La Calabre en 20 jours en Calabre du 15 mars au 3 avril 2023. Carnet de voyage

Forum Italie

Carnet d’un voyage de 20 jours en Calabre du 15 mars au 3 avril 2023

15 mars : Bâle-Reggio de Calabre

Départ tôt le matin depuis l’aéroport de Bâle-Mulhouse par un vol Easyjet ; On décolle vers 7h15 à destination de Catane pour 1h 50 mn de vol, ciel partiellement couvert.
Arrivés à Catane nous allons récupérer la voiture réservée en France chez Sicily-by cars. Un peu plus tard vous voilà sur l’autoroute pour Messine dans une Hyundai I20 suffisante pour nous quatre et nos bagages réduits au minimum ! Nous avions prévu de prendre le ferry à Tremestieri, 1er port sur notre route et c’est ce que nous avons fait. Il a été un peu difficile de trouver la direction de l’embarquement ainsi que de trouver où acheter les tickets car il n’y a rien sur le port et le fléchage est soit inexistant soit incompréhensible ! Après nous être renseignés nous allons à la station essence proche du port pour y acheter nos billets pour la Calabre à savoir San Giovanni à 8km au sud de Reggio de Calabre. Nous attendrons environ une heure, regardant les dizaines de semi-remorques qui embarquent dans les ferries à destination du continent. Enfin c’est notre tour, le ciel est gris, le vent fort, la mer houleuse et la pluie se met à tomber par intermittence. Au bout de 40 min nous voilà à San Giovanni et roulons en direction de Reggio de Calabre notre première étape. Grâce au GPS de notre téléphone nous repérons assez rapidement l’adresse de l’appartement réservé. Le propriétaire nous attend et nous pouvons même garer notre voiture dans un parking privé et fermé. L’appartement est bien décoré et dispose de tout le confort . Le propriétaire nous indique l’adresse d’un restaurant proche à coté du marché (La Veranda…) pour déjeuner, et comme il est un peu tard, 14h45 nous allons vite nous installer pour prendre notre premier repas calabrais. Nous découvrons les paccheri et les risottos aux fruits de mer, c’est très bon et pas cher.
Le temps s’est amélioré, le soleil perce et nous allons nous promener sur le boulevard incontournable de Reggio, le Lungomare, belle avenue rectiligne qui longe la mer et offre de magnifiques points de vue sur la Sicile toute proche et sur Messine en particulier. Nous revenons en empruntant l’avenue commerçante parallèle au Lungomare, le Corso Garibaldi, mais à cette heure il est encore désert car la passeggiatta n’a pas encore commencé. Nous dînerons dans le même restaurant populaire près du marché.

16 mars : L’Aspromonte et les villages fondés par les Grecs : Pentedatillo et Bova

Village de Pentedatilo

Aujourd’hui nous partons à la découverte des villages fondés il y a près de 2500 ans par les Grecs sur la côte Sud de la Calabre. Le temps est magnifique, ciel bleu, quelques nuages mais une température encore fraîche ! La route longe la cote puis une petite route étroite et sinueuse grimpe rapidement vers les premiers contreforts de l’Aspromonte. On aperçoit de loin les fameux cinq doigts minéraux qui signalent le village perché de Pentedatillo dont le nom en grec signifie les cinq doigts. Le site est magnifique et la vue depuis le village sur les environs est superbe : d’un coté les collines de l’Aspromonte bien mises en valeur, la mer au loin et plus haut une montagne plus rude ou les cultures laissent la place aux pâturages. Le village quant à lui bien qu’en partie abandonné semble être en voie de réhabilitation et il le mérite largement.
Nous redescendons sur la côte pour rejoindre un peu plus loin le village de Bova, lui aussi d’origine grecque. Ce gros village semble plus développé que Pentedatillo. Les maisons abandonnées sont plus rares et de nombreux panneaux touristiques indiquent les principales curiosités du village. La recherche d’un restaurant s’avère difficile à cette époque encore très peu touristique ! Finalement on nous indique un restaurant éventuellement ouvert « Al Borgo » qui semble fermé. A cet instant arrive sur la route un jeune homme qui nous accueille et nous confirme que nous pouvons déjeuner bien que le restaurant soit désert. Nous nous installons dans la salle et bientôt le patron arrive et nous présente la carte en précisant que tout est disponible ! Effectivement un peu plus tard nous dégustons un plat varié d’entrées chaudes et froides calabraises comme la célèbre saucisse piquante N’duja et des fritures variées, le tout arrosé par la piquette locale très particulière !!! le déjeuner terminé nous parcourrons encore les quelques rues du village nous étonnant d’y voir une vieille locomotive à vapeur arrivée on ne sait comment jusqu’ici ! Du château en hauteur on bénéficie d’une belle vue sur le village et les alentours. Retour sur Reggio.

