A défaut de nouveau voyages hors de nos frontières en raison des risques sanitaires … qu’il est plaisant de voyager avec ses anciens souvenirs. Des impressions, des découvertes, du vécu et des photos que je vous propose de partager avec ce récit qui nous transporte en Afrique du Sud et plus particulièrement en pays zoulou.
Dépaysant et photogénique, deux mots qui sont le reflet de mes impressions de voyage dans cette captivante région de l’Afrique australe.
Le périple débute par la visite des réserves animalières du Zululand, des rives de la Saint Lucia river avec ses colonies d’hippopotames puis sur les hauteurs de l’Hluhluwe Imfolozi Park avec sa foisonnante faune sauvage : à nous l’observation d’éléphants, de rhinocéros, d’antilopes, de girafes, de zèbres et de bien d’autres animaux … comme un gracieux guépard par exemple.
Puis notre itinéraire nous mènera ensuite plus dans l’intérieur des terres à la découverte de villages et de quelques traditions de la population zouloue.
Ce programme vous tente ? Alors suivez mon récit illustré de très nombreuses photos …car comme je l’ai écrit en introduction, ce pays s’avère particulièrement photogénique.
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A Saint Lucia, on est bien en pays zoulou mais pour plus de précisions on pourrait ajouter que l’on est en plein pays des hippopotames. En effet, ils sont particulièrement en nombre dans l’estuaire de la rivière et autour du lac de Saint Lucia. Le secteur est d’ailleurs classé en Réserve naturelle.
Nous voici naviguant lentement sur des eaux plutôt boueuses bordées de roselières et de mangroves.
A peine embarqués et après juste quelques minutes de progression, voilà que déjà on devine à l’horizon, entre deux eaux, un amas de formes arrondies.
On pourrait imaginer voir là quelques rochers émoussés affleurant à la surface de la rivière mais en s’approchant, on comprend très vite qu’il s’agit bien d’une colonie d’hippopotames. La première de la série.
Des dos immobiles et luisants sous le soleil, quelques oreilles frétillantes et aussi des yeux aux aguets … C’est une vision de la partie émergée de ces hippopotames, car le reste de leurs corps reste bien immergé, histoire de profiter de la relative fraîcheur de ces eaux.
En voici un qui nous a à l’œil. Comment interpréter ce regard ? Une simple observation de l’intrus qui approche ou alors un coup d’œil dominateur pour nous avertir : attention, n’approchez pas plus, ici, vous êtes sur notre territoire !
De si prés, nous avons tout loisir pour observer ces impressionnants animaux qui passent ainsi leurs journées à patauger entre eaux et vase. En effet, les hippos nagent très peu, ils préfèrent rester où ils ont pied et en famille : un mâle dominant, les femelles de son harem et des jeunes … entre-soi, c’est plus sympa !
Le soleil tape fort en journée, aussi les hippopotames ont développé une stratégie pour protéger la peau de leur tête. On le constate sur cette vue, la peau recouvrant arcades et oreilles semble presque rosée. Ce n’est pas le résultat d’un coup de soleil mais la teinte due à la sécrétion d’un mucus protecteur : un écran solaire des plus naturels, made in hippo, bien sûr !
Difficile de transcrire en mots l’ambiance sonore qui accompagne cette gueule grande ouverte. Enfin, c’est un genre de grognement saccadé à la tonalité grave et accompagné d’éructations … ça manque un peu de mélodie mais ce n’est pas le but, non.
En ouvrant jusqu’à 180° sa mâchoire, un hippo affirme sa hiérarchie sur le groupe. Voyez ces défenses, impressionnantes pour un animal herbivore, elles mesurent jusqu’à plus de 50 centimètres chez les gros mâles. Avec un poids entre 2 et 3,5 tonnes, les hippos sont en mode XXXL.
Tiens ! un intrus se balade sur la tête des hippopotames. Un oiseau parasite mais qui déparasite son hôte. Ce pique(-bœuf) que l’on pourrait surnommé ici un « pique-hippo » débarrasse la peau de ces animaux des insectes où des larves qui s 'y établissent. Une peau épaisse, enfin presque un vrai cuir, accompagnée d’une sous-couche de graisse dont l’épaisseur atteint par endroits de leur corps plusieurs dizaines de centimètres.
