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Au nord du cercle polaire arctique, la Laponie finlandaise déploie ses vastes étendues blanches et ses forêts profondes au cœur de la nuit hivernale. Un paysage féérique que les aurores boréales viennent illuminer lorsque le ciel est dégagé.
Ski de fond, balade en traîneau à chiens, pêche dans les lacs gelés, saunas brûlants, lumières de Noël et pauses gourmandes… Ce bout d’Europe, pays des extrêmes et des contrastes, répond à tous les rêves de Grand Nord.
Désormais reliée à Paris en vol direct par Finnair, la région de Kittilä accueille le visiteur, dans ce pays des merveilles qui est aussi celui des aurores boréales.
FORMALITÉS
- passeport
- carte d'identité
DÉCALAGE HORAIRE
DURÉE DE VOL DIRECT
- Papiers (UE) : carte d'identité ou passeport en cours de validité.
- Meilleures saisons :
- de début juin à début août ;
- en Laponie : dé février à avril ;
- pour le ski de fond : de février à fin mars (dans le Sud) ou fin avril (dans le Nord).
- Durée de vol direct : 3h pour Helsinki.
- Décalage horaire : + 1h.
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Laponie. Trois syllabes pour un rêve d’enfant. Un mot doux qui évoque la neige, les aurores boréales, le Père Noël et ses rennes. Terre des Sámi, seul peuple indigène de l’Union européenne, la Laponie s’étend sur quelque 400 000 km2, de la Norvège à la Russie en passant par la Suède et la Finlande. Chacun de ces pays a donc sa Laponie à lui.
La Laponie finlandaise reste sans doute la plus emblématique de toutes. C’est la plus vaste région de Finlande, mais aussi la moins peuplée (mais 190 000 rennes, tout de même !). Vu du ciel, c’est flagrant : rien que des étendues de blanc, ponctuées de forêts. Sa capitale, Rovaniemi, passe pour « la ville du Père Noël ». Un peu plus au nord encore, mais reliée par vol direct à Paris, Kittilä se trouve à environ 170 km au-dessus du cercle polaire.
On est ici au pays des extrêmes et des contrastes. De mi-novembre à mi-janvier, le soleil ne se lève plus du tout. On appelle cette période « la nuit polaire », kaamos en finnois. Heureusement, dans ce paradis blanc, la neige et les aurores boréales viennent apporter un peu de clarté à l’obscurité.
Sauvage, la région de Kittilä compte pas moins de 12 000 rennes, 718 lacs et 230 km de chemins de ski de fond. Avec, en moyenne, une épaisse couche de neige de 75 cm. D’ailleurs, par le hublot de l’avion, on ne voit plus qu’elle et, au loin, les lumières de Levi, plus grande station de sports d’hiver du pays. À l’atterrissage, on a l’impression de se poser sur une piste de ski.
En Laponie, comme dans le reste du pays, la nature occupe une place très importante. Il existe d’ailleurs une loi assez unique, en Finlande : on peut librement marcher, skier, camper ou encore faire certaines cueillettes sur les terres d’autrui. On l’appelle « Everyman’s right ».
La cueillette est presque un mode de vie. Si le climat rend la plupart des cultures impossibles, les marais et la forêt regorgent de victuailles : des graines, des racines et des champignons (russules, cèpes, lactaires roux…). Toutes qualifiées de « superfood » pour leurs vertus santé, elles ont la cote jusque dans les assiettes des restaurants gastronomiques.
Reines de la table et de la forêt : les baies ! Parmi elles, il y a d’abord l’emblématique airelle rouge, plus petite que sa cousine la canneberge (cranberry, en anglais). On trouve aussi des myrtilles, des framboises des bois et des baies d’argousier, mais la plus courue et la plus exquise de toutes reste la « lakka ». Cette mûre des marais (ou mûre arctique) est d’une incroyable couleur orange, qui lui vaut le surnom « d’or des forêts de Laponie ».
Comme elles mûrissent au soleil – omniprésent ! – de l’été, elles développent des saveurs uniques. Les Finlandais les récoltent en été et en automne, pour les consommer telles quelles ou les glisser dans toutes sortes de préparations : pâtisseries (il faut goûter la tarte aux myrtilles, mustipiirakka), confitures, glaces, compotes, jus frais…
En Laponie, les airelles rouges accompagnent aussi un plat typique, le Poronkäristys, un ragoût de renne avec de la purée de pommes de terre. De quoi se requinquer après une journée d’hiver passée dehors !
Dans la région de Levi se trouve la forêt d’Halipuu, qui signifie « arbres à câlin », en finnois. Riitta nous y attend. Une femme à l’image de son pays : tour à tour silencieuse, chaleureuse, mystérieuse... Comme sa forêt, elle impose le respect.