17 mars : De Reggio à Scilla et Palmi

Tour au marché tout proche, beaucoup d’étals de vêtements et d’objets à petits prix vendus par des maghrébins et quelques producteurs locaux de fruits et légumes, tout cela donne une impression de grande pauvreté.
Visite ensuite de l’incontournable musée archéologique de Reggio. On a été impressionné par la quantité et la qualité des œuvres grecques et romaines exposées. Les deux fameuses statues de bronze repêchées vers Riace sont exceptionnelles. Je le redirai encore pour d’autres sites, mais nous étions les seuls visiteurs du musée et seulement 5 visiteurs dans la salle où se trouvent les fameux bronzes de Riace !

Bronze de Riace

Départ vers le Nord en direction de Scilla par la belle routes SS108 qui longe la côte. Le panorama sur Scilla en arrivant du Nord par la route est magnifique, surtout avec ce ciel bleu et la couleur violette de la mer. On y visite le château perché sur un éperon rocheux ainsi que le quartier des pêcheurs nommé Chianalea qui s’étire tout au long du rivage. C’est là que nous déjeunerons dans la via Grotte dans une petite trattoria de plats de poissons et du fameux tartufo de Pizzo.

Ville de Scilla

Nous reprenons la route pour rejoindre notre étape du soir dans les environs de Palmi à Palmi Lido.
Notre appartement ne paye pas de mine vu de l’extérieur, l’intérieur est correct mais dans les détails il y a de quoi l’améliorer : les plombs sautent dès que l’on allume le four, une odeur nauséabonde s’échappe de l’évier, quant à l’eau chaude mieux vaut de pas être pressé ! Ça ira pour un soir, il est vrai que c’était peu cher ! Nous sortons nous promener dans ce quartier calme et résidentiel dont beaucoup de villas paraissent abandonnées ou en phase de construction non terminée. Toutes ces maisons sont très fortement clôturées par de grands portails opaques et de hauts murs surmontés de grilles. La plage jouxte un terminal gazier et les ordures n’ont pas été ramassées depuis belle lurette. De façon générale nous avons constaté que les dépôts sauvages d’ordures était hélas une pratique courante en Calabre.

