Bonjour,
Quelques lignes sans prétentions de notre dernier séjour dans cette région italienne, plus pour vous aider à faire votre itinéraire dans cette magnifique région. Nous avons en effet manqué de photos pour se faire une idée avant d’y être car on voit souvent les mêmes et rarement l’intérieur des villages.
En préambule, nous avons évité la pleine saison en partant fin octobre. Quelques endroits étaient déserts comme les plages autour de Gallipoli mais il y avait quand même des visiteurs dans les villes. On n’ose imaginer ce que ça doit être en juillet/Aout… Mais par chance, pas de pluie, juste des nuages un à deux jours.
Côté budget sur place, la vie n’est pas chère. Un peu plus qu’à Naples mais sans commune mesure avec le Nord de l’Italie. Il y a un peu partout des distributeurs de boissons automatisés à des prix ridicules et on trouve des grandes pizzas à emporter (et à partager) à partir de 5 euros. En plus des pizzas classiques, des calzones, des frittatas, des foccacia, il y a les panzerotti (typique des pouilles).
Pour ceux qui ne connaissent pas l’Italie, s’assoir à une terrasse ou manger sur place fait monter la note d’au moins 2 euros par personne et demander une carafe d’eau et du pain… Il y avait bien entendu des marchands « au poids » (le prix est bas pour 100g – etto - mais au final c’est beaucoup plus cher) et des restos très chics avec des plats à plus de 20€. La spécialité est bien entendu les orecchiette mais il y a des fromages typiques et plein de petits gâteaux à la crème.
Pour les courses, il y a des centres commerciaux à l’approche des grandes villes, des boutiques dans les villes et des discounters en périphérie (Lidl, Eurospin…). Donc vous pouvez cuisiner le soir sans problème et aller chercher vos croissants à la pistache pour le petit déjeuner. On a aussi retrouvé les bons babas au rhum comme à Naples.
Mais attention côté budget vacances car beaucoup de visites de monument sont payantes (y compris des églises) avec parfois des pass pour la ville entière mais c’est au moins le billet de 20€ par personne. Autre budget à prévoir : le stationnement car il n’y a pas de parking gratuit partout.
L’essence est sensiblement au même prix que chez nous.
Pour se déplacer, le plus pratique est la voiture. Si vous arrivez en avion à Bari par ex, vous verrez deux types d’agence : celles qui sont dans l’aéroport et d’autres moins chères. Pour notre cas (voyage en famille), le prix allait du simple au double : on n’a pas trop hésité. On avait un RDV pour une navette qui nous a conduit au bureau pour les papiers puis au parc véhicule à 3-4 km de l’aéroport. On a passé 2 heures en tout mais gagné 400€ ! Comme partout, le check-in est trop rapide et il faut refaire un tour de la voiture avec photos pour le retour (expérience dans de nombreux pays, même en France) : vitres, phares, rétros, bas de caisse, pneus et en spécifique Italie : le spoiler avant.
Pour la route, nous avons été surpris que la loi montagne s’applique dans cette région (on a vu une photo de Cisternino sous la neige) donc attention quand vous louez une voiture entre Novembre et Mars.
Sinon, les grandes routes sont belles, beaucoup de voies rapides gratuites mais à la limitation de vitesse pas franchement explicite (on avait des panneaux 50, 70, 90, 110 qui se suivaient très vite). Les petites routes de campagne sont parfois un peu bosselées mais on n’y fait pas un rallye. Donc on a roulé à la vitesse locale en faisant attention quand les panneaux de contrôle automatique clignotaient. Il doit dans le lot y avoir des panneaux pour le verglas, la neige ou le brouillard mais on n’avait pas eu l’explication au départ.
Attention également aux ZTL « traitres » dans tous les centres-villes car elles ne sont pas actives tout le temps mais ça change dans la journée : mieux vaut donc se garer avant et marcher un peu que de risquer un PV.
Côté paysage, c’est très vallonné avec beaucoup d’oliviers mais aussi du raisin et d’autres arbres fruitiers. Pourquoi autres : les vignes sont en hauteur et les raisins pendent à hauteur d’homme ce qui tranche avec nos vignes plutôt basses.
