Après avoir visité Amsterdam dans le cadre de l’Amsterdam Music Festival et pour le nouvel an 2016, mon compagnon et moi avons décidé d’aller explorer en long, en large et en travers les différentes régions qui façonnent les Pays-Bas pendant 7jours. Avant de partir nous avons rassemblé tout un tas d’informations touristiques, géographiques et culturelles afin d’établir ce qui serait notre feuille de route. On ne se renseigne pas sur les hôtels, auberges, campings ou autre forme d’hébergements, car la voiture sera notre unique hôte pour ce road trip. A nous de bien savoir chercher sur place pour trouver le lieux idéal où passer nos nuits.
1: Hollande septentrionale 2: Hollande méridionale 3: Utrecht 4: Gelderland 5: Brabant 6: Zélande 7: Groningue 8: Frise 9: Drenthe 10: Flevoland 11: Overijssel 12: Linberg
Jour du départ ou plutôt soir du départ! pour optimiser le temps de nos vacances nous partons dès que nous sortons du travail, nous avions préparé nos affaires les jours précédents. Si bien que nous sommes arrivés sur notre premier point du chute pour y dormir, dans les environs d’Amsterdam. On a décidé de commencer ce périple ici car, du fait de nos précédentes visites, nous connaissons un peu le coin et savons exactement où garer la voiture.
Notre premier jour commence aux abords de la réserve naturelle qui se trouve à côté de Durgerdam. On se réveille avec le spectacle que nous offre la nature et ses oiseaux. Il faut dire que ce pays se plaît à cultiver son côté “green power”. En effet les néerlandais sont en harmonie avec la nature, on ne compte plus le nombre de réserve naturelle, de landes, de marécages, marais, landes humides, forêt, champs, parcs, jardins et j’en passe!
Après une toilette de chat et un rangement de voiture pour passer du mode dortoir au mode route (ce à quoi va ressembler tous nos matins pour le reste de l’aventure) mon compagnon prend le volant en direction du Rijksmuseum pour commencer les réjouissances. Premières impressions: le bâtiment en lui-même est une œuvre d’art époustouflante, il faut prendre le temps de regarder les détails sur les façades (de style néogothique inspirée par Pierre Cuypers) mais aussi ceux de l’intérieur: les sols, les murs et les plafonds sont super jolis! Outre l’architecture et la déco d’intérieur on a aussi pu se laisser éblouir par toutes les toiles de maîtres, les sculptures, les objets d’art et collections que constituent cet impressionnant musée. Une super visite qui nous replonge dans l’histoire des Pays-Bas! remarque utile: nous y sommes arrivés aux alentours de 11h, il n’y avait presque pas de file d’attente pour les billets… Mais je crois surtout que nous devons cette chance à nos dates de congés… On a sûrement profité d’une période creuse!
Sur la porte de la magnifique bibliothèque du Rijksmuseum il y a un panneau qui révèle une chose (qui m’a fait sourire sur le moment, et qui me fait toujours sourire aujourd’hui quand j’y repense): " You have two eyes but only one mouth, / This is a sign / That here you should read avidly and remain silent "
Ensuite, on va casser la coûte au Walem café, petit restau ou “café blanc” (surnommé ainsi en contradiction avec les café dit brun qui sont plus ancien, plus rustiques.) découvert par hasard lors de notre première visite d’Amsterdam pour un brunch qui avait été très bon, notamment les œufs brouillés!
Nous reprenons la route, le ventre plein, en direction de l’île de Marken, ce qui nous donne l’occasion de traverser la commune de Waterland, et nous rappelle à quel point nous sommes proche ou même parfois en dessous du niveau de la mer!
Que dire de cette île sinon une liste de toutes les petites choses qui m’ont ravi le regard durant notre balade: les maisons aux allures charmantes. Les ruelles, ici étroites et là sinueuses. Les fanions de la fête du roi encore suspendus et qui donnent un air festif de petit village traditionnel. La surprise de tomber par hasard sur les moutons (haaaaaa, les fameux moutons néerlandais!). Se sentir observer par les chats, parce que, oui, il y en a beaucoup. On a même été suivi par l’un deux lorsque nous arpentions le charmant petit port! Et qui dit chat, dit?.. Oiseaux. Il y en a vu pas mal aussi, dont une espèce de canard à bec bleu que je n’avais encore jamais rencontré auparavant, et au moins un spécimen de cygne noir.
En bon épicuriens et parce qu’on a déjà besoin de recharger les batteries de nos appareils numériques, on fera une halte dans la taverne De Visscher, sur les quais du port, tout ce qu’il y a de plus charmant, avec un serveur super sympa. Confortablement assis contre les vitres, nous assistons à un superbe couché de soleil!
