Histoire Montpellier
Une naissance tardive
Durant l’Antiquité, Montpellier n’existe pas, ou si peu. C’est entre le port de Lattara (l’actuelle Lattes) et Sextantio (Castelnau-le-Lez), sixième station relais depuis les Pyrénées sur la via Domitia, que s’organisent alors les échanges. Dans les terres, une ville romaine se crée à Murviel-lès-Montpellier, vite abandonnée cependant suite au développement de Nîmes. Le nom de Montpellier apparaît lui pour la première fois en 985, au hasard d’un texte fort obscur : la donation par Bernard, comte de Melgueil (Mauguio), à Guilhem d’un manse, le Monte Pestelario. C’est un terroir agricole aux contours inconnus regroupant « diverses maisons, cours, jardins, champs, vignes, prés, arbres fruitiers, forêts et garrigues », sur lequel « demeure Amalbert », qui devient ainsi le premier Montpelliérain connu.
La prospérité médiévale
Grâce au port de Lattes, le commerce maritime, notamment avec les pays du Levant, est très florissant. La ville possède même sa propre monnaie, le sou melgorien, fabriqué à Melgueil (Mauguio).
Grand centre viticole, Montpellier exporte des quantités de vin tellement importantes qu’à certaines époques on devine déjà une saturation du marché. L’huile d’olive et les draps teints représentent les deux autres produits clés du commerce montpelliérain. La garrigue proche permet l’élevage des moutons, et la cochenille, parasite du chêne kermès, fournit une belle teinture rouge. Ajoutons à cela le commerce des cuirs, celui de l’orfèvrerie, de l’or et de l’argent, et l’on comprend aisément pourquoi la ville devient un pôle d’attraction pour des immigrants de toutes nationalités.
Tout ce monde s’agite, trafique et se rend régulièrement dans le quartier de Notre-Dame-des-Tables. L’installation des changeurs dans ce secteur tient sans doute à un autre facteur du développement de la ville, la halte des pèlerins et l’activité religieuse.
D'excellentes relations avec la papauté, les différents départs des Guilhem en Terre sainte et même les armes de la ville qui placent celle-ci sous la protection de la Vierge expliquent le maintien, pendant tout le Moyen Âge, de l’étape montpelliéraine dans la tradition du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Dès le milieu du XIIe siècle, Montpellier est aussi célèbre pour ses écoles. La médecine y est enseignée depuis le XIe siècle.
L'école de droit naît en 1250. Les deux enseignements auxquels s’ajoute la théologie ont très vite un statut européen et attirent de nombreux étudiants et érudits de tous les pays.
Enfin, l’équipement hospitalier est déjà important en dehors de la cité.
Ainsi, les deux fonctions, hospitalière et universitaire, sur lesquelles repose une grande partie de l’activité montpelliéraine du XXIe siècle sont déjà en place à cette époque.
Marie de Montpellier
En 1204, à la suite d’une révolte de ses sujets, Marie de Montpellier (dernière descendante des Guilhem), qui vient d’épouser Pierre II, roi d’Aragon, doit accorder une charte communale. République marchande comme les républiques italiennes, la ville dépend alors de la couronne d’Aragon, puis plus directement du roi de Majorque.
En 1349, Jayme III de Majorque (installé en Avignon) vend au roi de France (Philippe VI de Valois) tous ses droits sur Montpellier et Lattes. Montpellier devient ville royale et française. Pour le roi, l’acquisition de Montpellier est très avantageuse car c’est la ville la plus importante de la partie méridionale du royaume.
La fin du Moyen Âge est assombrie ici comme ailleurs par la guerre de Cent ans et par la grande peste. Famine, disette et peste noire emportent une grande partie de la population, qui passe de 50 000 à 15 000 habitants en deux petits siècles.
En 1432, l’installation à Montpellier de Jacques Cœur, « homme d’industrie », grand argentier du roi Charles VII et commissaire royal aux États du Languedoc, apporte l’espoir d’un renouveau du grand commerce maritime.
Montpellier ville marchande devait céder le pas à Montpellier ville universitaire et administrative. Cependant, avec le renforcement du pouvoir royal et le développement de la centralisation, les Montpelliérains perdent beaucoup de leur liberté.
Réforme et ses conséquences au XVIe siècle
Dans cette ville universitaire cosmopolite, la propagation des idées de réforme se fait très vite. Dès 1524-1525, les premiers signes de l’esprit nouveau apparaissent. Avec l’afflux des prédicateurs, les adeptes se multiplient, pour certains cette diffusion étant moins l’indignation causée par le spectacle des abus du clergé que le manque de réponse apportée par l’Église catholique au sujet du salut éternel et de l’obsession de la mort ; pour d’autres, l’aspect théologique est secondaire, la protestation s’exerce davantage à l’encontre du pouvoir central trop lourd et de l’absolutism. À Montpellier, les réformés se recrutent dans toutes les catégories de la société.
En 1560, les réformés se sentent assez forts pour créer, avec un pasteur de Nîmes, l’Église réformée de Montpellier. Un gouvernement, comparable à celui de Calvin à Genève, organise la gestion de la cité. Sous le règne de Henri IV, depuis l’édit de Nantes (1598) et jusqu’à sa mort en 1610, l’autorité huguenote s’affermit dans le calme.
Pourtant, la communauté catholique est restée importante, et la brève période de coexistence pacifique s’achève dès 1621. Place forte protestante comme La Rochelle, Montpellier participe au grand soulèvement du Languedoc contre Louis XIII. La ville est assiégée par les troupes royales le 31 août 1622.
