Madagascar : sur la Nationale 7, de Tana à Tuléar
Tuléar, la promise
Km 941. Tuléar, un carrefour-terminus au bout de la route. La ville, alanguie sous le soleil, n’a pas grand intérêt. Après cette route épuisante, on n’a qu’une idée en tête : atteindre la plage. Rendez-vous à Anakao (photo), un petit village vezo que l’on rejoint par la mer. Le village est pittoresque, le site est sauvage et la plage, magnifique. Mais le tourisme y fait des ravages. Les enfants réclament inlassablement argent et cadeaux sans un sourire ou salut amical.
La plage incite la rencontre avec les habitants, les Vezo. A l'aise sur l'eau dès l'enfance, leur existence est dédiée à la mer. Ces anciens nomades se sont aujourd’hui sédentarisés, mais ils continuent de tirer leurs ressources de la mer.
« C’est plus facile pour nous de vivre dans un village. On part à la pêche le matin et on revient le soir. On peut rester avec notre famille », raconte Aimée, un jeune pêcheur qui arrondit ses fins de mois en emmenant les touristes observer les baleines vers la barrière de corail.
Pour les vezo, la pirogue est à la fois outil de travail et de déplacement. Taillée dans un tronc d’arbre, elle est dotée d’une voile carrée et d’un balancier. Et comme le zébu pour la plupart des autres peuples malgaches, elle est le témoin de leur richesse.
En face d’Anakao, une petite île refuge du paille-en-queue, est l’occasion d’une sortie à la journée. Plage de sable blanc et eau turquoise invitent à la baignade. De juillet à septembre, les baleines venues mettre bas dans les eaux chaudes du canal du Mozambique se laissent observer facilement. Au soleil couchant, les pirogues alignées sur la plage brillent dans un amas de couleurs chatoyantes. On oublierait presque que le voyage touche à sa fin.
Texte : Juliette Camuzard
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