New York : Souris Grise croque les quartiers de la Grosse Pomme

Forum New York

Séjour du 15 avril au 10 Mai 2014.

En entrebâillant une fenêtre sur le monde à travers des déambulations ciblées, je sentais en 2013 souffler un vent de curiosité qui me propulserait quelques mois plus tard dans une quête de nouveautés, loin de la brillante Manhattan qui, de ses mille feux, attire tant de visiteurs.

C’est donc avec le secret espoir de me laisser surprendre par des quartiers inconnus des touristes en quête de sensations que je vais croquer les quartiers de la Grosse Pomme .
Sauront-ils satisfaire mon appétit de rongeur ?

En forme d’amuse-bouches, voici listés par ordre alphabétique les secteurs que je vais arpenter à pied.

Le BRONX
BROOKLYN
MANHATTAN
QUEENS
STATEN ISLAND
et pour épicer le tout
JERSEY CITY (New-Jersey) une infidélité qu’on devrait me pardonner.

Le Bronx

Fieldston :
Situé en bordure de Riverdale où je me suis déjà rendue, j’avais traversé Fieldston une enclave bourgeoise de maisons coloniales, Tudors et modernes de grande taille.

Van Cortland Park :
Situé à l’Est de Wave Hill c’est un park aménagé pour les riverains accessible au terminus de la ligne 1

Woodlawn Cemetery

Grand Concourse
Pour une découverte de bâtiments Art Deco

Le zoo

Little Italy:
La seule qui soit digne de ce nom depuis la disparition de celle de Manhattan.

City Island

Sud Est ou le Street Art au sud de West Farms

Brooklyn

Crown Heights

Clinton

Fort Green

Dykers Heights : réputé pour ses maisons décorées à Noël.

Bay Ridge

Gowanus

Red Hook

Prospect Park - Botanic Garden que vous connaissez tous à travers les guides et que j’ai déjà parcouru en partie.

Prospect Park Sud (suite des découvertes de 2013)

Flatbush, quartier historique associé au précédent.

Greenwood Cemetery pour une visite approfondie.

Sunset Park pour son seul park et la vue sur Manhattan au coucher du soleil.

Manhattan Beach

Brighton Beach (associée à Cosney island que je ne ferai pas)

Mill Bassin : quartier hautement résidentiel

Bushwick : pour ses architectures et le street art (Five Points)

Greenpoint

Williamsburg : partie Nord pour des visites et concert surprise.

Manhattan
D’elle, je ne vous dirai rien.
Je vous réserve, sous forme de saupoudrage, les surprises de mes découvertes qui viendront en complément de celles accumulées au fil des années.

Queens
Citifields - Marina

Flushing : l’autre Chinatown. (déjà fait mais abordé autrement)

Corona Park pour une expérience inédite

Forest Hill pour d’autres allées et rues résidentielles.

Jamaïca pour une expérience unique dont j’attends beaucoup.

Addisleigh Park : sur les traces des grands noms du jazz.

Calvary Cemetery

Hunters Point : pour son parc et sa vue sur Manhattan
Long Island City : lieu de résidence

Douglaston

Jackson Heights : secteur indien manqué l’an passé.

Astoria : pour le street art

Ditmars

Fort Totten

Little Bay Park

White Stone

Staten Island

Secteurs historiques (Alice Austen House)

Jacques marchais Museum

Old Richmond Town

Jersey City

Une petite promenade orientée vers les murals et autres curiosités d’une partie de cette ville du New-Jersey, avec l’envie d’assister à un beau coucher de soleil se reflétant dans les façades de Manhattan.

Très construit, avec des cartes personnalisées, ce planning n’en sera pas moins très souple.
Sur un petit mois, il n’est pas possible de se garantir un jour et heure de présence déterminés sauf si ceux-ci sont dépendants d’événements qui ne peuvent être différés.
C’est ainsi que j’aurai le privilège de profiter de quelques heures pour pénétrer dans un site historique rendu inaccessible depuis 50 ans.
Pour le reste, ma copine la grenouille décidera pour moi.

Mes soirées seront faites de découvertes culinaires à visée parfois gastronomique ou de spectacles divers.

Un retour de mes “aventures” vous parviendra quotidiennement et, comme cela me l’a été demandé lors du sondage, des appréciations ciblées, avec toute ma subjectivité, permettront un classement et une indication à me suivre (ou pas) lors de vos futurs voyages.

Informations pratiques

Vol AR par AF
Hôtel: Country Inn & Suites by Carlson (LIC / Queens)

Un petit jeu de piste pour les plus téméraires sur place.
Voici des indices pour me repérer:
le poil gris de souris coupé court
des lunettes ovales cerclées de rouge
des bottines prune en cas de pluie, noires par temps sec
et si le temps le nécessite, une parka avec capuche rose fuchsia.

A présent, il n’ y a plus qu’à…

Quel plaisir de découvrir que vous allez nous faire partager vos nouvelles aventures! J’ai hâte de vous suivre à nouveau! Merci pour votre partage et je vous souhaite d’ores et déjà d’agréables découvertes!

Bon périple et j’ai hâte de vous suivre pour peaufiner mon prochain séjour de cet été…je croise le doigts pour que Dame grenouille soit clémente pour les jours qui viennent…Good Travel!

Afin de faciliter la lecture du récit dans sa continuité, je vous remercie de bien vouloir déposer vos retours dans ce topic exclusivement.

Introduction au voyage :
Pas de rubriques de sélection
Elles interviendront dès demain.

Deux heures du matin, et voilà un bon moment que je fais des bonds de “souris” en me posant la question de quoi faire à cette heure pour le moins matinale.
Il va falloir que je songe sérieusement à me recaler si je ne veux pas voir le début du séjour fonctionner sur une patte;
Tout ceci a une explication que vous connaissez tous : le décalage horaire.Soit!
Retour en arrière, quand à 6 h 30, la veille, je quittais certains d’entre vous qui m’encourageaient encore à réussir mon voyage.

Le taxi réservé, je me suis retrouvée plus tôt que prévu à CDG où nulle foule ne se pressait malgré le nombre de vols annoncés au départ.
Il faut dire que le terminal 2E est une petite ville à lui-tout seul : c’est immense.
Formalités accomplies, qui m’annoncent que je pars avec une charge de bagage augurant d’une bonne marge pour d’hypothétiques achats à rapporter, me voici dirigée faire une section d’embarquement que je ne connaissais pas : la zone M.
C’est un des derniers secteurs construits à Roissy qui vous permet de passer l’attente pour la montée à bord dans d’excellentes conditions d’accueil : chaises longues, banquettes confortables, fauteuils individuels comme à la maison, création de petits salons, enfin rien à voir avec d’autres salles d’embarquement.
Le vol est annoncé avec un peu de retard pour des questions logistiques.
Qu’à cela ne tienne : j’ai tout mon temps.
Les passagers qui se trouveraient en situation de correspondance bénéficieront à JFK d’un passage accéléré aux contrôles par une prise en charge spécifique du personnel AF.

Une fois à bord, installée non loin d’un jeune homme au poignet plâtré, qui a passé les contrôles, sans qu’on le lui fracasse à coup de masse (comprennent ceux qui suivent certains épisodes de ce forum), on nous annonce que le vol sera un peu malmené lorsque nous devrons traverser certaines turbulences.
Les choses sont fixées : l’arrivée à New-York se fera dans le mauvais temps.
Effectivement, entre un repas et une collation de facture tout à fait correctes, nous avons été aidés à digérer (ou pas).:slight_smile:
Peu m’importait les conditions de vol tant que je me retrouverais à destination.
Quelle bonne idée ai-je eue en achetant, in extremis le dernier roman de Musso, annoncé, à force de battage médiatique, comme un chef d’oeuvre.
Mais bien sûr…
Une fois de plus, j’aurais dû me méfier. Musso ne fera jamais rien d’autre que du Musso, c’est à dire du prêt à consommer, vite avalé, vite digéré et surtout vite oublié.
Comme à son habitude, c’est juste médiocre.
L’an passé, il avait occupé mon vol par un roman dont une partie de l’intrigue se situait à Bushwick. C’était la seule accroche qui avait attisé ma curiosité.
Ce fut une déception de plus, l’histoire n’ayant aucune cohérence, cousue de fil blanc, qui m’a vite fait voir rouge tant les invraisemblances narratives se succédaient.
Cette fois-ci, tout part de Central ParK;
Quoi de mieux pour accompagner un voyage qui vous y mène.
L’effet d’annonce n’a pas fonctionné.
C’est toujours aussi stupide, un livre qui pourrait faire le bonheur d’une adaptation pour un téléfilm, niveau Z.
Je vais vous épargner la critique littéraire de fond que je pourrais en faire parce que cette colère n’appartient qu’à moi, mais avec Musso, vous pourrez découvrir un NY quelque peu fantaisiste.
Sachez, qu’Astoria se trouve au bord de l’Hudson !!! :frowning:
Des blagounettes, comme celle-là, il y en a d’autres.
Il aurait pu au moins faire l’effort de prendre un plan de NY, cet écrivaillon de gare…

Une certitude, et d’autres vous le confirmeront, il n’y a pas eu de glissement de terrain, et Astoria reste proche de l’East River.
Page Musso fermée, mais avec lui, j’ai pu ensuite plonger dans une petite sieste bien agréable pour finir mon vol, en rêvant à un NY autrement magique.

Nous arrivons à JFK, mais ne pouvons nous poser, nous annonce le commandant de bord.
C’est donc par nécessité que nous faisons des ronds en l’air, pour que les vents se calment et nous soient favorables.

Fin du voyage, avec un peu de retard!
Terminus, tout le monde descend.
Le passage à l’immigration est assez rapide.
Comme je suis déjà enregistrée dans le système d’empreintes du fait de mes précédents voyages, cela va plus vite.
Une prise unique pour m’identifier, un petit cliché, une question sur la durée de mon séjour et me voici propulsée en salle de récupération des bagages où ma valise arrive juste.
Il n’aura fallu que 25 minutes entre l’arrivée de l’avion et celle où je monte dans un taxi.
Au départ, je voulais prendre les transports en commun, mais la pluie m’en a dissuadée.
Je n’avais pas envie de faire mon entrée en tirant mes bagages tout en affrontant les éléments.
L’idée du tax, si elle fut pratique, n’en fut pas pour autant économique.
D’importants travaux sur les voies rapides à la sortie de JFK en ralentissent sérieusement le trafic.
Il a fallu patienter dans les bouchons, pendant que le compteur tournait.
Résultat, une note de 60 $, presque autant que si je m’étais rendue à Manhattan que je vois depuis ma fenêtre!

Avant d’arriver au Country Inn, j’avais demandé à avoir une chambre bien précise.
Elle me fut accordée.
Je suis donc en fond de couloir, au dernier étage avec vue sur la Skyline de Manhattan, près du pont de Queensboro.
La vue est absolument fascinante et encore plus de nuit, au moment où j’écris.
Surprise : un message m’attend.
Une visite que je dois effectuer dans quelques heures a été légèrement différée.
Je vais devoir improviser autre chose avant de m’y rendre, ce qui va bousculer d’autant la suite, mais je n’en suis pas encore là.
Retour en arrière…

Une fois les valises défaites, en trois mouvements, j’avais fait plusieurs choix pour occuper ce qui ne serait qu’un tiers de journée.
Là, c’était la formule idéale.
Celle qui ne prend pas en compte la fatigue sournoise et la météo chafouine.
Peu importe : j’allais improviser avec une idée en tête : retrouver deux secteurs particuliers que je n’avais pas eu le temps de voir l’an passé.

Direction le métro où je m’acquitte de l’essentiel : achat de la metrocard pour un mois.
Je décide de descendre à Lexington, et me voici en une station de métro au pied de Bloomingdales, dont le nom très évocateur de shopping n’a aucun effet sur moi.
La réalité s’impose à moi!
C’est là, que je réalise que je suis de retour “à la maison” mais c’est aussi à ce moment-là que je prends conscience que ce fait ne déclenche aucune émotion.
Est-ce la fatigue? Le plafond bas qui plombe la lumière de NY ?
Les bruits de la circulation sont présents.
NY n’est pas devenue silencieuse, n’en déplaise à certains ! :slight_smile:
Est-ce de trop vivre cette ville au quotidien qui me fait y être jour après jour sans jamais m’y trouver vraiment?
Impossible à dire!
L’impression est étrange et le sentiment confus.
J’y suis, certes, mais ai-je plaisir à y être : je ne sais plus.
Mais dans cet état de stupeur qui me ramollit un peu, je n’en reste pas moins déterminée à trouver ce pour quoi je suis ici au moment où je le vis.
Je veux voir de près : Evangeline Blashfield Fountain, une merveille restaurée depuis peu !
Pour la découvrir, rien de plus simple.
Elle se trouve derrière TJ Maxx, qui lui même se trouve au pied du Food Emporium (qui mérite une visite tant le bâtiment intérieur est beau), tout cet ensemble étant au pied du pont de Queensboro, non loin du téléphérique, à l’angle de la E 59th St et de la 1st Avenue.

Première mission accomplie sous la pluie, mais là, un frisson me parcourt.
J’ avais rêvé de cette rencontre avec cette oeuvre. Ce rêve s’est concrétisé.
De là, pointés sur mon plan, d’autres envies allaient me conduire progressivement vers Grand Central où une nouvelle chasse aux trésors m’attendait.
C’est ainsi que de maisons insolites, en architectures originales, le tout sous une lumière à faire déprimer un joyeux drille, je me suis retrouvée sur Park Avenue pour la belle mise en scène temporaire des sculptures de Alice AYCOCK.
C’est extraordinaire sur le plan de la conception : aérien, sensuel, bref…magique.
Cette découverte faite à 17 h dans une drôle d’ambiance, entre chien et loup, cette ambiance qui fait que vous ne savez plus quelle heure il peut être, alors que le ciel s’obscurcit et que la pluie se fait de plus en plus menaçante, j’avais décidé de la fuir.
C’est ainsi que je me suis engouffrée de couloirs en couloirs dans Grand Central depuis Le Helmsley Building qui barre Park Avenue.
C’est très amusant à faire à la sortie des bureaux et surtout cela permet d’échapper aux foudres célestes.

Ma quête n’a pas abouti dans son intégralité.
Je sens que cela va être le fil rouge de mon voyage, celui que je suivrai quand je me retrouverai à Grand Central, ce qui ne manquera pas d’arriver.
Je n’ai , en effet, que trouvé une infime partie de l’oeuvre dispersée de Ellen Driscoll (1998) : As Above, So Below.
Pour les curieux, je vous laisse chercher de quoi il en retourne, et pour les joueurs qui viendraient sur place, je vous laisse découvrir où cela se cache.
Quand ma collection sera finalisée, je la mettrai en ligne, mais pour l’heure, mon résultat est un peu maigre, et ce n’est pas faute d’envie.
L’heure tourne, la fatigue commence à se faire présente, encore sournoise, mais elle se manifeste un peu.
Je décide donc, d’aller prendre un verre au Campbell Apartment
Un lieu insolite, historique, dans un décor incroyable.
Un plongée dans l’univers très manhattanite qui me fait vivre une forte émotion.
J’étais émerveillée.
Le décor en soi est original, mais au-delà de ce simple cadre, c’est surtout une ambiance incroyable dans laquelle j’ai été plongée.
Assise à côté de business men qui avaient décidé de prendre un verre entre amis, entourée de joyeux drilles qui se lâchaient après une journée de travail certainement harassante, pressés autour d’un comptoir, débordants dans d’allée où louvoyait tant bien que mal un personnel zélé et efficace, j’étais en “plein film”.
J’étais rentrée dans le décor, et ce n’était pourtant pas du cinéma.
Une immersion totale, loin des lieux un peu aseptisés pour touristes.
Du pur jus de NY, du moins à l’heure où je m’y suis trouvée.
Je jubilais intérieurement;
Enfin, je commençais à comprendre que j’étais à NY et que ces vibrations allaient m’accompagner pendant quelques semaines.
Là, j’avais appuyé sur le bon déclencheur : celui des émotions pures à vif!

Une bière plus tard, je décidais de me rendre au Grand Concourse pour diner à l’Oyster bar, une institution qui se trouve dans le carré des quatre colonnes qui forment la whispering gallery, là où l’on se chuchote des mots doux d’un pilier à l’autre.
Ma soirée ne devait pas se passer ainsi.
J’avais envisagé un autre scenario qui m’aurait rapprochée du Brooklyn Diner, ma petite madeleine de Proust.
Mais comme cette adresse pour un diner figurait dans la liste de mes envies, quoi de plus cohérent que de m’y rendre puisque du bar cosy que je venais de quitter, il y avait une unité de lieu.

Je me suis installée au comptoir, entourée de résidents, et là, une autre scène de mon film, celui que j’avais laissé se tourner enfin, allait se dérouler sous mes yeux à la fois ébahis, mais aussi un peu fatigués.
Très intéressant de suivre les échanges de vos voisins, sans intervenir, bien sûr.
Très surprenant de voir que les huitres sont servies avec du ketchup, là où un vinaigre à l’échalote aurait sublimé le produit.
On a beau avoir un esprit ouvert : pas convaincue par le mariage de l’excellence de certains produits de la mer, avec le ketchup!
J’en avais pour autant pas perdu le désir gourmand de découvrir la Clam Chowder (je recommande) suivie d’un fish & ships, ayant eu l’envie irrépressible de frites alors, qu’en temps ordinaire, je n’en consomme que très rarement.
Il n’était plus l’heure d’analyser cette commande que je n’ai pu terminer tant la portion était importante.
Le poisson était fondant à souhait et les frites ne m’ont pas transportée, ce qui me les a fait laisser.
Au terme de cette pause que je qualifierai plus amusante que gastronomique, j’ai senti que ma journée touchait à sa fin.
Il n’était que 19 h.
Mais pour moi, beaucoup plus.
C’est donc sans regrets que je suis rentrée me coucher n’ayant pas réalisé ce qui me confronte à cet écran : le réveil précoce qui allait s’en suivre.
Le sommeil m’a vite gagnée, mais le réveil m’a aussi vite posé souci.

Je vais donc, devoir m’organiser avant de démarrer ma journée par ce qui sera une jolie surprise pour vous, du moins, je le souhaite.

Mais en attendant, me croirez-vous?
Je viens de regarder dehors les véhicules garés dans la rue en contrebas, à l’arrière de l’hôtel.
Ils sont couverts d’une pellicule blanche qui masque la carrosserie et le pare brise.
Tous les véhicules sont ainsi blanchis.
J’ai ouvert la fenêtre pour mieux voir.
Il fait très froid, le vent souffle fort, et les toits sont recouverts de cette même pellicule blanche : il a neigé!
Un peu, pas beaucoup, mais il a neigé!

Et quand je constate que je perds un peu le fil de mes heures, je me dis aussi que je ne suis pas la seule à tourner de travers.
Le grand Barbu perd la boule!
Allons bon!
D’ici le lever du jour, j’espère que cet épisode hivernal sera évacué.
J’ai tout l’équipement nécessaire pour ce faire, mais ce n’est jamais bien réjouissant.
J’en saurai plus d’ici quelques heures parce que pour l’instant, je ne me sens pas de sortir pour une virée nocturne.

Merci de ne pas commenter ici ce récit.
Un topic a été ouvert pour ce faire.

ICI.

Désolée pour cette lecture qui va être difficile.
J’avais fait une belle mise en page et avais eu la bonne idée de sauvegarder mon texte;
Un bug a chassé l’envoi original.
Je vous en dépose la copie mais de fait elle se trouve compressée.
Je vais voir avec le “chef” s’il peu l’aérer, mais comprenez que je n’aie aucune envie de recommencer.
Acceptez donc mes excuses, l’intention étant de vous faire plaisir.

La plaisanterie observée depuis ma fenêtre, n’était pas un mirage ou une hallucination due au manque de sommeil!Que nenni : l’hiver avait fait une fausse sortie et, comme ces stars qui ne savent pas quitter la scène, était revenu pour un dernier (ultime est mon voeu) salut.
Personnellement, moins je le fréquente ce Capitaine Igloo, mieux je me porte. J’ai une sainte horreur du froid qui raidit mes moustaches et transforme mon museau en couleur violine digne d’une ivrognesse que je ne suis pas! C’est donc, contre vent, invité lui aussi, et glaçons que je suis sortie après un petit déjeuner que je n’ai volontairement pas voulu roboratif.

