Espagne : en Galice, face à l’Atlantique
La Corogne et le plus vieux phare du monde
C’est à La Corogne, ou à Ferrol, que débarquaient jadis les pèlerins anglais se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Petits bras, ces British : comparés à ceux qui cheminaient des semaines pour rejoindre le tombeau de l’apôtre Jacques, eux n’avaient que 72 km à parcourir ! Restait à braver la haute mer, les pirates et les coups de vent. On imagine leur soulagement lorsque, enfin, le fanal ruiniforme de la tour d’Hercule (photo) se dressait devant leurs yeux…
Aucun phare au monde ne peut se prévaloir d’une telle continuité : voici deux millénaires qu’il a été bâti par les Romains, pour empêcher leurs navires, venus s’approvisionner en étain, de s’empaler sur la Côte de la Mort. La Torre a survécu aux invasions barbares et aux nuits noires médiévales pour retrouver son feu au XVIIe siècle ; on la dota peu après du bel appareillage de pierres qui est encore le sien.
À l’autre extrémité de la presqu’île, le vieux châtelet de San Antón, devenu musée archéologique, monte la garde devant le port moderne. Au-dessus, la vieille ville n’a plus de raison de se terrer sur les hauteurs : les pestiférés et les flibustiers ont disparu. Reste un court entrelacs de ruelles pentues, sinuant entre l’igrexa Santiago et la Colexiata Santa María do Campo – aussi joliment romanes l’une que l’autre.
À l’heure des tapas, le cœur balance… Ici, l’oasis de fraîcheur de la praza Xeneral Azcárrega, à l’ombre des platanes et des magnolias. En bas, le théâtre urbain de la très baroque praza de María Pita, envahie de terrasses
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Claude Hervé-Bazin
Mise en ligne :