Espagne : en Galice, face à l’Atlantique
Un monde de côtes sauvages
Oubliez les playas del Orzán et du Riazor, QG balnéaire de La Corogne… À peine les hideuses banlieues ont-elles disparu du rétroviseur qu’un monde de côtes sauvages se dessine. Voici la lagune et les dunes de Baldaio, le tapis de sable et la pinède de la Praia de Baldarés, le phare et les courtes falaises chaotiques de la Punta Roncudo bercés par la lumière déclinante du jour.
La Côte de la Mort est comme ça : on ne la visite pas vraiment, on picore plutôt, d’un lieu à l’autre, une belle image, un moment de plaisir ou de solitude, une baignade, un coup de vent frais dans le nez.
À Traba, on s’oublierait bien un moment. Certains se sont laissé tenter, qui campent dans leur combi ou leur camping-car, toit bardé de planches et ailes de kite. Adossée aux champs, la plage, immense, s’étire vers l’horizon, délimité par des rouleaux replets et des sommets en échines de dragons.
À l’orée du petit port de Camelle, les improbables sculptures de granit de Manfred Gnadinger se dressent face aux flots. Routard au long cours devenu ermite, le vieil allemand vécut ici dans une cabane de fortune durant plus de 40 ans, assemblant des cailloux roulés par le ressac à la manière d’un facteur Cheval.
Les autorités locales parlent pompeusement du Museo do Alemán (photo). C’est beaucoup mieux que cela : un recoin d’art brut et éphémère qui s’en retourne à la nature depuis la mort du vieil homme.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Claude Hervé-Bazin
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