Pour ceux qui s’inquiétaient de savoir si le petit déjeuner de mon hôtel tient la route, tant en qualité qu’en quantité, qu’ils se rassurent. Ils peuvent venir le ventre vide et repartir la panse pleine en trouvant tout ce qui permet de se faire plaisir : pains de toutes sortes, muffins, gaufres à la minute, donuts, charcuterie chaude et froide, oeufs chauds et froids, fromages, pommes de terres sautées, laitages de toutes sortes, céréales, fruits, et j’en passe…
Ma seule urgence pour démarrer est le thé! Là, j’en ai découvert de nouveaux que je n’apprécie pas plus que ça puisque tous sont épicés et poivrés (?) : un vieux stock à écouler??? Je vais donc me passer de ce service petit déjeuner en salle et me confectionner, en chambre, une solution sur mesure en dégustant une boisson chaude qui ne me retourne pas l’estomac dès le matin (ou la nuit pour être exacte). Fichu décalage horaire!

Réveillée depuis minuit passé, j’ai lutté pour ne pas me lever avant 2 h 30! Là plus rien à faire, à part m’agacer! Donc, ce n’est encore pas aujourd’hui que je vais caler mon compteur à rêves.
Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos glaçons! Donc, c’est aux alentours de 7 h 30 que j’ai pris le métro pour remonter en quelques stations dans l’UES. N’ayant rendez-vous qu’à 11 h à Gracie Mansion, que je vous propose en illustration du jour, j’avais prévu de faire une promenade Est/Ouest entre Central Park et L’East River (Karl Schurz Park) passant de rues en rues à la découverte de bâtiments dont l’architecture m’avait intriguée à distance. Vous en verrez le résultat dans le dossier photos. Ce fut à la hauteur de ce que j’y avais mis : très agréable, sauf lorsqu’il fallu affronter des couloirs de vent glacé. J’avais l’équipement qui sied : gants adaptés pour faire des photos sans avoir à les retirer, achetés dans une boutique de sport en France, casquette de laine mohair couvrant les oreilles, parka doublée de polaire et trois couches pour faire l’épluchage d’oignon si nécessaire, et ce ne le fut pas.

Passant d’un bornage à l’autre de ce secteur de Manhattan, j’ai ainsi pu voir le quartier dans son jus. Enfants se rendant dans des écoles privées ou pas, nannies promenant les petits, dogs sitters assurant la promenade matinale de chiens pendant que les maîtres paressent ou sont au travail, un ballet incessant de petites fourmis toutes aussi frigorifiées que moi mais nettement plus aguerries. Il y a même quelques courageux, ou héros d’un matin qui ne semblent pas avoir perçu la chute de température et font leur jogging en petite tenue.
En passant dans ce park où se trouve Gracie Mansion, j’y ai retrouvé ma primaire et maternelle des chiens repérées il y a quelques années. Pour ceux que ça intéresse, il s’agit de parcs aménagés pour le seul confort des chiens qui se socialisent en présence de leurs maîtres et peuvent s’ébattre, comme dans une cour de récréation à leur seul usage. Il n’y a pas de discrimination comme dans la société new-yorkaise, mais une sectorisation par taille de chiens. Les grands et les petits ont des parcs bien distincts, d’où mon appellation de primaire et maternelle. J’avais déjà photographié les lieux et n’ai pas jugé nécessaire de le refaire, mais l’endroit est divertissant, même si vous n’êtes que spectateurs.

Marchant le long de l’East River, à peu près à la pointe Nord de Roosevelt Island dont on observe très bien le phare, j’ai remarqué comme l’eau était agitée, tourbillonnante, sans grand trafic fluvial. Phénomène normal ou transitoire, mais c’est impressionnant. Il ne ferait pas bon tomber dans ces remous. Côté Central Park, je me suis retrouvée à hauteur du Guggenheim, au niveau du Réservoir. Un coup d’oeil rapide, et retour à l’abri des rues pour ma promenade urbaine, le nez en l’air ou avec une vision périphérique à l’affût de petits détails qui m’amusent.
Le tour du réservoir, je l’avais fait, donc, aucun intérêt à reproduire l’expérience venteuse. Ce secteur de l’UES est un de ceux que je maîtrise le mieux mais il ne suffit pas d’avoir deux yeux pour tout percevoir, d’où l’intérêt d’y revenir. Je me suis encore régalée avec ma chasse aux détails architecturaux.

L’heure approchant, je suis revenue à la porte de Gracie Mansion qui est la résidence privée officielle du Maire. Je vous laisse découvrir la partie historique ICI, fort bien expliquée par un guide qui assure la visite intérieure par groupes de 15 ou 20 personnes maximum.
On ne rentre pas dans cette belle demeure qui surplombe l’East River, comme ça. Il faut réserver à l’avance par mail, s’identifier, et on reçoit une réponse qui fixe l’heure. La mienne a été modifiée au dernier moment, sans doute pour de simples questions d’équilibre numéraire des groupes. Vous vous présentez à la guérite où vous attend votre guide. Elle (c’était une femme, mais je n’ai vu aucun homme dans les guides présents ce jour-là) vous demande de décliner votre identité et vous soulage de 7 $ cash.
Ensuite, vous passez le portique de sécurité, et êtes regroupés sur la terrasse pour une explication historique sur la genèse du lieu. Aucune photo à l’intérieur n’est possible, et celles de l’extérieur sont très limitées. Le site est remarquable de beauté avec ses panoramas sur les ponts de la rivière. La couleur jaune de la maison respecte celle choisie lors de sa construction. A l’intérieur, entre pièces de réception et pièces pour la vie privée, tout nous a été ouvert. C’est une chance parce que si les derniers maires n’ont pas choisi d’habiter cette résidence mise à leur disposition, il n’est pas dit que de Blasio ne le fasse pas en y venant avec femme et enfants.
Quand ce sera fait, seules les pièces du rez de chaussée qui servent aux réceptions officielles seront accessibles. Là, nous sommes rentrés dans ce que sera peut-être son décor quotidien. Cela fait drôle de voir dans quelles chambres ils s’installeront, quels sanitaires ils utiliseront, etc… C’est très intrusif, en fait. La décoration est très chargée en couleurs toniques, parfois pastel pour les chambres ou faites de papier peint sur mesure qui sont de véritables réalisations artistiques dont le choix surprenant au début s’intègre parfaitement dans le cadre.
Chaque pièce a un thème et du mobilier de qualité. Une grande attention nous a été demandée de porter sur les luminaires, les miroirs. Leur fonction a été bien étudiée pour éclairer au maximum dans des conditions économiques. Le sol recouvert de tapis ou moquette est à l’entrée un trompe l’oeil. On a transformé, en le peignant, le parquet en sol de marbre. Sur certains murs l’illusion est aussi entretenue. Je ne vais pas davantage me transformer en guide, mais sachez que cette visite qui dure 40 minutes, à peu près, est très agréable, originale, et surtout adaptée à tous.

En sortant, le soleil brillait mais pas suffisamment pour réchauffer l’atmosphère. C’était bien plus supportable que le matin toutefois. La glace n’avait pas encore fondu partout et certaines voitures avaient encore leur couverture de fine neige. Je devais entamer la deuxième partie de ma journée en me rendant en métro à Stuyvesant Town, un ensemble immobilier un peu austère, amélioré avec les années mais qui n’a pas toujours été aussi sûr. Je n’étais pas intéressée par l’architecture des bâtiments de brique rouge, un peu d’allure soviétique. Je voulais en découvrir le coeur, le point énergique de cette cité, sorte de mini ville : l’Ovale dont j’espérais secrètement qu’il fut animé de jets d’eau.
Pas de chance! Le bassin était bien là, mais avec le froid, ou était-ce trop tôt en saison, point de jets d’eaux. Tant pis! J’aurai au moins vu le cadre. C’est devenu une cité très sûre, surveillée par de nombreuses caméras et postes de vigiles. Il y a même des bornes de secours un peu partout qui permettent de signaler rapidement un péril ou une mise en danger.
De là, je suis remontée à l’hôpital Bellevue pour en photographier l’architecture intérieure, très osée! Une modernisation astucieuse accrochée en balustrades et mezzanines d’une cour autrefois ouverte, mais fermée par une jolie verrière, formée par un toit pentu. Pour ceux qui suivent un peu : NY Unité Spéciale, à la TV, c’est à cet hôpital qu’il est fait souvent référence par l’inspecteur Olivia Benson. Je n’avais pas l’intention de m’y faire accueillir! L’hôpital à NY, je connais ! Mais c’est tout de même pratique de profiter pour une pause technique de l’infrastructure.
Vu de l’extérieur, c’est à dire du patio, je n’ai pas eu l’impression que le fonctionnement hospitalier était le même qu’en France, mais qui sait…peut-être un simple sentiment erroné. Une fois plus légère, j’avais décidé de suivre un parcours assez classique dans le Nomad pour quelques découvertes pointées lors de mes préparatifs. Ce secteur, je le connais assez bien. J’avais choisi de le sillonner pour une douce remise en route dans la distribution de mes escapades à venir. Il me faut me réhabituer à marcher.

Je suis donc allée faire une pause déjeuner au Madison Square Park, mais pas pour un burger de Shake Schack. La queue n’y était pas très longue. Il était 14 h 30 passé. Je la laissais aux découvreurs ou addicts impénitents et décidais d’oser une adresse culte, inscrite dans l’histoire de la restauration rapide, d’une tout autre dimension. C’est en face du Flatiron Building, sur la 5th Ave : Eisenberg Sandwich. Une institution qui mérite son titre. Là, vous vivrez une expérience!
Le concept est tant dans la salle ou le comptoir qui sont restés dans leur jus, et dans les sandwiches, dont le seul que j’ai choisi m’a fait faire un voyage intérieur que je n’oublierai pas. C’est de la cuisine juive traditionnelle, mais quelle finesse! J’en étais tourneboulée, vraiment émue. Est-ce parce que cette adresse ne m’était pas étrangère, pour en avoir lu des critiques et son histoire à travers des articles, mais ce fut une révélation.
Si vous êtes curieux, allez-y. Si le temps le permet, vous pourrez tout à fait emporter votre commande et la déguster dans le parc ou ses environs, comme je l’ai fait.

Poursuite, le ventre plein vers Morgan Pierrepont Library. Aucune intention de faire l’exposition consacrée au Petit Prince de Saint Ex;Pour les lecteurs réguliers du forum, cette remarque se passe de commentaires :-).Je voulais voir le bâtiment d’origine enchâssé dans des constructions nouvelles et surtout découvrir quelques pièces rares d’éditions récupérées à travers le monde. J’en ai été satisfaite mais ne suis pas restée bien longtemps, commençant à trouver que la journée, commencée dans la nuit en vous écrivant, ne pourrait se terminer que si je faisais une pause.
Je suis donc rentrée à LIC pour deux petites heures avant de repartir pour un verre bien mérité sur un rooftop bar, que je n’ai, en fait, pu découvrir.Hier soir, tout avait été réservé pour un mariage. On m’a proposé d’attendre la fin de la réception, mais je n’en avais aucune envie sans pour autant renoncer à m’y rendre plus tard. Quand ce sera éprouvé, je vous en donnerai l’adresse.

Je me suis donc rendue ensuite au Brooklyn Diner pour y retrouver ma serveuse attitrée. Eh, oui! Je ne viens que quelques fois par an dans cette institution, mais je suis à chaque fois accueillie, les bras ouverts, avec un sourire éclatant par une jeune femme qui me case toujours dans son rang pour me combler des mets de la carte. Je n’ai pas trouvé d’omelette comme cela m’avait été conseillé, alors je me suis rabattue sur une Brooklyn Lager et une salade chinoise dont la taille m’a parue encore plus démesurée qu’auparavant.
Le cuisinier a dû changer, et la recette aussi. Elle n’en est pas moins bonne : différente et toujours succulente. Je n’en suis pas venue à bout, mais qui le pourrait, et suis partie avec mon doggy bag qui assurera ma pause déjeuner aujourd’hui. Il était à peine 20 h quand je suis rentrée. Cela faisait aussi presque 20 h que j’étais sur le pont! Aussi, ai-je décidé de me coucher. Grand mal m’a pris. Le cercle vicieux est installé. J’étais encore réveillée en pleine nuit…NY, je t’aime, mais laisse moi dormir… :-)!Parcours : 24 kmGracie Mansion : 3Morgan Library : 3Promenades découvertes : 2*adresses de restauration : Eisenberg et Brooklyn Diner.Journée à ma mesure sans intérêt pour qui ne connait pas NYY picorer quelques astuces (Cf. dossier photos ultérieur) pour qui veut varier ses plaisirs.

Laissant mon esprit vagabonder lors de mes déambulations, je n’en reste pas moins attentive aux ambiances sonores des quartiers.
M’est revenu en mémoire cet échange initié par un primo partant, nous racontant son expérience new-yorkaise, la jugeant cool et surtout dans une ambiance urbaine assez sereine.
Une bronca s’en est suivie, mais j’ai essayé de comprendre ce qui avait poussé cette personne à témoigner ainsi.
Je crois avoir compris son ressenti.
Les moteurs des véhicules ne sont pas bruyants.
Beaucoup sont hybrides, voire entièrement électrique, d’où cette impression réelle de véhicules qui glissent silencieusement plutôt qu’ils ne roulent.
Nous sommes habitués aux diesels bruyants.
De cela il n’est pas question ici.
Il n’y a pas de motos non plus, pétaradant.
Les camions sont plus discrets.
Par compte, toute cette relative ambiance feutrée explose au passage des véhicules faisant un usage immodéré de leurs sirènes.

Donc, notre auteur n’avait pas complètement tord tout en n’ayant pas tout à fait raison.
Balle au centre ! :slight_smile:

Une précision : je ne suis pas encore allée au coeur de Midtown, ou furtivement, et n’ai aucune envie de le faire pour le moment, reconnaissant à ce secteur un vacarme inexistant dans d’autres parties de Manhattan.

Une planification de séjour est une aide au séjour : ce n’est pas une bible qu’il faut respecter à la page près.
Il faut savoir s’adapter en improvisant, en osant.
C’est ce que j’ai dû faire hier jeudi 17 avril en deavant en faire plus que prévu.
En général, j’ai plutôt le sens de la gestion du temps et des distances, mais c’est dans un contexte normal, celui où les gens “normaux” se lèvent et se couchent à des heures “normales”.

Vous n’êtes pas sans savoir que je suis en prise à un dérèglement de mes heures de sommeil qui me font me lever à l’heure où d’autres se couchent.
Ce matin, j’ai considéré comme une victoire de parvenir à rester sous la couette jusqu’à 4 heures du matin, me renvoyant dans les bras de Morphée toutes les heures, ce depuis minuit passé.
Il me faut gagner ce petit duel entre mon énergie et mes besoins indiscutables de repos. Sinon, je crains de ne pouvoir aller au bout de mes ambitions tout au long de mon séjour.

Cette introduction posée, vous allez constater que ce qui ne devait être que la découverte de deux petits secteurs de Queens et Brooklyn s’est élargi à un saupoudrage de Manhattan avec un thème de prédilection : le street art, vous savez cet intérêt qui m’a permis de vous dévoiler avant que ce ne soit tendance, Bushwick.

Partie à pied depuis LIC en direction de Woodside, j’avais repéré aux alentours de Court Square, le secteur historique fait d’anciennes browntones alignées en rows (45th Ave), non loin du PS1, annexe du MOMA que je ne recommande pas particulièrement mais qui peut être un lieu ferstif en été où des soirées accessibles à tous âges, y sont organisées en plein air.

Dans les environs se trouve Five Pointz, du moins ce qu’il en reste.
Les premiers coup de pioche n’ont pas été donnés.
Il est à noter, aussi, que depuis le métro aérien qui le longe (ligne 7), on perçoit de vieilles traces qui ont échappé au blanchissage. Ainsi, un gigantesque hibou noir de Never Satisfied (le bien nommé!). On retrouve cet artiste à Five Points, entre autres.

Donc, une fois mon petit secteur historique longé, je suis allée voir une incongruité architecturale, une townhouse récente, bâtie au milieu d’anciennes, mais dont la façade carrelée et colorée jure avec l’environnement.
Elle est là, comme une verrue provocante, mais une verrue originale. (angle de la 11th St et 45th Ave).
Cette maison insolite est assez harmonieuse en tant que telle, et son graphisme m’a incitée à la photographier.
Il était très tôt : l’heure à laquelle les chantiers ouvrent.
Le hasard m’a servie.
Un homme assez élégant en est sorti et, me voyant intéressée par cette bâtisse, m’a demandé mon avis sur son esthétisme.
C’en est suivi un échange fort intéressant. C’était l’architecte qui venait faire le point sur les travaux.
Il m’a proposé de partager un café, offre que j’ai déclinée, et m’a conduite face à une autre de ses conceptions aux lignes très pures, un peu plus loin sur cette même 11th St.
Nous nous sommes quittés par des amabilités de circonstance après avoir cheminé quelques mètres, et j’ai poursuivi ma route.
LIC est un secteur en évolution, d’une année sur l’autre la métamorphose y est sensible. LIC se modernise se projetant comme le pendant de Manhattan qui la défie de l’autre côté de L’East River.

Peu avant d’arriver au Pulaski Bridge, qui relie Queens à Brooklyn, j’ai bifurqué à gauche pour m’engager dans de longues artères bruyantes bordées d’entrepôts immenses, en pleine effervescence avec un ballet continu de camions et autres engins de travaux.
C’est un vacarme un peu assourdissant, et là, la notion de moteur silencieux est inexistante.
Cette traversée en pleine zone industrielle n’est pas glamour du tout, et je ne la recommande pas comme une promenade touristique.
C’est un peu la même ambiance qu’à Hunts Point dans le Bronx.
Aucun intérêt, mais il me fallait en passer par là pour couper au plus court et rejoindre Calvary Cemetery.

M’y voici enfin, et sachant que les grilles de ce cimetière légendaire n’ouvrent pas avant 9 h 30, je me demandais quoi faire puisque j’y étais très en avance?
Cheminant le long de la grille, j’ai repéré une porte latérale entrouverte et m’y suis glissée.
Personne à l’intérieur de ce lieu légèrement vallonné qui permet d’avoir quelques vues sur la lointaine Manhattan.
Ce cimetière est étrange. Le premier qualificatif qui m’est venu à l’esprit, c’est “vertical”. Oui, je dirais que c’est un cimetière bifide : vertical et horizontal.
Le plus impressionnant, et ce dès l’extérieur, ce sont ces colonnes, ces obélisques qui se dressent vers le ciel rivalisant de taille et de hauteur, surmontées d’anges ou de personnages religieux, cherchant à toucher le ciel pour une communion vers l’éternité céleste.
Cette "forêt’, un peu phallique, où se mêlent croix géantes et tombeaux plus modestes, contraste avec des sections où les stèles de taille modeste, semblent ramener les défunts à la terre, avec force de témoignages gravés voire même d’objets déposés en leur mémoire.
Je n’ai aucune compétence en matière de rites funéraires.
Je n’étais là, seule, que pour m’imprégner d’une ambiance qui, au bout d’un beau tour, m’a un peu mise mal à l’aise.
Je n’y ai pas trouvé la tranquille harmonie que j’avais ressentie à Greenwood. Mais les cimetières ne sont pas faits pour cela, certainement.
Il faut aussi noter que ce lieu est cerné par la Long Island Expressway qui débite en fond sonore un roulement bruyant, peu en harmonie avec le lieu.

Sortie comme j’y étais entrée, sans avoir croisé âme qui vive, mais là c’est presque un pléonasme, j’ai repris mon chemin en direction de Brooklyn où m’attendait la découverte des secteurs historiques et commerçants de Greenpoint.
Il était encore très tôt. A peine 9 h 30.
Je sentais que je n’aurai pas assez de quoi remplir ma journée. Une bonne occasion m’a été offerte d’en faire plus dans ce seul secteur.
J’ai pris le partie de monter tout au Nord pour limiter à hauteur de Meserole St le cadre, lui même borné par l’East River et Manhattan Avenue.
J’avais déjà fait la section de Mc Guiness Bvd une autre année.

Si vous allez dans ce secteur où la vie semble s’écouler tranquillement dans une ambiance un peu bohème, provinciale, sans chichis mais ô combien vivante et humaine, profitez-en pour découvrir le Transmitter Park, nouvellement installé qui offre à voir une vue panoramique depuis le pont de Williamsburg au sud à l’ONU, au Nord.
Des pontons s’engagent dans l’East River vous donnant l’impression d’entrer dans la rivière pour mieux vous saisir des panoramas de Manhattan.
A l’heure où j’y étais, il n’y avait personne, mais en été, il doit y avoir du monde.
Un ponton plus loin se trouve l’embarcadère pour le ferry.

