Géographie et géologie Islande
Géographie
Quelques chiffres : l’Islande mesure 300 km du nord au sud et 500 km d’est en ouest. Elle est située à moins de 300 km du Groenland, 800 km de l’Écosse et à près de 1 000 km de la Norvège ; l’île de Grímsey, à 40 km au nord des côtes est même située sur le cercle polaire arctique. L’île égrène 4 970 km de côtes.
La superficie de l’Islande est de 103 000 km², composée pour environ 11 % de glaciers, 40 % de sable, 25 % de champs de lave, 20 % de pâturages, 3 % de lacs et rivières et 1 % seulement de terres cultivées. Les arbres sont rares sur cette île et n’occupent guère que les fonds de vallée mieux protégés (exception qui confirme la règle : la « forêt d’Islande » sur une des rives du lac Lagarfljót).
L’altitude moyenne de l’île est de 557 m et son point culminant est le Hvannadalshnjúkur (2 110 m), situé sur le plus grand glacier d’Islande, qui est aussi le plus vaste d’Europe (il a la même superficie que la Corse) : le Vatnajökull (8 100 km²).
Phénomènes des latitudes nordiques
L'été et l'hiver, le jour et la nuit
À cause de la latitude de l’Islande, il ne fait jamais, ou presque jamais, nuit sur l’île de juin à juillet. C’est perturbant, mais aussi grisant, de perdre ce repère, d’autant plus que les paysages sont alors nimbés d’une lumière dorée très particulière (du moins quand le soleil brille). Au mois d’août, la nuit daigne de nouveau s’imposer pour quelques heures sur le pays, puis, peu à peu, devient dominante en hiver, laissant très peu de place au jour de novembre à février.
Détail pratique : si vous ne pouvez dormir que dans le noir, munissez-vous absolument d’un masque pour les yeux, car non seulement il ne fait jamais nuit en été, mais en plus, il n’y a pas de volets et les rideaux occultants laissent souvent passer des rais de lumière.
Le soleil de minuit
Le soleil de minuit, c’est lorsque à son point le plus bas, le soleil ne disparaît pas complètement sous l’horizon. Ce phénomène éphémère propre à l’été austral ne s’observe qu’au-dessus du cercle polaire, or l’Islande est juste au-dessous. Seule la petite île de Grímsey, au nord, est traversée par le cercle polaire.
En été, des excursions sont spécialement organisées pour y admirer ce soleil qui ne se couche pas (mais pour jouir de ce magnifique spectacle, encore faut-il que le ciel soit dégagé !).
Les aurores boréales
Les anciens leur prêtaient des pouvoirs surnaturels (les jeunes couples japonais, nombreux en hiver en Islande, le pensent encore : un enfant conçu sous une aurore boréale aura un destin exceptionnel !).
C’est, en dehors des villes et villages, la nuit, par temps clair et durant les mois d’hiver, que l’on peut avoir l’occasion de contempler ce fascinant phénomène lumineux, provoqué par l’entrée de particules solaires ionisées dans les hautes couches de l’atmosphère terrestre aux abords des pôles.
Plus l’activité solaire est intense, plus le phénomène est beau. Avec un peu de chance, on peut voir des aurores dès septembre et jusqu’en avril.
Géologie et géothermie
Située sur la dorsale médio-atlantique, l’Islande est un point chaud de l’activité volcanique et géothermique : 30 volcans sont entrés en éruption au cours des 2 derniers siècles.
On se rend en Islande en espérant voir des geysers, une éruption (une tous les 5 ans en moyenne...), ou plus sûrement des coulées de lave. Ce serait dommage de quitter l’île sans avoir senti l’odeur sulfureuse des fumerolles, sans s’être baigné dans des sources chaudes et sans s’être émerveillé à la vue de régions dénudées où la terre est jaune et rouge et la boue des mares bouillonnantes couleur plomb...
L'Islande, un cas géologique
L’Islande est unique : c’est la plus grande île volcanique au monde. Partie émergée d’un gigantesque plateau basaltique sous-marin de 750 km de diamètre, elle est née d’éruptions survenues sur le rift médio-atlantique et d’un point chaud secondaire. Les plus anciennes roches de surface n’ont que 15 à 20 millions d’années, ce qui est très jeune : en France, par exemple, on trouve en Bretagne Nord des roches de 2 milliards d’années !
La partie de l’île la plus ancienne, figée, est constituée par la péninsule de Snæfellsnes et les fjords du Nord-Ouest.
Environnement
Selon l’Environmental Performance Index, développé par les universités de Yale et Columbia, l’Islande se classe au fil des ans dans le top 20 des pays les plus propres du monde. L’Islande devrait ce résultat flatteur à son eau propre et abondante, à son système de soins performant, sa grande quantité d’énergie géothermique très peu polluante (quoique...) et à de nombreuses réserves naturelles.