18 mars : de Palmi à Gerace

Le soleil est toujours présent mais accompagné d’un air froid. Nous quittons Palmi en direction du massif de l’Aspromonte en évitant le grand terminal maritime de Gioia Tauro. La campagne est belle et les vergers en fleurs se succèdent à perte de vue. Progressivement la route s’élève en approchant de l’Aspromonte et bientôt nous évoluons dans un massif montagneux au profil très raide avec des ravins profonds. Néanmoins la nature est bien fleurie, un peu partout des fleurs jaunes tapissent les versants. La route par endroits est très dégradée et des éboulements recouvrent une partie de la chaussée. Arrivés à Gerace nous nous installons dans une vieille demeure située dans le bas de la vieille ville. Nous y laissons nos bagages et partons à la découverte de la ville. Vers 14h nous revenons à l’appartement pour déjeuner sur la terrasse encore ensoleillée. On y jouit d’une belle vue sur la côte ionienne. Le maître des lieux, Giovanni d’un abord bourru apprécie peu notre occupation de la terrasse, mais il s’adoucira progressivement. Nous partons visiter la vieille ville et la cathédrale imposante et sobre. Du château situé logiquement en hauteur la vue à 360° embrasse la montagne, la cote et toute la campagne environnante. Pour visiter la place des trois églises il faudra attendre, on tourne un film et l’accès y est provisoirement interdit. Le tournage terminé noua pourrons voir un très belle autel baroque en marbre polychrome. Nous dînerons de pâtes évidemment et d’agneau, au restaurant « Il brillo Parlante» excellent choix !

19 mars : Rando vers Pietra Cappa
Toujours du beau temps, nous décidons de prendre le petit déjeuner sur la terrasse. Giovanni est maintenant tout sourire et semble bien nous apprécier. Nous avons l’intention de faire la randonnée qui mène aux mégalithes de Pietra Cappa. Giovanni ne semble pas enthousiaste nous mettant en garde contre l’état de la route, du chemin mal balisé, des sangliers etc. Nous partons pas trop rassurés, en direction de Locri puis de Bova Marina. La route s’élève enfin vers le village de Natile Nuovo d’où part une petite route bien fléchée mais et bon état jusqu’à Natile Vecchio d’où part le sentier. Ici aussi un panneau indique le début du sentier et la montée raide commence dès le bas du village. Le chemin est relativement bien indiqué mais il faut à chaque intersection bien vérifier que le fléchage reprenne. Le sentier longe des bosquets et des pâtures où paissent des chèvres, des vaches ou des chevaux. Un peu partout des fleurs ajoutent une touche de couleur au paysage. Nous arrivons au bout d’1 h au premier monolithe celui de San Pietro où nous décidons de pique-niquer. Plusieurs grottes témoignent d’un passé où des ermites ont trouvé refuge dans ces rochers. Au loin on voit les autres monolithes dont le fameux Pietra cappa. Nous décidons de retourner sur nos pas et de revenir à Natile Vecchio.
Retour à Gerace et repos. Balade dans ce beau village et dîner au restaurant Gusto, moins bon qu’hier, mais très bonne ambiance comme d’habitude.
En revenant à notre appartement nous avons la surprise d’entendre de la musique : deux jeunes guitaristes hôtes d’un soir nous accueillent en musique avec des chants calabrais traditionnels, Giovanni ravi chante et danse et nous offre même à boire !

Gerace : San Francesco

20 mars : de Gerace à Stilo

Dernier petit-déjeuner sur la terrasse et départ pour la ville de Stilo située un peu plus au Nord sur la même côte Ionienne. La route descend vers Locri, ville antique mais dont les ruines sont peu évocatrices d’un passé prestigieux, nous passons donc outre. La petite route que nous propose le GPS est barrée, ce qui va nous obliger à faire un gros détour par la côte car les ravins profonds creusés par les rivières forment des obstacles infranchissables. Une fois de plus nous hésitons à suivre le GPS qui nous fait rentrer dans la petite ville par des venelles qui se rétrécissent à tel point que je dois souvent rabattre les rétroviseurs pour passer. Seuls les « topolino» c’est à dire les vieilles Fiat 500 arrivent encore à se faufiler dans ces ruelles et on en verra pas mal.
Notre logement en pleine ville historique se trouve dans un palais du XVIIe s. De la grande terrasse la vue sur la vieille ville est particulièrement belle. Après nous être installés nous partons à la découverte de cette belle ville, riche de Palazzi, d’églises et du charme de ces ruelles étroites. Le déjeuner dans l’unique restaurant ouvert (l’Istrione) ne nous laissera pas des souvenirs mémorables malgré un prix élevé.
La visite de l’église de la Cattolica un peu en dehors de la ville nous réconciliera avec Stilo. Cette petite chapelle de style byzantin avec ces cinq coupoles renferme de magnifiques fresques aux couleurs malheureusement atténuées par le temps. Retour en ville, dîner à l’appartement, un vent fort s’est levé et il commence à pleuvoir.