Il y a un vrai contraste entre les petites maisons modestes et le coeur historique qui se trouve sur : Kent St, Greenpoint Ave, Milton, Noble, Calyer et Oak St.
On peut y voir d’imposantes bâtisses vestiges d’une époque glorieuse.
L’ambiance y est assez bourgeoise mais sans ostentation.
La communauté polonaise y est très présente.
J’avais prévu d’y faire une expérience culinaire, (Karczma sur Greenpoint Ave) mais il était trop tôt.
A dire vrai, cette avance m’a aussi coupée d’une autre adresse que je voulais tester : un toit terrasse assez rustique où j’envisageais de prendre un verre avant de déjeuner( Northern Territory, inspiration australienne, 12 Franklin St).

C’est donc le ventre vide et le gosier sec, que j’ai réalisé que j’en avais fini avec ce que je croyais être le programme d’une journée.
Une idée : rentrer à LIC finir ma salade chinoise de la veille, et repartir sur Manhattan pour amorcer un secteur que j’avais prévu plus tard, mais qui allait me permettre de dégager du temps en cas de mauvaises conditions climatiques.

Si le soleil a été fidèle toute la matinée accompagné d’un vent très frais mais supportable, l’après-midi s’annonçait moins riant.
Le ciel commençait à se charger de nuages peu menaçants, mais apportant avec eux cette triste lumière qui occulterait celle si porteuse de la matinée.

Direction Little Italy pour la remontée de Mulberry street avec un seul objectif : cibler toutes les œuvres des artistes retenus dans le projet LISA.
Quelle horreur cette rue.
Pauvres italiens : vous devez tous vous retourner dans vos tombes, ou alors vous êtes définitivement et irrémédiablement morts de désespoir, de lassitude et de rage.
Quel rapport avec l’historique Italie si ce ne sont que quelques restaurants touristiques coincés entre des échoppes pour gadgets touristiques , invasion de la goulue Chinatown toute proche.
Chinatown est une ogresse sans pitié : elle anéantit tout sur son passage.
Les identités historiques se meurent.
Place au négoce de bazar, à la pacotille, aux chalands qui musent et qui se feront avoir quoi qu’ils achètent en souvenir de leur passage dans cette grosse pomme.

Heureusement que j’étais motivée pour traverser ce secteur.
Je me suis constitué une petite collection de clichés bien sympathiques.
C’est à l’angle de Kenmare et de Mulberry que j’ai fixé la dernière réalisation en Rayons X et arc en ciel de Shok 1, que l’on retrouve aussi à Five Points.
Elle apparait en image du jour parce que je trouve qu’elle représente bien ma journée, un patchwork de teintes dans les ambiances parcourues, en général, un bel hommage à la lumière, même l’invisible et la possibilité de trouver au pied de cet arc en ciel des trésors, ceux de ma quête quotidienne qui m’ont menée à NY.

J’ai remonté une partie de LES /Nolita /Noho en passant par certains axes comme Bowery, Elizabeth St, Bleeker, etc…
Ma déambulation n’a tenu compte d’aucun plan, pour une fois.
Je voulais compléter ma collection de visuels, de traces graphiques.
L’ambiance commençait à être tout autre, très loin du calme de Greenpoint.
La circulation se chargeait, devenait de plus en plus invasive.
Les touristes (comme moi, mais plus voyants) semblaient créer des flux compacts par endroits.
Je sentais que je devais quitter ce secteur avant de m’en agacer et ayant été plutôt comblée sur le plan visuel, j’ai pris le parti de remonter sur Bryant Park pour voir les deux Kelpies avant qu’ils ne disparaissent.
Je me suis aussi rendue, difficilement à Public Library, zigzaguant entre plusieurs groupes de touristes visiblement en voyage organisé.
Quelle ne fut pas ma déception de comprendre que l’expo des Beatles est bien à la NYPL, mais pas celle de la 5th Ave/4énd St, mais celle du Lincoln Center.
Comme je connais bien les lieux et que le trop plein de badauds et visiteurs me met mal à l’aise, je n’ai rien exploré de l’édifice.
Je suis repartie déterminée à aller voir le mur de Faile qui se trouve sur la 44th St entre la 8th et 9th Ave.

Là, ce fut l’apothéose.
Et dire que je ne recommande pas Times square le samedi le trouvant infréquentable! Je n’imaginais pas que ce puisse être tout autant invivable un jour de semaine.
Je ne faisais que tenter de traverser la 7th ave pour poursuivre mon chemin.
Aucune intention de fouler quelque autre partie de trottoir de cette zone surexploitée.
Attendant de pouvoir traverser, en slalomant comme j’ai pu, je me faisais cette réflexion : “et si je commençais à entrer un peu dans la tête d’un new-yorkais en ne supportant plus cet endroit. Est-ce ce que je quitte mon costume de touriste (de badaud, c’est sûr) ?”
Peut-être, les années venant. ???
J’en ai soupé de ce “cirque”.
A part pour des spectacles prévus plus tard, on ne m’y reverra pas.

Mon mur repéré, je me suis engouffrée dans la première station de métro venue pour fuir ce brouhaha et cette gangue humaine.

De retour à l’hôtel, où j’ai répondu à quelques messages, je me suis préparée à aller diner au pied de la skyline de Manhattan vue depuis la pointe Nord du gantry State Park, là où s’est installé un restaurant( mexicain : Blend on the Water , 45409 Center Boulevard.

Alors, qu’en dire.
C’est un peu délicat.
Si les mets ne souffrent d’aucune critique pour ce que j’en ai goûté : guacamole maison, tartare de saumon, puis saumon et ses légumes de saison d’une finesse inouïe, le tout arrosé de deux verres de chardonnay, si la salle est étonnante, sans éclairage, ou le strict minimum pour ne rien trahir du spectacle de la skyline en face, si l’ambiance est assez bon enfant, sans chichis, avec même un mur d’écrans pour suivre au bar les rencontres sportives, si la vue est à tomber, ayant de ma place assisté au jeu des lumières sans fin de l’ESB tout proche, si le coucher du soleil est inoubliable et le tapis de lumières qui lui a succédé un moment d’extase romantique, s’y rendre est une autre affaire!

C’est un peu au bout du bout du bout! :slight_smile:
En journée, pas de souci?
Mais le soir, c’est une autre affaire.
Ceci étant, si une souris seule l’a fait, d’autres peuvent le faire.
J’ai pris le métro jusqu’à Vernon Bvd (ligne 7) et de là ai marché un petit km pour m’y rendre.
Tant qu’on est sur Vernon, c’est animé, donc peu intimidant, mais dès qu’on tourne pour se rapprocher de la rivière, c’est désert.
Je l’ai fait sans appréhension parce que je connaissais bien le coin en journée, et que je ne suis pas du genre à me laisser impressionner, mais je pourrais comprendre des réticences.

Quel dommage parce que la magie est au bout de ce parcours.

Toutefois, si vous hésitez entre cette adresse et le Charthouse, ne le faites plus.
Pour une première fois le Charthouse s’impose, pas ce plan-ci.
Il n’est adapté qu’aux curieux, frondeurs et connaisseurs de NY

C’est mon avis et je le partage avec moi-même ! :slight_smile:

Voilà ce que je pouvais vous offrir aujourd’hui.
Il est raisonnablement 6h du matin.
Une nouvelle journée va commencer, loin, plus loin.
Les choses sérieuses s’enclenchent doucement.

Distance parcourue : 25 kms
Calvary Cemetery : **
Green point historique : ***
Greenpoint dans son ensemble : ** 1/2
Manhattan : sans classification
Restaurant with a River View : *** pour le cadre et la cuisine

  • pour y accéder.

Avec un peu d’avance, puisque je m’octroie une pause avant d’engager une soirée qui me fera rentrer tardivement, voici conté par le menu ce que fut ma première partie d’un vendredi tout aussi frais , voire piquant selon les lieux visités dans le Bronx.

Rien de plus simple pour se rendre dans le Bronx que de prendre le métro depuis Manhattan ou Queens où je me trouve.

Les années précédentes, j’avais découvert un paradis, un havre de paix qui m’avait faire un voyage dans mon périple new-yorkais.
Je tenais à y retourner mais avec une approche beaucoup plus pointue.
Je voulais lui donner une couleur, un trait de caractère puissant et ce fut le classement en secteur historique qui a été retenu.
C’est ainsi que, négligeant Riverdale, que j’avais par deux fois gravi, cette partie du Bronx étant escarpée et vallonnée, je me suis focalisée sur Fieldston, une enclave historique proche de Van Cortland Park au terminus de la ligne 1.

Voici deux liens pour vous présenter ce quartier
1 2

Munie d’une carte qui m’a permis de faire un circuit complet et cohérent afin de ne pas perdre une miette de ces belles demeures, toutes nichées dans des espaces à vous faire baver de jalousie, dans un décor un peu sauvage entre roches granitiques et espaces boisés, j’ai pris soin de photographier, dans l’ordre où elles se présentaient, ces résidences sorties d’un autre temps.
Je cherchais à compléter le dossier déjà bien rempli par les clichés récoltés les années passées.

Il n’y avait personne dans les rues. Une ambiance paisible régnait et la végétation encore en phase hivernale ne cachait rien de certaines façades qui doivent devenir bien plus intrigantes et mystérieuses quand les arbres sont en feuilles.
J’en étais plutôt ravie.

Pas âme qui vive. Quelques voitures m’ont dépassée, mais rien de tangible, rien qui ne m’a laissé penser que j’étais surveillée.
J’arrivais presque en fin de boucle quand j’ai été arrêtée par une voiture chargée de la sécurité dans le secteur , privé, je le rappelle.
Cette police de l’intérieur, avec véhicule équipé de gyrophare, s’est arrêtée à ma hauteur et m’a demandé de justifier ma présence dans les rues à la demande des résidents.
Ainsi, j’avais été signalée comme une intruse et sans doute un danger potentiel puisque j’étais armée d’un APN (très dangereux, bien sûr, quand on sait s’en servir !!!)
Ce gentil milicien, ne sachant quel autre nom lui donner, m’a très gentiment intimé l’ordre de ranger mon “arme” et de ne plus en faire usage tant que je serai dans cette enceinte de rues privatives.
Allons bon!
Pour moi, l’essentiel avait été capturé, et tant qu’il ne me demandait pas d’effacer les photos, il n’y avait pas mort d’homme (ou de souris).
J’ai obtempéré et ai quitté tranquillement la zone sans dévier du chemin que je m’étais tracé.
La voiture a continué sa patrouille et m’a recroisée une nouvelle fois.
Pas de problème : j’avais exécuté les ordres.

Étonnant, non ?
Mais ce n’était pas fini, comme la suite va vous l’apprendre !

Quittant Fieldston par le Manhattan Collège, j’ai traversé Broadway pour me rendre au Van Cortland Park où se trouve la maison la plus ancienne du Bronx, transformée en petit musée.
Je n’en ai fait que le tour, mais c’est amusant de constater que ce qui est un vestige du passé pour eux, s’inscrit presque que dans notre présent au regard de notre histoire.
Simple question de proportion.
L’histoire de NY est courte comparée à celle du vieux continent.

Il faisait vraiment froid.
Dans cette plaine déserte qu’est le Cortland Park à cette hauteur, rien ne m’engageait à rester.
J’ai rebroussé chemin pour aller récupérer le bus BX9 qui allait me transporter jusqu’au métro à Kingsbridge, un bâtiment imposant en rénovation.
De là, je me suis rendue à Woodlawn Cemetery.
Encore un cimetière, penserez-vous.
Serais-je nécrophile, ou passionnée par les cultes des morts ?
Rien de tout cela, mais comme je le disais, je voulais aborder cette partie du Bronx à travers son histoire, et quoi de plus ancré dans le passé qu’un cimetière, surtout celui de cette envergure.

C’est au terminus de la ligne de métro 4 qu’il faut descendre pour s’y rendre.
L’entrée est proche de la station de métro.

On y entre facilement.
C’est immense.
Le gigantisme du lieu va de pair avec celui des monuments funéraires.
On y trouve des trésors architecturaux en guise de dernière demeure pour les défunts.
Les mausolées rivalisent de luxe, d’originalité, de faste .
Tous les styles se côtoient : classique gothique, roman, grec, égyptien, …
Les plus grands noms de l’histoire de NY s’y trouvent.
Ce n’est pas qu’un cimetière, c’est une expérience.
L’impression d’être hors du temps est permanente.
Une fois de plus, je tenais à conserver certaines images de ces impressionnants témoignages du passé.
Toujours munie de mon “arme de destruction massive” ( Automatique Pour les Nuls =APN), j’ai été à nouveau accostée par une voiture de patrouille de la sécurité du cimetière qui m’a invitée à monter à bord pour me rendre à l’autre bout du parc , à l’accueil
On m’y a fait remplir une demande d’autorisation pour prendre des photos, avec une déclinaison détaillée de mon identité, mes coordonnées en France, etc… puis la fourniture de mon passeport qui a été photocopié en deux exemplaires.
On m’a alors délivré une autorisation gratuite, un laisser-faire que je devais présenter à la moindre réquisition des collègues de cet agent qui patrouillent comme lui.

Étonnant, non ?

C’est ainsi que j’ai continué, mon sésame en poche, à photographier les tombeaux, trouvant celui de Miles davis, Duke Ellington, Lionel Hampton…noms retenus pour ceux qui aiment ces artistes (ce qui n’est pas mon cas…)

Je suis ressortie du cimetière, en ayant fait toute la diagonale et même un peu plus puisque le lieu, où j’ai été amenée à remplir ma déclaration de “non agression”, s’est trouvé être à l’opposé exact de celui par lequel j’étais entrée.
Croyez-moi, cela représente une belle distance.

Ma journée n’était pas achevée.
J’ai repris le métro pour me rendre au Grand Concourse pour en faire la descente dans la seule section qui soit classée “historic district”.

Une jolie déambulation que j’avais déjà en partie faite.
D’une année sur l’autre, les possibilités de visite étant si nombreuses, je les fais par sections.
Qui sait si un jour j’en verrai le bout.
Je ne le pense pas, mais c’est toujours un bon prétexte pour revenir :slight_smile:
Partie à hauteur de la 167th ST East, par laquelle j’ai fait un crochet pour y découvrir une construction que je qualifierais d’hallucinante, je suis descendue jusqu’à hauteur du Yankee Stadium où j’ai repris le métro pour une pause bien méritée.

Ce secteur du Bronx est très populaire. De grands immeubles bien entretenus se succèdent les uns aux autres.
Les résidents sont visibles et volubiles, en contraste total avec Fieldston plus au Nord.
On ne se sent pas en insécurité.Il y a du monde mais aucune tension perceptible à cette heure de la journée (vers 15 h).
Je pense que c’est un quartier à découvrir, mais pas pour un premier voyage.

Tout ces tours et détours se sont faits ans que je fasse une pause pour me restaurer, m’abreuver ou me vidanger!
J’étais plutôt en forme, et avec les relais de bus et de métro, je n’ai pas tant marché que cela : 16 kms au compteur du podomètre.

Ma journée n’est pas terminée.
Dans la deuxième partie qui vous sera servie demain (pour moi) vous aurez les classements et résumés d’adresses.

Arrivant très tôt chez Benihana, une adresse vraiment davantage fréquentée par les locaux que les touristes, c’est munie d’un boîtier d’appel que j’ai attendu qu’on m’autorise à m’installer.
Une bonne occasion m’a été donnée d’observer les groupes de convives qui arrivaient et patientaient tour à tour à mes côtés.

“Oh! My God (maillegode)! Congratulations” sont arrivés par cascades , toujours avec la même intonation, après que les deux fiancées, qui allaient s’inscrire dans un groupe qui a gonflé jusqu’à 14 convives (j’ai eu le temps de les compter puisqu’ils arrivaient immanquablement par couples), aient tendu à la manière d’une main que l’on va baiser, l’objet de toute cette admiration, pour moi, à distance, artificielle, hypocrite et surtout formelle : une bague de fiançailles avec un caillou qui en dit long sur les moyens et intentions du futur marié.
S’en suivaient ces accolades qui valent des baisers amicaux pour nous.

C’était dans la vraie vie, aussi ridicule et caricatural, mais authentique, que ce que vous voyez dans les films ou feuilletons.
Ce maniérisme, cet affect, avait quelque chose de cocasse qui m’a rappelé que j’étais bien à NY.

Mais pourquoi fallait-il que les membres cette jeunesse dorée, puisque c’est de ce groupe sociologique que j’étais témoin involontaire, se ressemblent tous à ce point ?

Tous les hommes arboraient cette fausse tenue sportswear, cool, un peu négligée, mais pas trop, qui doit coûter un bras dans les boutiques de l’UES, faite de bleu marine, gris, mais en aucun cas rehaussée d’une pointe d’humour ou colorée.

Les filles (les miss) arboraient toutes une même silhouette assez mince, soulignée par des slims glissés dans des bottes à talons ou des ballerines, des petits top assez sexy mais pas trop qu’un lainage dans lequel elles se lovaient cachait un peu, des cheveux raides et lisses coupés juste en dessous des épaules qu’elles repoussaient en un bref, mais précis, mouvement de tête, dans des postures faussement détendues, et surtout, ce même sourire qui laisse à penser qu’elles ont toutes consulté le même orthodontiste ou qu’il n’existe, à NY, qu’une seule technique de correction dentaire.

Tout ce petit monde était interchangeable.

Je les ai eu pérorant à mes côtés, plus de 40 minutes, le temps de m’en faire une idée, et de m’occuper.

Mon tour venant, je me suis retrouvée à une tablée en demi cercle faisant face au cuisinier qui nous fera ses démonstrations de coupe, cuisson, et autres tours de passe passe, pour le plaisir des yeux et celui des palais qui attendent patiemment la réalisation de chaque numéro.
Mes voisins de table étaient plus dans ma génération, assez discrets, venus comme moi pour passer un bon moment sans chercher à en faire profiter les tables environnantes.
De notre côté, c’était calme, mais ce n’était pas vérifiable à toutes les autres assemblées où les prouesses des cuisiniers, artistes et metteurs en scène de leur propre spectacle, suscitaient des cris, des hourras, et des applaudissements sonores.

C’est ainsi : c’est le jeu et on doit y venir pour…

Benihana est une adresse où l’on vient s’amuser, pas y faire une expérience gastronomique.
Cette vidéo est à l’image de mon expérience.
Le scenario est toujours le même et bien rôdé, apparemment.
Une des fidèles participantes de ce site , Curiosités, nous en avait parlé en nous indiquant qu’on en ressortait les vêtements imprégnés par les odeurs des mets cuits à la minute devant nous.
Je n’ai pas eu cette expérience, mais cela doit dépendre des choix des plats cuits, et de la place qu’on occupe autour de la table.

Le prix est très correct.
Allez-y sans état d’âme pour passer une bonne soirée.

La mienne s’est terminée vers 23 h, heure à laquelle ma ligne de métro ayant cessé de fonctionner pour le WE, j’ai dû marcher un peu pour en reprendre une autre de substitution.

Je l’avais déjà noté en me rendant au Brooklyn Diner.
La 57th St a beaucoup changé, côté pair, face au Salisbury.
J’avais cette rue en visuel depuis ma chambre et comme je suis passée plusieurs fois dans cet hôtel, je la connaissais bien.
En face du Salisbury se trouve Morton’s.
Très pratique.

Des boutiques ont fermé remplacées par d’autres établissements.
Ainsi va NY : en perpétuelles modifications.
Par contre, ce qui reste immuable, c’est l’échafaudage du Carnegie Hall.
Depuis combien d’années est-il là ?

C’est très légère et dans le secret espoir de faire une nuit complète que je me suis retrouvé peu après dans Queens.
Tout NY est à portée rapidement depuis LIC.
Ne l’oubliez pas.

Pour conclure voici le résumé de cette journée relatée en deux temps

Petite distance : 16 kms

Fieldston : *** (mais pour les grands curieux)
Woodlawn Cemetery : **** (pour l’histoire la majesté des lieux et la beauté de certains mausolées)
Grand Concourse : ** (non indispensable)
Benihana : *** (pour le fun et la note raisonnable en rapport qualité prix / 35$ boisson comprise)

Pas de surprise : je n’ai pas loué ou acheté de B.M.W au salon de l’auto qui se tient actuellement à Manhattan.
C’est le simple acronyme des trois secteurs qui ont composé une journée qui n’est pas terminée, mais pour laquelle une pause s’imposait au bout de 17 kms de marche tranquille.
Avant de m’engager dans le récit de mes déambulations, un petit rappel pour ceux qui l’ignorent.
Le meilleur moyen mnémotechnique pour se souvenir des 3 noms des ponts qui relient Brooklyn à Manhattan, est d’utiliser cet assemblage : B.M.W soit :
Brooklyn, Manhattan, Williamsburg.(dans l’ordre)

Me concernant, il s’est agit de Bronx, Manhattan et Williamsburg d’où je vais et où je vais retourner.

