Culture Brésil
Musique brésilienne
Visiter le Brésil, c’est découvrir aussi la musique qui accompagne la vie de chaque Brésilien, dans toutes les régions et à toute heure de la journée. Ici, la musique est une façon de vivre, gaie ou triste ; peu de peuples l’expriment aussi intensément comme un « art de vivre ».
Avec un triple héritage amérindien, portugais et africain, la musique brésilienne est d’une grande variété et on ne saurait la limiter à la samba ou à la bossa-nova : chaque région possède une tradition et une culture musicale qui lui est propre.
Mais le Brésil c’est le samba (o samba). Le samba peut être lent, chanson habillée par une voix toujours chaude, alors samba canção, hymne au rythme roulant et saccadé du défilé de carnaval, samba de enredo, ou même marche entraînant l'enthousiasme collectif, marcha rancha...
Musique avant tout populaire, il court le quartier, la ville, les ondes radio. Écoutez les grands noms qui ont fait sa renommée : Paulinho da Viola ou Beth Carvalho à Rio, Nelson Sargento ou Martinho da Vila...
La samba vit son apogée au moment du carnaval, mais elle remplit la vie de chaque Brésilien, en particulier à Rio, avec de multiples écoles. Chaque année, on rivalise de talent pour composer et choisir le samba qui deviendra un tube, soigner la musique mais aussi les paroles, créer le plus beau défilé, préparer les costumes, répéter avec les musiciens et les danseurs...
La musique brésilienne saisit aussi les multiples influences du reste du monde, africaines surtout, mais aussi latines et occidentales, métissant différents styles pour les réinventer, entre la pop, le jazz et les rythmes africains. Avec souvent ce sentiment intraduisible de saudade (nostalgie, mélancolie), qui est peut-être le secret de cette musique que l'on retrouve à Cuba, en Angola ou au Cap-Vert.
La saudade se traduit aussi à merveille dans la bossa-nova, née d'une fusion entre la guitare sèche et la douceur de vivre du littoral.
Dans le Minas Gerais, c'est la voix de Milton Nascimento qui résonne et, dans un tout autre genre, le hard rock du groupe Sepultura...
De fait, les nouveaux courants s'affirment. Comme le rap, que le Brésil digère à sa façon, avec un retour au réel « nu et cru », pourtant swing et festif.
Et puis toutes les musiques dérivées du carnaval, comme l'axé-music de Daniela Mercury ou Margareth Menezes, qui attirent toute la jeunesse bahianaise ; ou le pagode, très populaire de Rio à Salvador, sorte de samba en formation réduite, chanté notamment par le Carioca Zeca Pagodinho. Et la musique afro des blocs de carnaval à Salvador da Bahia.
Et puis il y a les musiques du Nordeste : le forró à l'énergie chaleureuse, avec ses rythmes syncopés d'accordéon ; le brega de la région de Belém et de l'île de Marajó, qui signifie « ringard » et attire des couples de danseurs appliqués au bal du vendredi soir ; ou encore la langueur sertaneja et le frevo de Recife.
Et puis encore la fameuse MPB, Musica Popular do Brasileira, que vous rencontrerez à tous les coins de rue et dans de nombreux bars ou restos. Une sorte de bossa-nova revisitée dans les années 1960 par les grands musiciens de l'époque.
En résumé, au Brésil, il y a des concerts partout, souvent, pas chers, voire gratuits dans les bars, et c’est rare qu’on s’y ennuie.
Commencez votre voyage en musique, écoutez notre playlist Routard Brésil.
Cinéma brésilien
Il faut attendre les années 1950 pour qu’apparaisse le cinema novo, néoréalisme brésilien qui s'inscrit dans les pas des cinéastes Humberto Mauro et Nelson Pereira dos Santos (Rio, 40°).
Avec la dictature et la domination culturelle américaine, dans les années 1960 et 1970, la production et la création connurent un nouveau coup dur. Le cinéaste Glauber Rocha s’exila tout en réalisant certains films de compromis, mais toujours dans la continuité du cinema novo.
Les années 1980 et 1990 furent justement celles de la TV et de l’explosion des telenovelas. Nouveau coup dur. Durant cette période, seul un cinéaste comme Hector Babenco est parvenu jusqu’à nous, avec des films comme Pixote, la loi du plus faible et Le Baiser de la femme araignée.
En 1998, l’Ours d’or de Berlin est attribué à Central do Brasil. Révélation de Walter Salles, auteur également de documentaires (et, en 2003, de Carnets de voyage, sur le périple du jeune Ernesto Guevara à travers l’Amérique latine, puis, en 2012, de l’adaptation du cultissime Sur la route de Jack Kerouac).
En 2004, De l’autre côté de la rue a été primé dans plusieurs festivals. Son réalisateur n’est autre que le coscénariste de Central do Brasil, Marcos Bernstein. Un festival qui réussit au cinéma brésilien car le premier film de José Padilha, Tropa de elite, sur les groupes d’intervention spécialisés dans la répression du trafic de drogue dans les favelas de Rio, a remporté l’Ours d’or de Berlin en 2008. Un gros succès au Brésil, suivi par Tropa de elite 2 sorti en 2010.
Mauvaise nouvelle en janvier 2013, l’acteur Walmor Chagas (82 ans) se donne la mort. Il joua dans Xica da Silva de Carlos Diegues (1976), réalisateur du cinema novo (la Nouvelle Vague brésilienne des années 1960-70). Ce film avait connu un succès international.
Écrivains brésiliens
- Joaquim Machado de Assis (1839-1908) : né à Rio, il a édifié l’œuvre littéraire brésilienne la plus importante du XIXe siècle. Chez lui, aucun exotisme de pacotille, aucune effusion romantique ; c’est un classique, un ironiste, qui pose son regard acéré et souvent amusé sur la société de son temps.
- Oswald de Andrade (1890-1954) : Andrade est l’auteur du manifeste poétique Pau-Brasil, emblématique du « modernisme » et du Manifeste anthropophage. Il affirme la nécessité de l’assimilation et de l’appropriation des autres cultures - en particulier européennes.
- João Guimarães Rosa (1908-1967) : son œuvre est toujours située dans les paysages desséchés du sertão, qu’il transfigure par un usage démiurgique de la langue. Une inventivité folle. Diadorim est son grand roman.
- Jorge Amado (1912-2001) : né à Salvador da Bahia, militant de gauche, il se passionne très tôt pour la littérature et les luttes sociales. Ses premiers romans portent la marque de son engagement communiste. Après la guerre, sans renoncer à ses préoccupations politiques, il chante la joie et l’énergie du petit peuple de Bahia, dans des romans comme Dona Flor et ses deux maris, ou Bahia de tous les saints. « La tristesse, disait-il, est le seul péché mortel, car c’est le seul qui offense la vie. » Comment lui donner tort ?
- Paulo Coelho (né en 1947 à Rio de Janeiro) : classé aujourd’hui comme le 2e auteur le plus lu dans le monde (165 millions de livres vendus dans 80 langues). Son premier roman, L’Alchimiste, est un succès planétaire. Son écriture simple et accessible, ses intrigues faciles ont conduit la critique à le classer parmi les romanciers populaires mineurs, mais ses lecteurs le suivent pour la richesse du contenu philosophique et spirituel de son œuvre, capable de toucher les gens quels que soient leur âge, leur condition ou leur culture. Il s'investit aujourd'hui dans de nombreux programmes humanitaires, notamment une fondation créée pour soutenir les défavorisés au Brésil.
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