La Malaisie, côté Ouest : de Malacca à Langkawi
Georgetown, multiculturelle Penang
À l’orée du détroit de Malacca, la grande île de Penang a aussi accueilli au XVe siècle les flottes de l’amiral chinois Cheng Ho. Mais il fallut attendre l’arrivée de la Compagnie des Indes Orientales britannique, en 1786, pour la voir décoller. Pour promouvoir la colonisation, son chargé de mission, Francis Light, dispersa à coups de canons des dollars en argent jusque dans la jungle !
Classée conjointement avec Malacca au patrimoine mondial de l’Unesco, Penang présente aujourd’hui un double visage. Si des tours de 40 étages ont poussé tout le long des plages de la côte nord, les monuments historiques du vieux Georgetown ont retrouvé leur beauté et les palais coloniaux ont été transformés en hôtels au charme suranné.
Plus que tout autre en Malaisie, la ville affirme une identité multiculturelle, entre maisons de réunion des clans (superbe Khoo Kongsi) et temples chinois bicentenaires (comme le
Plus loin, il y a le grand temple thaï de Chayamang Kalaram, au Bouddha couché long de 33 m gardé par un bataillon de nâgas à l’air courroucé. Juste en face, le temple birman de Dhammikarama, où le meilleur de l’artisanat traditionnel côtoie le kitsch le plus abouti – daims, flamants et crapauds en plâtre.
Au-delà des monuments, Georgetown invite à se perdre au fil des rues et ruelles, où perdurent tous les métiers d’autrefois : les libraires, les bijoutiers, le marché à la viande où les hommes croulent sous des demies carcasses de cochons, les marchands du temple aux spirales et bâtons d’encens… Les odeurs et les sons imprègnent la découverte – âpres des offrandes, enivrantes du curry et du sambal, brûlé des woks, lancinants appels à la prière.
Texte : Claude Hervé-Bazin
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