Partie tranquillement vers Mott Haven dns le Bronx, j’y avais deux objectifs facilement réalisables :
Voir de près le Bertine Block, ensemble architectural ancien qui a résisté malgré son enclavement.
Aller voir le travail réalisé par R. Nick Kuszyk à la Zaro’s Bakery.

Une fois cette virée couronnée de succès, j’ai repris le métro pour aborder les renouveaux en street art dans East Harlem.
Là, je vais profiter de mon expérience toute fraîche pour donner un conseil éclairant.

Si vous voulez toucher du doigt la misère, la pauvreté, les marasmes entre alcoolisme et drogue, descendez à la station 125th sur la ligne 6, à l’intersection de Lexington.
Vous aurez la tristesse de constater que tout Harlem n’est pas lissé par la gentrification.
Ce n’est pas un scoop pour moi.
J’ai déjà été confrontée à cette ambiance, mais il me semble que suite aux différents débats que nous avons eu sur le caractère propret, safe, et édulcoré de Harlem, il m’a semble important d’en témoigner à nouveau.
Des photos, comme preuve, j’en ai déjà.
Là, je vous garantis en plus les odeurs de shit, d’herbe, ou autres choses qui se fument, associées aux relents de graillon.
La population est pauvre et désœuvrée.
Le fait que ce soit un samedi accentue de relief, mais c’est aussi vérifiable en semaine.

D’ailleurs, l’idée de faire certains secteurs un samedi doit être bien calculée.
Si me promener à East Harlem , en ce jour, m’a permis de voir un quartier animé, faire la même expérience à Williamsburg, s’est avéré contrariant. Je vous l’expliquerai plus loin.

Je ne venais pas à East Harlem pour jouer les voyeurs mais pour trouver les dernières traces visibles en street art ou en murals.
Munie de mon plan, indispensable en l’occasion, j’ai sillonné en zigzag un quartier que je ne recommanderai qu’à des curieux ou passionnés, comme moi, mais pas à des familles.
On vit à Harlem! On s’y fait discret.
Les touristes ne font pas partie de leur cadre de vie.
On y vit tellement bien qu’une fête foraine s’installait au moment où je passais, avec manèges et stands divers. Une mini fête à Neuneu, pour ceux qui connaissent! :slight_smile:
Le soleil commençait à se manifester sérieusement. Il était temps.
La promenade n’en devenait que plus riante même si le quartier n’a rien de glamour.

De tours en détours, je me suis retrouvée au Musée de la ville de NY pour une exposition sur le street art : City as Canvas.
Comme je vous l’avais annoncé, j’essaie de regrouper les objectifs selon une thématique qui change tous les jours.
L’exposition est petite, mais suffisante, pour une pause tranquille.
L’entrée du musée est de 10$ pour un adulte.
Gratuit pour les enfants.

Une fois cette pause culturelle digérée, j’ai repris le métro jusqu’à Prince Street pour remonter Kenmare St jusqu’au Pont de Williamsburg.
Pour la première fois, j’en ai fait la traversée, assez longue, à pied.
Rien de magique, rien d’excitant, rien qui ne justifie de la faire si ce n’est le plaisir de la marche.
Une fois rendus de l’autre côté, à Williamsburg, vous êtes juste à hauteur de Bedford Ave, la bien référencée, vrai poumon de ce quartier hipster de Brooklyn, côté Williamsburg Nord du pont.
Et c’est là que j’ai compris qu’il faisait beau, que cela avait manqué, que nous étions un samedi à l’heure du brunch, et que tous aspiraient à en profiter pour sortir, se promener, encombrer les trottoirs pas très larges et se rendre au Smorgasburg qui s’y tient le WE.

Mon amour pour la foule étant légendaire, je n’ai eu de cesse de bifurquer dès que je sentais trop de pression environnementale.
Tout ce beau monde semblait heureux. Un beau samedi où on se doit d’être dehors, avec des amis après une semaine triste, grise et froide.
C’est normal. C’est logique, sauf que je déteste ça!
J’aime comme tous être dehors, mais je déteste le bruit, les bousculades, les encombrements, les attentes.
Je pense, que jouissant de mon temps en toute liberté, j’ai été très mal inspirée en venant à Williamsburg un samedi.
D’aucuns diront le contraire, et ils auront raison.
Donc, s’il fait beau, que vous aimez l’agitation urbaine dans un cadre un peu provincial, si vous aimez attendre pour tout et rien, c’est un samedi qu’il faut être à Bedford;

La leçon mérite d’être redite puisque voulant visiter la brasserie de Brooklyn, celle-là même qui crée mon nectar, pensant naïvement réserver à 15h une visite pour 18h, je me suis entendu préciser que la fille d’attente déjà constituée correspondait aux visites prévues jusqu’à 19 h.
Dépitée, mais pas vaincue, parce que je reviendrai en semaine quand tout le monde, ou presque, travaillera, j’ai poursuivi un peu mon chemin pour décider enfin de faire une pause en prenant un bus qui m’a reconduite directement à l’hôtel.

C’est de là que je repartirai pour ma soirée dont j’ignore absolument tout sauf le lieu : juste à côté de la Brooklyn Brewery, au Brooklyn Bowl.

La suite, demain…

Le Brooklyn Bowl qui est mitoyen de la brasserie de Brooklyn, est vraiment un lieu insolite et fort agréable.
Il était Interdit d’accès aux moins de 21 (contrôle de la CI à l’entrée quand il y a un doute, ce qui ne m’a pas concernée), le soir où je m’y suis rendu, mais la politique de limite d’âge à l’admission dépend des événements qui y sont proposés.
Je m’y rendais pour un concert de musique funk/rock reggae, c’est du moins dans cette catégorie que je classerais ce que j’ai entendu.
Pour les amateurs avertis ou connaisseurs, j’ai vu sur scène : John Brown’s Body.

Le lieu est très atypique tout en étant très vite familier.
L’ambiance y est cool, informelle : on peut y venir comme dit dans la “pub” comme on est !
Par contre, venir seul (e) en couple ou avec des amis pour assister à un concert et ne pas quitter son écran de smartphone des yeux tout en pianotant, ça me dépasse un peu, beaucoup même!
Pratiquement tous, à un moment ou à un autre avaient greffé dans la paume de la main un objet luminescent rectangulaire qu’ils caressaient ou tapotaient sans frénésie, mais sans interruption parfois!

On peut donc y venir boire un verre, diner, jouer au bowling, suivre des écrans géants avec toutes sortes d’images, suivre même le concert sur écran ou se mettre sous la boule à facettes face à la scène.
L’espace est impressionnant dans ce vieil entrepôt ou usine reconverti dans un esprit de base brute industrielle.

Sans doute, l’avez-vous compris : j’ai adoré la soirée que je m’étais offerte sans savoir ce qu’elle allait être.

Le prix des consommations est raisonnable : 7$ pour une grande Brooklyn Lager, par exemple!
Si vous commandez, on vous demande avant d’être servi de laisser l’empreinte de la CB.
Cela garantit le paiement et vous laisse libre de naviguer ensuite dans les lieux, tout en validant, à la fin votre note.
Pour mes deux bières, j’ai opté pour le cash!

Toujours inquiète de mes heures de sommeil à venir, et sachant que ma journée avait commencé fort tôt, j’ai quitté les lieux à la fin du concert qui ayant commencé à 20h s’est achevé 90 minutes plus tard.
La file d’attente pour la deuxième partie, qui s’était constituée à l’extérieur, était impressionnante, alors que vers 19 h, j’y étais entrée directement munie de mon e.ticket.

C’est en bus, récupéré sur Bedford (B62) que j’ai, par un trajet direct, rejoint LIC à Queens Boro Plaza, à 5 minutes à pied de l’hôtel.
N’ayant pas dîné (ni déjeuné), je me suis acheté deux parts de pizza à emporter et …au lit!

Résumé de la journée :

Bronx : * (et seulement pour les fans)
Manhattan - East Harlem : * (pour le seul Street Art)
Manhattan - LES (pour rejoindre le pont de Williamsburg) *
Pont de Williamsburg ** (mais * pour moi qui n’y ai vu que peu d’intérêt)
Brooklyn Williamsburg Nord du pont : ***pour l’ambiance, le street art et Smorgasburg que je connais!
East River Park : *** pour la vue (à faire en semaine si vous aimez le calme)

Museum Of The City : **

Brooklyn Bowl : ***

Distance parcourue : 19 kms.

Toujours en but avec mes soucis de sommeil, luttant encore pour ne pas me contenter de deux heures seulement, la suite n’étant qu’un cumul de bribes peu satisfaisantes, j’ai opté pour un démarrage tranquille n’ayant nulle intention de me rendre à un office pascal.

Premier objectif : Midtown East c’est à dire, Sutton Place, Dag Hammarskjold Plaza, Murray Hill et tous leurs environs.
Ce qui m’intéressait, c’est de faire des transversales qui me semblent receler de davantage de petits trésors que sur le grandes avenues.
Le problème, au fil des années, conservant la même tactique des rues dans leur continuité, c’est que je me suis retrouvée dans des secteurs déjà bien explorés.
Aucun plan en main, je me suis laissée portée par des détails pour m’engager au hasard.
La récolte fut bien mince mais, pour autant, le plaisir ne m’a pas abandonnée.
La limite que je m’étais fixée était St Vartan Cathedral où se préparait la célébration de Pâques dans le rite arménien.
Je n’ai fait qu’y jeter une tête, l’office non entamé semblant se préparer.

De là, prenant cette fois-ci le critère des axes verticaux, c’est à dire les avenues, pour réaliser un nouveau maillage, je me suis retrouvée tranquillement vers 10 h 30 à l’Easter Parade où les participants arborent des tenues exentrico élégantes avec d’improbables chapeaux assez délirants, mais non sans intérêt.
Certains animaux étaient de la partie, costumés comme il se doit.
Il y a aussi les habitués, les légendes de cette manifestation, véritables emblèmes du joyeux délire pour annoncer l’arrivée festive du printemps.
Ainsi, le premier personnage de cette série est une légende.

Une foule joyeuse, où les curieux comme moi étaient plus nombreux que les participants, s’est pressée.
C’est vraiment festif et plaisant.
Pour les plus fauchés, mal organisés, ou pris à l’improviste, se tient au début du bloc de rues fermés, une accumulation de chapeaux d’occasion qui sont offerts gratuitement et peuvent permettre à tout à chacun, sans bourse délier, de trouver son bonheur pour participer, chapeauté, à ce joyeux bazar!
A 11 h, les messes ont dû commencer et c’est à ce moment là que j’ai poursuivi vers Central Park, tout en restant sur la 5ème Ave.

Aucune intention de me rendre dans ce parc, surtout un dimanche, mais je voulais voir les dernières mises en place du Public Art,“Clouds” de Olaf Breuning , et piquer ensuite sur Columbus Circle pour une jolie vue depuis le Time Warner Center.
J’espérais aussi y voir une hypothétique exposition; Rien de tel et surtout aucune trace décorative qui marque l’événement du jour!!!
J’en suis vraiment surprise, comme je le spécifiais dans les commentaires attachés à ce récit.

Le temps est magnifique. Le vent est assez vif, mais la lumière est belle.
C’est l’idéal, ou presque, pour engager la descente de l’Hudson River Park que je vais entamer à hauteur de la 60th St jusqu’à Battery Park.

Il est midi passé, et j’ai déjà plus de 12 kms au compteur du podomètre.
Je sais que pour le faire en droite ligne, je n’aurai que 10 kms à rajouter.
C’est vraiment faisable pour tous, s’il fait beau et que vous voulez voir Manhattan sous un autre angle : celui de ses extérieurs.

Le matin, je considère que j’avais fait des boucles dans l’envers du décor.
Cet après-midi, c’est la couche externe que je vais lisser!
Le point négatif, fut le vent qui n’a pas vraiment faibli rendant indispensable les déplacements au soleil pour compenser le grand frais.
Tout passage à l’ombre était assez déplaisant, mais ne durant pas longtemps, c’était supportable.
Là aussi, par bribes, j’avais déjà suivi cette route.
La seule nouveauté fut l’enchainement.

J’ai choisi de le faire à pied, mais on peut aussi le faire à vélo, en roller, en courant, …
Les espaces sont très bien conçus pour toutes les pratiques.
Si vous vous promenez, de nombreuses aires sont aménagées pour le repos, avec tables ou pas, et des toilettes jalonnent le parcours régulièrement.
Cette promenade au bord de l’eau, qui pourrait prendre des allures de hors contexte new-yorkais, tant certains appontements laissent place à la rêverie, aux vacances, est un peu gâchée par le bruit de la circulation.
La voie express qui la longe se fait entendre.

Tout en cheminant tranquillement, faisant des pauses pour me laisser happer par tel point de vue ou originalité de mise en place, je suis arrivée à Battery Park City.
Là, j’ai cumulé en douche écossaise, les surprises.
Si une partie de Brookfield Place en cours d’achèvement a un réel intérêt architectural, il n’en est pas de même pour le WFC qui a été englouti par son réagencement.
A part la palmeraie, et une expo sur Smile, tout a été condamné.
Il n’y a plus rien à voir. Circulez… :frowning:
Le seul accès qui reste est celui des toilettes.

Par contre, n’hésitez pas à descendre en direction du Path, à partir de BrookField Place. C’est une belle réalisation architecturale.
De là, on a encore une vue sur le reste du chantier du WTC;

Mon projet suivant était de visiter le Skyscraper Museum.
Tout comme celui du Jewish Heritage qui est à côté, il était fermé.
Je n’ai pas compris!
Pas grave… Ce sera pour une autre fois!

Et là, deuxième grosse, mais très très grosse déception à l’attention de ceux qui partent prochainement : il n’y a plus de Battery Park : tout est sens dessus-dessous, en travaux.
Pauvre Castle Clinton tout seul pour recevoir les touristes à destination des îles.
Donc, dans vos plannings, oubliez cette partie, mais remplacez-la par ce que j’ai toujours conseillé :Battery Park City.
C’est vraiment à voir pour une première ou autre fois.
Personnellement, je ne m’en lasse pas!
Le compteur affichait 23 kms.

J’ai pensé qu’une petite pause par l’hôtel serait bienvenue.
Tout en longeant le QG de “Men in Black”, j’ai pris le métro pour un break qui me permet de vous détailler cette journée non achevée.

J’ouvrirai, plus tard, un chapitre qui regroupera certaines de mes réflexions relatives à des observations faites à temps perdu dans les rues de NY.
Ce sera l’occasion de débattre de cette ville sous un autre angle.

D’ici peu, je vais revenir sur Manhattan pour tenter un verre au Standard.
De cela, je vous ferai part demain, pour moi, dans la journée, pour vous qui me lisez ce lundi matin de Pâques.

Quelle petite déception cette adresse qui arrive dans les charts des bons plans de celles qu’il faut avoir faites si l’on est jeune (ou pas) et branché!

Rien de plus simple que de se rendre au Bain (The Pool) quand on est à Meatpacking.
Il faut avoir 21 ans, le prouver avec une CI si le faciès ne le garantit pas, et emprunter un ascenseur conduit par un liftier.
L’accès se trouve sur le côté du Standard Hôtel. Une porte noire qui ne paie pas de mine!
Une fois en haut, vous êtes accueillis par de la musique électro avec un DJ qui mixe aux platines. On peut y danser :slight_smile: !
C’était le sunset, et il y avait beaucoup de monde pour l’occasion.
Des jeunes sans effet de look particulier, ou alors c’est ça, le subtil concept : être habillé n’importe comment , un certain mépris pour l’apparence même si le Jean Diesel troué coûte très cher, et que les chaussures valent bien des heures supplémentaires, ou sont le fruit des largesses de papa/maman.

L’ambiance n’est donc pas guindée, plutôt bobo chic, jeunesse dorée un peu friquée, qui commande du champagne par bouteilles ou coupes, comme d’autres prennent un soda au Mac Do du coin.

C’est un joyeux bazar.

J’ai pris une bière, le Chardonnay n’étant servi qu’en bouteille (un peu trop pour moi :-)). J’aurais pu opter pour un cocktail, mais je n’en bois jamais.
Une bière m’a coûté 8$ (10 $ avec le tip, comme ça, billet donné, et porte monnaie aussitôt rangé).

J’ai pu me poser sur un coin de banquette et ai ensuite déambulé pour me fondre un peu dans la foule, sentir les ambiances, essayer de capter des échanges rendus très difficiles avec la musique qui pourtant n’est pas assourdissante. On peut se parler.

Dans ce bar perché entièrement vitré du bas en haut, comme le sont les chambres de l’hôtel, la vue sur Manhattan et le NJ est magnifique.
On peut davantage l’apprécier si on monte à la terrasse découverte qui se trouve à l’étage supérieur.
On peut, sur ce rooftop, en prendre plein les yeux.
Pour y rester, il faut être bien couvert, du moins hier, mais c’est à voir.

Le soleil déclinant, j’ai quitté les lieux.

Je ne sais pas pour qui j’ai été confondue, mais à peine me suis-je retrouvée dans la rue que deux “asiatiques” m’ont interpellée pour me demander de poser avec eux pour un selfie! : -)
Ils ont beaucoup insisté alors que je n’étais pas très enthousiaste.
J’ai beau me regarder dans le miroir, je ne ressemble à aucune star ou personne connue.
Mais bon, allez savoir, …je leur rappelais peut-être quelqu’un.
Ils m’ont chaleureusement remerciée et ai échappé de peu à l’autographe ! :slight_smile:

Laissant mes photographes d’un soir errer dans le Meatpacking, je suis allée manger dans un bar à salades en chemin.

Retour à LIC, pour une courte nuit.
Dès ce matin, lundi de Pâques, les choses très sérieuses vont commencer.
Je vais les annoncer dans les commentaires.

Bilan de ce dimanche de Pâques :

Midtown dans les coulisses : ***
Easter Parade : ****
La descente le long de l’Hudson (+ 10 km) : ***
Battery Park City : ***
Battery Park : 0

Le bain à l’hôtel Standard : ** pour le bar / *** pour le rooftop.
1 bière : 8 $

27 kms parcourus.

Le soleil était présent et la température idéale pour marcher intensément sans aucun désagrément.
Marcher, marcher beaucoup, mais finalement piétiner un peu comme dans un musée.
Voici le constat que je faisais hier en terminant la visite de trois quartiers de Brooklyn :
Crown Heights
Clinton Hill
Fort Greene.

Ces trois secteurs, dans des cadres différents sont une énorme surprise.
Tous trois avaient été circonscrits selon le schéma qui correspondait aux secteurs historiques.
De ce fait, j’ai déambulé de rues en rues suivant un quadrillage dense, à pas très ralenti, n’ayant de cesse l’envie de m’arrêter pour admirer telle ou telle architecture.
C’était comme dans une visite de musée avec ce rythme un peu nonchalant qui finit par vous ruiner les pieds.

Mieux qu’un discours, je vous mets le dossier illustré qui m’avait servi à la préparation de cette étape.

Une autre partie de CrownHeights avait servi d’introduction à ma journée : celle des juifs hassidiques loubavitchs autour de la Eastern Parkway.
Ce devait être un jour de célébration puisque j’en ai croisé de nombreux, en tenue, pour se rendre à la synagogue.
La présence policière était importante à proximité des lieux de culte.
Mon érudition en matière de religion étant proche du zéro, je ne me hasarderais pas à faire de commentaires éclairés.

Les maisons de ce secteur, celles qui m’avaient fait le choisir, sont de magnifiques résidences bourgeoises, imposantes, un peu comme ce qu’on trouve à Riverdale, quartier où la même communauté est très implantée.
C’est assurément une zone résidentielle où il doit faire bon vivre.
Elle vient en contraste avec les secteurs plus au Nord où les églises chrétiennes marquent à nouveau un autre territoire, d’autres croyances, et d’ autres populations. L’ambiance est davantage celle des caraïbes.

Difficile de dire, comme ça, en passant, si les communautés se fréquentent et ne font pas que se côtoyer.

Au fur et à mesure que l’on remonte vers le Nord en se rapprochant de Bedford Stuyvesant, le niveau de vie semble baisser.
Comme ma seule démarche se limitait aux vieilles pierres, je n’ai pas cherché à approfondir le sujet, mais le contraste est saisissant si on rapporte les deux pôles Sud et Nord de cette zone.

Bedford Sutyvesant, que j’avais déjà un peu investi il y a quelques années, ne m’ayant pas laissé un souvenir impérissable, je n’ai fait que l’effleurer par nécessité d’organisation de mon circuit.
Autour et au Nord de Atlantic Avenue, il ne fait pas bon se promener en tant que touriste.
Ce n’est pas que l’ambiance y soit particulièrement tendue, mais il n’y a rien à voir de bien intéressant à part des rues bruyantes, animées en l’espèce par d’importants travaux de voiries.
Les commerces , dans ce secteur, sont nombreux.
C’est, sur ce plan, très vivant.