Elle nous conte l’histoire d’Halipuu : c’est ici que son père a commencé à travailler, dès l’âge de 12 ans. Au beau milieu des pins. Pour les sauver d’un triste sort, il eut une bien belle idée. « On était là, assis dans la forêt, raconte-t-elle, quand il a dit « et si on mettait les arbres à l’adoption ? ». Halipuu était née. Le concept : des gens du monde entier peuvent adopter un arbre et lui rendre visite à distance (via Internet) ou sur place.
Lanterne à la main, Ritta nous guide à travers les pins. Ces arbres résilients résistent aux conditions les plus extrêmes. L’hiver arctique les plonge dans l’obscurité et des températures négatives pouvant atteindre jusqu’à -35 °C. Si le climat est rude, l’air est l’un des plus purs au monde, en zone habitée. La preuve : des branches des arbres pend un lichen (naava), qui ne pousse que dans les endroits non pollués. La neige fraîchement tombée est « plus pure que l’eau en bouteille ! ».
Un quart d’heure de marche plus tard, on aperçoit le toit d’une cabane et le mari de Riitta, Steffan, assis près d’un feu de camp. C’est ici que ce Néerlandais d’origine prépare café et cafe latte, sa spécialité. Assis sur un plaid, on réchauffe ses mains et ses pensées. Son ventre, aussi, avec un cookie maison. Aux airelles rouges, évidemment.
Juste derrière nous, des hamacs sont tendus entre les pins. Qui a dit qu’il n’était agréable de s’allonger dehors qu’en été ? Riitta nous recouvre d’un plaid, ne laissant dépasser que notre tête. Les yeux levés au ciel, le regard noyé dans les cimes des pins, on observe les troncs blancs et la brise entre les branches. Au bout de quelques minutes, déjà, on se sent régénéré, apaisé.
Dans les environs du lac Munajärvi, à Köngäs, on entend des hurlements. Des loups ? Non, ce sont les chiens de traîneaux de Maria et Ole Wingren, surexcités à l’idée de partir en balade !
Pendant qu’ils trépignent d’impatience, Maria nous initie à la conduite de traîneau. Rien de bien compliqué : tandis que le passager s’assoit, le conducteur se place debout derrière, mains sur le guidon, pieds écartés. Pour ralentir ou stopper les chiens, il suffit de ramener ses pieds sur le frein central.
Les chiens sont prêts, harnachés et attelés en bande de six au traîneau en bois. Le départ laisse un souvenir impérissable et un grand sentiment de liberté. Par-delà les lacs gelés, les plaines et les forêts enneigées, les chiens avancent, dans le silence. On se plaît à repenser aux origines de ce moyen de transport, qui servait alors à aller chasser et pêcher. La pêche est d’ailleurs une autre activité à découvrir, ici : d’abord, on creuse un trou dans les 30 cm de glace à la surface du lac, puis on attend sagement…
Une demi-heure et 7 km hors du temps plus tard, nous voici revenus au point de départ. Pour se remettre de ses émotions, on va se réfugier dans un kota, petite cabane typique de Laponie. Auprès du feu, on est invité à se requinquer : thé, café, jus de baies chaud… et même une saucisse, à faire griller au-dessus des flammes : leur fameuse grillimakkara !
Maria nous parle avec passion de sa meute de cinquante chiens, nés pour la plupart du croisement de différentes races de chiens de traîneau. En effet, il en existe plusieurs : le Malamute de l’Alaska, le Chien inuit du Canada, le Sibérien Husky… La doyenne de la bande, un chien du Groenland pure race, va fêter ses 18 ans cette année !
Ils passent toute leur vie dehors. « Ainsi, ils développent une fourrure bien épaisse, qu’ils n’auraient pas s’ils vivaient à l’intérieur. » À l’âge d’un an, doucement mais sûrement, ils commencent à apprendre à courir avec le traîneau. Vers l’âge de 3 ans, les plus rapides participent même à de grandes courses, comme le fameux Finnmarksløpet en Norvège, au mois de mars.
En Finlande, on compte 2 à 3 millions de saunas… de quoi faire rentrer l’ensemble des habitants du pays ! Ici, le sauna est une véritable institution. Les Finlandais le fréquentent depuis leur plus jeune âge.
Dans sa version traditionnelle, il s’agit d’une petite cabane en bois, au milieu du jardin, équipée d’un poêle à bois et de pierres chaudes, sur lesquelles on jette de l’eau. Ceci provoque de la vapeur et une intense chaleur, qui peut atteindre les 100 °C. Le sauna est réputé pour ses vertus thérapeutiques : élimination du stress et de la fatigue, stimulation de la circulation sanguine, élimination des toxines… Les Finlandais s’y rendent nus, car la nudité n’a ici rien à faire avec la timidité. C’est chose normale. La nature, encore une fois.