Malgré la paix d’Alès en 1629, la répression sournoise des protestants continue, de nombreux ordres religieux sont implantés pour rétablir le catholicisme. En 1682, 3 ans avant la révocation de l’édit de Nantes, Louis XIV fait raser le Grand Temple construit en 1583. Alors commencent le désert et les pendaisons de prédicants sur l’esplanade ; de nombreux Montpelliérains partent en exil.
La prospérité du XVIIe siècle, le cadre monumental actuel
Il faut une trentaine d’années pour que Montpellier se débarrasse des séquelles de la guerre et renoue avec le profit économique.
Spécifique à la ville, la production du verdet fait l’objet d’un article dans l’Encyclopédie.
Les marchands se sont adaptés aux nouvelles conditions de communication : le canal des Deux-Mers (canal du Midi, creusé de 1666 à 1681) et le port de Sète, créé vers 1670, assurent de bonnes liaisons, l’un avec l’Aquitaine, l’autre avec les Échelles du Levant ; le Lez canalisé relie directement le port Juvénal à la mer.
La puissance royale s’étant abattue sur la ville, pour le malheur des protestants, elle est le point de départ d’une nouvelle prospérité. Sous Louis XIII, les états du Languedoc jouent un grand rôle pour les impôts. En 1632, Montpellier devient le siège de l’Intendance du Languedoc, ce qui l’élève au rang de capitale administrative. Elle accueille également le gouverneur militaire, la Cour des aides et des comptes, d’où l’installation d’une foule de grands officiers royaux qui font construire ces beaux hôtels.
Dans l’impossibilité de dérouler de vastes façades et de construire d’amples bâtiments ornés de grands jardins, les architectes tels que d’Aviler ou la dynastie des Giral rusent avec la difficulté et ne renoncent pas à faire du monumental.
La dernière moitié du XVIIIe siècle est marquée par l’essaimage, dans la campagne environnante, de quantité de « folies », résidences secondaires où maints contrats de mariage sont passés aux beaux jours.
Un XVIIIe siècle flamboyant
La nouvelle prospérité profite également à l’embellissement des édifices publics. L’hôtel Saint-Côme (devenu la chambre de commerce) est construit entre 1752 et 1757. De 1753 à 1755, une salle de spectacle est construite à l’emplacement du théâtre actuel : la place de la Comédie est née.
L’œuvre la plus importante de l’urbanisme du XVIIIe siècle est certainement la construction de l’ensemble du Peyrou, destiné à célébrer la gloire de Louis XIV.
Dans le même temps se développe l’un des phénomènes qui permettent de mieux comprendre la ville actuelle, à savoir l’appropriation, par les citadins, de la campagne environnante.
Une Révolution tranquille
La Révolution ne change pas grand-chose à la vie administrative de la cité, alors financièrement assez puissante, qui perd cependant son rôle de capitale de province florissante.
Au XIXe siècle, on assiste au déclin des industries traditionnelles.
Progressivement, la culture de la vigne et le commerce du vin se substituent à toutes les autres activités.
Les milieux universitaire et scientifique montpelliérains interviennent notamment lors de la crise du phylloxéra (expérimentation des cépages américains). De cette rencontre entre la grande bourgeoisie foncière et les milieux universitaires naît une viticulture nouvelle, marquée par de forts rendements (utilisation des engrais), par la mécanisation et le caractère scientifique de l’exploitation.
Cette prospérité permet la réalisation de vastes ambitions urbanistiques inspirées par la trilogie Haussmann - Baltard - Viollet-le-Duc. La construction des halles Castellane et finalement le percement des « Champs-Élysées » montpelliérains, l’actuelle rue Foch, vont donner au centre de la ville la physionomie qu’il va conserver jusqu’aux années 1960-1970.
Seconde moitié du XXe siècle-début XXIe siècle : une technopole du Sud
Montpellier continue à jouer un rôle organisateur de la production agricole et tire profit de sa rente foncière. Les évolutions économiques et démographiques dépendent de la vigne.
Après un demi-siècle de stagnation, la population de la ville va rapidement augmenter. Cette croissance a été principalement nourrie par des apports migratoires successifs.
Le District de Montpellier est créé en 1965. En 2001, le District devient Communauté d’agglomération. Avec 31 communes, elle totalise aujourd’hui 420 000 habitants et gonfle chaque année de 4 000 nouveaux arrivants.
Le nouveau défi démographique, urbain et écologique
Ce nouveau défi démographique implique une extension maîtrisée de la cité : l’heure n’est plus à l’étalement des villes, mais à leur densification, afin d’éviter aussi les embouteillages aux entrées et sorties de Montpellier pour les trajets domicile/travail.
La qualité des paysages et des espaces naturels est l’un des facteurs importants de l’attractivité du territoire de Montpellier Métropole. Mais l’extension du périmètre de l’agglomération à 31 communes a redistribué les cartes. La 7e commune de France (la 2e d’Occitanie après Toulouse) connaît la croissance démographique la plus élevée du pays depuis les années 2000. Une perspective qui lui impose d’intensifier son développement afin de créer logements et emplois nécessaires à l’intégration des nouveaux venus... tout en consommant moins d’espace, en l’utilisant mieux. Les défis à relever consistent à équilibrer l’offre foncière pour les entreprises et à harmoniser les politiques d’urbanisme en rapprochant emploi et habitat. Tout cela dans le respect de l’environnement. Grâce à ce dynamisme économique, architectural, social, culturel et éducatif, Montpellier Métropole a acquis ces dernières années une dimension européenne. Elle est d’ailleurs candidate pour décrocher le titre de capitale européenne de la culture en 2028 !
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