Ayant fait une grande boucle de 9 kms, qui m’a occupée un peu plus de 3 heures, arrivée à Park Place, j’ai pris le shuttle qui me permettait ensuite, par le métro de me propulser plus à l’Ouest à Clinton Hill suivi de Fort Greene.

Même démarche dans le concept touristique : les quartiers historiques.

Me remémorant un échange à propos de la comparaion entre les dougnuts de Plant et ceux de Dough, me trouvant au bon endroit à la bonne heure, j’ai voulu refaire l’expérience de ces fameux beignets.
Si les produits de Dough, faits à la minute comme chez Plant, dans un atelier qui jouxte le secteur des ventes à emporter, donc visible depuis le magasin et même de l’extérieur, ne permet pas d’avoir de doutes sur la fraîcheur du produit, je maintiens ce que j’avais soutenu il y a quelques temps.
Les beignets de Dough sont à tomber pour ce qui est du goût et de la texture mais bien trop gros comparés à ceux de Plant :
les deux enseignes méritent qu’on s’y intéresse mais il fait avoir l’appétit plus ouvert chez Dough.
Ceci étant, cette fois-ci, les achats tombaient plutôt bien.

Cela faisait bien longtemps que le petit déjeuner avait été englouti.
Le corps privé d’un peu de sommeil réclamait sa part de carburant pour continuer.
J’ai donc, avec un plaisir sublimé par la faim, laissé mes papilles s’ouvrir à toutes ces diableries sucrées, et me suis fait un réel plaisir en engloutissant (il n’y a pas d’autres mots) trois des saveurs choisies : pomme confite et parfumée, crème de lait, et Dough du jour subtile association de chocolat, amandes et pralin.
Cela peut sembler beaucoup, mais c’est aussi ce qui m’a fait tenir jusqu’à 22 h 30 après mon spectacle.

Donc, si vous passez dans le coin, au 448 Lafayette Avenue, pour aller visiter le Pratt Institut, par exemple, que je recommande chaudement, n’hésitez pas à faire une halte gourmandise chez Dough.
L’échoppe est petite mais face au playground, à l’angle de la rue, on ne peut pas la louper.

Bien calée, avec la bonne dose de calories à brûler, j’ai repris ma route dans les méandres des rues de Clinton Hill.
Là aussi, la découverte s’est faite comme au musée.
Voici le dossier de classement en zone historique.
Ce qui m’a frappée, entre Clinton Hill et Fort Greene qui a suivi, c’est le nombre de maisons en bois avec des porches, ou balustres, très bien conservées, souvent peintes de couleur pastel.
L’ambiance y est paisible, un peu dans l’air bobo chic par endroits, bobo cool à d’autres.
C’est une belle déconnexion du brouhaha de la City, ce NY carte postale que l’on aime tant.
Un peu comme à Fieldston, mais pour d’autres raisons, parce que le contexte est tout de même bien plus urbain, on peut rêver de faire un autre voyage dans le voyage initial.
C’est un ailleurs dans NY, mais surtout un ailleurs dans Brooklyn, cette circonscription si riche en histoire, en architectures, en populations diverses, et en reliefs de toutes sortes.
Brooklyn, pour ce que j’en connais, et la liste est loin d’être aboutie, est comme un puzzle dont chaque pièce est un tout dans un ensemble.
A distance, c’est un peu l’image qui s’impose à moi.

Hier, j’ai croisé un résident qui se trouvait être originaire de Brooklyn et me demandait quelle partie de NY je préférais.
Me voyant hésitante, il m’a suggéré sa réponse : Brooklyn!
Il a précisé qu’il y habitait, qu’il travaillait à Manhattan, mais que pour lui, Brooklyn est bien plus belle que sa rivale d’en face.
Je ne suis pas loin de lui donner raison!

Si vous venez à NY pour la première fois, il ne faut pas commencer par ce que je vous propose de partager, mais si vous êtes curieux de la ville, avez du temps, cherchez à voir NY autrement lors de voyages à venir, alors n’hésitez pas à vous promener dans ces quartiers facilement accessibles en métro.
Il faudra les parcourir en se laissant happer par les ambiances mais ne pas chercher une attraction qui pourrait plaire à des plus jeunes : il n’ y a qu’à voir et peu à faire, mais c’est tellement gratifiant.
Je ne suis pas sûre qu’avec des enfants ce soit passionnant, du moins pour eux.
C’est une petite réserve qui n’engage que moi.

Fort Greene est bien plus connu que les deux autre quartiers du fait de son emplacement, de son marché aux puces, de son park .
Là aussi les maisons chargées d’histoire confèrent à ces rues et avenues, une ambiance qui reste inscrite dans le passé.
En illustration, j’ai choisi deux clichés qui me semblent traduire la déconnexion vécue avec l’environnement.
On ne se sent plus piégé par la ville : on se trouve en province, ailleurs.
Et pourtant …
La skyline de Manhattan et les bruits de downtown Brooklyn sont à une encablure.
Surprenant !

Cette journée de déambulations orchestrées bien en amont par le repérage de la petite perle qui justifie des tours et détours, je l’ai A - DO-REE ! :slight_smile:

Pour autant, je n’en avais pas fini avec ce lundi de Pâques.
J’avais fait un circuit de 21 kms d’un pas lent, très lent, m’arrêtant à tout instant.
Il me fallait me poser un peu avant de faire l’expérience quelques heures plus tard de “Sleep no more”.
Une expression pour résumer cette soirée :
NO COMMENT !
J’avais réservé une table dans un restaurant attaché à l’hôtel où se déroule le spectacle, si l’on peut encore appeler cela ainsi, mais chut!!..
On m’a annoncé qu’il était fermé me recommandant une autre adresse.
Je n’ai pas pris cette option, et suis allée manger une salade à Queens avant de retrouver Morphée aidée par un comprimé de mélatonine.

Résultat : nul!
Même souci, même contexte, même absence de résolution.
Je vais réitérer tous les soirs cette suggestion, mais vais essayer de la coupler avec autre chose.
Je me sens en forme, mais il ne faut pas trop tirer sur la corde.

Cette journée à suivre va réserver bien des surprises…
Qui sait ce qui va se passer aujourd’hui et qui n’a pas eu lieu depuis 50 ans ?

La réponse demain sur vos écrans !

Conclusion

Crown Heights - Clinton Hill - Fort Greene : ****
Trajet : 21 kms

Dough (doughnuts artisanaux) : 448 Lafayette St ***

Promenades dépaysantes pour ceux qui ont envie d’un ailleurs à NY tout en étant très près de Manhattan.

Officiellement tout a commencé aujourd’hui par l’hymne américain suivi de discours de hauts dignitaires de la ville et de responsables du site et de l’événement.
Mais en fait, tout a vraiment commencé il y a 50 ans quand NY a ouvert son pavillon pour l’exposition universelle qu’elle abritait.

Ce site connu de tous, que vous soyez allés à Flushing, Corona Park, ou que vous ayez simplement choisi un bon fauteuil, a servi de cadre au tournage de certaines scènes de la trilogie de “Men In Black”.
Une parenthèse, pour rappeler que le QG de ces hommes en noir se trouve à Battery Park à hauteur de Castle Clinton, de l’autre côté de la voie de circulation.

Depuis la fermeture de l’exposition, on a bien essayé de redonner un usage à ce pavillon, mais son entretient était tellement onéreux qu’il fut décidé de le fermer définitivement.
Si la structure de béton semble solide, le reste semble bien attaqué et fragilisé par la rouille.

La question de son devenir est entière.
Le sauver demanderait une importante levée de fonds privés.
C’est la démarche de ses défenseurs.

Pour l’heure, une journée porte ouverte, (une journée se calant entre 11 h et 14 h !) a été annoncée.
Pour ma part, cela faisait quelques semaines que j’en avais été informée, mais les personnes qui se trouvaient près de moi dans la file d’attente disaient ne l’avoir appris que la veille ou le matin-même !
Un de mes voisins de conversation improvisée, rendue tacite puisque nous sommes restés ensemble 3 h 30 mn pour atteindre l’entrée, natif de New-York avouait venir à Corona Park pour la première fois.
En tant que touriste, un peu piquée de cette ville, je semblais en savoir plus que lui sur de nombreux secteurs qu’il ne localisait pas alors que leurs noms lui semblaient familiers.
Comme quoi, nul n’est prophète en son pays ! :slight_smile:
Les échanges étaient informels mais cela nous a gentiment fait passer le temps.

Le principe de l’accès était très simple.
L’entrée était possible dans l’ordre d’arrivée.
Aucune réservation en amont et seuls les officiels ou invités, et la presse, bien sûr, ont eu un passage privilégié sans attente.

Il semblerait que des personnalités, des stars aient fait le déplacement pour voir et/ou se faire voir.
A la place que j’occupais dans la fille, j’étais trop loin de l’entrée quand ce fut leur tour d’être admis, mais c’est ce qui s’est dit dans les rangs.
De toutes façons, comme je ne suis pas physionomiste, j’aurais eu une des ces célébrités à mes côtés que je n’aurais pas réalisé.
Peu importe.

La file d’attente se résorbait très lentement.
On était admis par petits groupes. Avant de pouvoir se présenter , il fallait récupérer un ticket à une certaine hauteur de ce serpent humain.
Un préposé les distribuait individuellement.
Chaque ticket avait un numéro et serait appelé pour entrer.
Une fois ce précieux sésame en main, on était libre d’aller se dégourdir les jambes, faire une petite pause en restauration ou se rendre aux toilettes si nécessaire.
Une exposition était aussi installée à l’extérieur du site pour faire patienter les détenteurs de ticket.
Sans ce petit coupon jaune numéroté, il aurait été imprudent de quitter la file d’attente sans la complaisance des voisins pour un retour en bonne place.

Le bon numéro appelé permettait ensuite de se présenter à l’entrée où on nous remettait un badge, une charlotte en papier et un casque de sécurité.
Entré dans l’arène, il n’y avait plus qu’à investir une portion rendue disponible pour cette visite et photographier autant que nécessaire la bâtisse sous un autre angle.
Des vestiges du dallage original étaient présentés ainsi que des photos des attractions de l’époque où ce lieu avait vécu.

La photo que je vous propose en UNE a été prise par mes soins.

Si vous désirez en voir plus, voici un dossier pris sur le vif qui pourrait vous intéresser.

Il n’y avait pas matière à rester bien longtemps dans cette coquille vide, mais le lieu est impressionnant.

J’en suis sortie pour poursuivre mon chemin vers d’autres découvertes (ou pas).
Piétiner ainsi m’avait engourdi les pieds.
Il me fallait absolument marcher.
C’est ce que je vous propose de suivre dans la deuxième partie.

Il n’était pas question de quitter Corona Park que j’ai entièrement remonté jusqu’au Botanical Garden, sans passer à Flushing voir des temps hindous.

Ce sont des édifices qui viennent en complément de ceux que j’avais déjà vus par les années passées.
C’est donc heureuse de pouvoir enfin enchainer quelques kilomètres que j’ai remonté une partie infime de Flushing, quartier multi ethnique mais tout de même très représentatif de nombreuses communautés orientales et extrême orientales.

A part les temples, aucune architecture ne se démarque entre maisons individuelles et immeubles austères, l’équivalent de nos barres de HLM.

En rejoignant les environs de la station de métro et du LIRR de Flushing, la dimension de Chinatown prend tout son sens.
Comme ce secteur, je l’avais aussi maintes fois fait, j’ai pris le métro puis le bus pour me rendre à la Marina qui se trouve non loin de La Guardia Airport, combinant ainsi avec Willets Point où se trouve Citi Field, le stade des Nets.
A proximité, s’est installé le chapiteau du Cirque du soleil.

La localisation de Flushing Meadows, limitrophe et de ce stade n’est pas vraiment idéale.
Tous deux se trouvent sur la trajectoire des vols qui partent de La Guardia.
L’ambiance est plutôt sonore.
Quid de la concentration des sportifs sans boules Quies ?

Ensuite, retour à LIC pour une petite pause qui va aussi me permettre de me changer.
Ce soir, je vais voir STOMP, sans qui NY ne serait pas NY!
C’est devenu un rituel.
Que ce soit à NY ou à Paris, je m’arrange pour les voir.
La dernière version avec orchestre symphonique, qui tourne en Europe est bougrement “géniale”!

Si tout se passe normalement, je devrais ensuite diner chez Veselka une institution ouverte 24/24 à côté de l’Orpheüm.

Je vous communiquerai le bilan global de ma journée à mon réveil!
L’heure reste encore un mystère! ça c’est pour ceux qui suivent mes déboires :slight_smile: !!

L’avantage avec STOMP c’est, qu’en y allant tous les ans, on a la garantie de voir un show différent avec une troupe renouvelée.
Si le concept reste le même et la trame identique, les numéros changent.
Les performances et les personnalités sont bien nuancées.
J’ai trouvé le niveau de cette représentation supérieur à celui de l’an passé qui n’avait pas démérité.

De nombreuses familles de touristes avec enfants avaient rempli la salle.
C’est un spectacle accessible à tous puisqu’on n’y parle pas.

Cette fois-ci, j’avais opté pour un balcon, pas moins cher mais qui donne à voir le show dans son ensemble sous un autre angle.
J’étais placée en premier rang, mais d’où que vous soyez la vue est parfaite.
La salle est petite et les gradins bien dénivelés.

Donc, ne passez pas à NY sans aller les voir.
Vous passerez une soirée explosive et drôle.
Si vous ne deviez choisir qu’un show à coût modeste, c’est celui-là et nul autre qu’il faudrait retenir.
Mais ça, je l’ai si souvent dit! :slight_smile:

Veselka qui se trouve très près de l’Orpheüm au 122 2nd Avenue est une institution depuis 50 ans.
La notion de demi siècle a borné ma journée.
Le cadre est sympathique, un peu ambiance diner mâtinée de bistro.
Le personnel est efficace et aimable, pour ce que j’ai pu en voir.
J’y ai diné de la spécialité du jour, parmi les trois proposées, mais la carte traditionnelle est bien fournie.
Pour 25 $, arrondis à un peu plus de 30 avec le Tip, j’ai dégusté un Chicken Paprikash servi avec des pâtes aux oeufs et des légumes cuits vapeur présentés séparément., le tout arrosé d’un Viognier.
Ce vin je l’apprécie davantage en apéritif, mais comme les autres références ne me disaient rien, je l’ai retenu sans regrets.

C’est ainsi que s’est terminé cette journée événement.

Bilan :

Corona Park et son “back to the Future” : hors catégorie puisque événementiel
Corona Park et son Unisphère (ne pas oublier le musée et son Panorama": ***
Flushing et ses temples : **
La Marina : *
Willets Point : *

12 kms parcourus.

STOMP : ***** (pour tous, tout le temps)

Veselka : ***

Ce mercredi 23 avril aurait dû être moins riche en découvertes, mais le rythme bien acquis aidant, j’ai pu enchainer une multitude de petites expériences qui ont toujours été liées par la sérénité et la beauté des lieux.

Pour commencer ce jour assez gris, et surtout très venteux, je me suis rendue casquette vissée sur la tête à Forest Hills dont mon premier passage m’avait laissé une excellente impression, et une envie ardente d’y revenir, sentant que ce que j’avais entraperçu pouvait encore réserver bien des surprises.

Imaginez de larges rues , sans voitures ou presque, puisque ces rues sont privées, où s’alignent des arbres imposants, plus ou moins fleuris selon l’essence, bordées de pelouses tondues aux ciseaux que vient couper un cheminement dallé pour la circulation des piétons, des maisons bourgeoises, véritables petits manoirs parfois, de style Tudor imposant, pour certaines, et vous êtes dans un film où il n’y a plus qu’à imaginer des familles heureuses, préparant au fond du jardin un barbecue pendant que les enfants jouent au ballon, fond du skate ou filent à toute allure sur leurs bicyclettes, et vous avez l’image à peu près parfaite de ce qu’est Forest Hills.

C’est vraiment d’une quiétude imposante.
Le fait que je m’y promène un matin de semaine n’est pas étranger à la sérénité du lieu.

Ce qui frappe quand on déambule, en sus des panneaux qui vous indiquent que les rues sont privées, que le stationnement hors riverains est interdit, que le tout est surveillé par une société de gardiennage privée, c’est le côté modeste des véhicules garés à l’entrée des propriétés ou dans la rue.
Il est difficile de croire que les voitures stationnées seraient celles des employés de maison et que les trésors des propriétaires seraient à l’abri dans les garages. Mais pourquoi pas ?

Pour faire cette boucle qui part de Forrest Hill gare du LIRR , il faut compter 45 mn de promenade.
C’est à faire seul(e) ou accompagné.
Comme ce n’est pas long, même des enfants pourraient prendre plaisir à découvrir NY comme dans les films qui en montrent le côté “jardin”.
Pour s’y rendre, rien de plus simple.
Il faut descendre à la station de métro Forest Hills 71 ave.
Traverser Queens Bvd par la Continental avenue (rue commerçante) qui conduit directement à la gare du LIRR.
Ce seul lieu mérite le déplacement.
Il est dans mes photos (Forest Hills Queens).

Ensuite, vous faites une boucle en suivant la Greenway South et remontant par la Greenway North (ou le contraire) peu importe.
Il est à noter que les immeubles construits en bord de ce circuit restent dans le même style pour ne pas nuire à l’environnement cossu.

Voulant régler un problème technique, le vent frais ayant un effet pressant sur un thé depuis quelques temps avalé, je me suis dirigée via Austin Street vers le Ehrenreich Austin Playground où des restrooms sont à disposition.
Si vous avez des enfants, c’est aussi une occasion de faire une petite pause détente avec les jeux du square.

Retour par la ligne F sur Manhattan où je me suis rendue directement à Elridge St, au coeur de Chinatown, pour y visiter une synagogue musée classée aux monuments historiques et visitée avec un guide si on le souhaite.
C’est la formule que j’ai choisie pour augmenter le nombre des informations.

Je ne vais pas vous refaire cette visite.
Je pense que tous les guides en parlent.
Voici le lien qui la présente.
Ce que j’en retiens, au-delà des anecdotes, c’est que ce vestige absolument admirable , restauré avec un soin inouï quand on voit les clichés des lieux avant travaux, mérite que l’on s’écarte de l’étau chinois dans lequel il se trouve engoncé.
L’invasion tentaculaire des asiatiques a été soulignée par le guide avec une certaine amertume et dépit fataliste, alors même qu’il avait expliqué l’histoire de l’implantation des immigrés juifs venus d’Europe qui avait fait du LES une nouvelle ville qui leur permettrait de démarrer une nouvelle vie.
LES avec son identité ouvrière et juive n’a pas toujours été non plus.
Il fut autre et le melting pot a bien fonctionné par étapes dans l’histoire de la construction de NY;
Référez vous à vos guides ou livres d’histoire, voire aux reportages télévisés qu"Arte avait réalisé avec brio!

Cette visite de musée coûte 10 $ par adulte.
Elle dure environ 45 minutes.
Vous pouvez prendre des photos sans flash.

Une fois sortie, je suis allée faire un test de goûteuse en service commandé! :slight_smile:
Mes souriceaux raffolent, comme leur mère de Jerky Beef.
J’avais repéré une petite échoppe thaïlandaise qui en fabrique artisanalement.
Je voulais découvrir leurs produits, avant d’essayer d’autres enseignes, et voir si je me rabattais sur celle-ci ou me contenterai de rapporter du Jerky semi artisanal vendu en épicerie.
Je suis donc allée au 422 Canal St. entre Orchard St et Ludlow St non loin du musée.
Le résultat, pour ce que j’ai sélectionné, ayant acheté une tranche de chaque préparation, ne m’a pas transportée.
Je sens que je vais devoir aller ailleurs tenter autre chose. Toutefois, c’est goûtu et bien parfumé mais pas assez sec pour moi.

Me trouvant à hauteur de Ludlow St, j’ai choisi de la remonter, toujours très intriguée par une phrase que l’on trouve dans les planning, qui l’évoque en parlant de merveilleuse rue!
Je la connais assez bien et n’ai jamais compris pourquoi cette rue est mise ainsi en avant comme nécessaire.
Depuis Canal St jusqu’à Grand St, elle n’a aucun intérêt.
Ensuite, elle prend un peu de tenue mais ce n’est que sur un petit tronçon, entre Delançay et E Houston qu’on peut la considérer comme “touristique”.

Si vous avez mieux à faire, à part visiter le Tennement Museum (important pour comprendre la vie des premier immigrants) vous pouvez l’économiser.