Nous disons au revoir à l’île de Marken et partons en quête d’un endroit où dormir… Nous le trouverons après avoir traversé l’interminable digue de fermeture qui s’étire entre la mer des Waddeneilanden et l’IJsselmeer, sorte de bras de mer qui rentre dans les terres. Mais surtout après beaucoup de petit détour pour le trouver, il fait nuit, nous ne connaissons pas du tout, n’avons pas de carte routière et pour seul support un vieux gps pas très à jour, si bien que sans nous en rendre compte, on fait pas mal de route et tirons jusqu’à Lauwersoog, ville portuaire à la limite entre les provinces de Frise et Groningue. Nous arrivons très tard et de nuit. Nous avons donc l’occasion de nous réveiller dans la plus grande des inconnues! Il faut croire que le hasard fait bien les choses puisque nous sommes parqués tout proche d’une plage, on en profite pour faire une petite balade matinale au rythme de nos paupières qui se défroissent. Puis nous allons prendre un petit déjeuné frugale dans un petit port non loin de là. Je trouve que c’est un coin plutôt chouette même s’il n’a pas d’allures touristiques autre que les embarcadères qui emmène les amoureux des phoques essayer de les débusquer sur les îles Wadden et dans la zone. Pour notre part nous n’en avons pas vu la queue d’un! En revanche nous avons pu être surpris par une colonie d’huître qui s’établie verticalement et que l’on a pas pour habitude de croiser en France…
Lors de nos recherches préparatrices j’avais trouvé, sur un site touristique, une balade qui avait l’air sympa à faire aux alentours de Pieterburen, on a eu beau tourner et tourner encore à l’aide de notre voiture, quitte même à se perdre sur de tout petit chemin, on ne l’a jamais trouvé. Peut être qu’on a pas été très doués, ni trop fut’fut’ sur ce coup là!
Bon bah du coup autre idée, idée plan B, l’une de mes envies pour ce road trip était d’aller au point le plus au nord des Pays-Bas. En regardant vaguement sur googlemaps je trouve vaguement la ville la plus vaguement au nord: Eemshaven… L’un des exemples le plus flagrant de mes lubies infondées, puisque l’endroit ressemble plus à une sorte de “désert” champêtre qui se jette dans la mer qu’à autre chose de touristique! Mais nous avons tout de même aimé y flâner aux côtés des moutons, sur un pâturage-digue. "On the road again" on trouve aussi de nombreuses éoliennes, preuve indéniable que les Pays-Bas cherchent à défendre l’énergie verte, et y trouve là une suite logique au vieux moulins historiques.
Bon, je me démonte pas et je demande à mon compagnon/conducteur d’aller à Haren, réputée ville les plus verte des Pays-Bas… Je ne sais pas si c’est la route qui nous a mis un coup au moral ou si tout simplement la ville n’a pas grand intérêt touristique, mais nous ne nous y sommes pas trop attardés, juste à peine le temps d’une bière sur la place du centre ville.
Nous roulons sans but précis, sans savoir où aller, et on se retrouve sur une route militaire ouverte à certaines heures du jour, qui longe le bord de mer, pour regarder la beauté d’un autre couché de soleil, tout près, encore une fois, des moutons et des pâturages-digues.
Après cette session photo nous recommençons à avaler la route et nous rendons à Groningue, la plus grande ville la plus proche, en espérant pouvoir à cette heure-ci ,22h environ, avaler quelque chose de plus nutritif que l’asphalte! On atterrit dans une restauration rapide Turc qui ne paie pas de mine, engloutissons goulument notre kebab pour nous redonner de l’énergie avant de continuer en direction du site touristique de Bourtange pour y trouver un endroit d’atterrissage pour la nuit, ce qui n’est pas chose évidente! Nous roulons sans savoir, passons et repassons la frontière allemande, nous nous demandons où s’arrêter, puis essayons de stationner sur un petit chemin, mais très vite nous nous faisons chasser par un propriétaire fermier. C’est ça quand on part à l’aventure, parfois on ne sait plus où aller… Finalement, de fatigue, nous nous arrêtons sur une place trouvée à l’arrachée.
Le réveil est pour le moins peu commun… Il se trouve qu’en pleine nuit nous ne nous sommes pas vraiment rendu compte de notre point d’atterrissage si bien qu’à 7h45 ce sont de très courtois policiers qui ont fait office de réveil matin pour nous demander de quitter les lieux (nous étions dans un quartier résidentiel de campagne!).
Nous arrivons de bonne heure à Bourtange, il faudra donc attendre avant l’ouverture du site, ça nous laisse le temps de faire notre toilette.
Véritable musée à ciel ouvert, Bourtange donne l’impression de se balader en des temps militaires entre les remparts et les différents logements que l’on peut visiter à sa guise. on peut tout aussi bien faire emplettes dans les petites boutiques du centre ou encore faire un arrêt sustentatoire sur la place principale de ce petit village fortifié.
Après quoi nous sommes partis à l’assaut de la province de Drenth pour visiter Hunebeden. C’est un site qui redonne vie à la préhistoire à travers un geopark surprenant et des tombeaux à couloir vieux de plus de 5000ans sur lesquels les enfants peuvent s’amuser à sauter dans le passer!
