La Malaisie, côté Ouest : de Malacca à Langkawi
Malacca, port(e) d’entrée de la Malaisie
Face à l’île indonésienne de Sumatra, Malacca s’amarre sur le flanc oriental du détroit auquel elle a donné son nom, passage névralgique du commerce maritime asiatique. Dans les années 1420, elle était déjà fréquentée par des marchands javanais, indiens, arabes et chinois. Le grand amiral Cheng Ho en fit une base lors des expéditions qui le menèrent jusqu’en Afrique ; puis l’aura du lieu attira les convoitises européennes.
Griffée d’un blason au galion gardé par un homme en épée, la vieille Porta de Santiago est l’un des derniers témoins de la grande forteresse lusitanienne d’A’ Famosa. De là, un escalier se hisse jusqu’aux ruines à ciel ouvert de l’église Saint-Paul, autre vestige des 130 années de pouvoir portugais.
Les Hollandais ont laissé davantage, à commencer par les emblématiques Christ Church et Stadthuys (Hôtel de Ville) rose saumon, construits en brique (photo). Ils servent aujourd’hui de point de ralliement aux trishaws, pédalant au son d’une musique tonitruante et de cent coups de klaxon. Leur décor est cosy, invariablement floral et kitsch, parfois même romantique, avec de gros cœurs scintillant dans la nuit !
De l’autre côté du pont, la balade mène vers la ville chinoise, avec ses échoppes débitant des chicken rice balls pour 6 ringgits (1,50 €), ses antiquaires, ses magasins de « souvenirs d’art », ses mosquées malaises, son temple indien et ses temples chinois comme le superbe Cheng Hoon Teng.
Jalan (rue) Tun Tan Cheng, une maison baba nyonya préserve les intérieurs 1900 d’une riche famille sino-malaise. Sa fierté ? Un escalier en bois sans clou ni vis, orné de feuilles d’or jusque sous les marches… À l’étage, une porte permettait de le fermer pour empêcher les voleurs de pénétrer le sanctuaire familial.
Texte : Claude Hervé-Bazin
Mise en ligne :