De LES que je quittais pour entrer dans East Village, j’ai fait un petit crochet par les oeuvres éphémères en Street art du Centre Fuge.
Bien m’en a pris.
Trois artistes étaient au travail, ou plutôt en train de faire une pause cigarette.
L’un des trois est venu à ma rencontre me voyant intéressée et nous avons échangé quelques mots sur le projet et le caractère volontairement éphémère des oeuvres ainsi que le turn over des artistes.
Il s’appelle Jonathan Neville et dirige le groupe de créatifs.

Voici son site : centre-fuge.tumblr.com
et son adresse mail : centrefuge@gmail.com

Je suis allée voir ce qui était en cours au park de la 1st Ave qui longe Houston et ai poursuivi en remontant un peu plus loin Bowery jusqu’à Cooper Place, Astor Place pour arriver à la Forbes Gallery.
Malheureusement, la plus grande partie des expos était inaccessible et je n’ai vu qu’une exposition de toiles d’Edward Melcarth.

Comme je n’ai pris que peu de temps pour ce faire, j’ai décidé de faire un petit tour revival dans le secteur pour venir me changer avant de repartir faire une soirée comédie musicale et diner en roof top (enfin diner à l’intérieur parce que le vent est assez vif).

En arrivant à hauteur de la 14th et le 5th Ave, pour déterminer un point sur la carte, j’avais un peu l’impression, tout en zigzagant de rues en rues, de ne faire que passer et repasser dans des secteurs devenus tellement familiers qu’ils en perdaient un peu de leur charme.
J’aime les surprises et le ronron m’ennuie vite.

Je vous narrerai la suite demain!

Avant de partir, j’avais réservé un spectacle qui se donnait au Radio City Hall et qui a été annulé.
Qu’à cela ne tienne, j’ai fait convertir mon billet par la plateforme de vente en ligne en choisissant de voir A night with Janis.
La place a été choisie et j’ai reçu mon billet électronique.

Il n’ y avait plus qu’à y aller le bon jour à la bonne heure.
C’est ce que j’ai fait pour me trouver face à un théâtre fermé dont le spectacle avait été annulé depuis quelques jours déjà pour ne plus se produire.

Pas de chance!
Je n’ai plus qu’à demander le remboursement à l’agent.

Comme j’avais prévu de diner au 230 Fifth, je m’y suis rendue bien avant l’heure, plus pour grignoter et boire un verre, considérant qu’il était encore un peu tôt : 18 h 45.

La présentation d’une pièce d’identité est obligatoire même avec le poil gris comme le mien.
Je suis donc montée au 20 ème étage, ignorant que la salle couverte serait bondée parce que réservée par une entreprise et que le seul refuge possible serait le roof top, où une bise virulente soufflait laissant peu de place au plaisir de s’y trouver, même avec les peignoirs rouges en laine polaire mis à disposition.

Connaissant les lieux, pour y venir tous les ans, je pensais peu indispensable de faire des clichés, mais la tentation de la belle vue était grande.
Je clique une fois, deux fois et mon appareil photo m’annonce que la carte mémoire était pleine.
Impossible : c’est une 16 GB
J’ai ouvert l’appareil et ai constaté qu’il était vide de sa carte.
Je l’avais laissée dans l’ordinateur pour l’envoi des photos du jour.

Tant pis!
Pour la vue que je collectionne, il n’y a pas de peine.

Je passe donc commande de mon verre et de quoi le faire passer, commence à discuter avec des voisines charmantes.
Je les prends en photo avec leur appareil, bref, rien que de très banal.

Mes voisines de table s’éclipsent, le vent rend la terrasse intenable et tout le monde ou presque cherche à se réfugier à l’intérieur.
Je suis le mouvement, et c’est à ce moment là que je réalise que mon appareil photo a disparu.
C’est un APN peu volumineux, mais quand même : il ne peut pas se volatiliser comme ça.

Recherches, questionnement auprès du personnel : rien!

L’APN n’est plus là!

Bon, quand ça ne veut pas bien se passer, il faut, tant qu’à faire, accumuler les déboires.

Demain, je vais aller m’en acheter un autre à l’ouverture de B&H.
Dans l’idéal, si je retrouvais le même ou équivalent, j’apprécierais.

J’ai sauvé par étourderie toutes mes photos.
Le reste m’apparait comme fâcheux mais secondaire.

Après ces déboires, je crois que je vais boire ! :slight_smile:
Je pense me consoler avec une petite mousse : une Brooklyn East India, pour changer de la Lager ! :slight_smile:

Le bilan, demain, quand je me serai remise de mes émotions et contrariétés.

Distance parcourue : 14 kms

Forest Hills : ****
Museum Elridge Street : ****
Forbes Galleries : **

230 Fifth : **** pour la vue / ** pour l’accueil et la météo (dont personne n’est responsable).

Bilan : mitigé .
Une journée très riche en découvertes originales et culturelles avec un bémol en fin de journée qui reste un grand mystère fâcheux.

Gone with the wind.

C’est une bête histoire de vent que je vais vous raconter, l’histoire d’un vent magicien qui tourneboule la tête.
Souvenez-vous qu’hier, après avoir “essayé” de prendre un verre en terrasse du 230 Fifth, tout en discutant avec de charmantes voisines qui m’ont demandé de les photographier, je réalisais la disparition de mon APN.
C’était donc, hier!

Ce matin, comme convenu, à l’ouverture,j’ai fait l’acquisition d’un autre APN, un peu plus performant et moins cher, pour ne pas me retrouver avec mon seul appareil de secours.

Bien que munie de deux appareils dont le plus récent ne pouvait pas être opérationnel tant que je n’avais pas chargé la batterie, je n’avais pas renoncé à retourner au Fifth pour une dernière demande.
Ce fut fait ce soir.

Et là : abracadabra : le revoilà!
On me le restitue non sans s’être assuré que c’était bien le mien.

L’histoire qui aurait pu s’arrêter là prend une tournure un peu cocasse pour ne pas dire inouïe.
Voilà ce qui s’est passé sur le toit de cet immeuble.
Rebobinage !

Alors que chacun, installé sur ce rooftop, essayait tant bien que mal de tenir au vent, délaissant assez rapidement par petits groupes les lieux, je faisais de la résistance avec mes deux voisines de table.

Le bar commençait à fermer à cause du vent et le personnel envisageait de se rabattre à l’intérieur.
Quand je me suis levée pour servir de photographe, j’ai laissé sur ma table mon appareil.
La serveuse, pressée d’en finir avec son service, a pensé que cet appareil seul sur une table avait été oublié par un client parti se réfugier à l’intérieur.
Elle l’a ramassé, ne l’a pas confié de suite au bar où j’aurais pu le récupérer et ne l’a déposé que ce matin au bureau (office).
Je n’ai pas réalisé au moment de me rasseoir qu’il manquait, trop attentive à mon verre tout juste servi, et à lutter moi aussi contre cette bise virulente.

Quand j’ai réagi, il était trop tard!

Sans ce vent et le zèle de cette employée, je n’aurai pas acheté un troisième appareil.

Jamais deux sans trois (APN s’entend)!

Incroyable, non ?

Comme je l’ai amorcé dans le fil de cette histoire d’appareil photo fantasque, tout a commencé à 9 h ce jeudi 24 par un achat à l’ouverture du magasin B&H, une immense surface consacrée à la photo et bien plus.

J&R ayant fermé à downtown, B&H se trouve de fait détenir un certain monopole au niveau du service , des prix, et du choix.
C’était à peine l’ouverture que, déjà, pour un jour de semaine, le magasin grouillait de clients.
Le personnel est très présent et diligent, chacun à sa place, spécialiste dans son domaine.
Cela change de nos grandes surfaces où il faut dépenser beaucoup d’énergie pour trouver un vendeur sans certitude qu’il maîtrise bien son sujet.
Là, ce sont des pros.
Si vous êtes en panne avec votre anglais, vous pouvez demander à rencontrer un francophone.
Pour ma part, vu le niveau de mon achat, mon anglais m’a suffi pour avoir de bons échanges.
J’y ai donc acheté un APN de remplacement, un troisième, mais à cette heure-là, je ne le savais pas encore.
Ceci étant fait, heureusement, que j’avais sur moi mon appareil de secours, parce qu’il m’aurait fallu sacrifier deux heures en retournant à l’hôtel charger la pile de l’appareil.
Pour l’heure, je me préparais, à me rendre à Bay Ridge, pour démarrer une journée qui s’est avérée plus riche que prévu.

Pour nombre d’entre vous, Bay Ridge ne résonne pas!
Mais si je vous dis “Saturday Night Fever” (La fièvre du samedi soir) avec John Travolta, cela doit commencer à vous donner une indication.
C’est dans ce quartier que le film a été tourné.
Si je vous évoque le pont de Verrazano d’où part tous les ans le marathon de New-York, pont qui relie Staten Island à Brooklyn où se trouve Bay Ridge, alors là, une autre image s’impose et vous y voyez plus clair.

Bay Ridge est un quartier qui fut autrefois une station balnéaire pour les riches habitants de Manhattan, qui en a perdu la fonction, mais dont les traces restent visibles à travers les aménagements et architectures de certaines maisons bourgeoises cossues.
La maison que je vous propose en illustration est particulière.
On la nomme la " Gingerbread House ", la maison pain d’épices, rappelant celle du conte Hansel et Gretel.
Elle date de 1916 est a appartenu à Howard E. et Jessie Jones.
Elle représente un style architectural très original, « Arts & Crafts » que l’on retrouve dans d’autres constructions environnantes, comme en attesteront le dossier photos qui suivra la fin de ce voyage.

Au début, ce quartier était essentiellement occupé par des italiens et des irlandais.
Depuis d’autres familles s’y sont implantées.
Des communautés arabes, russes, grecques et chinoises se côtoient.
On le ressent très bien quand on traverse les rues commerçantes où chaque identité a ses propres enseignes , mais surtout quand on croise les résidents qui continuent d’échanger dans leur langue d’origine.
C’est ça le brassage ethnique et culturel de NY qui ne semble pas poser de problème communautariste, vu de l’extérieur.

Les rues de Bayridge dégagent un charme reposant. Elles sont larges, parfois légèrement pentues, mais sous ce soleil de fin d’hiver, puisque le vent sévissait encore et que la température demandait à être encore bien couvert, la balade avait un air un peu désuet.
Ce n’est pas à proprement parler un secteur populaire.
Les résidences individuelles côtoient certes des immeubles plus impersonnels, mais ce ne sont pas des bâtiments bas de gamme.
Les résidents doivent appartenir à la classe moyenne, voire un peu plus par endroits.
Les maisons sont assez cossues, mais bien moins qu’à Forest Hill (Queens), ou Fieldston / Riverdale (Bronx).
Elles disposent de moins de terrain.

Le métro (ligne R) qui le dessert oblige à faire de bonnes marches pour le découvrir si vous le souhaitez et n’empruntez pas de bus.
Mes déambulations m’ont fait faire un tour de 15 kms.

Une remarque concernant cette ligne de métro.
Si vous venez de Manhattan et désirez aller sur Brooklyn, attention! Sandy a détruit certains tunnels non remis en service pour la traversée sous fluviale de l’East River.
Il faut utiliser d’autres lignes qui passent par le Manhattan Bridge et faire une correspondance une fois rendu à Brooklyn, pour récupérer plus loin la bonne ligne.
Des messages sont diffusés dans le métro. Soyez attentifs sinon vous vous retrouverez à South Ferry et devrez faire demi tour. Dans l’idéal, la bifurcation se fait à Canal St.
J’ai pu observer, et utiliser, des toilettes fort correctes, propres et chauffées à la sortie du terminus de cette ligne R;
C’est assez rare pour le souligner.
Elles se trouvent juste avant les tourniquets qui conduisent vers l’extérieur, à droite.

Partie de Bay Ridge 95th St (terminus du métro), je suis passée par Jon Paul Jones Park à la limite de Fort Hamilton, base militaire dont le musée se visite, située au pied du pont de Verrazzano.
Le long de la promenade qui borde la baie, vous avez de très belles vues en gros plan sur ce pont.
De rues en rues, j’ai remonté vers le Nord ce quartier selon un circuit que je pourrai donner individuellement à mon retour, sur simple demande.
On peut opter pour une déambulation au hasard qui partirait de la pointe sud de Bay Ridge pour remonter jusqu’au Owls Head Park, d’où s’engage une jetée qui vous fait faire une jolie avancée dans la baie pour des vues panoramiques sur Staten Island en face, mais sans préparations astucieuses, qui demandent des recherchent sans guide, c’est peut-être passer à côté de belles découvertes.
Là, c’est une affaire de choix individuel.

Le vent était vraiment fort.
Tenir droit pour progresser sur cette avancée au bout de laquelle étaient installés des pêcheurs, était un peu difficile, mais la vue en valait la peine.
S’y trouve aussi érigé un mémorial en mémoire des habitants disparus lors de la tragédie du 11/09.
Mieux encore : la vue qui s’offre en haut de ce park mitoyen.
Un petit effort, et vous êtes récompensé.

J’en suis redescendue pour retrouver des rues animées et reprendre le métro à Bay Ridge Ave afin de me diriger vers Gowanus, Carroll Gardens, et Red Hook, soit un tour qui fera 10 kms supplémentaires.

Le secteur de Gowanus Canal, bien pollué mais en voie de traitement, n’est pas fondamentalement indispensable.
Ce n’est pas particulièrement délabré.
C’est, à mon avis, en cours de rénovation, et quand tout cela sera bien assaini, ce sera l’occasion de créer un petit “Venise” bien sympathique.
Je suis descendue, sur la ligne R à Union St., ai traversé le canal par Carroll St pour me diriger tout droit vers Carroll Park (possibilité de toilettes publiques).
De là, je suis descendue par Court Street où les enfants sortant à 15 h de l’école occupaient bruyamment les trottoirs, manifestant leur joie d’une liberté retrouvée.

C’est un quartier familial où la communauté française est très présente.
Il doit faire bon y vivre. C’est une ambiance village très sympathique.
Dans certaines rues, les townhouses, avec leur jardin d’avant sont un peu plus austères. On y voit de nombreuses références à la religion catholique avec des sanctuaires, des madones, …
J’en avais déjà parlé lors d’un autre voyage.
Pour résider dans certains secteurs, il faut être coopté par la communauté et avoir la même conviction religieuse.

Quoi qu’il en soit, religion ou pas, morale ou amoralité, c’est au 467 de Court St, à St Mary Star of The Sea que s’est marié Al Capone.
L’église blanche est sobre.
Pour l’anecdote, il n’est pas inutile de la voir en passant.

Tout en descendant vers le sud, je commençais à percevoir un changement d’ambiances et d’architectures. Red Hook, quartier portuaire pas mal délabré se profilait.

Quand je lis des retours enthousiastes sur Red Hook, c’est sans doute parce que les visiteurs se limitent à la partie qui borde la baie d’où l’on voit la statue de la Liberté, Jersey City, et Manhattan Sud.
C’est là que s’est installé IKEA avec la possibilité de s’y rendre gratuitement le WE en water taxi affrété par la marque.
C’est aussi là que se trouvent quelques quais aménagés comme le Erie Basin Park, Le Pier 44, et le Louis Valentino Jr Park où vous trouverez à déguster une tarte au Citron artisanale, unique produit de ce magasin : Key Lime Pie .
Fair Ways et ses entrepôts mythiques qui l’environnent est opérationnel.
La maison musée faite de bric et de broc que j’ai déjà longuement illustrée était ouverte ainsi qu’à son côté le Brooklyn Crab où je suis montée boire un verre.

Red Hook où se préparait le tournage d’un film comme le laissait supposer la longue film des camions studio qui sillonnent régulièrement NY, est un quartier qui fut détestable, un quartier où il ne faisait pas bon séjourner, où les dockers travaillaient certes, mais où la drogue et la prostitution n’en faisaient pas un lieu sûr.
C’est en voie de réhabilitation, plutôt occupé par des artistes bohème, assez mal desservi par les transports, mais c’est surtout peu plaisant à traverser en dehors de la Van Brunt St, où passe le bus (B61) qui relie ce bout de Brooklyn au reste des quartiers bien plus vivants.
Quand on prend le pari de le traverser entièrement , comme je l’ai fait, on en a une vision un peu moins idyllique.
Disons que la vitrine tend à être attractive, mais que les coulisses ne sont pas très agréables.

J’avais fait ce secteur avant Sandy.
Les voitures du vieux tram ont disparu car trop endommagées par la rouille qui a suivi leur submersion.
Pour le reste, je n’ai vu aucune trace des ravages de la catastrophe.
Tout a été nettoyé et bien rénové ou restauré.

C’était la fin de mon voyage à Brooklyn.

Je suis remontée à Manhattan pour régler mon souci d’appareil photo, mais de cela j’ai déjà parlé.

Une fois remise des 25 kms cumulés, je suis allée diner à 3 minutes à pied de l’hôtel au Crescent Grill ( 38-40 Crescent St).
Une bonne adresse assez chic mais sans excès où le nombre de convives était bien maigre en ce soir de semaine.
La décoration est moderne et l’ambiance musicale soul très agréable.
Un magnifique panorama de la skyline telle qu’on l’aperçoit depuis le Gantry State Park habille le fond de la salle.
A ce propos, un aparté : allez voir cette skyline en vous rendant à LIC.
C’est vite fait et , à mon avis, la vue est bien plus belle qu’à downtown, exception faite du mythique pont de Brooklyn.

Pour diner, je me suis contentée d’un hamburger maison d’excellente facture arrosé d’un verre de vin de la Napa Valley qui assurait!
Ayant pris un immense plaisir à ce diner calme et savoureux, je suis rentrée trouver Morphée qui m’a éjectée à 5 h 30 du matin.

Bon! Tout échec doit être admis.
Je cède!
Mes journées commenceront de fait aux aurores.
cela me donne le temps de faire ce récit tout en me préparant un premier petit déjeuner, qui sera suivi d’un autre plus léger avant de partir.

Bilan :

25 kms (sans aucune fatigue)

Bay Ridge : ***
Gowanus : **
Caroll Gardens : **
Red Hook : *** pour le front , * pour les coulisses

Crescent Grill : ***

Pour des questions de format, deux clichés n’ont pu être mis en UNE.
Notre webmaster a choisi celui de Red Hook.
Voici donc un lien qui vous présente la Gingerbread House, extérieur comme intérieur, ce que je n’ai pu voir, vous vous en doutez bien.
Vous aurez donc plus à apprécier que ce que j’ai découvert sur place.

Le nom de Staten Island est, pour la majorité des touristes, celui que l’on accole à celui du ferry qui la relie gratuitement à Manhattan, permettant de voir au large la statue de la liberté sans nécessité de se rendre sur son île.

Rares sont ceux qui s’y aventurent, non pas parce que cela représenterait une expédition, mais parce que pour l’essentiel il semblerait qu’il n’y ait rien à y faire et rien à y voir.
En sortant du ferry qui m’y menait, j’ai été surprise , en échangeant au pied du mémorial avec une résidente new-yorkaise, qui servait de guide à des amies françaises, de l’entendre affirmer qu’il n’y avait rien d’autre à voir que ce monument en mémoire des disparus du 11/09 qui fait face à la baie de NY, avec en toile de fond l’île de Manhattan et sa forêt de gratte-ciels.

Quand je lui ai demandé ce qui lui permettait d’être aussi affirmative, c’est, me répondit-elle, parce qu’elle était déjà venue, avait fait un tour de 1 ou 2 heures et n’avait rien vu d’intéressant, d’où sa conclusion lapidaire.

Il est vrai que Saint George, en quittant le ferry pour peu qu’on ose sortir de la gare maritime, n’a rien de bien alléchant au premier regard.
Ne vous fiez pas aux apparences.
Si la vitrine ne met rien en avant, l’arrière boutique est une suite de petites enclaves qui seront autant de surprises et de récompenses méritées pour avoir osé dépasser les limites des rues du front de mer.

C’était ma deuxième journée que je consacrais pleinement à la découverte des quartiers historiques, ceux qui recèlent des constructions du 19ème siècle, en parfait était de conservation ou bien parfaitement entretenues et restaurées.

En quelques heures et sur une grosse quinzaine de kilomètres, avec un circuit soigneusement étudié, j’ai ainsi traversé Saint George, New-Brighton, Stapleton, Rosebank et Shore Acres d’où je suis repartie en bus pour récupérer le ferry.

Il est regrettable que ce récit tombe un week-end puisque pendant deux jours aucune illustration ne peut être mise en avant, mais je vais essayer de vous donner une petite idée de ce que j’ai vu en associant des liens vers d’autres sites.
L’ensemble du dossier photo que j’ai constitué devrait faire des adeptes.
J’entends que ces clichés tenteront à juste titre ceux qui s’interrogent de quoi voir et quoi faire une fois que le tour des visites classiques à Manhattan a été fait.