C’est ainsi dans la brousse, d’un côté il y a les espèces qui vivent en symbiose et de l’autre celles qui forment la chaîne des prédateurs.
Encore des gueules ouvertes, mais là, ce sont paraît-il des jeux. Ces jeunes hippopotames bien grassouillets s’amusent de la sorte en assurant le show.
Je vous les présente en séquence presque animée avec ces trois vues prises successivement.
Et vas-y que je te mordille … autant les hippos adultes paraissent placides autant ces gros bébés sont turbulents. C’est peut-être un jeu mais sans doute aussi une préparation à d’autres combats aux enjeux ô combien plus sérieux. Lorsque ces juvéniles seront adultes, ils devront se battre … pour obtenir la domination d’un groupe de congénères et surtout pour la séduction d’une femelle.
On le constate en levant le regard vers la cime des arbres bordant l’étendue d’eau, nous ne sommes pas les seuls à observer la scène.
Juché sur un entrelacs de branches mortes, un aigle pêcheur d’Afrique nous offre son plus beau profil.
Les Pygargues vocifer (cette appellation fait plus savant) sont les grands rapaces de la région. Belle allure avec ce plumage blanc pour le buste et la tête et ces plumes brunes pour les ailes. Des oiseaux encore plus élégants lorsqu’ils volent, leur envergure atteint plus de deux mètres et ça plane pour eux !
Le bateau sur lequel nous avons pris place bifurque maintenant vers la gauche. Il nous engage sur un canal étroit bordé de mangrove. Et au bout ? On débouche sur une colonie … d’oiseaux.
Rien à voir avec des rapaces ou quelques palmipèdes. Là, ce sont de jolis tisserins que l’on découvre. Ces oiseaux au beau plumage jaune vivent en communauté.
Il suffit d’observer tous ces nids accrochés aux tiges des roseaux pour constater le savoir faire de ces fameux tisserins, de vrais tisserands. Les nids se présentent sous forme de boules faites de tiges végétales habilement tissées . On n’ose imaginer le nombre de va-et -vient et de coups de becs ou de pattes nécessaires pour réaliser de telles structures. Bravo aux vaillants tisserins !
Dans les eaux de l’estuaire de la rivière Saint Lucia il n’y a pas seulement des hippos, non,on y trouve également de nombreux crocodiles aux sourires carnassiers.
Les crocs des crocos sont moins grands que ceux des hippopotames mais les mâchoires de ces crocodiliens ont de quoi impressionner avec ces alignements de dents acérées. Et si un crocos se cassent des dents sur une proie plutôt coriace, pas d’inquiétude pour lui, ses dents ont la faculté de repousser, même à plusieurs reprises.
Certains de ces crocodiles (dits du Nil) peuvent parfois s’attaquer à des bébés hippopotames. Question rapidité, leur queue puissante les propulse rapidement. Une fois saisie, la proie et entraînée sous l’eau afin de la noyer avant de la traîner vers la berge et surtout avant de la déguster … c’est ainsi, c’est la loi de la nature et celle aussi des prédateurs.
On laisse le fleuve et ses animaux, à d’autres visiteurs d’observer les hippopotames des eaux de la Saint Lucia.
Le trajet nous fais passer à présent par la route principale de la ville,une petite cité qui porte le nom de l’estuaire, du fleuve et du lac régional, c’est à dire Saint Lucia, évidemment.
Les flamboyants rouges et les jacarandas bleus forment par endroits une jolie voûte tout en apportant un peu d’ombre (bienvenue) au-dessus des étalages bien achalandés avec ces bananes et ces ananas de la région (appétissants).
Un dernier détail à propos de Saint Lucia.
Plusieurs panneaux indicateurs préviennent les amateurs de sorties nocturnes … Attention ! il arrive que des hippopotames affamés viennent la nuit se balader jusque dans la ville autour des coquettes villas situées à proximité du fleuve. Car si ces mastodontes restent tout au long de la journée sagement assoupis dans leur bain de boue, au crépuscule et la nuit, ils gambadent à la recherche de nourriture. 30 à 40 kilos de végétaux sont nécessaires pour apaiser la faim de ces ogres … qui parfois s’égarent en ville. A bon entendeur salut !