La Malaisie, côté Ouest : de Malacca à Langkawi
Au pays des sultans
Autant Ipoh est chinoise, autant Kuala Kangsar est malaise. Choisie au XVIIIe siècle par les sultans du Perak pour y installer leur résidence officielle, la petite ville vit encore à l’ombre du puissant Istana Iskandariah, bâti en 1933 dans un style influencé par les tendances Art Déco de l’époque.
C’est ici que réside, derrière de hautes grilles, le Sultan Azlan Muhibbuddin Shah Ibni Almarhum Sultan Yussuf Izzuddin Shah Ghafarullah (à vos souhaits !). À deux pas, l’Istana Kenengan (musée du Perak) est un exceptionnel édifice en bois prenant la forme générale d’un sabre. Réalisé sans le moindre clou, il est tapissé de bambou tressé blanc, ocre et brun formant une multitude de dessins géométriques.
De l’autre côté du palais princier, la mosquée Ubudiah (1917, photo) dessine sur le bleu du ciel une fantasmagorie digne des Mille et Une Nuits, avec son énorme bulbe doré central, ses minarets jumeaux et sa multitude de clochetons scintillants. C’est Arthur Benison Hubback, l’architecte anglais de la gare d’Ipoh et de celle de Kuala Lumpur, qui l’a dessinée.
L’ancien palais (Istana Ulu) de 1903, mi-néoclassique, mi-malais, a, lui, été reconverti en un drôle de musée à la gloire du sultan actuel. On y découvre une incroyable collection de bibelots offerts à Sa Majesté : un portrait réalisé en têtes d’épingles, son trône et celui de Madame, leurs tenues de soirée, quelques bijoux de la Couronne, la vaisselle royale, leurs balles et sacs de golf… Dorés. Sans oublier le rickshaw dans lequel son Excellence allait à l’école dans son enfance, des malles Vuitton à ses initiales et sa collection de Rolls !
Texte : Claude Hervé-Bazin
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