Dans cette cabine de chaleur, bien vite, on perd toute notion d’espace et de temps. Pourtant, on discute beaucoup : car c’est aussi ça, le sauna : un endroit qui crée du lien. Quand on a trop chaud, on s’asperge le visage et le corps avec de l’eau. Et quand vraiment, trop c’est trop, alors on sort se rouler dans la neige. On peut même faire encore plus fort : plonger dans l’eau froide – environ 4 °C – d’un lac arctique !
En ville, il existe des saunas publics et tous les immeubles ont leur propre sauna. Électrique, certes, mais sauna quand même. Les Finlandais croisés sur notre chemin s’accordent à dire que le vrai sauna fonctionne au feu de bois, plus humide et plus agréable. Cela tombe bien : en Laponie, ils sont nombreux.
Pendant deux mois, de mi-novembre à mi-janvier, le soleil ne se lève plus. C’est la nuit polaire, appelée kaamos, en finnois. Plus on va dans le nord, plus le phénomène s’amplifie.
La région de Kittilä n’est pas plongée dans le noir total : la journée est ponctuée de quatre heures de lumière, de 10 h à 14 h, avec un « pic » vers midi. La journée la plus sombre n’est autre que le 21 décembre, au moment du solstice d’hiver. Cela dit, c’est plutôt janvier, très froid, qui est redouté (en finnois, on dit tammikku, qui signifie « mois du chêne »). Décembre est au contraire très apprécié des Finlandais, car synonyme de Noël.
Paysages tous blancs, lanternes dans les jardins, petites bougies, intérieurs cosy… la Laponie est vraiment féérique, en cette période de l’année. Au coin du feu, on déguste de bons petits gâteaux secs aux épices : les Piparkakut, en forme d’étoiles, de bonshommes, de cœurs… On les accompagne volontiers d’un « Glögi » fumant : c’est le vin chaud de Finlande, préparé avec du vin rouge ou bien du jus de fruits (ou de baies) rouges, ainsi que des épices (cardamome, cannelle…). On y plonge des raisins de Corinthe et des amandes émincées. Et c’est délicieux…
Dans quelques mois, l’été sera de retour et le soleil ne se couchera plus du tout pendant 45 jours d’affilée. Ce sera le temps des réjouissances et des balades en canoë en pleine « nuit », après avoir fait la fête…
Proche du Pôle Nord, la Laponie finlandaise est l’un des endroits au monde où on a le plus de chance d’observer des aurores boréales : quelque 200 nuits par an !
Comment naissent ces incroyables jaillissements lumineux ? Il s’agit de particules chargées en électricité projetées par le soleil, qui viennent se heurter à la haute atmosphère, chargée de gaz. Le peuple Sámi a une explication plus poétique : un renard céleste, en courant à toute allure sur les cimes enneigées, projetterait des étincelles… D’ailleurs, en finnois, on les appelle « revontulet », littéralement « les feux du renard ».
Ce phénomène reste imprévisible : l’activité solaire doit être importante et le ciel suffisamment sombre et dégagé. On peut en apercevoir dès la fin du mois d’août, quand la nuit revient « enfin ». La période la plus propice s’étend de septembre à mars. Elles peuvent apparaître juste après le coucher du soleil, jusqu’à l’aube, mais le meilleur moment se situerait entre 22 h et 2 h du matin.
Le spectacle est grandiose. Vert, rouge, orange, violet, turquoise : le ciel s’embrase. Cela peut durer 20 secondes comme des heures. Les gens de la région se plaisent à les comparer entre elles. À les écouter, certaines sont beaucoup plus impressionnantes que d’autres, formant comme des pics dans le ciel. Autre curiosité : elles émettraient un bruit, qu’ils comparent à un papier que l’on froisse. Certains ne l’ont pourtant jamais entendu… les aurores boréales semblent définitivement garder une part de mystère.
Dernière chose, il faut bien sûr se tenir à l’écart des lumières artificielles des villes. D’ailleurs, des hôtels bien particuliers permettent de les observer dans des conditions optimales. Il s’agit de chambres ou de suites totalement transparentes, parfois en forme d’igloo.
Enfin, avis aux photographes : avant de partir à la chasse aux aurores boréales, révisez vos réglages pauses longues et n’oubliez surtout pas votre trépied ; aurores ou pas, vous en aurez surement besoin, au cœur de la nuit polaire.
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