Cette île immense, aux allures austères, nécessite que l’on prépare sa route afin de ne pas revenir bredouille et dire, comme cette résidente : “circulez, il n’y a rien à voir”. C’est un gain de temps énorme une fois sur place et une garantie de ne point y perdre son temps, les secteurs résidentiels, sans réel intérêt dominant effectivement.
Ce qu’il faut répertorier et ensuite localiser en une route cohérente, ce sont les zones historiques.
Les voici pour l’ensemble de l’île. Certains clichés associés peuvent vous donner un aperçu des petits trésors que recèle cette île surprenante à bien des égards.
Je pense surtout à cette adresse extraordinaire.

Cheminant tranquillement sur des trottoirs escarpés, je me suis retrouvée intriguée par une ancienne demeure de bonne taille, tout en bois, très bien conservée que masquait une partie de la végétation du jardin.
Une voiture venant s’y garer, son conducteur en sort et je vais à sa rencontre pour lui demander l’âge de cette bâtisse dans laquelle il devait résider.
Présentations faites, il m’explique que sa maison dans laquelle habitent d’autres personnes que lui-même a été construite entre 1880 et 1890 et que lui-même continue de l’aménager et de l’entretenir.
Sur ce, il m’en dit davantage sur lui.
C’est un écrivain, journaliste, qui a beaucoup voyagé à travers le monde, a séjourné à Paris quelques années, continue de travaillé pour le NY Times, mais surtout est à la tête d’une maison d’éditions très importante, celle qui publie les guides Frommers.
Cet échange convivial aurait pu s’arrêter là, s’il ne m’avait pas invitée à visiter sa maison.
Proposition acceptée, me voici découvrant un autre monde : celui d’un explorateur, d’un authentique baroudeur qui a accumulé des collections d’objets tous aussi beaux les uns que les autres mis en scènes dans des pièces différentes pour recréer les atmosphères de ces contrées lointaines.
Un musée se cachait derrière ces murs que l’on devinait plus que ne voyait depuis la rue.
J’ai déambulé de pièces en pièces avec le meilleur guide qui soit : le propriétaire.
Il m’a même montré sa chambre et expliqué comment il a transformé un bow Window en dressing room.
Il est entré dans certains détails de restauration et de détournement des pièces maîtresses de la maison, des récupérations de parties déplacées vers d’autres pour leur donner une deuxième vie.
Il m’a présenté certains ouvrages de sa collection en tant qu’éditeur écrivain et m’a annoncé le prochain titre à paraître comme si nous étions des intimes.
Il m’a ouvert sa maison alors que je ne faisais que passer sur un bout de son trottoir.

Cet homme généreux, ouvert, accueillant, m’a demandé de préserver son anonymat ainsi que son adresse, ce que je respecte en ne vous en disant pas plus.
Ce fut un honneur que de rencontrer ce grand monsieur très simple et chaleureux.
Il m’a avoué avoir déjà offert à la visite sa demeure lorsqu’il croisait des personnes comme moi qui osent venir à l’intérieur pour voir et comprendre ce qu’est l’histoire de Staten Island.
Pour lui, cette audace mérite un échange.

Ma matinée s’annonçait donc fort bien lancée avec cet intermède imprévu.
Mais je n’allais pas en rester là.
La deuxième rencontre devrait faire sourire S. et J. qui se reconnaîtront si elles me lisent.
Pour ceux qui ont suivi une partie de mes échanges avant mon départ, cela sera éclairant aussi.

Je laissais donc derrière moi cette belle rencontre pour continuer mes pérégrinations à pas de tortue m’arrêtant souvent pour admirer les architectures anciennes.
A nouveau, notant qu’une résidente sort de la maison devant laquelle je me suis trouvée, je lui ai demandé l’autorisation de photographier.
Aucun problème, bien sûr, et la conversation s’engage.
Cette femme cherche davantage à savoir d’où je viens, où je loge plutôt que ce qui m’amène dans son quartier.
La maison que j’ai photographié lui appartient, certes, mais elle la loue en passant par Airbnb ! :slight_smile:
Il fallait que ça tombe sur moi!!!
Elle m’a donc “vendu” sa location comme étant une bonne solution pour les touristes, etc…
Elle a insisté pour me donner les adresses de ses sites, que j’ai conservé comme souvenir, pas plus, et m’a bien expliqué que pour elle la loi ne s’appliquait pas, ce qui est vrai, en l’occurrence.

Je ne pensais pas que cet organisme qui a causé bien des malentendus me poursuivrait jusque dans ce quartier de Staten Island.
Comme quoi, tout est possible …

Comme je l’expliquais en introduction, tout mon parcours a été borné.
J’ai aussi récupéré une petite section de ce que j’avais fait l’an passé sans m’y attarder.
Pour faire simple, je suis partie de Saint George et suis remontée jusqu’à Fort Wadsworth au pied du pont de Verrazano où se trouve non loin la veille maison de Alice Austen.

Que dire de l’ambiance globale de ces rues arpentées dans des versions vallonnées?
Il émanait, en cette journée ensoleillée mais fraîche, une harmonie, une tranquillité, une sérénité qui ne laissaient penser à aucun moment que l’on se trouve à New-York.
Aucun bruit, si ce ne sont les rares voitures qui passaient, ne venait perturber le calme des quartiers.
Le chant des oiseaux en mal d’amour était souvent audible, et les résidents que j’ai pu croiser, en sus des deux rencontres particulières, étaient aimables, ouverts avec un petit mot d’encouragement ou de bienvenue quand ils réalisaient que je n’étais pas des leurs avec ma fière allure de touriste insolite en ces lieux.
Il est vrai que ce n’est pas touristique au sens formel, mais c’est historique et cela mérite vraiment, et j’insiste, que l’on vienne s’approprier ces sublimes environnements architecturaux authentiques, dans leur jus.

Le retour sur Manhattan fut presque un pincement au cœur.
Je ne suis pas rentrée directement à Queens ayant noté deux ou trois photos à faire sur des bizareries architecturales proches de Houston St.
Une fois mes repérages faits, j’ai pu me poser un peu, sans fatigue, mais surtout en attendant de voir comment allait évoluer la météo, de gros nuages noirs obscurcissant l’horizon de la skyline que j’ai en visuel permanent depuis ma chambre.

Il ne pleuvait pas encore.
Je suis donc ressortie pour aller écouter un peu de musique en live Pop Rock au Red Lion, tout en buvant une bière et mangeant des nachos.
C’est une adresse vraiment sympa avec un groupe qui, ce soir-là, envoyait bien.
On peut y danser, de l’espace est prévu pour, n’y boire qu’un verre et ou diner.
Pour entrer, on paie un droit d’accès de 5$ qui vous permet aussi de rester à écouter le groupe sans consommer.

J’ai été surprise d’y voir un enfant de 5/6 ans avec ses parents se trémoussant dans l’espace de danse face à l’orchestre.
C’était le seul.
Était-ce un enfant admis par les propriétaires du lieu à titre exceptionnel du fait de leurs liens avec les parents, je ne saurais le dire, mais je doute que ce bar soit autorisé aux mineurs surtout aussi jeunes.
Je n’ai pas cherché à en savoir plus.
Le Red Lion se trouve à Bleecker au 151.
C’est vraiment un lieu hyper sympa si vous aimez la musique Pop Rock! :slight_smile:
Ce n’est pas cher du tout puisque vous pouvez entrer pour 5$ (de charge) sans consommer et rester autant que vous le désirez.

Retour tranquillement pour une nuit réparatrice à l’image des autres, c’est à dire qui s’est close bien avant que le coq n’ouvre un oeil.
Fatalitas… :slight_smile:

Bilan :

Distance parcourue : 17 kms

Staten Island : ****

Red Lion : ***

Five Points (avec un S et non un Z) qui se trouve à Bushwick, est un des spots montant du street art où s’expriment sous forme de tableau unique ou de collaboration organisées des artistes de grand renom.

Cet article ne vous en présente que quelques pièces, l’ensemble étant bien plus important, en permanente évolution, ceci étant la loi du genre.
Le site du collectif d’artiste regroupé sous le nom de "The Bushwick Collective" vous informe des derniers panneaux réalisés.
Ce ne sera donc pas mon propos, puisque vous pouvez à travers ces liens vous faire une idée de l’intérêt de s’y rendre ou pas.

Five Points je connaissais depuis sa création ayant à chaque voyage fait une petite halte pour voir les actualisations.
Cette fois-ci, j’avais pris un autre parti, celui de découvrir Bushwick autrement, de l’intérieur en terminant la boucle par ce musée à ciel ouvert.

Avant toute chose, j’avais découvert au fil de mes lectures un spot assez important qui évolue aussi très vite et qui se trouve à Broadway Junction, un nœud ferroviaire important.
La gare sur plusieurs niveaux est de fait très impressionnante.
Je m’y suis rendue en première intention par le métro.
Une fois sortie, sans repères, j’ai opté pour faire un tour à proximité pour découvrir ces murs en voie d’achèvement.
Le hasard m’a servie puisque je me suis trouvée très vite face à de magnifiques fresques.
Mieux encore, en ce samedi, des artistes entreprenaient de nouvelles œuvres qui, s’ajoutant à d’autres qui seront fixées demain par des graffeurs qui viendront achever le mur de bonne taille.
C’est ce que m’a expliqué l’un d’entre eux qui , une fois de plus étonné de voir une touriste dans ce quartier vraiment désolé et désolant, a pris le temps de discuter un peu avec moi en me remettant sa carte pour que j’en découvre plus sur lui en consultant son site.
Il s’agit de : versgrafx.com

Il n’y avait rien d’autre à faire dans ce secteur si ce n’est qu’attirée par des caquètements insolites en ces lieux, je suis tombée face à un camion transportant de la volaille vivante dans un bien triste état.
Ces bêtes devaient souffrir entassées dans leurs cages.
Je les ai laissées à leur triste sort reprenant sans attendre le métro qui m’a conduite sur la même ligne (L) à Myrtle Wyckoff Ave.

Le but de cette sortie était à la fois de conjuguer des repérages en street art et des observations plus diverses en architecture et ambiances de rues.
Ce secteur est essentiellement hispanique et la communauté porto-ricaine et dominicaine y est très présente. Il doit aussi y avoir des mexicains et des salvadoriens.
L’anglais est une langue optionnelle.
Pratiquement tout est écrit en espagnol et si vous parlez ou comprenez l’espagnol vous pourrez profiter des conversations pour peu que vous preniez le temps, la population s’exprimant volontiers à voix forte.
En ce samedi plutôt ensoleillé, la vie se passait manifestement dehors.

Un collectif de commerçants veille à re dynamiser certaines rues pour rendre plus attractive la vie de ce quartier qui a beaucoup souffert de la misère, de la criminalité.
Les magasins y sont nombreux.
Les commerces ambulants commençaient à envahir les trottoirs et les boutiques ouvertes semblaient attirer les chalands qui y trouvent sans doute de bonnes affaires vu les prix pratiqués
On est loin des excès de la voisine Manhattan, mais la qualité est sans doute différente aussi.
Leurs goûts en matière de mode sont très dépendants de leur culture et traditions sans doute.
L’essentiel pour vendre un pantalon est de mettre en avant le rebondi du fessier.
Les mannequins ont des formes généreuses qui feraient s’étrangler Karl Laguerfield ! :slight_smile:

Passant devant un “Burger King”, j’ai été frappée de lire une promotion qui est une explication à l’emballement du problème de surpoids que l’on peut facilement l’observer chez les jeunes que j’ai croisés.
Deux triples burgers, dont on imagine le cumul calorique, pour 5$, la paire.
Comment résister à ce prix là ? Est-il plus économique, au regard de la quantité (j’exclus le terme de qualité) de faire à manger chez soi ?
C’est servi dans l’instant et avalé tout aussi vite. Enfin… Il faut tout de même y parvenir! :frowning:

A ce propos, une réflexion que vous vous ferez si vous venez à NY, ou que sans doute vous pouvez aussi commenter, si vous connaissez la ville : la notion d’heure et de lieu pour manger.
Il n’y en a pas.
On mange, on boit, n’importe quoi, n’importe où, n’importe quand.
Il n’y a ni catégorie sociale qui y échappe, ni âge.
Pour nous français, tant que nous ne cédons pas à ce modèle pernicieux qui a tendance à pénétrer nos habitudes, faire trois repas par jour (voir quatre avec une collation) nous ne pouvons avoir qu’un regard étonné sur ces pratiques.
Non ?
Il est facile de comprendre que dans certains appartements, la cuisine ne sert que d’espace décoratif.
Aparté, clos! :slight_smile:

Une fois de plus, tout en restant dans la ville de NY, on s’offre pour un zip de metrocard un voyage dans un ailleurs colorée et festif.
Pour avoir une idée de l’imprégnation de ce quartier au-delà des ambiances, voici une église monumentale qui rappelle celles des places d’armes des pays de l’Amérique Centrale et du Sud.
Santa Barbara

De rues en rues, sur une distance de 15 kms, j’ai ainsi été immergée dans un quartier populaire, dont les constructions sont assez hétérogènes, passant d’ensembles délabrés à des maisons individuelles coquettes mais simples.
Parfois, j’ai croisé des constructions insolites qui ont posé problème dans le cadre où elles se sont implanté parce qu trop luxueuses et inabordables pour la population.
C’est le cas de Castle Braid, un immeuble étonnait où l’art s’exprime en façade et où les appartements de luxe sont inaccessibles pour les implantés à Bushwick.
Ce sont des artistes aisés qui ont pu s’y installer, mais ils ne sont pas très bien acceptés par les résidents alentour.
Ceci étant, l’immeuble, a une façade extérieure décapante.
Il faut la voir de près : 114 Troutman Street.
Au débout de cette rue, un spot de grafs est absolument fantastique.

Pour se reposer, et faire une pause déjeuner, au cas où (il y a des toilettes) le Maria Hernandez Park est une bonne solution.
Passant chez un traiteur du coin (deli) je me suis fait une petite pause encas tout en regardant les familles profiter des espaces sous le soleil.
Là, vous n’êtes plus très loin de Five Points, mais me concernant, je n’allais pas m’y rendre de suite.
Je voulais absolument voir les maisons historiques classées de Stockholm St à la limite sud du cimetière (que je n’ai pas fait!).
Je quittais Bushwick pour Ridgewood.

Cette infidélité récompensée par un très bel ensemble immobilier original a duré le temps de rejoindre Five Points où j’ai mis un terme à ma déambulation.
Je n’ai volontairement pas tout fait ayant prévu d’y revenir en entamant le circuit, la prochaine fois par Williamsburg aux alentours de Meserole St.

Le métro avec ses complications du WE, une ligne interrompue sans aucune explication alors que les quais étaient bondés (Ligne G) m’a obligée à repenser mes plans et c’est ainsi que j’ai fait un stop rapide à Bergen St, sur Brooklyn pour d’autres pâtés de maisons où je voulais voir des détails cocasses.
Ne manquez pas, si vous y passez, la maison qui se trouve au 108 Wyckoff St.
La connaissant, j’y ai fait un rapide stop.
Le ciel commençait à sérieusement s’assombrir et il ne me fallait pas trop tarder.

Je suis ainsi remontée jusqu’à Jay St, en passant par Atlantic Ave et Fulton Mall, où les commerces sont attractifs.
Une annexe de Macy’s s’y trouve aussi.
Les entrepôts et parkings ont été décorés par un graphiste (ESPO) : Love Letter to Brooklyn.

Une journée intéressante qui a eu pour fil conducteur l’art de rue dans toutes ses expressions.

Bilan global : ***

J’espère que mes petits liens en attendant les clichés informatifs vous aideront à opter pour l’inclusion dans vos futures aventures de ces secteurs présentés.
C’est facilement faisable, en partie du moins si vous allez à Five Points.

Voilà une journée qui s’annonçait bien et qui a été bien plus riche que prévu avec un bémol de mon seul fait.

Partie pour me rendre au jardin botanique pour les festivités du Cherry blossom (cerisiers en fleurs fêtés dans la tradition japonaise), j’ai pris la décision de m’arrêter au Barclays Center pour en admirer l’architecture extérieure, sachant que je ne fréquenterai jamais cette enceinte par désamour du sport en général.

Une fois rendue sur place, il ne me restait plus qu’à remonter Flatbush Avenue jusqu’à Grand Army Plaza où se trouve la belle bibliothèque du quartier, l’arc de triomphe, l’entrée de Prospect Park et l’accès, un peu plus loin, au jardin botanique.
Qui dit festivités exceptionnelles, dit affluence et, voyant le monde, alors que je n’en suis pas friande, et la nécessité de payer 25 $ pour assister dans des conditions que je redoutais un peu, j’ai préféré renoncer.
Après tout, le jardin japonais, je m’y étais déjà rendue par trois fois, et assister à des célébrations sous chapiteau ouvert, pour les animations ne me disait plus grand chose.
Inutile de se faire violence dans ce cas-là, Prospect Park me tendait les bras.

Il faisait partie de mes plans de le traverser en ayant pris soin de repérer ce qui m’intéressait en complément des passages précédents.
Je vous recommande un petit coin charmant, tranquille qui se nomme la vallée du Cashmire et se trouve à droite en entrant dans le park par Grand Army Plaza.
C’est un coin aménagé mais qui garde un charme secret.
Non loin de là, un bel exemple de récupération des arbres morts par la création d’un espace ludique pour les enfants.

A propos de familles, il est une idée qui peut servir à ceux qui ont un peu de temps.
Souvent on lit qu’il faut faire Central Park le dimanche parce que c’est animé par les résidents, quitte à se heurter à du monde et croiser nombre de touristes qui peuvent gâcher un peu la promenade, même si touriste nous sommes, et je suis.

L’idéal serait de faire Central Park en semaine pour une visite au calme. Il y a tant à voir qu’on gagne du temps si on n’est pas ralenti par les autres promeneurs, et de venir à Prospect Park voir les familles se l’approprier. C’est vivant, animé mais moins populeux.
Tout comme à Central park on y croise de cyclistes, des sportifs et des promeneurs. Les pelouses sont occupées par tous.
Un très beau lac plus sauvage que celui de Manhttan permet de se reposer avec de belles vues.
Le park est bien aménagé tout en conservant des parties boisées sauvages.
Mon itinéraire se devait de me conduire à l’autre bout sur Parkside avenue, à hauteur du Péristyle.
De là, je me suis engagée sur Prospect Park South, un quartier que j’avais en partie découvert et que je complétais.

Ce secteur est très résidentiel et classé au patrimoine historique de Brooklyn, mais le suivant est, mieux encore, le paradis des desperate housewives.
Wistaria Lane qui n’a plus de secret pour vous s’offre en panorama continu à Fiske Terrace - Midwood Park au nord de l’avenue H.
Voici un exemple.

Ce quartier où se succèdent des résidences pour la middle class dont certaines n’hésitent pas à jouer avec la couleur, avec des tourelles, des colonnes, des terrasses avancées, toutes aussi imposantes les unes que les autres, respire le calme et la sérénité.
On s’y sent bien, on y est zen.
Les chants des oiseaux sont facilement audibles et quoi de plus surprenant que d’entendre roucouler des colombes au cœur de NY !

Tous ces quartiers résidentiels que je prends plaisir à découvrir sont différents les uns des autres.
Les architectures varient et le calme de leurs rues contraste violemment avec la frénésie de Manhattan.
Là, oui! NY est silencieuse et même un dimanche où les résidents présents vaquaient, par cette belle journée, à leurs activités de jardinage, d’entretien des trottoirs, et autres plantations urbaines qui se trouvent face à leur résidence.

Comme c’était beau!
Un enchantement.
Là, pour cet exemple, je pense qu’il est à la portée de tous ceux qui viennent à NY pour un deuxième séjour.
C’est facile d’accès en métro.
A ce propos, même les stations de métro sont intégrées dans le style du quartier. Tout n’est qu’harmonie!

Arrivée au terme de cette partie onirique, j’ai repris le métro avenue H pour me rendre à nouveau à Five Points, pour un petit retour nostalgique.
Je n’y suis pas restée bien longtemps, filant ensuite à Dumbo pour localiser les fresques qui se trouvent le long de la voie Express du pont de Manhattan.

Elles sont spectaculaires mais la mauvaise inclinaison du soleil au moment où je me suis rendue ne m’a pas permis de faire de beaux clichés.
Il faut aussi composer avec cela : trop d’ombres, trop de lumière, ou pas assez, enfin tous les petits soucis qui ne garantissent jamais une photo quand on n’a pas l’expertise d’un photographe et le matériel qui compense tout.
Je fais des photos pour la trace pas pour une exposition, non plus ! :slight_smile:

De Dumbo, j’ai décidé de traverser le pont de Brooklyn pour une nouvelle expérience horaire.
Conclusion : je reste sur mon impression. Rien ne vaut le pont désert vers minuit au firmament des étoiles de la skyline.
Cette traversée : aucun intérêt !
Je m’autorise cette position péremptoire parce que je l’ai faite autrement, mais si vous n’avez qu’une occasion de faire cette route mythique, allez-y, n’hésitez pas! C’est un souvenir à inscrire dans votre histoire à NY et c’est une légende !