Dernier point : la pause méridienne. En effet, comme chez nous dans le Sud de la France, il y a un pause le midi avec les magasins fermés et les rues désertes (sauf dans les lieux hyper touristiques). Ne cherchez donc pas une boutique ouverte entre 13h et 17h. C’est sympa pour faire des photos mais il faut le prévoir à l’avance. En corollaire, si vous voulez profiter de la vie nocturne, il vaut mieux loger dans les centres-villes. Nous avions préféré l’insolite et loger dans des trullis donc un peu à l’écart (Trulli d’Edwige à Castellana grotte)
Lors de la préparation du voyage, nous avons lu que si vous voulez tout voir dans les pouilles, il faut trois points de chute : le Nord (gargano), autour d’Alberobello et en dessous de Lecce. Ce n’était pas notre cas car en une semaine difficile de tout voir. On est donc restés à Castellana grotte et fait un peu de voiture par moments. Comme toujours, il faut faire des choix pour profiter un peu et flâner dans les villes donc, tant pis pour le Gargano, Tarente (même s’il y a des musées, c’est assez industriel) et pour l’extrême sud.
La suite n’est pas la chronologie de notre voyage mais un regroupement par zones.
1- Vallée de l’Itria
La zone la plus touristique pour commencer. C’est une série de petits villages au milieu des oliviers. Dans cette zone, on voit un peu partout des trullis : habitat en pierre, y compris les toits, qui étaient démontés à une époque pour éviter de payer des impôts. On en voit un peu partout dans les champs, parfois en petits groupes, parfois bien restaurés et parfois en ruine. Les habitants nous ont aussi parlé de « nos » trullis : les bories qui sont aussi des habitats en pierre de notre région et qui pour eux sont comparables.
Mais il y a une ville qui est remplie de ces trullis…
Alberobello : Au cœur de cette ville, on trouve deux zones, une derrière l’église avec des maisons anciennes et au milieu quelques trullis et une sur la montagne en face l’église qui est une succession de trullis. Il y a quelques années, il y avait déjà beaucoup de trullis dans cette zone (photos d’époque par endroit). Les gens y vivaient en famille avec pour certains une pièce de vie avec chambre des garçons en haut, une « chambre » parents et filles et une cour avec les poules derrière, poules qui se promenaient d’ailleurs dans tout le village. On est donc sur une zone spécifique où il y avait déjà ces maisons mais le tourisme aidant, beaucoup de trulli se sont construit au point d’en faire une ville dans la ville. Donc oui, il y a du tourisme, des boutiques, des B&B et plus beaucoup des vrais habitants dans cette partie de la ville mais le charme est quand même présent, surtout quand les bus ne sont pas encore arrivés ou déjà repartis car même hors saison, il y a du monde. On s’est promené dans les rues pavées, on a discuté avec les artisans (en français ou en anglais, désolés – petit coup de cœur pour Vito au 17 via montenero qui fabrique des trullis miniatures en pierre), on est monté jusqu’à l’église façon trullo… Et on est aussi passé dans la vieille ville de l’autre côté. Bref, on a pris le temps (et on y est même revenus un soir pour une autre ambiance et le blanc des murs qui n’est plus écrasé par le soleil) et malgré les critiques sur certains blogs, c’est un lieu à ne pas louper. Pour manger, plein de restaurants dans la rue principale.
Locorotondo : en continuant la route, on arrive à ce premier village. Il tranche avec son prédécesseur car on arrive dans les « villages blancs perchés ». On traverse une ville italienne classique jusqu’à une montée où on se gare (et où on voit une première annonce de ZTL) avant de finir l’ascension et de rentrer par une espèce de porte (après avoir regardé le paysage depuis le jardin public en face). On traverse une place avec café et magasins et là on est dans une ville blanche avec de toutes petites ruelles qui mènent à l’église.
Cisternino : toujours sur la route d’Ostuni, un autre village perché. Les blogs nous disaient : visitez-en un et vous les aurez tous vus ! Que nenni ! En effet, si Ostuni et Locorotondo se ressemblent un peu, ici c’est un village blanc mais avec un ressenti bien différent, comme une forteresse. Et c’en est une avec des murs d’enceinte, une tour et un superbe panorama sur la région. Il y a des passages un peu partout pour se perdre et découvrir des coins tranquilles.
Ostuni : incontournable marché le samedi avec ses fruits et légumes mais aussi tous les vêtements.
Après, il faut se rapprocher de la place delle Liberta avec la statue de San Oronzo. Sur la place, une petite église (saint François d’assise), des restos chers ou pas chers (tout est possible) et ensuite on entame la montée vers la cathédrale et le fameux « pont des soupirs » puis une vue sur la campagne environnante. On est dans une ville blanche mais les rues sont plus larges que les autres, ce qui permet à des petits véhicules d’amener les touristes jusqu’en haut dans un bruit de pétarade. Plein de boutiques et de restaurants mais un peu moins d’âme qu’ailleurs.
2- Conversano
Premier contact avec un marché le vendredi avant de déambuler dans le centre historique. On est complètement en dehors des chemins touristiques et pourtant, la ville nous a montré de jolis monuments : château, cathédrale, monastère…. Attention, tout est concentré dans le centre historique, autour, c’est une ville plus classique.
