Carte d'identité Vietnam

- Population : 100 millions d'habitants (2024).
- Superficie : 331 690 km².
- Capitale : Hanoi.

- Villes principales : Hanoi, Hồ Chí Minh-Ville, Huế.
- Langues : vietnamien, langues des ethnies minoritaires (khmer, cham, thaï, sedang, miao-yao, cantonais), anglais, français.
- Monnaie : đồng.
- PIB par habitant : environ 3 900 US$ (environ 3 340 €).
- Nature du régime : communiste, parti unique. Le Parti communiste vietnamien compte environ 4,5 millions de membres soit environ 5 % de la population totale.
- Chef de l'État  et secrétaire général du Parti : Nguyễn Phú Trọng (décédé en juillet 2024, ne nous ne connaissons pas actuellement son successeur).
- Premier ministre : Pham Minh Chính, depuis 2021.
- Indice de démocratie : 3,53 (note sur 10).
- Indice de développement humain : 0,703 (115e place).

- Sites classés au Patrimoine de l’Unesco : la citadelle de Thǎng Long à Hanoi, la baie d'Along, la cité impériale et les tombeaux de Huế, la vieille ville de Hội An, le sanctuaire de Mỹ Sơn et le parc national de Phong Nha-Kẻ Bàng. À ceux-ci s’ajoutent la citadelle de la dynastie des Hô à Vĩnh Lộc (province de Than Hóa, à 66 km au sud-ouest de Ninh Bình) ainsi que le complexe paysager de Tràng An (région de Tam Cốc, dans la baie d’Hạ Long terrestre).
Bon à savoir : l’Unesco a classé 2 secteurs géographiques pour la beauté de leurs paysages. Ce sont les Géoparcs de Hà Giang et de Cao Bằng.

Les réformes entamées dans les années 1990 ont amené le pays, jusqu'alors soumis aux règles du collectivisme, sur les rails de l'économie de marché : réhabilitation de la libre entreprise, diminution du secteur public, encouragement des investissements étrangers, en particulier sous forme de joint-ventures (coentreprises).

Politiquement, le Vietnam est un régime socialiste, mais économiquement il est aussi capitaliste.

Voie intermédiaire et pragmatique, ce capitalisme d’État a généré un développement à vitesse grand V sur fond de frénésie économique. Un chiffre résume l’incroyable expansion économique du pays. Entre 2004 et 2009, le Vietnam a été le 1er pays du monde pour le nombre et la vitesse de création de sociétés industrielles et d’entreprises commerciales !

En parallèle, le taux de pauvreté s’est effondré : selon la Banque mondiale, moins de 9 % de la population survivait avec moins de 3,50 US$ par jour en 2016, contre plus de 80 % au début des années 1990. 
Revers de la médaille, la corruption est devenue endémique. Dans le classement par indice de corruption (du plus faible au plus élevé) établi par l’ONG Transparency International, le Vietnam pointe à la 70e place sur 180.

Malgré les bouleversements économiques de ces dernières décennies, le Vietnam reste un pays rural, même si la part de l’agriculture dans l’économie nationale a fortement baissé. 42 % de la population active vit aujourd’hui de l’agriculture, contre 80 % au milieu des années 1990. La production agricole contribue à environ 16 % du PIB, contre près de la moitié à l’époque.
Le Vietnam est le 5e producteur mondial de riz (environ 27 millions de tonnes par an) derrière la Chine, l’Inde, l’Indonésie et le Bangladesh. Les 2 foyers principaux de production se trouvent dans le delta du fleuve Rouge au Nord, et dans le delta du Mékong au Sud. Le pays est autosuffisant à 75 % sur le plan alimentaire. Les autres denrées agricoles produites par le pays sont le café (2e producteur mondial après le Brésil), le thé (5e producteur mondial après la Chine et le Sri Lanka), les fruits, la canne à sucre (petite production). À cela s’ajoutent la pêche, le bois (l’industrie agroforestière), le latex (caoutchouc). Parmi les produits agricoles importés de l’étranger : la viande (Australie), les laitages.

Cette économie souterraine est née du marasme économique engendré par le collectivisme des années 1970-1980. Ce sont ces minuscules affaires familiales, les commerces ambulants sur les trottoirs, au seuil des maisons : boutiques de vêtements, ateliers mécaniques, petites cuisines en plein air, vendeurs de fleurs, cigarettes, biscuits, tabac...
Cette économie difficile à comptabiliser s’adapte au marché. Elle fournirait presque le tiers du PIB.

Le Vietnam est l’un des pays qui restreint le plus la liberté d’expression dans le monde. Le Parti communiste vietnamien (parti unique) fait plus que jamais régner une discipline de fer sur le plan politique, tout en affichant une ouverture de façade sur le plan économique. Depuis janvier 2019, les sites et les plates-formes web doivent retirer tout commentaire représentant une « menace à la sécurité nationale ». Durant les années Covid, le régime avait même forcé la main à Facebook, Messenger et Instagram, en ralentissant volontairement leur débit, tant qu’ils n’acceptaient pas de censurer certains messages « anti-étatiques ». Ce qu’ils ont finalement accepté de faire, la notion de cybercriminalité étant toute relative dans le pays !
Le gouvernement utilise également l’arme d’une supposée lutte contre la corruption pour poursuivre en réalité des membres de la société civile considérés comme dissidents. Il invoque aussi souvent le motif « d’utilisation abusive des libertés démocratiques » pour mener sa politique répressive : en août 2022 une cour d’appel confirmait les peines de 6 à 10 ans de prison pour un journaliste et 4 militantes des droits fonciers qui avaient dénoncé la corruption dans une affaire foncière au village de Đồng Tâm (environs d’Hanoï).
Les organisations religieuses sont sous contrôle. Les ethnies montagnardes chrétiennes, dans le centre du pays, font face à de nombreuses discriminations, intimidations et à des conversions forcées. Les adhérents de l’Église unifiée du Vietnam (Ebuv), qui refusent d’adhérer à l’Église pro-gouvernementale, continuent d’être persécutés. De même, les syndicats indépendants sont interdits.
Pour charger le tableau, Amnesty International dénonce régulièrement des cas de torture et de traitements cruels inhumains ou dégradants sur des prisonniers. La peine de mort est toujours en vigueur et en août 2023, l’exécution de Nguyen Van Chuong a fait grand bruit, y compris dans le pays lui-même et en dépit des restrictions de liberté. En effet, accusé du meurtre d’un policier, il aurait produit des aveux sous la torture et son procès aurait été entaché d’irrégularités selon des rapporteurs de l’ONU. Au printemps 2024, il était encore dans le couloir de la mort.
Paradoxe, le Vietnam est membre depuis 2022 du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies alors qu’au moment de son Examen universel périodique par l’ONU, la FIDH et le Comité Vietnam pour la défense des Droits de l’homme dénonçaient, fin 2023, dans un rapport commun les harcèlements, arrestations et poursuites judiciaires infondées contre les défenseurs des droits humains et les militants de la société civile ainsi que des procès iniques. On fait mieux comme dossier en contrôle continu !
Bonne nouvelle, toutefois, l’union entre personnes de même sexe est légale même si le mariage homosexuel n’est toujours juridiquement pas reconnu.