages saxons ! On pensait que 18h était l’heure de fermeture, mais c’est finalement l’heure de « last admission ».
Voilà donc le fameux château de Bran ! J’ai hésité longuement avant de le mettre dans notre planning. Tous les avis disaient la même chose : plein de monde et rien à voir avec Dracula ! C’est pas le genre de tourisme que l’on cherche, mon mari et moi. Mais je me suis laissé tenter : aller en Transylvanie sans passer par Bran, qui est le site le plus visité de Roumanie, ce n’était pas possible !
On visite surtout une résidence d’été des années 20, aménagée pour la Reine Marie. On fait donc connaissance avec la famille royale de Roumanie, et on se promène sur trois étages avec de belles petites pièces aux murs blancs et poutres apparentes, des escaliers secrets, des balcons intérieurs et une terrasse avec vue sur la vallée.
L’audioguide en français nous décrit surtout l’ameublement, pas très intéressant à mon goût. Au final, je suis raisonnablement déçue, mais contente de l’avoir visité…
Il est six heures quand on retraverse la rue des boutiques à touristes. La plupart ferment, il pleut à moitié, il n’y a plus trop de visiteurs. Par contre le marchand de Kalac est encore là pour nous régaler. C’est une pâte à gâteau qui va cuire enroulée sur une broche au dessus de braises chaudes. On mange ça brûlant, un vrai régal !
Nuit à Rasnov, hôtel Radsor, plutôt classe, chambre avec vue sur la colline et les lettres blanches.
Repas au restaurant de l’hôtel, finalement pas si cher si on convertit en euros…
Mercredi 9 mai
Départ de Rasnov à 10 heures, au programme, Sinaia et ses châteaux, puis Brasov.
Route 73A, qui monte vers un col. On est dans un paysage de montagne : forêt, chalets, grands hôtels à tous les virages… La route présente de grands rectangles de bitume en creux. Il faut slalomer car les creux peuvent être profonds. Nous supposons que c’est l’étape intermédiaire entre les trous épars et l’arrivée de rustines de bitume… On retrouve la N1 et son trafic chargé.
Sinaia est une ville de villégiature plutôt chic, à trois heures de Bucarest. Le Gps nous conduit vers le château par des rues qui serpentent entre de très belles propriétés. Le parking en haut est petit, on a du mal à trouver une place, mais c’est juste à l’entrée du château (strada Saniusului). En repartant, nous verrons que le grand parking est sur le Boulevard Ferdinand, avec une allée piétonne pour monter à pied (Aleea Pelesului).
Nous découvrons le château de Peles croulant sous une décoration de Noël et avec de la neige artificielle dans une cour intérieure !!! C’est le tournage d’un film et c’est plutôt compliqué de savoir où sont les caisses et les entrées car il n’y a aucun panneau indicatif ! (on s’est dit qu’ils avaient tout enlevé pour le film…). Il y a plein de visiteurs, beaucoup d’élèves avec leur classe.
A la caisse, c’est « cash only ». On prend la visite des deux niveaux, c’est 60 lei/ personne. La visite est en anglais (panneaux explicatifs en français dans les salles) et en groupes qui avancent les uns derrières les autres. Photos interdites.
C’est une heure de visite incroyable, chaque pièce est différente et surchargée de boiserie et de décoration, aux antipodes des salles modestes du château de Bran… Pas de vues sur l’extérieur, ça m’a manqué. Mais on peut se promener dans les jardins.
Je vous conseille bien évidemment la visite complète, pour une vue d’ensemble bien sur, mais également parce que c’est plus calme (moins de visiteurs) à l’étage…
La visite du château de Pelisor, juste à coté est bien plus tranquille. Il y a cent fois moins de monde et la visite est libre (notice en français). Château plus raisonnable et plein de charme. Et on révise encore l’arbre généalogique de la famille royale… C’est aussi cash only et photos interdites.
En route vers Brasov (50 min). Le Gps nous mène au parking des autocars, entre la colline aux lettres blanches et la vieille ville (Aleea Tiberiu Brediceanu). Gratuit, pleins de places et au bord des remparts de la vielle ville : je vous le conseille ! Mais sans gps, c’est introuvable car pas fléché…
On flâne dans les rues piétonnes, sur la place Sfatului, c’est très agréable.