Eglise de la Cattolica

21 mars : de Stilo à Tropea

Ce matin le ciel et encore bien chargé bien que le soleil dardent quelques rayons fugaces. Nous quittons Stilo en partons vers le Nord pour rejoindre la côte Tyrrhénienne. Pour cela il va falloir traverser les montagnes de la Serre. La seule route qui part de Stilo vers les montagnes est dans un état déplorable, truffées de nids de poules et de dos d’ânes. Il faut donc slalomer entre ces différents écueils qui se rajoutent aux nombreuses épingles à cheveux et à une forte pente. En continuant de grimper, la pluie, le grésil et le brouillard se mêlent de la partie ! La température extérieure chute à 3°. Notre arrêt à Serre San Bruno sera courte, la chartreuse ne se visitant pas. On se contentera de faire le tour des murailles qui la protègent.
Notre GPS sur Maps’me nous entraîne, une fois de plus !!! sur de petites routes à la limite impraticables ce qui nous éloignera de notre destination finale et se traduira par un détour de près de 20 km ! Finalement à partir de Vibo Valencia nous retrouvons des routes « normales » et arrivons à Tropea, notre destination. Notre appartement étant situé dans le vieille ville nous devons entrer dans la fameuse zone ZTL surveillée électroniquement et réservée aux résidents. Nous avons un peu de mal à trouver l’endroit et à joindre notre hôte mais grâce au secours de passants notre problème sera vite réglé. Notre appartement très confortable se situe ici aussi dans un vieux palais du XVIIIe s., nous y disposons de tous les équipements possibles.
C’est l’heure du déjeuner et nous nous attablons en terrasse au soleil piazza Ercole pour déguster d’excellentes pizzes. Nous partons ensuite découvrir cette très belle ville. Nous descendons vers la plage au moment où un magnifique arc en ciel nous accueille, résultat du mélange pluie soleil.
De la plage on bénéficie d’une très belle vue sur la ville perchée sur la falaise qui domine le rivage. Le chemin d’accès étant fermé pour travaux il ne nous a pas été possible d’accéder à l’église byzantine perchée sur son rocher, dommage.

Tropea

22 mars : Capo Vaticano

Départ vers le Capo Vaticano, autre lieu incontournable à visiter dans les environs. Beau soleil idéal pour profiter de la vue magnifique que l’on peut avoir depuis le belvédère du Capo Vaticano à côté du phare. Du parking un sentier descend la falaise et permet d’accéder à la plage de sable en bas. Balade le long de la plage que l’on imagine bondée en été mais là il n’y a personne, les restaurants de plage sont tous fermés et nous sommes seuls à arpenter la plage. Un autre belvédère un peu plus loin offre une belle vue sur la côte située un peu plus au Nord et à l’Ouest. Retour à Tropea, déjeuner sur la terrasse de « l’Hosteria Italiana ». puis départ pour aller visiter à environ 13 km la ville troglodytique d’origine moyenâgeuse de Zungri. On en profite pour visiter le musée paysan qui jouxte ce site original.

