Voyage au coeur de la Havane
Révolution
Le musée de la Révolution est situé dans l'ancien palais présidentiel : c'est ici que l'on tenta d'assassiner le dictateur Fulgencio Batista en mars 1957. Ce musée ressemble plus, en fait, à un temple à la gloire des héros de l'histoire cubaine : Manuel de Cespedes, Antonio Maceo, Camilo Cienfuegos, Fidel, Raul et les autres. On y voit la veste de l'un, le pistolet de l'autre, beaucoup de photos, quelques maquettes. Mais cela reste un cheminement intéressant à travers l'histoire de Cuba. Un moyen de se familiariser avec les visages, les noms de cette révolution encore en marche.
À l'heure de la sortie des classes, nous croisons des groupes d'écoliers, reconnaissables à leur uniforme : rouge pour les plus petits, moutarde pour leurs aînés. Une image me frappe : celle de cette petite fille qui porte une étiquette sur son tee-shirt : " Ya sé leer " (je sais lire). L'éducation, voici l'une des seules choses qui tienne le coup à Cuba, et qui est aussi la fierté de ce pays. L'éducation gratuite, les enfants en uniforme, une chance pour l'égalité ? La médecine aussi est gratuite, mais par contre les médicaments se paient en dollars. Avec les dollars du marché noir.
Voilà que nos préjugés volent en éclats. Contrairement à ce que nous pensions, il n'est pas impossible d'accéder à la propriété privée à Cuba. Moyennant une sorte de crédit-loyer qu'ils paient chaque mois, les Cubains peuvent acheter la maison dans laquelle ils vivent. Mais si elle s'effondre, tout est perdu. Or, ce sont près de trois cents immeubles qui s'effondrent chaque année à La Havane. Les habitants sont relogés dans des établissements de " transit ". Un transit qui peut durer hasta siempre.
Texte : Louba Nachba
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