Voyage au coeur de la Havane

Jours de pluie

Le troisième jour de notre voyage, la pluie. Mais attention, c'est la première du mois de mai, pas question de râler. Cette eau est agua bendita et elle porte bonheur pour le reste de l'année. Pour nous, elle est plutôt cause de malheur, dix jours durant. Mais bon, on fait avec. La Havane se métamorphose d'une immense flaque en un puissant rayon de soleil. Une ville-caméléon, par tant d'aspects. Mais quel que soit le temps, c'est à pied qu'il faut sentir la ville. Dans ses ruelles, sur ses places et ses trottoirs parfois défoncés.

Sachez de toute façon que la location d'une voiture est coûteuse. Autre solution pour se déplacer : les bicitaxi (calèches à vélo) ou les coco, des moto-taxi qu'il faut au moins essayer une fois. Il y a aussi de vraies calèches, et bien sûr toutes sortes de taxis, plus ou moins légaux. Les premiers fonctionnent au compteur, les autres, des carro particular, fixent le prix de la course avant. Mais la plupart du temps, les touristes devront payer plein pot. Exemple : le tarif officiel pour aller du centre-ville de La Havane à l'une des plages de l'est est d'environ 5 dollars par personne. C'est Alejandro, un entraîneur de boxe avec qui je parlais une heure durant en plein soleil, qui m'a dit quel était le prix cubain, 20 pesos locaux par personne, soit environ un euro (un dollar s'échange pour 26 pesos cubains).

Nous avons aussi adopté la solution botella (le stop) : certains vous proposeront de vous emmener à destination contre quelques dollars, d'autres gratuitement. Depende, de l'humeur, du temps, et des gens bien sûr : comme partout, les locaux sont plus ou moins victimes de l'appât du gain.

" Quien pesca quien ? " En forme de conclusion, voici le titre d'une toile du peintre Ariel Diaz Garcia, que nous avons rencontré lors de nos déambulations. Qui pêche qui, du touriste et du Cubain ? C'est peut-être la question qui nous aura le plus obsédés durant ces deux semaines à La Havane.

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