L’adresse à éviter à tout prix.
Les 1ers contacts ont eu lieu par mail. Pour un voyage aussi éloigné et long, quelques précisions nous semblent nécessaires. Là, les réponses deviennent sèches, laconiques, évasives. Nous sentons que visiblement le fait de s’interroger dérange Mimi. A force de réitérer nos demandes, nous finissons par avoir une réponse à peu près précise écrite par sa sœur, qui ajoute que Mimi vient de se faire opérer d’un disque lombaire et qu’elle a mal. Donc nous supposons que la mauvaise humeur et le laxisme viennent de là.
Quand nous arrivons, la sœur de Mimi nous accueille avec le sourire et toute sa gentillesse. Mimi arrive, le front plissé, la mâchoire tendue, et nous prend pour ses psys : « elle est arrivée au Mexique parce qu’elle en avait assez des Noirs de la Guadeloupe, mais les Mexicains ne sont pas fiables, la corruption est partout, le gouvernement laisse trop faire, les français sont des râleurs qui la font chier, ce sont eux qui ont voté en France donc qu’ils arrêtent de se plaindre, il y a trop d’étrangers en France, il faut empêcher les étrangers de s’installer au Mexique, elle n’arrête pas de travailler depuis des années et son ex-mari n’a jamais rien fait, heureusement que je ne travaille pas pour l’argent … (bien sûr ! …) etc. » (fin de citation) le tout avec l’accent toulousain d’une voix rauque, mais qui dans ce cas de figure n’apporte aucun charme, bien au contraire. A ma demande de conseil pour acheter un chapeau local, elle m’en prête un, ce que j’apprécie.
Nous avons loué 2 chambres pour 25€/chambre la nuit pendant 9 jours.
La cuvette de toilette apporte un minimum d’eau par le bas, ce qui nécessite que nous versions un gobelet rempli d’eau au lavabo pour éliminer les traces dans les 9/10e du haut de la cuvette afin d’éviter les odeurs.
Au matin, nous rencontrons Mimi et la saluons cordialement. Elle nous accueille avec la mine sévère de matrone et nous assène « il faut que vous fassiez attention avec les portes des chambres ! Vous les avez claquées 2 ou 3 fois hier, et ça a fait du bruit ! ». Il faut préciser que lesdites portes de chambres donnent sur l’extérieur, et sont sujettes au courant d’air puisqu’il y a du vent en permanence, même la nuit. Cela nécessite de préciser pourquoi nous laissions les portes ouvertes.
Quand on ouvre la porte de la chambre pour y entrer, celle-ci sent un mélange très puissant de crêpe de maïs (tortilla), odeur insupportable, ajoutée à une chaleur qui la rend encore plus insupportable. Il n’y a pas de climatisation, juste un ventilateur. Nous faisions courant d’air pendant une demie-heure avant de pouvoir tenir dans la pièce. A la fin du séjour, nous n’avions toujours pas trouvé d’où venait l’odeur. Mais il est évident que Mimi ne pouvait ignorer ce problème. Donc oui, le vent a fait claqué les portes 2 ou 3 fois. Après la remontrance de Mimi, nous avons pris soin tous les jours de placer une chaussure dans l’entrebâillement.
La douche est un tuyau de cuivre de 10mm qui aboutit dans un cylindre en plastique doté d’un bouton à trois positions. (tiède, chaud, froid). Il est réglé sur froid (ce qui correspond à très chaud au début puis entre froid et tiède,). En essayant de changer le curseur de position, je reçois une décharge électrique dans la main. Je n’avais pas remarqué que ledit cylindre était branché sur le courant. Ma femme et moi allons prendre l’habitude de prendre des douches en recevant des micros décharges sur le corps. (110 volts à faible ampérage, ça reste supportable d’autant que ce n’est pas tout le temps. Et puis ça fait électrothérapie … sauf quand ça tombe sur une zone plutôt sensible. Nous nous en sommes sortis avec l’humour, nous n’avions pas le choix. ) L’eau qui s’écoule par une douzaine de petits trous sur la trentaine présente sur la cylindre nécessite de prendre son temps, mais ne permet pas de se rincer correctement, heureusement il y a une petite pomme douche de 2cm de diamètre avec une dizaine de trous qui permet de le faire localement et progressivement en étant bien patient et méticuleux.
Ensuite au bout d’un certain temps, et après quelques ennuis intestinaux, Mimi a gentiment proposé un sachet de Smecta. Ce jour là, elle était bien lunée. Mais le lendemain, essayant de profiter de son accalmie, nous avons tenté une question : « ou peut-on trouver du papier hygiénique ? » (dans la maison, s’entend!) Réponse les bras ballant, la mine déconfite, le front plissé, l’air abattu, la mâchoire de travers et d’un ton qui prend les gens de haut et pour des crétins : « hébé, au supermarché pardi ! Tiens ! » Ah pardon, nous ne savions pas que le PQ était en supplément de la chambre, comme la chantilly sur la glace. Apparemment notre présence dérange. On a fini par prendre un reste de rouleau, le dérouler, la partager en deux avec les 2 enfants, et on a fini la semaine comme ça.
Le matin avant de partir, nous remplissions chacun une petite bouteille d’eau à la fontaine de Mimi. Nous l’avons fait deux fois, et le soir en rentrant, nous avons constaté que la fontaine avait été enlevée. Nous avons pensé qu’elle était en panne. Mais le lendemain, nous avons posé la question à la femme de ménage mexicaine qu nous a dit que Mimi l’avait enlevée et mise dans une pièce (sous-entendu pour qu’on ne puisse plus prendre de l’eau.) Apparemment, les 50 euros journaliers ne devaient nous permettre que de dormir mais pas de vivre normalement(pas boire, pas trop faire nos besoins, bref ne pas vraiment exister, ce qui est le comble quand on fait un voyage pareil pour des vacances. Le tout aurait été de le savoir avant de partir de France, nous aurions choisi un autre lieu de résidence.J’ai eu droit à un immense sourire de la part de Mimi. Juste au moment de partir, le dernier jour, je lui ai dit « je t’ai mis les 7200 pesos pour la semaine dans la chambre de droite comme on ne te voyait pas … ». Non, Mimi ne travaille pas que pour l’argent … bien sûr Mimi !
Au revoir à toutes et tous en espérant que notre expérience pourra vous servir.
Rassurez-vous, en dehors de Mimi, le Mexique vaut la peine : les Mexicains sont très gentils, les lieux superbes, et nous avons rencontré 3 guides vraiment professionnels et extrêmement attentionnés : Merci à Valentine Lavanture, à Teresa de « H&L-tours » , qui traitent leurs clients avec respect et dévouement et en direct et à Victor de « Univers-Maya », tous les trois basés à Playa del Carmen, qui nous ont concocté des excursions parfaitement orchestrées, riches, natures, sans stress, tranquilles. Nous n’avons que d’excellentes critiques à leur égard.