Itinéraires conseillés Émirats arabes unis
Sept émirats, sept jours ? C’est un peu court, mais sans doute envisageable pour un premier tour d’horizon des Émirats, pour peu que vous soyez motorisé. Si vous prévoyez des activités sportives, ajoutez autant de journées que d’envies. Balade à dos de chameau ? Un jour. Ski sur les dunes ? Un jour. Etc.
Émirat d'Abu Dhabi
Abu Dhabi (ville)
Malgré ses efforts récents pour développer le tourisme, Abu Dhabi reste une ville assez froide comparée à Dubaï. Il se dégage un je-ne-sais-quoi d’institutionnel, de business as usual dans le centre hérissé de gratte-ciel, aux larges avenues rectilignes. Même les projets les plus fous prennent ici des teintes plus pharaoniques que ludiques. Le pétrole et l’émir règnent encore ici en maîtres quasi absolus.
De l’Abu Dhabi des origines, il ne reste que l’élégant Al-Hosn Palace (fort blanc), le château des émirs, construit dans la seconde moitié du XIXe siècle. Et les boutres qui accostent encore à l’extrémité nord de l’agréable corniche, la longue promenade qui borde la lagune, face au marché aux poissons et au bazar iranien.
Le reste, tout le reste, est neuf :
- La fondation culturelle en plein centre, avec son agréable café (Delma Corner) apprécié des expatriés.
- La grande mosquée et, celle, démesurée, de Cheikh Zayed, bâtie en banlieue et achevée en 2007. Ses proportions sont délirantes : 4 minarets de 104 ms, 3 dômes de 85 m, une multitude de coupoles, de la place pour 35 000 fidèles et un souci du détail enivrant. Le marbre est grec, les lustres en or massif, les décors dignes des Mille et Une Nuits avec, sur les murs, des reproductions géantes de pages du Coran... Budget : 600 millions de dollars.
- Dans le genre complètement fou, l’Emirates Palace, le premier hôtel 7-étoiles au monde, dressé sur la corniche, face à une plage réalisée pour l’occasion. Curieux ? Des visites guidées sont organisées tous les jours, sauf le vendredi.
- Le Louvre Abu Dhabi, antenne du musée parisien, inauguré fin 2017.
- Reste à jeter un coup d’œil à la place Ittihad, seule note rigolote au centre, avec ses drôles de fontaines en forme de canon et de cafetière géante, puis à contourner la lagune jusqu’à Heritage Village, à mi-chemin entre souk pour touristes et village ethnographique (reconstitué de toutes pièces).
Côté plages, citons Raha Beach, à 25 km à l’est, et en chantier permanent, et surtout le mégacomplexe de Saadiyat Island, lui aussi en perpétuelle construction, qui accueillera d’ici 2020 de nouveaux musées d’envergure mondiale, dont une antenne du Guggenheim de New York.
Al Ain
Notre escale préférée dans l’émirat d’Abu Dhabi, c’est Al Ain, la grande oasis du désert, posée au pied des monts Hadjar. La frontière scinde la ville en deux, avec Al Ain côté émirien et Buraïmi côté omani ! De part et d’autre, une bonne partie de l’immense palmeraie demeure (en particulier au centre).
De nombreux forts du XIXe siècle et du début du XXe, dressés pour protéger les pistes caravanières, ont été restaurés : superbes bâtisses de briques crues renforcées par des troncs de palmiers, très évocatrices ! On adore le Jahili Fort (1898) et, à Buraïmi, ceux d’Al Khandaq et Al-Hila. À Al Ain, le fort de l’Est, lieu de naissance du cheikh Zayed, est attenant au musée de la ville.
Aux portes d’Al Ain, les jardins archéologiques d’Hili abritent le plus beau tombeau de la période Umm an-Nar (2300-2200 av. J.-C.) découvert aux Émirats. À voir encore : le marché aux dromadaires (tôt le matin), assez difficile à dénicher et le zoo (pour ses oryx). Ceux qui rêvent de hautes dunes orangées sculptées par le vent ne manqueront pas une balade dans l’erg qui se dresse à la sortie ouest de la ville, direction Abu Dhabi.
Oasis de Liwa
Autre point d’attrait majeur de l’émirat, Liwa forme un chapelet d’oasis noyées dans les palmiers dattiers, à 210 km au sud-ouest d’Abu Dhabi et au pied même des plus hautes dunes du désert du Rub al-Khali. Plusieurs forts ont été restaurés. Attention, la zone, proche de la frontière saoudienne, reste assez sensible. Au cas où vous vous poseriez la question, les photos de puits de pétrole sont interdites !
