(la suite !)
Le 15/11, départ en bus à 10h vers Celestun. Heureusement, on sait qu’on va repasser par Merida dans quelques jours, et cela nous ravit : on est loin d’avoir profité autant qu’on voudrait de cette ville vibrante mais pas épuisante.
Celestun : GROS coup de coeur. Merci au Guide du Routard qui annonce que la mer est moins belle, etc. et qui oublie de spécifier que les plages sont plus jolies ! Du coup, très très peu de touristes, en particulier français, comparativement à Bacalar (on divise par 100) ou Tulum (on divise par 1000 ?). Plages à perte de vue, beaucoup plus sauvages que côté Tulum, sable blanc, ambiance bourgade, pécheurs, couchers de soleil d’anthologie, la mangrove, les pélicans en pagaille juste là où on se baigne…On y a dormi 3 nuits. Deux matins, on a eu droit à des groupes de dauphins qui jouaient alors qu’on se promenait sur la plage…Manger sur la place, au marché, ou au petit restau de poisson juste à droite en sortant du marché. Se promener vers le port aussi. Par contre, en novembre peu de flamands roses, rien d’extraordinaire de ce côté-là. Préférer le kayak dans la mangrove que la sortie en bâteau (un peu décevante, on l’a faite, on ne s’enfonce pas assez dans la mangrove). Petite ambiance de mafia touristique avec rabatteurs à la sortie des bus pour capter le client, négociation difficile : le seul petit bémol pour Célestun qui reste cependant un vrai gros coup de coeur. Bizarre de constater que c’est surtout une destination « à la journée » depuis Merida. Du coup, les gens ratent le meilleur : les plages au matin avec pêcheurs et dauphins, couchers de soleil de fou…
Bacalar ou Celestun : ce n’est tout simplement pas comparable en termes d’ambiance, de paysages. Les deux si possible. Mais nous, si on devait retourner dans l’un des deux : Célestun !
18/11 : baignade jusqu’à midi, et grande marche sur la plage déserte hormis les pêcheurs qui rentrent de leur virée en mer et découpent des raies au couteau ; puis retour à Mérida et nuit. On refait un tour en ville le soir ; tiens, il y a déjà plus de touristes !
19/11 : matinée au marché : nouveau ceviche de crevettes et pouple, à 9h du matin. Après des sortes de pancakes au sirop d’érable…On s’adapte. Départ pour Uxmal depuis la gare centrale came avec un bus de la compagnie Sur. On a choisi de dormir à Uxmal donc on part avec celui de midi. Des touristes le prennent aussi pour visiter à la journée avec retour dans le bus de 15h. Erreur : le trajet durera deux heures au lieu de une prévue. IL ne reste pas grand-chose pour visiter. Prendre celui de 9h pour une visite le même jour. Ou combiner uxmal avec une nuit en hacienda (notre choix) sur place : on a eu un « bon » prix via booking dans un des deux hôtels collés au site. Il y a aussi le Uxmal Ressort, plus loin, moins cher, jouable, mais pas le bon plan selon nous : trop loin à pied, avec la chaleur, les aller-retour avec les bagages avant et après la visite (pas de casiers sur le site d’uxmal pour gros sacsn et sacs interdits sur le site sauf mini-sac). On a préféré se payer une belle chambre, la piscine, et l’ambiance gentiment surfaite dans l’hacienda-musée…On avait prévu de quoi quoi pique-niquer (dîner et petit-déjeuner) pour remettre un peu de simplicité….
Info collectivo : il doit y avoir des collectivos en fin de journée pour rentrer de Uxmal, mais on a vu un couple de Mexicains vers 16h30 qui attendait celui prévu vers 17h, et on les a encore vu à 18h, donc prévoir de l’attente…ou davantge de chance qu’eux.
20/11 visite d’Uxmal : le site. Oui, c’est cher. Oui, c’est beau. On ne regrette pas. Y être absolument à l’ouverture, à 8h : se promener dans un site sans aucun bruit sauf celui des oiseaux. Prévoir 1h30 de visite. On a attrapé par chance le bus de 10h (enfin… de 9h50 et il n’attend pas…d’où l’intérêt d’être logé tout près pour laisser les sacs à l’hôtel, se doucher après la visite). On a quitté le site alors que les visiteurs commençaient à affluer.
(Je profite pour faire un petit bilan de nos choix de visites de sites archéologiques. Tulum : c’était pour un site proche de l’océan. Coba : pour un site « nature » en forêt, avec un village à proximité où dormir, lacs, animaux, etc. Mayapan : un site avec très peu de touristes et où on peut monter sur une pyramide. Uxmal : un « grand site » pour la finesse des sculptures. Izamal : un site en pleine ville, avec montée sur une pyramide. Au final : choix validés à 100 %. Si on devait en enlever un : Tulum. Le site est sympa, mais Tulum-ville, c’est quand même…bref.
Bus pour Merida puis collectivo vers Homun. Un trajet un peu « sport », avec marche dans Mérida innondée après un orage, les eaux recouvrent les trottoirs, etc. Arrivée vers 14 à Homun. Repos puis visite de deux cénotes dans le village. Sympa. Ambiance gentiment touristique, avec rabatteurs, mais rien de pénible, et c’est du tourisme local, donc c’est marrant de voir leur façon de visiter (je descends dans un cénote avec une baffle et j’envoie du son!) . Le soir, on mange un morceau sur la place du village, fête foraine, église, etc.