A la suite de cette parenthèse dans le temps nous prenons la direction de la province d’Overijssel, pour voguer sur les très poétiques (et touristiques) canaux de Giethoorn. On prendra le temps de s’y restaurer (au Smit’s Paviljonen). "Ce qui m’étonna le plus en voguant ici, ce fut ce sentiment de légèreté qui s’empara de tout mon être, cette exaltation des sens, cette soudaine joie de vivre et d’aimer."
Réveil un peu rude sur le 5ème jour de notre petit périple. Rude car dans la précipitation d’hier matin nous avons perdu le bouchon du matelas pneumatique! Bien fait pour nous… Cependant, dormir à la dur donne, étonnamment, un coup de fouet, je comprends un peu mieux pourquoi, dans certaines cultures asiatique, les gens dorment sur une maigre couche.
On se retrouve de nouveau à Amsterdam pour la visite du Van Gogh Museum. J’y tiens tout particulièrement car je suis très sensible à son art. Mes toiles préférées, au risque de me trouver banale, sont celles de la séries de Tournesols. Je ne suis pas critique d’art, je vais donc m’abstenir de donner mon avis, mes impressions… Cependant il faut absolument aller le visiter, c’est un élément d’enrichissement culturel.
On reste en Hollande Septentrionale pour aller regarder du côté de la belle Haarlem. A vrai dire c’est surtout pour se dégourdir les jambes à la suite de toute cette route et de toutes les visites, ce pourquoi nous parcourons rapidement la ville. On a visité au pas de courses les rues historiques de Grote Markt. “Trois petits tours et puis s’en vont” autour de la magnifique architecture de l’église Saint Bavon où a joué Mozart. Et quelques autres jolies rues.
On a fait un arrêt nocturne aux abords du parc national Zuid Kennemerland, parce qu’un apéro sur la plage en admirant le couché de soleil fait toujours du bien, et pour mieux repartir le lendemain vers les Amsterdamse Waterleidingduinen (dunes des conduites d’eau en français dans le texte!)… Parc au top pour les amoureux de la faune!
Arrêt classique et très fréquenté: le parc Keukenhof, il n’en demeure pas moins un régale pour les yeux. Une véritable farandole de fleurs, et plus particulièrement de tulipes dans un cadre ambiant de champs de tulipes. Et il reste intéressant de s’arrêter sur les panneaux explicatifs qui nous racontent leur naissance et une partie de l’histoire économique du pays. Ce parc titille habilement notre curiosité en y éparpillant ici ou là quelques créations artistiques qui collent bien avec la douce gaieté environnante. Difficile de choisir une photo, il faut y aller pour le vivre!
Nous faisons une halte détente/recharge des batteries dans un petit bar, “Jamay Bennett” à La Haye, et parcourons quelques rues proches de là avant de repartir faire une promenade magique dans le parc des dunes de l’est, au nord de la ville, où il suffit de pousser les petites barrières pour se perdre dans ce paysage enchantant ou enchanté… Ce parc jouxte le bord de mer, là encore nous jouiront d’un fabuleux couché de soleil.
Le lendemain nous allons pique-niquer aux pieds d’un moulin, non loin du Kinderdijk, site connu pour sa concentration de vieux moulin, construits vers 1740, qui servent à la gestion des eaux afin de garder les terres au sec (rappelons ici que ce pays se trouve en dessous du niveau de la mer et ne présente aucun relief). De plus, aujourd’hui, ils font la réputation de ce lieu classé patrimoine mondial de l’UNESCO et donnent un attrait touristique supplémentaire à la région.
En repartant nous passons sans nous arrêter à Rotterdam, qui, comme ça, me fait l’effet d’une ville façon Miami… Même si je ne suis jamais allée à Miami! Ensuite nous parcourons à 4 roues un surprenant maillage de langue de terre au paysage très très industriel, dont la fin se trouve le long de la route maasvlakteweg, et où l’on peut se laisser happer par la valse des immenses paquebot.
Nous décidons ensuite de nous balader sur la plage du parc maasvlaktestrand, qui donne l’impression d’avoir été créé ici pour compenser l’activité humaine voisine à fort caractère polluant. j’y suis pieds nus et les coquillages me font mal à la longue. Nous remontons jusqu’à la voiture pour reprendre la route et trouver un endroit où dormir, mais au détour d’une photo nous ferons la rencontre fascinante d’un amoureux de l’image.
On passera notre dernier jour dans la province très ressourçante de Zélande, près de Westenschouen, entre les longues plages, les dunes, les sous bois, et les villages en front de Mer du Nord… Excellent endroit pour se remémorer les jours précédents, se refaire l’histoire des vacances, profiter d’un dernier couché de soleil avant de reprendre la voiture et rentrer la tête pleine de super souvenir!
Pour fermer ce carnet de voyage je dirais qu’en bons routards, nous avons fait quelques entorses à notre feuille de route originelle, mais je crois qu’il faut parfois savoir se perdre pour mieux se retrouver! Ce fût un très beau voyage. Nous en garderons quelques casseroles, la quantité astronomique de bitume parcourus mais surtout beaucoup de beaux souvenirs!