Entre routes et déroutes…

Et puis nous irons à Tyr (Sour, pour les Libanais) aussi, beaucoup plus au sud, la route est là encore coincée entre la Méditerranée et la montagne, bordée, cette fois-ci, de plantations de bananiers. La circulation est toujours aussi anarchique, et la signalisation aléatoire. L'autoroute, nous la suivons depuis un moment déjà, jusqu'à ce que des blocs de bétons nous barrent le passage. Seule solution : une route secondaire, qui, soudainement, est coupée elle aussi ; sur la gauche, pas de problème, nous semble-t-il, une bretelle qui ramène à l'autoroute nous tend les bras.

" Bon, qu'on s'dit, c'est que ce tronçon-là doit être terminé " ; logique, non ? Mais surprise, cette autoroute est déserte : une seule voiture, loin devant nous, et sur l'autre file, pas trace du moindre véhicule ; puis une chicane de béton nous oblige à emprunter un passage dans les glissières qui séparent les deux voies, et notre voiture se retrouve donc à contresens : pas dramatique, a priori, puisqu'il n'y a personne sur cette voie, mais pas tout à fait normal pour autant. " Bizarre, bizarre ", qu'on se dit en roulant prudemment, pour le cas où !

Nous repassons comme ça plusieurs fois d'un côté à l'autre, au gré des chicanes de béton et des passages aménagés dans la glissière, jusqu'à ce qu'un énorme tas de graviers nous ferme définitivement la route. Bon. Arrive alors une voiture, en fait un véhicule de sécurité du chantier, pour nous avertir qu'en fait, ce tronçon n'est pas ouvert à la circulation… Sans blague ? On commençait à s'en douter : tout seul, à contresens, à slalomer entre les chicanes et les tas de graviers… Ce genre de choses nous arrivera plusieurs fois : le pays se reconstruit, mais dans sa hâte oublie parfois de signaler où il en est…

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