Notre fille doit repartir en train pour Cluj, 7 heures de voyage, les trains sont tous aussi lents en Roumanie ? Nous passons donc par la gare. Trafic fluide sur les boulevards, c’est pourtant 18 heures, grand parking pratique devant la gare.
Deuxième nuit à Rasnov, on mange aussi au resto de l’hôtel
Jeudi 10 mai
Direction Faragas et Sibiu
Départ 9h30 par la 73A, via Poiana Marului, Sinca Noua.
C’est une très belle route pour les paysages traversés : forêt, villages ruraux, charrettes tirées par des chevaux, troupeaux, camion-ruche dans les prés… La route n’est pas en bon état, je suis à 40km/h car c’est un beau patchwork de trous et de rapiéçage bitumé. A Sinca, le gps nous dirige à droite vers la 104A, et là, c’est des plaques de bétons mal jointées, pas très agréable… On rejoint la N1 et le paysage devient plus morne… Malgré son état, je vous conseille quand même la 73 !
Fagaras : on prend une heure pour visiter la forteresse, ses anciennes prisons pour les opposants du régime communisme, son musée (belle salle du trône), ses remparts et ses douves. Les cygnes envahissent le parking et font l’attraction…
On part pour le musé ASTRA à Sibiu, une heure de route toute droite par la N1. A gauche, part la Transfagarasan, route mythique de haute montagne dont la partie centrale n’est ouverte qu’en été. Vous trouverez des photos magnifiques dans les pages « octobre 2013 » du formidable blog de voyage : http://la-zouzoute-en-voyages.blogspot.com
Pique nique avant d’entrer à Astra. (il y a un restaurant dedans)
On a passé trois heures à arpenter ce parc immense où sont reconstruites poutre par poutre des maisons traditionnelles Roumaines, de vraies maisons, déplacées ici pour les sauvegarder et les admirer. Si vous avez peu de temps, c’est plus dense coté droit du lac, ou les maisons sont côte à côte comme dans un village. Coté gauche du lac, il y a des ensembles plus complets : maisons d’habitations entourée de tous les bâtiments agricoles, des moulins à vents… Dans une propriété venant de Gorj (valachie) un monsieur nous fait visiter et nous explique, en français, l’activité principale de cette ferme : la production de pomme et la transformation en « calvados ». Chaque « ferme » a un gardien comme lui qui garde le lieu, entretient les abords, fait un potager, fait visiter.
Ce jour là il n’y a que lui qui nous propose de nous expliquer. Mais en saison, ça grouille d’ateliers de démonstration de métiers et d’animation. Il y a de quoi y passer la journée !
Centre historique de Sibiu : difficile de se garer car il y a beaucoup de monde, parking entre piata Unirii et strada Cetatii.
Très belle promenade dans les rues piétonnes et sur les jolies places. Il fait beau et c’est noir de monde ! Pour deux lei, on monte à la tour du conseil, belle vue sur la ville a travers les vitres des fenêtres.
On se dépêche car ce soir on dort à Saliste dans une chambre d’hôte, on veut pas être en retard pour le repas…
Sibiu aurait mérité un jour de plus, pour prendre son temps, voir les musées et les villages alentours…
Nuit et repas chez Rudi et Ella à Saliste, très bel accueil (en français). L’endroit est beau et paisible et donne envie d’y passer une semaine entière…
Pendant le copieux et délicieux repas qui nous est servi, nous discutons avec Charlotte et sa maman, des françaises, qui sont aussi sur cet hébergement pour la nuit (Pan Travel également…). Nous écoutons leur histoire passionnante. Le grand père par alliance de la maman est un saxon natif de Biertan. Il en est parti après la guerre, comme beaucoup d’autres, se marie avec une française qui a déjà un fils, et finit sa vie en France. Mais Roumain un jour, Roumain toujours, il fait de nombreux voyages dans son village natal et aidera toute sa vie ses compatriotes plus démunis que lui. La maman de Charlotte a pu participer à l’été de ses 8 ans à l’un de ces voyage, sous l’époque communiste. La voiture est chargée de victuailles car la famille sur place n’a pas les moyens de nourrir des invités pendant plusieurs jours, les bakchichs à la frontière accélèrent les contraintes administratives. Souvenirs d’enfance qui restent ancrés toute sa vie. Pour l’anniversaire de ces cinquante ans, sa fille Charlotte organise ce voyage en Roumaine et l’accompagne pour la semaine! Elle sont arrivés par Bucarest et ont fait le pèlerinage à Biertan : recherche de la maison familiale, des caveaux du cimetière… Les souvenirs d’enfance ne sont malheureusement que des souvenirs d’enfant non utilisables et les concessions des tombes du cimetières redistribuées aux familles d’aujourd’hui. Mais, voilà : elles en ont rêvé et elles l’on fait !