21/11 cénotes santa barbara : trois cénotes très touristiques mais superbes. En logeant sur place, à homun, on peut en profiter en version privatisée avant que la foule débarque de Mérida. C’était le plan. On y va à pied depuis l’hôtel. Du coup, à l’ouverture, il n’y a absolument personne, on enfourche les vélos mis à disposition et on se baigne dans les trois cénotes sans personne (même pas les gardiens des cénotes ! Le premier cénote (sans ouverture vers le ciel) n’était même pas encore éclairé, on l’a donc visité en dernier). C’est vraiment très beau, et sans personne, ou presque : il y a 6 vautours qui habitent le cénote 3. Magique de se baigner sous leurs regards et leurs battements d’ailes. Venir tôt, vraiment. On a les avantages d’un lieu très bien pensé, trois cénotes très beaux, auxquels on accède en vélo en pleine nature (on a évité la charrue et les chevaux…), et pas les inconvénients du monde (vu le nombre de gilets de sauvetages et de vélos, ça doit être une autre ambiance en cas d’affuence, d’ailleurs, quand on est sorti, les visiteurs arrivaient de Mérida Le choix de venir dormir une nuit à Homun est vraiment préférable. Après ces baignades « privatisées », on choisit d’en rester là et de ne pas empiler les cénotes (il y en a 30 autour du village, on s’y rend en moto-taxi). Collectivo pour Mérida puis bus (debout, blindé) pour Izamal. Nuit à Izamal.
21 et 22/11 : deux nuits à Izamal. Mine de rien on a enchaîné trois nuits dans des lieux différents (Mérida, Uxmal et Homun) et on sent bien que ce n’est pas le rythme qui nous convient : c’est la configuration des lieux qui a voulu ça (Uxmal : hôtellerie chère et pas de village ; on a hésité à rester une nuit de plus à Homun mais on avait envie de ville et il nous « manquait » une nuit sur la fin du voyage.). Il est temps de reprendre notre temps, car on constate comme toujours qu’à tout précipiter on « imprime » pas les lieux qui restent trop des « décors ».
Izamal : belle ville. On conseille vivement, c’est encore une ambiance différente. La ville reste authentique, uniquement touristique entre la fin de matinée et le milieu de l’après-midi quand les voyageurs (groupes et voyageurs indépendants en voiture) en provenance de Merida ou Cancun/Tulum/valladolid s’arrêtent le temps d’un déjeuner et d’un petit tour en calèche. Avant et après, très peu de touristes, nous étions les seuls dans notre hôtel situé sur la place centrale. On a aimé marcher dans les rues, le marché, grimper à la pyramide, voir le couvent, les nonnes sortir dans les rues, etc.
23 et 24/11 : 2 nuits à Valladolid.
Vallodolid : avis mitigé.
Nous revoilà dans l’oeil du cyclone du Yucatan touristique. On imagine volontiers que Valladolid a dû être uné étape authentique par le passé. C’est fini. L’exemple même d’une ville pourrie par le tourisme. Pas difficile à comprendre : c’est un petit-Mérida, sauf que Merida a la taille pour absorber le flux des voyageurs, Valladolid non. Du coup, lounge bar, boutiques de mode, de souvenirs made in China, d’artisanat de pacotille, faux market-food près de la place centrale (à des prix multipliés par deux ou trois), restaurants mondialisés (falafels, pizzérias…chaînes américaines…la totale!), longue ligne de bus de tours opérators garés le long de la place centrale….Un centre-ville qui n’a plus rien de mexicain. En fait, on sent que pour les voyageurs qui résident à Tulum, Cancun et Playa del Carmen, Valladolid est la sortie « culture » pour voir une ville avec un passé. Les Mexicains, eux, ont disparu, sauf ceux travaillant pour le tourisme. Concentration maximale de touristes tatoués avec valises à roulettes. Bon, on comprend vite qu’il va falloir recourir à notre arme fatale pour échapper au délire : le vélo ! Bien nous en a pris, dès qu’on s’éloigne d’un kilomètre, on découvre un autre Valladolid : petites places tranquilles, belles églises, quartiers à l’ambiance rurale…On se balade au hasard, on visite la bibliothèque municipale avec la dame de l’accueil (classement par fiche manuscrite ; le type de visite totalement improbable qu’on adore), on se ravitaille dans une panaderia qu’on nous indique …Et comme souvent, on mixte la simplicité avec un brin de “luxe” en s’offrant un café-tequila sur la belle terrasse d’un hôtel de luxe sur lequel on tombe par hasard dans une rue tranquille…Nos vélos sagement garés entre les berlines des clients sur le parking. Sur le retour, on passe au marché central. Mention spéciale pour les peaux de porc étirés comme des draps. Bien sûr, les classiques sont là, exposés sur les comptoirs : têtes de cochon, boeuf, tripes en tout genre…
Bref, Valladolid sans vélo, c’est passer à côté du meilleur de cette ville.
(Inutile de dire qu’on a évité toutes les excursions formatées du coin : cénotes, etc).
25/11 bus pour Puerto Morelos ; dernières baignades avant le vol du 26 au soir.
Voilà pour le compte-rendu.
Le même itinéraire en 15 jours est-il possible ? Oui mais non. En fait, tout est possible, on a croisé des touristes qui ne faisaient qu’une nuit par lieu, accumulaient les sites, les cénotes, les sorties-organisées. En 8 jours, il est possible de « faire le Yucatan ». A chacun sa façon de voyager. Nous, on considère qu’en bus et collectivo, il nous fallait bien trois semaines et demi pour cet itinéraire.
Si c’était à refaire ? Sans doute qu’on sauterait Tulum pour avoir une nuit de plus à Homun. Et on visiterait Valladolid au début, avant Coba, comme ça elle ne souffrirait pas de la comparaison avec Mérida et Izamal.
Pour conclure : le Yucatan est une très belle destination, variée, avec un mélange nature-culture vraiment top, mais en pleine saison touristique, pour les routards qui recherchent un voyage où l’on est pas entouré en permanence d’européens et d’américains….je ne m’y risquerais peut-être pas.