Île de Sir Bani Yas
Plus à l’ouest, l'île de Sir Bani Yas, bercée par les eaux du golfe Persique, est une réserve de faune exotique - une sorte d’immense zoo naturel voulu par Cheikh Zayed. On y trouve désormais un resort de luxe, base idéale pour partir en safari en 4x4, faire du kayak dans la mangrove, du VTT ou explorer les eaux. Autre centre d’intérêt, même s’il n’en reste pas grand chose : les vestiges du seul et unique monastère chrétien (nestorien) jamais bâti (au VIIe siècle) sur les rives du golfe.
Émirat de Sharjah
Juste au nord de Dubaï, Sharjah forme le 3e émirat par la taille et s’étend dans l’intérieur des terres, avec des enclaves sur la côte est des Émirats. La ville, sorte de Dubaï bis plus austère, dresse une armée de gratte-ciel et de tours à l’approche du littoral et s’est tournée (un peu) vers le tourisme balnéaire. Au centre, la vieille ville (Al-Gharb) a été réhabilitée et transformée en « quartier des arts », ce qui lui a valu d’être nommée capitale culturelle du monde arabe par l’Unesco en 1998.
La ville ne compte pas moins de 17 musées (vous avez bien lu !), où l’on est souvent accueilli d’un café et de quelques dattes. Sympa ! Les plus intéressants se regroupent à l’intérieur des remparts restaurés d’Al-Gharb : Heritage Museum avec ses vieilles maisons coiffées de tours des vents, si précieuses jadis pour aider à faire circuler l’air ; Islamic Museum ; Museum for the Art of Arabic Calligraphy ; Traditional Jewellery Museum ; Costume and Cosmetics Museum ; Traditional Game House ; Maritime Museum... autant de facettes déclinant l’identité bédouine et les traditions d’autrefois. Mentionnons aussi le souk Al-Arsah, assez aseptisé, et le proche fort Al-Hisn, détruit en 1969 et rebâti à l’identique pour mieux renouer avec les racines locales !
Le quartier des Arts (Al Shuwaiheen) voisin regroupe plusieurs instituts culturels, des galeries et le Sharjah Art Museum (œuvres orientalistes en grande partie), quartier général d’une grande Biennale d’art contemporain. Mentionnons un très intéressant musée archéologique au sud de la ville et le temple du shopping moderne, le souk bleu (marché central), dressé face à la lagune (artificielle) de Khaled. Ce drôle d’édifice moderne, inspiré de l’architecture traditionnelle, voisine avec les deux minarets de la grande mosquée du roi Fayçal.
Dans l’intérieur des terres, le Desert Park est un musée d’histoire naturelle très réussi consacré au milieu même dans lequel il se trouve. Toutes les techniques modernes sont employées pour sensibiliser adultes et enfants à la fragilité de cet écosystème. L’Arabian Wildlife Center voisin s’est donné pour mission de reproduire en captivité les espèces endémiques les plus menacées (dont le léopard d’Arabie).
Émirat de Ras el Khaïma
Coincé entre le golfe Persique et les contreforts des monts Hadjar, Ras el Khaïma est l’un des émirats les plus évocateurs de l’Arabie heureuse avec son littoral accidenté, ses montagnes austères enrobées d’une lumière dorée, ses oasis et ses cultures, ses vieilles tours de guet en terre et ses ports tranquilles. C’est ici que se trouvait Julfar, ville phare du Moyen Âge, placée sous le contrôle du royaume d’Ormuz, puis des Portugais - aujourd’hui disparue.
La ville de Ras el Khaïma est coupée en deux par une lagune profonde, avec le vieux centre au sud-ouest. Il s’étale entre les plages, où sommeillent quelques vieux boutres en cale sèche, et le fort Al-Husen (rebâti après 1820). Lui aussi transformé en musée, il se distingue par ses superbes portes de bois sculpté. Les expositions se consacrent à l’archéologie, au commerce maritime et aux Qawassim. Les Britanniques nommaient « pirates » ces hommes qui ne faisaient guère, en fait, que se défendre d’être colonisés par eux.
