Voyage au coeur de la Havane
Santeria
Une semaine après notre arrivée, nous rencontrons Felicia, une prêtresse santera, dans un solar (une sorte de foyer) où tous les dimanches, a lieu une grande fête qui mêle religiosité afro-cubaine et rumba, deux choses indissociables. Dans la santeria, les saints catholiques sont associés aux divinités yoruba, les orishas. Parmi les plus importantes, Yemaya, déesse des océans et mère de tous les orishas, identifiée par la couleur bleue ; Chango, le dieu du feu et de la guerre (rouge), associé à Sainte Barbara, qui commande les éclairs. Oshun, déesse de l'amour et des rivières, est la femme de Chango et l'amie de Yemaya. Elle est très puissante et associée à la patronne de Cuba, la Vierge du Cuivre.
La pratique de la santeria n'entre pas en contradiction avec l'idéal révolutionnaire. Felicia fut elle-même une militante du Parti et est toujours représentante du comité de défense de la révolution dans son quartier.
Bref, le dimanche, c'est la grande fête de la rumba : Felicia et sa belle-fille préparent les mojitos, son fils et beaucoup d'autres musiciens jouent et chantent, d'autres encore dansent. Le soleil tape, la musique nous envahit comme le rhum local. Nous retrouvons la même ambiance au Callejon Hamel, une petite rue très touristique qui s'anime le dimanche : c'est un peintre, Salvador, qui " gère " l'endroit. Une rue magnifiquement peinte où l'on danse la rumba, mais aussi le rap. Dans une ambiance qui rappelle un peu celle de nos Puces de Clignancourt.
Texte : Louba Nachba
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