Bonsoir Mathieu
Je ne me souviens plus de toi pourtant nous étions ensemble à FA en 63 ( moi à 2 reprises 18 mois et 12 mois).
Nous avons donc vécu les mêmes choses.
Tes propos vont au-delà de la démesure et l’extrême violence des termes sont en inadéquation totale avec la réalité. Rien ne peux justifier les mots que tu emploies. Les mots ont un sens, un poids, il faut les utiliser à bon escient… Tortionnaires, monstres, diaboliques, aimant faire souffrir.… Non Mathieu ces mots font référence à des périodes et des lieux que nous n’avons pas connus: Ces mots s’apparentent aux camps de déportés, à ceux de l’ex-URSS, chinois, Pol-Pot, Guévara et consors. Mais aussi aux Dutrou, VanGéloven, dont le sadisme pervers les ont fait connaitre sous les mots que tu emploies.
Je peux comprendre que la souffrance conduise à l’amertume voire au rejet, pire à la haine et le respecttout autant que le droit à la parole sont de mises pour ceux qui osent en parler. Mais la rancœur ne peut justifier le paroxysme de tes propos.
Ce qui fait la richesse de ce forum que tu as initié, c’est la diversité des expériences, la perception des choses et les avis que chacun donne avec leur différence d’appréciation sur des morceaux de vies pourtant communes.
Ce qui rend les filles crédibles dans les souffrances qu’elles évoquent, c’est la justesse des propos qu’elles tiennent, les mots sont choisis, mesurés et reflètent à juste titre les marques au fer rouge qu’elles portent dans leur âme. Lire leur témoignage m’oblige à porter un peu de leur fardeau, ce poids dont j’ignorais tout de leur existence. je me sens même presque gêné d’avoir pu être heureux alors qu’elles furent malheureuses.
Non Mathieu je ne comprends pas les souffrances dont tu fais état car elles ne correspondent pas, en toute sincérité, à ce que tu as pu vivre eu égard aux mots que tu écris.
Je ne nie aucunement ta souffrance générée par cette époque à FA. Seulement, si tu veux la faire partager ou admettre, mieux qu’elle soit comprise de tous, alors parle et écrit avec les mots qui décrivent avec pragmatisme les faits marquants d’une histoire dure. Mais par respect pour ceux qui ont crié sous la torture, des êtres à jamais brisées par des monstres en quête de barbaries, ces enfants martyrisés par des êtres diaboliques incestueux, violeurs…qui aiment à faire souffrir, alors n’emploie pas un tel vocabulaire, car il fait mal au regard de ceux qui voudrais te comprendre et qui ont partagé ta souffrance.
Comment qualifier Mozart si l’on dit de Gainsbourg que c’est un génie ?
Donne aux faits les mots qui leur sont dû. N’extrapole pas par des termes inappropriés la dimension d’événements pour dures qu’ils aient pu être.
Par ailleurs, et pour le droit à la liberté, n’exclue pas les tantes de ce forum car tu brises alors une chaine par le maillon que tu élimines. Si tu veux leur faire comprendre ce que par leur ignorance elles nous ont fait vivre, alors au contraire, fait les venir et dit leur combien ta souffrance est grande encore à ce jour et qu’elles en sont les artisanes créatrices. Ce sera un exutoire salutaire pour tous, et ta vindicte n’est justifiée que si elle est partagée et surtout comprise par ce qui l’on généré.
Ce long plaidoyer n’a certes pas pour but de contredire ton message ni de le nier. Mais la lecture de ta déclaration m’a fait mal alors même que jusqu’à présent ce forum prêtait à sourire de nos souffrances respectives et des anecdotes qui y étaient liées.
Excuse-moi mathieu si mes propos vont à l’opposé de tes jugements. Loin de moi l’idée de m’opposer à toi ni de dénigrer ton vécu par rapport aux nôtres (Rémy, Pascal et moi-même):tu fais partie de nous. Je ne prétends pas détenir seul le monopole de la vertu, de la sagesse ou de la vérité. Mais je cherche en tous points l’équilibre dans la compréhension plutôt que la démesure injuste et outrancière des jugements arbitraires et disproportionnés.
Espérant te lire bientôt, car peut-être n’ai-je pas compris ton message et ce qu’il véhiculait, soit assuré cependant Mathieu de ma parfaite sympathie et de la propension que j’aie d’aller vers les autres et surtout les victimes d’êtres maléfiques de la société.
Alain.