Vendredi 11 mai
Direction Alba Iulia par les villages au sud de la N1
Comme je n’avais aucune idée du temps que nous prendrait ces visites de village, on n’est pas remonté jusqu’au au sud de Sibiu. On a donc pas vu Cisnadie, Rasinari, Gura Raului, qui méritent aussi un détours…
Cristian- Orlat-Sibiel : route bonne. Puis Saliste-Tilisca, route bonne mais étroite (2h)
Poiana Sibiului – Jina (2h) route bonne
Retour Jina – Poiana – Mercurea Sibiului – Calnic – Sebes (2h) route très bonne
Cristian: église fortifié au pied d’une rivière mais qui était fermé à la visite ce matin là. On a fait un petit tour et levé la tête : les cigognes étaient revenues ! C’est le village où on verra le plus de nids, aménagés sur les poteaux électriques.
Orlat : belle église orthodoxe blanche (strada campusorului) avec ses icônes peints sur les murs extérieurs, surplombant le cimetière, village quelconque, église fermée
Sibiel : très joli village aux maisons anciennes, le long d’un ruisseau. Belle petite église du 16éme siècle. Le prêtre est là et nous propose de visiter. Boiseries, tapis au sol, murs et voûtes peints, c’est chaleureux, très beau. Au musé Astra, on a vu deux églises en bois, agencées et décorées de la même façon. Au bord du ruisseau, on peut entrer dans l’ancienne maison de la balance communale (pour peser les charrettes et leur chargement), transformée en petit musée des traditions. C’est là qu’on apprend que le village est jumelé avec Corps-Nuds, en Bretagne. On n’est pas allé au musée des icônes sur verre.
Tilisca : on a loupé la route à gauche qui mène vers l’église, la rue est étroite, et on ne fait pas demi tour, tant pis !
Poiana Sibiului et Jina : entre 800 et 900 mètres d’altitude, on est rentré dans une zone de pastoralisme qui a fait la richesse de ces villages. Je pensais trouver de petits villages de montagne sur une route escarpée : pas du tout ! C’est vallonné avec des prés et des forêts, on n’a pas l’impression de monter et ces deux villages sont immenses !
A Poiana, le village est étalé sur plusieurs axes, en suivant les crêtes du relief, les maisons sont rénovées années 90, crépies avec une uniformité de volets-stores blancs à encadrement rouge. Dans les rues, plein de tas de bois attendent d’être mis à l’abri pour l’hiver…Deux églises orthodoxes : une blanche crépie au milieu du village et une très belle en bois au milieu d’un cimetière avec une vue sur la campagne : se garer au carrefour de la 106E et de la 106G au pied de l’église crépie et partir dans le quartier à droite de la 106G pour voir l’autre.
A Jina, très grand aussi, il y a en plus, de grandes maisons roms clinquantes avec fer forgé et terrasses en construction, pas crépies, pas finies… Deux églises également et un musée du pastoralisme que nous ne sommes pas allé voir.
Pique nique à l’orée d’un bois au bord de la 106E entre Jina et Poiana, belle vue panoramique sur la vallée.