Ruines troglodytiques de Zungri

Capo Vaticano

23 mars : Pizzo

Départ pour la ville de Pizzo située sur la côte au Nord de Tropea. On retrouve à Pizzo le même schéma traditionnel à savoir une ville sur la côte, construite sur un rocher qui la protège des assaillants et dominée par un château souvent d’origine normande. En plus Pizzo est réputée pour être la ville où a été inventé la fameuse glace au cœur fondant de chocolat le tartufo et comme nous sommes gourmands nous sommes aussi là pour ça ! Après nous être garés sur un parking proche de la vieille ville nous partons découvrir le centre ville et pique-niquons sur la piazza de la Republica là où se trouvent les restaurants et les glaciers. C’est tout naturellement chez Ercole un glacier réputé être l’inventeur du tartufo que nous prenons notre dessert glacé : coïncidence, une équipe de France 2 est en train de faire un reportage sur le tartufo et nous sollicite pour participer au tournage, invitation que nous acceptons bien volontiers. Nous aurons nous aussi nos 2 min de célébrité!!!Retour à Tropea où allons flâner en soirée dans les allées d’un grand marché qui en train de s’installer dans les rues proches de la plage. On y trouve vraiment de tout, stands alimentaires, vêtements, quincaillerie, démonstrateurs d’instruments miracles, stands de tir, etc. La foule des grands jours s’y presse, il est vrai qu’il semble ne pas y avoir beaucoup d’occasions à Tropea de se distraire !

La mythique Topolino (Fiat 500)

24 mars : de Tropea à Cosenza

Nous quittons la sympathique ville de Tropea, la seule où nous ayons vu des touristes, pour Cosenza située près du massif montagneux de la Sila. La route côtière après Pizzo s’élève vers le massif de la Sila et en peu de temps nous voilà à Cosenza. Nous trouvons assez rapidement notre logement situé au 4ème étage dans un immeuble résidentiel de la nouvelle ville. La déco est très kitsch mais bon on fera avec ! Comme c’est l’heure du déjeuner nous allons le prendre juste à côté au restaurant « Due palme » où pour 12€ on nous propose un menu complet avec 2 plats, pain et boisson. Nous descendons en direction du Corso Mazzini l’artère commerçante de la ville moderne puis franchissons le pont pour arpenter la vieille ville, une fois de plus perchée sur un promontoire. Nous empruntons la rue principale le Corso Telesio qui nous conduit vers le haut de la vieille ville. D’emblée nous sommes frappés par le nombre de maisons décrépites, abandonnées ou en très mauvais état, beaucoup de magasins paraissent définitivement fermés, de notre balade il se dégage une nette impression de pauvreté et d’abandon. La partie supérieure de la vieille ville est un peu plus reluisante avec une belle place encadrée par le théâtre, le palais provincial et un beau jardin. Le château situé tout en haut de la ville domine le cadre montagneux du massif de la Sila.

Cosenza : Vieille ville

25 mars : de Cosenza à Bianchi (Parc de la Sila)

Un ciel bleu et un air frais nous accompagne pour notre trajet dans le massif de la Sila. Nous avons prévu de passer deux jours dans ce massif et avons réservé un appartement dans le village de Bianchi. Un premier arrêt nous permet de visiter la réserve des pins centenaires « I Giganti della Sila » . Nous avons de la chance car c’est le 1er jour d’ouverture du site au public et nous sommes accueillis par des guides forestiers qui nous expliquent l’intérêt de ce conservatoire. Nous suivons ensuite un parcours d’un peu moins d’un km à travers une forêt qui concentre plusieurs dizaines de magnifiques pins laricio vieux de plus de 300 ans, haut de plus de 40 m et au diamètre souvent supérieur à 150 cm.
Nous nous arrêtons pour déjeuner dans la petite station de Lorica joliment posée au bord du lago Arvo on y croisera même des skieurs !
Nous reprenons la route étroite et sinueuse mais en bon état en direction de Bianchi. Notre logement se trouve au 1er étage d’une grande maison dont le propriétaire charmant occupe l’étage supérieur. Une terrasse entoure la maison sur trois côtés offrant un beau point de vue sur la campagne.