L’Islande bénéficie, c’est vrai, d’une nature très généreuse. Si on exclut les transports, encore dépendants du pétrole, 100 % de son énergie est basée sur des ressources renouvelables : 75 % pour l’hydroélectricité, le reste pour la géothermie. 90 % des maisons islandaises sont d’ailleurs chauffées grâce à la géothermie.
Présentée comme extrêmement peu polluante, cette dernière a toutefois un inconvénient : ses émanations de soufre, qui semblent bien favoriser l’asthme auprès de la population. Autre point litigieux : le haut niveau de vie, la nécessité de se chauffer beaucoup et la présence croissante d’industries sur l’île font de l’Islande l’un des plus gros consommateurs d’énergie au monde par habitant.
Une énergie bon marché qui attire les convoitises
Depuis le choc pétrolier des années 1970, l’Islande a compris qu’elle avait une carte à jouer avec l’hydroélectricité et la géothermie, que ce soit pour réduire drastiquement sa consommation domestique de pétrole, mais aussi pour l’export. Sauf que, contrairement aux hydrocarbures, ces énergies s’exportent difficilement : il faut donc faire venir les industries jusqu’à elle.
Ainsi, l’Islande a ouvert ses portes à la production d’aluminium et de silice, qui comptent parmi les plus polluantes et les plus grosses consommatrices d’électricité. Peu importe : malgré les protestations des défenseurs de l’environnement, le gouvernement conservateur, soucieux d’attirer les investissements étrangers, promet au géant américain Alcoa la construction d’un gigantesque réseau de barrages à Karahnjúkar, aux portes du parc national du Vatnajökull, pour alimenter un projet de fonderie d’aluminium géante à Reyðarfjörður, sur la côte est. Entré en fonction en 2007, le barrage a, à lui seul, doublé la production d’énergie islandaise et produit assez pour alimenter une ville de 1 million d’habitants !
Certains rêvent déjà d’un nouvel eldorado industriel alimenté par les énergies dites « vertes ». Car, si l’Islande est devenue le seul pays au monde doté d’une électricité 100 % renouvelable, 80 % de l’énergie produite alimente ces industries lourdes. De quoi faire littéralement exploser les émissions de CO2 du pays. En l’état, l’Islande n’atteindra pas les objectifs fixés par l’accord de Paris sur le climat (COP 21), et devrait voir en 2030 ses émissions de CO2 augmenter de 99 % par rapport à 1990, plutôt que baisser... Une augmentation à laquelle l’expansion du tourisme ces dernières années, et des transports qui vont avec, apporte aussi sa part. Tentant de limiter un peu les dégâts, le gouvernement a doublé les taxes sur les émissions de CO2. Signe également qu’on se préoccupe de la question, la plus grande usine de captage de CO2 a vu le jour en 2021. Ce projet novateur est situé près de la centrale géothermique d’Hellisheiði (côte sud).
Chasse à la baleine
En 2006, l’Islande décide de reprendre la chasse commerciale à la baleine de Minke (ou petit rorqual). Des quotas sont aussi fixés pour le rorqual commun qui, lui, est pourtant classé comme espèce en danger... L’Islande devient donc le 2e pays, avec la Norvège, à défier ouvertement le moratoire en pratiquant la chasse aux cétacés. Le tollé international n’y fait rien, et c’est finalement l’effondrement de la demande japonaise, dans le sillage du tsunami, qui met un terme transitoire à la chasse au rorqual commun. En 2023, l’Islande, la Norvège et le Japon sont les 3 derniers pays au monde à chasser la baleine.
Avec l’explosion du tourisme ces dernières années (dont l’observation des baleines reste une des activités majeures), la chasse aux cétacés est de plus en plus remise en question : 51% de la population islandaise y seraient opposés !
Au printemps 2023, les autorités vétérinaires publient un rapport concluant que la chasse à la baleine n’est pas conforme aux lois islandaises sur le bien-être animal, engendrant, fin juin de la même année, l’interdiction pure et dure de cette pratique. En septembre, cependant, elle est à nouveau autorisée, sous des conditions strictes toutefois contestées par les défenseurs de la cause animale. Décision étonnante quand on sait que le gouvernement avait annoncé pour 2024 la fin de la chasse à la baleine en Islande... En effet, ne demeure en 2023 qu’une seule société de chasse à la baleine, dont la licence d’exploitation expire en fin d’année. Le ministère des pêches a annoncé ne pas vouloir la renouveler pour 2024, et l’entreprise elle-même affirme ne pas vouloir continuer son activité. Officiellement la décision n’est pas motivée par des considérations environnementales mais par les difficultés économiques du secteur, accrues par la reprise de la chasse à la baleine par les Japonais en 2019.
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