Périple en Equateur
De La Cienaga à Banos
Nous avons passé la nuit à la Hosteria La Cienega. Cette ancienne hacienda du XVIe siècle, classée monument historique, s'avère le lieu idéal pour se préparer sereinement à l'ascension des volcans. Sans nous. Une magnifique allée d'eucalyptus mène à son entrée. Cette maison de maître, dont les murs font plus de deux mètres d'épaisseur, a résisté aux nombreux séismes qui secouent fréquemment la région. Ses salles immenses, son mobilier d'époque, son patio lumineux, ses jardins pleins de fleurs et sa petite chapelle méritent assurément le coup d'œil. En quittant La Cienega, nous visitons juste à côté une immense fabrique de roses. Il faut le savoir, l'Équateur est le premier exportateur mondial de roses. Le pays exporte également du pétrole, des crevettes, des bananes ou bien encore du café. " L'Équateur devrait être la Suisse de l'Amérique latine, nous explique un entrepreneur français vivant au pays. Seulement toutes les richesses sont monopolisées par cent cinquante à deux cents familles qui placent les précieux deniers dans des banques aux États-Unis ". Pas étonnant alors qu'il y ait tant de laissés-pour-compte. " Le salaire minimum mensuel est ici de 120 $ ; la moitié de la population n'a pas ces 120 $. " Sur la route de l'Oriente - la région amazonienne -, Banos est réputée pour ses bains thermaux et ses activités de plein air (rafting, canyoning, VTT, balade à cheval…). Nous ne ferons rien de tout cela car la météo n'est pas avec nous. Pire, il tombe des cordes. Ceci ne nous empêche pas de nous rendre à l'imposante cascade " Pailon del Diablo " (la chute du diable). Pour y parvenir, il faut emprunter un bon vieux pont de singe. Émotions et sensations garanties. Enserrée par les montagnes, Banos offre un avant-goût de l'Amazonie. C'est d'ailleurs un point de départ pour des excursions vers l'immense forêt tropicale. Malheureusement, nous n'aurons pas le temps de plonger dans " l'enfer vert ". Dommage ! Malgré mon aversion pour les insectes et les serpents, je me jure de revenir effectuer un séjour en territoire amazonien. C'est une occasion unique de percer les secrets de la jungle, de passer la journée au contact d'ethnies ayant conservé leur propre langue et d'appréhender cette faune et cette flore si particulière. Depuis les collines qui entourent Banos, on peut apercevoir le sommet du Tungurahua (le chaudron du diable), voisin du Chimborazo. Ce volcan est particulièrement actif et reste placé sous étroite surveillance. Et dire que nous avons logé au Luna Runtun, un luxueux hôtel composé d'une trentaine de bungalows adossés sur les pentes du volcan. " Il n'y a rien à craindre ", nous a dit le directeur, un Suisse qui n'a apparemment pas peur du danger. Faute de partir en Amazonie, nous nous consolons avec les magnifiques paysages andins, et notamment tous ces champs cultivés qui forment des damiers.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : David Savary
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