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Orthodoxie

Ciment de l’identité serbe, bastion de résistance à l’époque où la région tomba aux mains des Ottomans, la foi orthodoxe s’est véritablement installée à travers le pays dans le sillage de saint Sava, fils cadet du grand-duc Stefan Nemanya, prince régnant sur la Serbie orientale au XIIe siècle.
Père et fils, retirés de la vie laïque, lancèrent ensemble le renouveau monastique du mont Athos (en Grèce), valant à la Serbie un grand respect dans tout le monde chrétien oriental et l’indépendance (autocéphale) de son Église, de rite orthodoxe.
En 1217, pourtant, le frère de saint Sava montait sur le trône de Serbie… couronné par le Pape ! Églises d’Orient et d’Occident, brouillées à la suite d'une série de conflits théologiques échelonnés du IXe au XIe siècle, venaient juste de consacrer leur divorce après la prise de Constantinople par les Croisés (1204). Traîtrise familiale ou belle manœuvre ? Le clan Nemanya était désormais blindé sur les deux fronts !

Qu’est-ce qui sépare orthodoxes et catholiques ?
La conception même de l’Église, pour commencer. Les premiers l’entendent comme une communauté de foi aux mains des seuls évêques, successeurs des apôtres, et se défient des structures politiques édifiées par Rome. Les orthodoxes s’en remettent à la décision collégiale et suspectent, par principe, toute parole unique comme pourrait l’être celle d’un pape.
Elle accorde aussi davantage encore de poids à la tradition : la pensée présente ne peut s’exprimer qu’à travers le prisme du passé.
Le mot orthodoxie (du grec orthos et doxa, signifiant « opinion juste ») prend ici tout son sens. Jamais les édiles de l’Église orientale ne se sont laissé circonvenir (disent-ils) par les empereurs byzantins, tout puissants qu’ils aient été, jusqu’à modifier le dogme. On ne peut, à les entendre, en dire autant des papes, trop souvent liés aux familles princières d’Europe occidentale… Vu sous cet angle, les Anglicans ne peuvent être, pour eux, que des Martiens !

Les principes de l'orthodoxie se reflètent dans son organisation. Chaque communauté nationale (russe, grecque, serbe...), souvent distinguée par la langue, est souvent autocéphale, placée sous l’égide d’un patriarche, qui dirige les conseils d'évêques (toujours ce principe de décision commune). La plus grande église autocéphale reste celle de Russie, avec quelque 90 millions de fidèles ; celle de Serbie est la quatrième plus importante (9 millions). Une certaine hiérarchie s’établit, davantage honorifique que numérique. Mais les variantes d’une Église orthodoxe à l'autre sont minimes, souvent limitées à la langue cultuelle.
Les synodes réunissant tous les patriarches sont rarissimes. Ce fut le cas, par exemple, en 1848, pour mettre en garde le pape de l’époque qui se préparait à buller au sujet de « l’infaillibilité pontificale »…

Suite à leur récente indépendance, la Macédoine et le Monténégro ont souhaité se soustraire à la tutelle de l’Église orthodoxe serbe, fondant leur propre Église autocéphale. Ni l’une ni l’autre ne sont cependant reconnues par le reste de la communauté orthodoxe, car leur caractère politique (pour ne pas dire ethnique) est contraire au principe de définition territoriale historique des patriarcats. La sphère du religieux n’est pas celle du temporel ! Les prêtres « serbes », « monténégrins » et « macédoniens » sont donc en conflit ouvert, les premiers essayant d’empêcher les seconds de « reconquérir » églises et monastères…

Sandjak

Le terme ("étendard", en ottoman) désignait la division militaire, mais aussi géographique de base à l’époque turque. Il est aujourd’hui utilisé pour parler du sandjak de Novi Pazar, une région à cheval sur le sud de la Serbie et le nord du Monténégro, où vit une population musulmane à 60 %

Cette entité territoriale a été formée à la fin du XIXe siècle, à une époque où les grandes puissances, souhaitant éviter que Serbie et Monténégro ne possèdent une frontière commune qui aurait favorisé une union, en laissèrent la gestion à Constantinople. Le Sandjak devint une sorte de refuge pour tous les musulmans persécutés des Balkans.
Mais il s’étend en partie sur le territoire de la première principauté médiévale serbe… et compte certains de ses plus grands et plus beaux monastères. Bref, la situation n’y est guère différente de celle du Kosovo voisin, si ce n’est que les musulmans locaux ne sont pas ethniquement albanais, mais slaves - incapables de payer la jiziya (l'impôt coranique frappant tout non-musulman), les Slaves pauvres peuplant la région s'empressèrent d'en être dispensés en embrassant la religion du conquérant.

Pont naturel entre la Bosnie et le Kosovo, le Sandjak a miraculeusement échappé à la guerre civile, mais les relations entre orthodoxes et musulmans n’y sont pas pour autant excellentes… Chacun campe prudemment dans son coin. 

Apparu en 1992, le Parti d’Action démocratique (SDA) s’est fait le porte-parole d’une affirmation identitaire des musulmans du Sandjak ; il est particulièrement virulent du côté de la frontière serbe. En 2001, l'école coranique de Novi Pazar diffusait les thèses affirmant que les attentats de New-York avaient été fomentés par les sionistes pour discréditer le monde musulman… En novembre 2006, modérés et islamistes liés aux wahhabites se sont même affrontés physiquement dans une mosquée locale.

A la manière du Kosovo, le Sandjak entretient parallèlement une réputation de nid de criminalité, où ont d’abord prospéré des ateliers de contrefaçon de jeans, puis, cette manne envolée suite à l’ouverture des marchés aux importations chinoises, des différentes pègres internationales. Voitures volées en provenance de l’Ouest, drogue arrivant de l’Est, trafic de cigarettes et surtout d’êtres humains, avec prostitution aggravée... la liste est longue. Les caïds de Novi Pazar se sont même fait une spécialité peu commune : assurer les cargaisons d’héroïne !

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Forteresse de Golubac sur la route menant a Donji
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Danube
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En plein centre-ville
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