Pour le shopping, un grand complexe à proximité : Casamassima
3- Bari
Deuxième ville du Sud de l’Italie, on y allait un peu à reculons mais elle est finalement très jolie dans son hyper centre. On se gare près du marché aux poissons et on fait le reste à pied.
On a mangé une pizza chez Diana sur la place del Ferrarese. Puis on remonte par la piazza Mercantile et les petites ruelles pour arriver à la basilique puis redescente pour voir la cathédrale et le château.
Toute cette partie est piétonne avec beaucoup de monde même hors saison.
En redescendant, on suit le corso vittorio emanuele II jusqu’à la via sparano da Bari qui est remplie de magasins pour le shopping jusqu’à la place Umberto I et l’université. Plein d’autres boutiques autour en rejoignant le corso Cavour et le théâtre.
Au-delà de ce centre « historique », Bari est une grande ville avec ses immeubles, usines, voies rapides… (et son aéroport).
4- Monopoli / Polignano a mare
Très grand marché à Monopoli le mardi matin. Après on se gare près de la place vittorio emanuele II et on rentre dans le centre historique. A côte de la place Garibaldi (avec ses restaurants et pas loin la Salumeria Gustavo – bonne adresse pour le midi), un petit passage et on découvre le vieux port avec au bout le château. Retour par la côte avec les canons et on rentre ensuite dans un dédale de petites rues. Pas de vue comme sur les photos : il faut un drone depuis la mer.
A 10 km, la ville qui est sur toutes les photos de la région : Polignano a mare. Là aussi, on se gare dans la rue principale afin de pouvoir rentrer dans la vieille ville par une porte pas très loin du « viaduc » qui donne accès à la célèbre plage. Dans la vieille ville, on a accès à un balcon (over the sea) pour voir le reste de la ville. On se promène dans des petites rues avec les restos autour de la place Vittorio Emanuele II. Puis on revient vers la rue principale.
Juste à côté de cet endroit, une grande rue commerçante avec les paroles de Volare qui s’illuminent (mais tout ouvre à 17h…).
5- Matera
Pas très loin de Bari (1h) mais oui, on quitte les pouilles pour la basilicate. Même si ce ne sont que quelques km, le paysage est bien différent. La route traverse les champs d’oliviers et d’un coup une grande descente en lacets et on est dans un paysage plus aride et désertique.
Là aussi, une ville italienne classique même s’il y a un fort relief et en suivant les panneaux « Sassi », on arrive près du centre historique. Et là, tout change et on se retrouve face à ces petites maisons à flancs de colline, pour partie troglodytes. On a deux zones principales, une à l’entrée Nord (Sasso Barisano) et une à la sortie Sud (Sasso Caveoso). Celle du Sud nous a semblé plus pittoresque avec son église en haut d’un rocher et ses petites maisons encore habitées. Il faut déambuler et se perdre pour découvrir la richesse de cette ville. Bien entendu, il y a le Duomo, san pietro caveoso, la vue sur la gravina et son pont tibétain… Et c’est ouvert le dimanche !
6- Lecce
Facile d’accès avec la voie rapide qui passe par Brindisi.
Là aussi grand marché le lundi via roma (à quelques km du centre mais sur la route qui amène ensuite au palais du gouverneur – et où on peut se garer facilement pour ensuite traverser le jardin et arriver dans le centre historique). Il y avait pas mal de travaux sur les monuments.
Si on oublie le théâtre et l’amphithéâtre romain, on est en plein dans le baroque : palais Adorno, Palais du gouverneur, place San Oronzo, Santa Chiara et ensuite tout le quartier autour de la place du Duomo. Là on a les deux rues commerçantes avec la via Libertini qui même à une porte et la via Palmeri perpendiculaire qui mène à la porte de Napoli. Là aussi, on est rentrés dans les cours de maisons pour voir la richesse de l’architecture.
Et une pizzeria Da Michele comme à Naples !
7- Gallipoli
On a longtemps hésité mais on a eu raison d’y aller (45’ de Lecce).
Tout d’abord la plage Baia Verde : l’eau est bien cristalline et comme on était hors saison (les clubs fermés), on a profité pour s’y promener au calme.
Ensuite on remonte par le bord de mer pour arriver jusqu’à un immeuble très moderne : c’est le signal pour se garer car après on traverse un pont et on arrive dans la vieille ville.
On arrive par le château et on rentre dans les petites rues commerçantes, la cathédrale puis saint François d’assise pour enfin arriver à la mer. On n’a malheureusement jamais assez de recul pour voir les images habituelles (prises par des drones) mais l’ambiance est là.
A ne pas louper : le coucher de soleil.