26 mars : Rando près de Bianchi

Notre étape dans le parc de la Sila avait pour but de faire des randonnées. Ce matin ayant repéré une randonnée dans le coin nous partons en direction des ruines de l’abbaye de Corazzo. Les ruines sont grandioses et témoignent du passé instable de cette région puisque deux tremblements de terre sont venus à bout de ce grand ensemble monastique dont l’origine remonte au XIe s. Le chemin démarre devant les ruines puis emprunte un passage privé dans un élevage de truites avant de s’élever puis de redescendre le long d’un ruisseau avant de se perdre dans un maquis encombré d’arbres abattus. Il ne nous reste qu’à rebrousser chemin. L’entretien des sentiers en Calabre n’est pas encore au top comme on le verra dans d’autres lieux ! Mais cela ne gâchera pas notre pique-nique dans les ruines toujours sous un beau ciel bleu et un soleil très présent.

Ruines de l’abbaye de Corazzo

27 mars : de Bianchi à Crotone

Nous repartons en direction de Crotone par la montagne sous un ciel chargé de nuages et de la pluie. Le thermomètre chute à 4° et de la neige fondue se mêle à la pluie. Belle route de montagne sinueuse qui longe des lacs et de belles forêts. À partir de San Giovanni di Fiore, la route descend vers la plaine de Crotone, le ciel se dégage et en très peu de temps le thermomètre remonte à 15°.
nous faisons un arrêt à Santa Severina, beau village perché sur son éperon rocheux. Dommage que toutes les églises soient fermées. Promenade dans le village et autour du château aux murailles impressionnantes. Nous redescendons vers Crotone. Installation dans notre nouvel appartement après avoir attendu assez longtemps que le propriétaire nous communique comment y accéder.
Il est un peu tard pour déjeuner mais on trouve tout de même un restaurant sur le Lungomare. C’est ensuite la balade le long du Lungomare, cette avenue maritime qui longe les grandes plages de Crotone. Nous terminons par une balade dans la vieille ville qui a beaucoup de charme avec ses ruelles et des maison pour une fois réhabilitées ce qui est rare dans ses vieux centres historiques.

28 mars : de Crotone à Rossano

ce matin un vent violent et glacé moutonne la mer qui se couvre de mousse blanche Nous partons en direction de Capo Colonna à 10km de Crotone. Il s’agit des ruines d’un temple dédié à Hera situé au bout d’une péninsule dont il ne subsiste qu’une colonne ! Seul héritage d’un passé prestigieux. Le parking près du phare est arboré par de magnifiques mimosas fleuris, d’autres fleurs parsèment le parcours qui serpente dans le site. Une petite église blanche se dresse à côté du site. Nous continuons notre itinéraire des environs de Crotone par la découverte du beau site « Le Castella ».
Il s’agit dune station balnéaire dont le beau château aragonais se situe sur une petite île rattachée au continent par un isthme très étroit. Retour à Crotone et déjeuner dans un bon et sympathique restaurant « la Pignata » en sous-sol près des murailles de la ville : excellent repas de poissons dont des antipasti variées et innombrables à base de poissons. Départ pour Rossano en longeant la côte Ionienne vers le Nord. Une fois de plus la ville de Rossano est bâtie sur un monticule situé dans les premiers contreforts de la montagne. Une fois encore j’hésite à emprunter les ruelles très étroites qui serpentent vers le haut de la ville où se situe notre logement. Heureusement un parking où il reste encore de la place se trouve juste à côté de notre appartement. C’est un bel appartement ancien entièrement rénové face à la cathédrale de la ville. Dans la cathédrale on peut voir une peinture originale puisqu’elle a été déclarée « achiropita » c’est à dire qu’elle n’a pas été considérée comme une œuvre humaine mais divine ! Mais difficile de la dater ! Le clou de la ville est indubitablement le « Codex Purpurea », un évangéliaire grec sur parchemin pourpre daté du VIe siècle. Cet ouvrage rarissime et unique est inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Nous avons eu la chance de bénéficier des explications détaillées du conservateur de ce musée diocésain.