Mercurea Sibiliu : petit arrêt sur la grande place bordée de belles façades. La citadelle est fermée. Un monsieur assis à l’ombre d’un arbre nous propose d’appeler la personne qui peut nous ouvrir, on remercie, mais on n’a pas le temps…
Calnic:la citadelle est inscrite au patrimoine de l’unesco. Celle ci, on a prévu de la visiter, mais les portes sont fermées. On s’apprête à téléphoner quand la dame arrive ! C’est petit mais très joli : fleurs et pelouse bien entretenues, chapelle, musée des traditions, tour avec vue sur le village, enceinte circulaire. Pas de photos ou il faut payer une taxe de 10 lei.
Sebes : on s’arrête dans le centre au pied de l’église évangélique. On peut entrer dans le parc, c’est juste l’intérieur de l’église qui est payant (6 lei) et qui les vaut bien.
Beaucoup de bouchons dans la ville et sur la route vers alba iulia à cause de travaux ou de ponts, on n’a pas trop compris. C’est le seul endroit où on a passé du temps dans des embouteillages.
Alba Iulia: pendant une heure, on se promène dans les rues de la monumentale citadelle Vauban (entré libre). Il est 18 heures et le soleil couchant illumine les deux églises situées à l’ouest : la catholique St Michel et l’orthodoxe. Petit arrêt sur un banc dans les jardins pour écouter la messe orthodoxe retransmise par haut parleur à l’extérieur. Spectacle médiéval devant St Michel. Plein de monde se promène ou s’assoit aux terrasses, c’est vendredi soir et il fait très beau !
Resto médiéval à l’intérieur du rempart, étonnante salle voûtée en brique.
Nuit à l’hôtel « la maison de Caroline », à deux pas de la citadelle.
Samedi 12 mai
Départ Alba Iulia 9h15 pour Aiud, Rimetea par la très bonne 107M, Turda et Cluj
Petit arrêt à Aiud pour faire le tour de l’église fortifiée. Un mariage se prépare, des hommes décorent le porche d’entrée avec des branchages et des fleurs, on n’y rentrera pas.
C’est l’heure de la messe à la cathédrale orthodoxe, juste en face. Il y a toujours ces hauts parleurs qui retransmettent dehors, comme hier à Alba. Au pied de l’escalier, un homme en fauteuil roulant peut ainsi y assister. Je jette un coup d’œil à l’intérieur : les gens sont debout dans l’entrée. Certain ressortiront après quelques minutes.
Sur la route vers Rimetea, on traverse une petite gorge, un bel hôtel-château nous surplombe. Le nom des villages apparaît en roumain et hongrois car les communautés hongroises sont encore nombreuses ici.
Rimetea. Très beau village ancien, avec ses maisons à façades blanches et volets verts bien alignées autour de la place : deux églises, un musée ethnographique, plein de départs de randonnées et de la pub pour des descentes en rafting ! De quoi y passer un moment… J’aurais bien flâné encore un peu dans le coin, il y a d’autres gorges à visiter, mais nous avons décidé d’aller voir les fameuses mines de sel de turda et Cluj nous attend… Adieu donc la verdoyante campagne roumaine.
A 12h30, nous nous garons sur le grand parking bitumé des salines sur les hauteurs de Turda. Prendre un pull, car il fait 12 degré à l’intérieur ! On descend par un large escalier et on marche ensuite dans une grande galerie plate aux parois salées. Puis c’est la descente au fond de la mine, un incroyable trou de 50 m de profondeur ! Spectacle fascinant de lumières et de bruits réverbérés, entre un film de science fiction et un parc d’attraction en nocturne ! Car en bas, on trouve une grande roue, des terrains de sports, minigolf, bowling, et un lac où on peut faire de la barque… On est descendu par l’ascenseur et remonté par l’escalier, il y a moins la queue dans ce sens là… Dans la galerie supérieure on visite aussi des salles qui racontent l’histoire du lieu. Nous y avons passé une heure et demi, juste pour visiter : il y a de quoi y passer l’après midi en famille !
