Parenthèse libanaise
Entre pierres et béton
Enfin Tyr, surprenante : trois sites, dont le fameux hippodrome qui servit de cadre au tournage de Ben Hur, absolument époustouflant par ses dimensions gigantesques. Surprenant aussi, comme à l'époque romaine, la ville encercle le site, sauf que cette ville est maintenant moderne, et que les colonnes se découpent sur fond de barres et de tours de béton, avec la mer en toile de fond. Dans un coin, des élèves en train de faire leur gym : l'hippodrome sert de stade aux écoles du coin, une manière de le faire participer à la vie qui est plutôt sympa. Si les vestiges de ce premier site et l'hippodrome lui-même sont impressionnants, ils dégagent finalement moins de charme que le site byzantin, installé vraiment en bord de mer ; il n'y avait alors que les Grecs pour édifier leurs lieux de culte ainsi ouverts sur l'horizon, sur les vagues, sur le soleil couchant ; des colonnades à la plage, il n'y a qu'un pas.
La ville moderne, encore elle, écrase presque ces vestiges entre son béton et le rivage. À travers les nuages intermittents, le soleil darde des rais de lumière et teinte la pierre de rose et d'orangé, restituant au site toute sa beauté et sa solennité ; c'est presque magique. Comme à Byblos, comme sur les autres sites que nous verrons plus tard, pas un chat ou presque, pas un touriste : les lieux nous appartiennent et le sentiment de cette belle solitude est prenant.
- Introduction
- Beyrouth entre fantasme et réalité
- L'histoire au coin d'la rue
- Beyrouth'in and out
- La nostalgie de Byblos…
- Entre routes et déroutes…
- Entre pierres et béton
- Une errance de bazar
- Enfin, les cèdres…
- Plongée dans un Sud écorché…
- Beyrouth by foot…
- C'est reparti pour un tour…
- Eh oui, déjà la fin…
Texte : Anne Poinsot
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