Rossano « Lambert Street »

29 mars : de Rossano à Castrovillari

Nous profitons du beau temps pour nous promener en ville et essayons de voir la petite chapelle San Marco hélas fermé pour risques d’effondrement ! Nous quittons Rossano et descendons sur la côte pour faire quelques achats de sucreries à base de réglisse, grande spécialité traditionnelle de la maison Amarelli située à Rossano Marina. Nous reprenons une route de montagne pour aller voir la belle église byzantine de Santa Maria del Patire qui fait partie d’un ensemble monastique ruiné. L’église étant fermée, une fois de plus, nous ne profiterons que de l’aspect extérieur mais qui en vaut largement la peine. Belle vue sur la côte depuis cette hauteur de près de 600 m. Nous redescendons vers la côte Ionienne bien mise en valeur avec de nombreuse cultures, vignobles et vergers. La route s’élève doucement vers les premiers contreforts du massif del Pollino et nous voilà à Castrovillari avant-dernière étape avant notre retour en France. Nous sommes très bien accueillis par nos hôtes. Nous disposons d’un appartement très bien équipé et décoré, au 1er étage d’un petit immeuble dans le centre de la ville. Nous allons très bien déjeuner à la Tratoria napoletana via Roma. La vieille ville se réduit à quelques maisons qui entourent le château isolé sur son promontoire.

Santa Maria del Patire

30 mars : Civita et les gorges du Raganello

Il fait beau et partons pour Civita, petite ville à 15 km de Castrovillari. Le village est joliment accroché sur le versant de la montagne. Nous avons décidé de faire la randonnée qui part du village vers le ponte del diavolo, le sentier remonte en dominant la rive gauche de la gorge du Raganello jusqu’à un parking situé au bout de la Contrada Lacxa avant de revenir par une petite route jusqu’à Civita. La descente du village au pont est raide et se fait par des escaliers, Monique se fera reconduire en haut en voiture. Vue du pont la gorge est impressionnante de profondeur et de verticalité, de même que la falaise qui la domine de près de 500 m. Le sentier assez acrobatique suit en hauteur le lit de la gorge en direction du Nord. Des massifs d’euphorbe en fleurs parsèment le paysage. Tout est vert et multicolore. Nous revenons vers le village et allons déjeuner dans un restaurant qui sert des spécialités « arberesch » c’est à dire albanaises. En effet ce village et bien d’autres dans la région ont été fondés par des Albanais chassés de leur pays par l’avancée des troupes ottomanes au XVe siècle.
La principale église de Civita est de style gréco-bizantin et est destinée aux habitants d’origine albanaise qui suivent ce rite. Nous prenons notre repas de spécialités « arberesh » chez « Kamastra » Tout est délicieux de l’entrée au tartufo. Nous aurons même droit à un spectacle folklorique arberesch sur la plage du village, le patron du restaurant y jouant de la guitare.

Civita

Les gorges de Raganello

31 mars : Morano Calabro

Ce matin nous partons découvrir une autre ville perchée, Morano Calabro. La ville s’accroche à un éperon rocheux très raide, les venelles sont très étroites et la pente est si raide que la plupart des ruelles sont en escaliers. Nous avons garé notre voiture tout en bas de la vielle ville et c’est bien fatigués et le souffle court que nous sommes arrivés tout en haut du village au château. Nous avons une belle vue sur l’impressionnant massif du Pollino, dont les sommets gardent encore des traces de neige. Nous redescendons tout en bas de la ville et allons déjeuner dans une pizzeria près du parking, déjeuner très honnête.