A l’extérieur, il y a plein de petits restos pour manger (interdit à l’intérieur). Mais nous restons fidèle à notre pique nique du midi… Sur le parking, c’est pas terrible, mais on a trop faim, et cela nous permettra d’observer le manège d’un chien errant à la recherche de quelque chose à manger. Craintif, le poil miteux, il restera toujours à distance.
Retour sur Cluj, il fait chaud. Faire le plein d’essence, poser les valises à l’hôtel, rendez vous avec Cornélia pour rendre la voiture, merci pour tout, et nous voilà prêt pour rejoindre notre fille au parc central. Ça tombe bien c’est l’heure du goûter et il y a des vendeurs de Kalacs sur l’allée stadiunului, à l’ouest du lac ! On monte ensuite au Belvédère, le parc sur la colline, de l’autre coté de la rivière. Vue sur la ville. Puis on plonge vers le centre par la rue Regele Ferdinand, bel alignement de façades au soleil couchant, église catholique St Michel, le théâtre opéra et la cathédrale orthodoxe. Une course de couleurs a envahi la ville, musique à fond sur la place Unirii et coureurs peinturés de la tête aux pieds…
Toutes les villes du monde ont elles les même loisirs, aujourd’hui ?
Repas au restaurant Matei Corvin dans les petites rues piétonnes de centre. Plein de choses très bonnes !
Nuit a l’hôtel Siago.
Dimanche 13 mai
On peut garder la chambre jusqu’à midi, mon mari en profite pour aller courir (sans les couleurs et sans la musique…). Je refais un tour sur les grands boulevards au soleil levant et d’autres façades s’illuminent. La place Unirii est déserte, et c’est bien aussi ! A 10 heures je suis au musée d’Art pour voir des peintres roumains. Fin 19eme et début 20eme, Grigorescu et Luchian me montrent paysages, bergers et villages. J’y ai passé une grosse demi heure très agréable.
Retour à l’hôtel, on demande à la réception de nous appeler un taxi. Ça roule ce matin, on met 20 minutes pour aller à l’aéroport ! On trouve de quoi manger et des boutiques de souvenirs avant et après la sécurité.
Réflexions diverses
Les routes (pour la Transylvanie) :
Ben, elles sont très bonnes, les routes principales …et la plupart des autres aussi !
Oui, bon, d’accord, il faut rester vigilant, rester à gauche, quand il y a deux voies dans les villes (la voie de droite sert souvent à se garer et elle peut être moins uniforme), laisser passer les poids lourds qui foncent, se méfier des passages à niveau des voies ferrés car c’est parfois fortement bosselé, s’attendre à doubler une carriole tirée par un cheval à chaque virage, même si elles sont interdites sur les grande routes, …
Il ne faut pas hésiter à prendre les routes secondaires même si on va moins vite, car c’est l’occasion de profiter des paysages, qui étaient remplis d’acacias en fleurs en ce début de mois de mai et de lilas autour de Brasov, de voir les troupeaux avec leur berger appuyé sur son bâton, de croiser ses chiens errants dont on parle tant, …
Depuis notre retour, je n’arrête pas de voir de défauts sur nos routes : la zone industrielle dernière mon quartier est pleine de trous, de voies ferrés mal jointées, les rues de mon lotissement sont remplies de plaques d’égout disjointes, dans les Pyrénées, il y a aussi des routes rapiécées avec des rectangles de bitumes…
Sécurité :
A aucun moment, on ne s’est senti en danger ou importuné par les gens ou par les chiens.
Un enfant rom, pied nus, a tenté de faire la manche devant la tour de l’horloge à Sighisoara, mais des affiches placardées partout en ville demandaient de ne rien leur donner.
A Cluj, j’ai vu un monsieur poser son vélo sans l’attacher et rentrer dans un sas de banque pour retirer de l’argent. Il y a bien longtemps que je ne fais plus ça en France…
Les roumains
Ne pas parler le roumain nous a tenu à l’écart de la population, mais avec l’anglais avec les jeunes et parfois le français avec les plus âgés, on a pu se rendre compte que les roumains sont très accueillants et sont fiers de montrer les beautés de leur pays.
Trois mots nous ont servis à leur donner le sourire : Buna, multumesc, la revedere !