Bulgarie, la mosaïque des Balkans
Plovdiv cosmopolite
Deuxième agglomération du pays, Plovdiv, située à 150 kilomètres à l’est de Sofia, est un véritable musée architectural à ciel ouvert. Riche de vingt-quatre siècles d’histoire, la ville aux collines est une étape culturelle majeure. Née de la grande civilisation thrace, la ville s’est enrichie au fil des siècles des présences romaine, bulgare et ottomane. Sur le flanc de la colline, le théâtre romain (photo), construit par Trajan au IIe siècle est certainement l’un des plus beaux sites archéologiques de la ville.
Mais Plovdiv n’est pas que cette ville-musée. Sa richesse est avant tout humaine. Dans Abraham le Poivrot, Angel Wagenstein, l’enfant du pays, fait renaitre le Plovdiv cosmopolite quand Bulgares, Armeniens, Juifs, Turcs et Roms vivaient ensemble dans le respect mutuel. Depuis, les Juifs ont fait leur Alyah en terre d’Israël, les Turcs sont rentrés en Turquie. Seuls les Roms et quelques Arméniens sont restés. Mais si les hommes sont partis, les murs restent.
Le chant du muezzin s’élevant vers le ciel depuis la mosquée Djoumaia rappelle le passé ottoman. Cinq siècles de domination turque ne s’effacent pas d’un trait de plume. Un peu plus au nord de la vieille ville, près du complexe archéologique de Nebettepe, on découvre la petite église arménienne de Surp Kevork. Édifiée en 1828, l’église reste le lieu de rassemblement d’une communauté encore importante à Plovdiv. Un musée retrace l’histoire des Arméniens exilés en Bulgarie pour fuir les persécutions turques.
Rue Tsareva-Livada, la nouvelle synagogue est le seul bâtiment qui nous rappelle l’existence de ce vieux quartier juif d’Orta Mezar. Aujourd’hui, la petite communauté de 500 personnes s’est dispersée dans les autres quartiers de la ville, mais quelques maisons ont gardé les traces de cette présence juive. Un mémorial remercie les Bulgares qui ont eu le courage de protéger cette communauté pourchassée par les nazis.
Concernant la communauté des Roms, il est difficile de parler de quartier sans parler de bidonville ou de ghetto. Autrefois nomades, ils se sont sédentarisés mais restent une communauté mal acceptée en Bulgarie.
Texte : Charlotte Nicollet
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