1er avril : de Castrovillari à Scalea

Scalea

Départ ce matin pour la côte Tyrhenienne, la ville de Scalea notre dernière étape n’est pas très loin environs 125 km mais ce n’est que de la route de montagne. La route suit d’abord l’autoroute puis passe par Mormanno, la route ensuite sinueuse et assez étroite passe par Papasidero et d’autres villages coincés dans les montagnes. Le temps est couvert et des rafales violentes de vent balaient les montagnes. Au bout de presque 2h on aperçoit là bas en bas la mer qui scintille. Nous sommes logés dans le centre de la ville nouvelle dans un bel ensemble résidentiel avec parking privé. L’hôtesse nos accueille et nous fait visiter l’appartement qui dispose de tout le confort. C’est l’heure du déjeuner et on nous conseille le restaurant Vigri au pied de la vieille ville. Très bon choix, le menu complet (2 plats, boisson, pain et couverts) est à seulement 13€ et de plus c’est bien servi et excellent. Balade en ville et au bord de mer.

2 avril : Scalea et Cirella

Au programme de cet avant dernier jour, visite de la vieille ville perchée (encore une !), le village historique est petit mais fort intéressant avec ces ruelles très étroites, ses maisons qui s’accrochent les unes aux autres par des contreforts en surplomb et des venelles transformées en tunnels. L’inévitable château se dresse au sommet et de là la vue s’étend soit vers la mer soit vers la montagne. C’est aujourd’hui le dimanche des Rameaux et les fidèles sont là devant l’église avec leurs rameaux à faire bénir. Une cérémonie de bénédiction se tient en plein air un peu plus loin animée par le curé. Déjeuner au restaurant Vigri.
L’après-midi nous irons nous promener à Cirella sur l’agréable sentier qui longe la pointe de la côte et qui forme une avancée dans la mer.

3 avril : de Scalea à Lamezia et Bâle-Mulhouse

Vent violent et pluie une bonne partie de la nuit et ça continue ce matin également. Nous quittons l’appartement à 11h comme convenu et décidons de commencer notre route de retour vers Lamezia.
Nous suivons la route côtière qui nous mène à Paola où nous décidons de nous arrêter pour déjeuner. Nous nous garons dans le centre ville toujours sous la pluie et prenons le 1er restaurant ouvert où nous déjeunerons de pâtes aux fruits de mer agrémentées de copeaux de truffe noire.
Nous arrivons à Lamezia bien en avance mais comme il n’y a pas grand chose à voir par ici et que le temps reste bien gris nous partons pour l’aéroport. Attente un peu longue d’autant que notre vol est retardé de 45 mn. Décollage à 20h48 pour 1h50 de vol sans histoires jusqu’à Bâle
il fait 6° à Bâle, le retour est climatiquement brutal…

En conclusion : Superbe région que l’on pensait sèche et aride, trop influencé par une vision cinématographique mais qui à cette saison est lumineuse, fleurie et paraît très riche et fertile. Les montagnes omniprésentes ont été une autre bonne surprise pour nous autres randonneurs occasionnels. La quasi absence de touristes, à l’exception de Tropea et environs n’a pas été pour nous déplaire. Quant à la cuisine, quelle divine surprise sans oublier le fameux tartufo de Pizzo.

Budget approximatif pour 4 personnes

Kilométrage parcourus :1685 km

Dépenses : sur place : 3105 €

Avion Bâle-Mulhouse-Catane et Lamezia Bâle-Mulhouse : 580 €

Hébergement : 1039 € soit prix moyen d’une chambre pour 4 : 88 €

Location d’une voiture : 442 €

total par couple : 5166€/2= 2583 € pour 20 jours sur place

2 « J'aime »

Bonjour,
Super voyage. Nous partons bientot pour 15 jours en Calabre.
L’appartement a Reggio a l’air super, pouvez vous nous indiquer le nom pour qu’on puisse voir si on peut le reserver?
Merci

Bonjour woskydp,
Voilà les références de l’appartement réservé à Reggio par Booking : Marilyn

Via Salazar, 89123 Reggio de Calabre, Italie

+39 339 880 0136
Bon séjour, cordialement
Jacou

Sujets suggérés

Services voyage