Vers le nord, en direction de la péninsule de Mussandam omanie, on peut faire halte aux ruines de Julfar, annoncées (à tort) comme le site du palais de la reine de Saba. Il ne reste que quelques vestiges, mais le panorama, depuis la colline coiffée d’un grand drapeau, est impressionnant. Rams conserve un port attachant et une vieille tour de guet en pisé. Plus loin, le fort de Dhayah fut le dernier bastion des Qawassim.
Au sud-est de Ras el Khaïmah, Khatt est un centre thermal réputé pour ses eaux (40 °C) sulfurées. Comme s’il ne faisait pas assez chaud...
Émirat de Fujaïrah
Tourné vers le golfe d’Oman (océan Indien), occupé en grande partie par les montagnes, Fujaïrah est l’un des moins peuplés et des moins visités des émirats. Cela ne signifie pas qu’il est l’un des moins intéressants ! Les paysages y sont nettement plus enlevés qu’ailleurs, notamment sur la Côte Verte, où les contreforts des monts Hadjar dévalent en mer, enserrant de courtes vallées verdoyantes où prospèrent palmeraies et jardins. Les plages et les fonds marins sont souvent superbes et encore assez peu fréquentés.
La capitale, Fujaïrah, n’a rien d’une mégalopole : peu d’immeubles ici, peu de panneaux en anglais et beaucoup de poussière volant au-dessus des carrés de palmeraie et du vieux fort (1670) perché sur son promontoire central. On se balade le long de la promenade en front de mer et on visite un unique musée consacré à l’archéologie et l’ethnographie locales (salles reconstituées).
Kalba, au sud, est en fait une enclave de Sharjah, dont Fujaïrah dépendit jusqu’en 1972. On peut y voir un vieux fort en route vers la mangrove de Khor Kalba, appréciée des ornithologues amateurs (anglais pour la plupart).
Bithna, dans l’intérieur des terres, sur la route de Sharjah, est une jolie palmeraie aux ruelles poussiéreuses veillée par un vieux fort.
Temps fort de la découverte de Fujaïrah, la côte Verte s’étire au nord de la capitale, en direction de Dibba (et se fait surtout spectaculaire après le port de Khor-Fakkan). Les vallées enfouies sous les palmiers dattiers révèlent la plus vieille mosquée des Émirats à Badiyah (XVe-XVIIe), un lieu attachant coiffé de quatre dômes. L’imam et son fils laissent volontiers visiter l’intérieur (pourboire apprécié), à l’apparence de grotte aménagée. Plusieurs tours de guet coiffent les collines voisines. Plus au nord, de grands hôtels se sont installés le long d’étroites plages de sable.
Émirat d'Umm al-Qaïwain
Le deuxième plus petit émirat (777 km²) occupe un morceau de côté désert et une longue péninsule sur laquelle s’amarre la capitale éponyme. Édifices bas, port assoupi, troupeaux de chèvre sur les bas-côtés, la fièvre de l’or et du business apparaît bien étrangère ici... LE centre d’intérêt, c’est le fort (1768) en blocs de corail, devenu musée. À l’intérieur, un boutre, des maquettes de bateaux, des armes et, surtout, une belle collection de bijoux et objets traditionnels en or. La salle des majlis (conseil), à l’étage, mérite aussi un coup d’œil pour ses beaux balcons sculptés.
L’aquarium du Marine Resources Research Centre n’est pas passionnant. Reste les plages (en cours de développement) et, à 20 km vers le nord, le Dreamland Aqua Park. Un peu de fraîcheur dans un monde étouffant.
Émirat d'Ajman
Le plus petit des Émirats ne vous retiendra pas très longtemps. Au programme : le plus grand chantier de construction de boutres du pays, un marché aux poissons matinal très coloré, de jolies plages écrasées de soleil, où poussent des parasols en béton, et un unique musée. Établi dans le vieux fort al-Hosn de 1775, l’un des plus beaux du golfe, il abrite de nombreux dioramas.
On oubliait une attraction... les fameux panneaux de signalisation « Parking for Men Only » ou « Ladies Only Pedestrian Pavement » de Quortabah Street...
Les derniers reportages sur le meilleur aux Émirats arabes unis
Les mirages de Dubaï
Infos pratiques Émirats arabes unis
Bons plans voyage
Vous préparez un voyage aux Émirats arabes unis ?
Recevez gratuitement nos newsletters personnalisées pour préparer au mieux votre séjour
(3 e-mails avant le départ, 2 à votre retour)