Arrivée à Civic Center, j’ai glissé sur Financial District pour m’offrir une mousse au Porter House de Fraunces tavern.
En fond musical de la musique irlandaise interprétée en live par un duo excellent.
Une bière coûte 7$.
Il était temps que je m’humidifie le gosier : je n’avais rien bu depuis le petit déjeuner et pas mangé non plus.

Le diner se limitera à une salade, que j’ai prise en passant, à emporter.
Je pense que les 25 kms de la journée ont été bien employés.
Je ne sortirai pas ce soir ayant une semaine à venir chargée en festivités.

Quelle belle journée ! :slight_smile:

Prospect Park : ***
South Prospect Park / Fiske Terrace / Midwood Park : ****

Demain, ce sera plus sauvage ! :slight_smile:

Comme je l’ai expliqué, j’ai fait le choix de ne pas assister à cette manifestation.
Pour autant, en voici quelques images prises sur le vif par le rphotographe de Gothamist.

Très contrastée fut cette journée passée pour l’essentiel à Brooklyn à la découverte d’un secteur proche de Brighton Beach suivi d’un retour sur Queens à Astoria où les panneaux de Welling Court m’attiraient, par principe.

Très étranges aussi les sentiments mêlés que j’ai éprouvés à Brooklyn parce que si différents de ceux ressentis jusqu’à présent.

Bien que Brighton Beach, surnommée aussi la Little Odessa soit éloignée de Manhattan, il est très simple de s’y rendre par le métro, une ligne (Q) m’y conduisant directement une une bonne heure.
L’objectif de cette expédition n’était pas de découvrir la partie russophone de Brooklyn que j’avais déjà visitée, mais de m’en servir comme point de départ pour une boucle qui allait me conduire à Manhattan Beach, Sheepshead Bay, Gerritsen Beach, pour finir à Mill Basin.
Sur papier, les vues étaient prometteuses.
Dans la réalité, il n’y a pas eu de trahison, mais c’est presque là le problème.

Manhattan Beach que l’on rejoint facilement en sortant du métro à Brighton Beach par Oriental Blvd. est un secteur balnéaire très cossu, dont les constructions individuelles massives se mêlent à de plus modestes.
Cette péninsule est essentiellement occupée par une communauté juive russe, ou pas, séfarade ou ashkénaze.

En ce jour de semaine, les rues étaient assez désertes ce qui me convenait parfaitement.
C’est aussi une langue de terre qui est bordée par l’océan au nord, comme au sud.
On y trouve à l’abri, dans une baie profonde, des quais où sont ancrés des bateaux de croisière touristiques, des bateaux de villégiature privés et des bateaux de pêche.
Bordée au nord par des commerces et restaurants pour l’accueil des visiteurs, vacanciers ou résidents, un bras de mer qui sépare Manhattan Beach au sud et Sheepshead au nord est relié par un pont assez plat qui donne à voir de jolies vues sur les deux rives. : Ocean Avenue Bridge.

Le ciel était d’un bleu très pur et conférait à l’ensemble un semblant de cité balnéaire que l’on s’attend à voir remplie de touristes aux beaux jours.
Il en est certainement ainsi puisqu’une plage s’y trouve un peu plus loin, indépendante de celle qui relie Coney Island et Brighton Beach sur la même bande littorale.

Rien à redire sur ce cadre prometteur pour les vacances si ce n’est que la magie n’opérait pas malgré l’harmonie entre mer et ville.

Partie pour découvrir Mill Basin, plus au nord, j’ai longé Sheepshead Bay par Emmons Avenue, pour entrer dans Gerritsen Beach par Knapp St.
Gerritsen Beach avec ses petites maisons de pêcheurs plus modestes, ses bateaux de plaisance et de pêche a un caractère plus coquet, plus charmant, plus familial.
Les résidents sont ouvertement catholiques , en partie, du moins puisque l’on peut apercevoir dans certains jardins des statuaires dédiés à la vierge et qu’il restait certains vestiges de l’annonce des fêtes de Pâques.
Là se trouvait à ma gauche la limite des jolies vues évoquant le large, les vacances.

Afin de rejoindre Marine Park, où je décidais de prendre un bus pour le traverser, j’ai poursuivi sur Knapp St sur un long tronçon , no man’s land industriel qui était plus désolant qu’autre chose : une traversée du “désert” assez pénible, mais aucun bus sur cet axe pour y échapper.
J’ai trouvé cette section très désagréable à remonter, bruyante de surcroît.

Peu avant d’arriver à l’arrêt de bus de l’avenue U, les immeubles et maisons individuelles réapparaissaient et la vie de quartier, plus harmonieuse, m’a permis de reprendre un peu d’entrain laissant derrière moi le vacarme des camions et ces interminables murs d’entreprises déprimants.

C’est donc en bus, après quelques arrêts seulement, que je suis arrivée à Mill Avenue qui m’a permis d’entrer dans ce curieux secteur où les rues s’organisent en cercle coupées par Mill avenue et Bassett Avenue pour l’essentiel des axes sécants.
Si vous prenez une carte, vous verrez comme c’est original.
C’est cette originalité cadastrale, associée à un emplacement au cœur d’un bassin maritime, et de très belles maisons résidentielles pour ce que j’en avais aperçu, qui avaient titillé ma curiosité.

Sur ce plan là, j’ai été servie, trop peut-être!
Trop, certainement.
Il y a toujours une limite au plaisir, celle que l’on se fixe et, si j’aime admirer de jolies propriétés, encore faut-il qu’elles aient une certaine prestance et qu’elles s’intègrent parfaitement au cadre.

Que ce soit Riverdale et Fieldston dans le Bronx, Forest Hills dans Queens, Prospect Park South, Ditmars, Flatbus, Crown Heights (en partie, Brrooklyn Heights,…à Brooklyn, toutes les architectures des maisons qui constituent ces quartiers, à titre d’exemple, sont en harmonie avec le cadre.
Dans ces secteurs on y déambule comme dans une toile avec chacune ses nuances, ses tonalités, ses lumières.

Là, on ne peut pas dire que les bâtisses ne soient pas imposantes ou impressionnantes. On peut juste constater qu’elles le sont trop.
C’est un étalage serré de maisons massives, cossues mais sans aucun charme.
On a le sentiment que les propriétaires se sont lancés dans une course au toujours plus grand, toujours plus voyant, pour impressionner.
C’est un peu une ambiance de “m’as-tu vu”!

Il y a trop d’excès.
Ce n’est, selon mes critères, pas toujours de bon goût, loin s’en faut.
En voici un aperçu grâce à ce blog
J’ai, en sus de la maison Gaspipe-Turano - Kruger (objet d’un scandale du fait des agissements de son propriétaire), pu voir sur Whiteman Drive un facsimilé de château fort avec des colonnes doriques dorées (dans le genre kitsch, ce n’est pas mal avec la conviction, sans doute, que c’est d’un goût sûr et exquis…).

Toute cette mise en avant ostentatoire d’argent, m’a un peu donné la nausée. J’avais l’impression d’être au cour d’un plum-pudding bien lourd et indigeste.
Ce n’est pas sans déplaisir que j’ai choisi de quitter ce quartier décevant à mes yeux qui pour autant est une enclave convoitée par bien des riches , enfin, ceux qui veulent se faire voir et le faire savoir.
Il est vrai qu’ils peuvent amarrer au bout de leur terrain, dans une marina privé leur yacht qui sied bien avec les murs ! :frowning:

Me voici à quelques rues de là faisant une pause dans un deli réputé de la région : le Mill Basin Deli.
Un pastrami sandwich identique à celui de la photo et une bière plus tard, je reprenais le bus puis le métro, ligne Q, pour repartir au terminus extrême à Astoria, dans Queens.

Bercée par le rythme du métro, je commençais à sentir mes paupières s’alourdir.
Le métro s’arrêtant à la station de l’hôtel, en chemin, il n’en fallait pas plus pour que je fasse un stop pour une pause café bien salutaire.

Me voici ainsi à nouveau bon pied, bon oeil, prête à aller redécouvrir le street art d’Astoria essentiellement localisé autour de Welling Court non loin de Socrates Sculpture Park.

Le parc d’expositions temporaires était en pleine installation d’œuvres à venir.
En cette fin d’après-midi, il n’avait rien à présenter, mais si vous avez l’occasion de vous en approcher, n’hésitez pas. C’est un lieu de mise en scène en plein air d’art conceptuel parfois intéressant.
La vue sur Manhattan n’est pas déplaisante.

Non loin se trouve Welling Court qui a l’avantage de renouveler ses grafs. C’est donc une surprise garantie.
Il faut aussi rayonner autour parce qu’à relative proximité de ce périmètre bien identifié, il y a d’autres surprises.
Là, je me suis réconciliée avec les petits bonheurs.

Récupérer le métro sur Astoria boulevard allait m’entrainer dans une promenade le long d’un axe commerçant agréable.

De là, je suis revenue sur Hunters Point toujours dans Queens pour diner chez John Brown Smokehouse, un très plaisant restaurant BBQ où, en excellente et charmante compagnie, j’ai découvert leur fondante et parfumée viande fumée, et une bière légère pour l’accompagner.
Ce restaurant, qui ne paie pas de mine de l’extérieur, est une bonne surprise.
Le temps le permettant, nous avons diné dans la cour intérieure avec en son fond une petite scène où jouent des groupes aux beaux jours, et un mural peint qui donne un peu de “jus” à l’atmosphère ambiante.

Une soirée plus qu’agréable qui est venue clore un peu en digne récompense cette journée plutôt mitigée.

Bilan :

22 kms

Manhattan Beach : **
Sheepshead Bay : **
Gerritsen Beach : **
Mill basin : ** (mais * pour le l’excès décrit)

Astoria (Wellingcourt) : ***

Mill Basin Deli : **

John Brown Smokehouse : *** (et une de plus pour l’ambiance, mais là, c’est très personnel :-))

En conclusion :

Si vous voulez passer une journée au bord de la mer, dans ce secteur, faites Coney Island et son Luna Park, La promenade qui la relie à Brighton Beach où l’art Deco et la population russe avec ses magasins méritent un détour, poussez jusqu’à Sheepshead Bay ou Manhattan Beach, vraiment si vous avez du temps, et c’est tout…

Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre de cette journée du 29 avril, la féerie n’était pas présente en haut de Manhattan mais a ponctué une journée assez terne en terme de lumière.
L’automne s’était réinstallé sur l’île.
L’illusion était parfaite entre les arbres à peine bourgeonnants , les monceaux de feuilles mortes vestiges de la saison passée, et des arbres en fleurs à peine émergentes dans cette partie de Manhattan. Il ne manquait plus que la pluie et un peu de vent bien revigorant pour que l’harmonie des tristes jours d’automne berce cette journée.
Un peu de patiente et le colportage des désagréments allait être-réuni.

C’est donc, en ayant été informée de la dégradation météorologique que je ne me suis pas pressée à sortir pour faire des points de visite qui me feront partir de la ferme de Dyckman au Nord de Manhattan, à Inwood, pour redescendre jusqu’à la 168th à Broadway.

L’heure et le jour où je me suis rendue sur les lieux de ce bâtiment historique ne m’ont pas permis d’en faire la découverte intérieure.
Je n’avais volontairement pas tenu compte de cette contrainte considérant cette visite comme secondaire.
Dans un voyage, il faut tout paramétrer si on veut l’optimiser. Tenir compte des jours et heures d’ouverture, des jours de la semaine selon qu’on veut découvrir le quartier dans une ambiance spécifiée, des heures de la journée pour optimiser les angles de vue, et enfin combiner le tout en fonction des distances pour faire un assemblage cohérent.
La météo est toujours celle qui a le dernier mot.
Donc, n’ayant pas mis en priorité ce bâtiment, il s’est trouvé que sa visite a été compromise, mais sans aucun regret.

Pour m’y rendre, je suis descendue à Dyckman St, ligne A. J’ai remonté deux blocs sur Broadway. Je les ai repris dans l’autre sens pour entrer dans Fort Tryon Park où se trouvent les Cloisters.

L’idée d’entrer par l’arrière de cet ensemble de monastères, importés et reconstruits en ce pic qui surplombe la baie de l’Hudson, est assez pertinente.
On aborde le site autrement et surtout on y est seul (e).
Le terrain est pentu.
Il faut donc avoir quelques mollets, mais sans plus.
Il y a une autre solution pour les personnes qui ne souhaitent pas traverser le parc de Tryon par l’autre accès en traversant le Heater Garden , c’est le bus M4 qui dépose à l’entrée des Cloisters.
Cette partie du Fort Tryon Park citée est absolument délicieuse quand c’est en fleurs et qu’il fait beau. Je l’avais découverte l’an passé et la recommande.

Donc, rendue au pied de ces cloîtres, et au-dessus de la vallée de l’Hudson qui faisait grise mine par manque de lumière, j’ai décidé de les visiter même si j’ai un a priori très négatif les concernant.
Là, en l’occasion, pas question que je m’acquitte du montant de l’entrée suggérée qui se couple avec l’accès au MET sur une même journée.
J’aurais envisagé le MET, ce jour-là que s’il avait fait beau puisque je ne compte pas le visiter cette année, mais uniquement me rendre sur son toit terrasse.
Comme je vous l’ai expliqué, la vue depuis le MET sur Central Park était plus que compromise.
Je l’avais enterrée.
Donc, m’acquitter de 25 $pour une visite éclair partielle ne me convenait pas.
J’ai opté pour le “pay as you wish” et ai donné ce qui me semblait être proportionné au lieu.
De ce dernier, je ne ferai pas de commentaires parce qu’ils relèvent de ma philosophie.
Disons que j’ai réagi comme un égyptien de mes connaissances, égyptologue universitaire, qui supporte très mal de voir les trésors de son histoire éparpillés aux quatre coins de la planète même s’il y a une explication à tout (légitime ou pas).

Je trouve qu’il aurait été pertinent, et de l’ordre de la gageure, que les américains se lancent dans la construction d’un tel montage comme le font actuellement les français à Guédelon.
Le projet aurait eu une autre allure.

Mais bon, il en a été autrement et cet artifice se trouve bien ancré sur son piton pour le plus grand plaisir des visiteurs, sauf quelques uns, étant sous-entendu. :-).

Ma présence en ce lieu que je connaissais déjà un peu n’a pas fait long feu.
Je suis redescendue sur le côté du parc pour atteindre Swindler Cove, un endroit un peu isolé sur la Harlem River très agréable.
Suite aux dégâts causés par Sandy, le parc n’est pas encore réhabilité dans toute sa dimension, mais la partie accessible d’où l’on voit le bâtiment au milieu de la Harlem River est bien agencé.

En sortant, je comptais récupérer Amsterdam Avenue désirant me rendre au sud de Highbridge park.
Ce qu’une carte Google ne dit pas toujours, c’est quels sont les chemins les plus pratiques et surtout quels sont leurs dénivelés lorsqu’on s’y trouve.
Sur le papier, traverse un parc dans sa largeur ne pose aucun problème.
Sur le terrain, c’est autre chose.
A cette hauteur là, il n’y a pas beaucoup de choix puisqu’une voie express longe la rivière.
Soit on repart en arrière et entre dans les zones urbanisées, soit on reste avec cette idée de promenade bucolique en réalisant très vite qu’elle va se transformer en partie de randonnée montagnarde!
Le terrain est assez escarpé.
On finit pas en voir le bout arrivé sur Amsterdam Ave mais on en voit aussi toute la hauteur avec la vue plongeante en contrebas.
Et qui a dit que Manhattan était plate ? J’ai souvent lu cette billevesée! :slight_smile:
Venez faire vos mollets dans certains secteurs de l’Upper Manhattan et vous aurez une autre expérience ! :slight_smile:

Sur Amsterdam, j’ai pris le bus M101 pour descendre à hauteur de la 174th St admirer le chateau d’eau en forme de phare qui culmine à cet endroit du Highbridge park.
Ce Park abrite le plus vieux pont de New-York, un aqueduc en fait qui relie Manhattan au Bronx.
Ce pont qui remonte au milieu du 19ème siècle n’est plus accessible au public .
Il a été fermé en 1950 suite aux jets volontaires d’objets sur des bateaux qui passaient en contrebas, faisant des blessés.
Depuis 2008, il est question de le rendre à nouveau accessible, mais en 2013, l’ouverture n’était pas encore effective, pas plus que le jour où j’y suis passée.

Le petit tour dans cette partie de parc effectué, je suis retournée vers la civilisation pour entrer dans le Jay Hood Wright Park de l’autre côté à Hudson Heights.
De cet espace aménagé avec des toilettes (ça peut servir), on a une excellente vue sur le Washington Bridge.
Le panorama, aurait été sans doute plus spectaculaire sir le ciel n’avait pas choisi la couleur grisâtre du pont.

De ce dernier point de visite, je me suis rabattue sur le métro à hauteur de la 168th St sur Broadway pour rentrer me réchauffer à l’hôtel et surtout rajouter une couche de vêtements qui m’apparaissaient nécessaires après avoir dû gérer avec désagrément le vent glaçant.

Cette pause réconfortante satisfaite, je suis revenue sur Times square avec trois objectifs.
Faire une visite culturelle.
Aller voir une comédie musicale et y diner rapidement.

Pour commencer, je suis allée voir l’exposition “Body Worlds” au Discovery Center.
Comme j’avais un accès VIP, j’ai pu être équipée d’un audioguide. Celui-ci m’a bonifié la visite qui est en tous points remarquable et spectaculaire.
C’est vraiment, pour les curieux, à ne pas manquer. Vous y saurez tout et verrez tout sur ce que nous sommes intimement.
Cela m’a rappelée un expo faite au Museum de Chicago où un être humain était aussi présenté sous un certain angle.
Un souvenir émouvant.

Il était juste l’heure de descendre deux rues plus bas pour récupérer en “will call” ma place pour Aladdin.
Très beau théâtre que ce New Amsterdam.
Placée au balcon, je pense qu’il eut mieux valu que je sois en mezzanine parce que depuis ma place, au second rang, la vue sur la scène révélait certaines astuces de mise en scène qui font partie de la magie du spectacle et qui, de fait, se sont trouvés amoindris.
Tout n’étant pas perceptible, non plus, les surprises de la féerie avaient encore leur effet, en général.
Que dire ce cette comédie musicale ?
Qu’elle est tous public : bien sûr!
Que l’histoire est facile à suivre : évidemment!
Que la magie opère comme dans les contes : absolument.
C’est un spectacle, drôle, tonique, scintillant, pétillant, féerique, jouissif, … C’est du Disney inventif sublimé par des effets spéciaux impressionnants parfois et de pertinentes surprises.

Quand on sait que le “génie” est interprété par James Monroe Iglehart, celui-là même qui a triomphé dans Memphis en endossant le rôle de Bobby où il a gagné un Tony Awards, alors pour ceux qui avaient vu cette comédie musicale incroyable, une des plus réussies que j’aie jamais vues, vous avez déjà une idée du niveau des prestations.
Les rôles principaux sont tenus par des pro de la scène que l’on a retrouvés dans des classiques comme Le Roi Lion, Mamma Mia, Cinderella, les Misérables, Mary Poppins, etc…

Nombre d’entre eux se retrouvent aussi au cinéma ou à la télévision dans des séries populaires comme Law &Order, Gossip Girl, CSI : NY…

La musique est interprété par un orchestre en fosse.
Comme toujours, avec la rigueur qui leur sied, un spectacle commence à l’heure, a 15 minutes d’entracte, et se termine sans rappel une fois que la troupe a salué et que le rideau est tombé.
La salle se vide très vite ensuite.

Sortant sous la pluie supportable, ce d’autant qu’une partie des trottoirs à hauteur de la 42 th et plus au nord est recouverte par des échafaudages qui servent d’abri, je suis allée manger des crevettes à la sauce New-Orleans au Bubba Gump!
Pas de quoi tomber à la renverse, mais l’adresse du restaurant me convenait.
Le service y est rapide, et je savais que j’aurai, sans réfléchir, de quoi diner avec un petit plus exotique : le cadre !
Avec une bière, je m’en suis sortie pour plus de 30$.

Il était temps de mettre un terme définitif à cette journée en demi teinte plus festive et “explosive” à la fin !

Bilan :

15 kms.

Dyckman Farm House : ** (?) n’ayant pas pu la visiter
Fort Tryon Park : *** quand il fait beau et dans sa totalité ce qui est plutôt un retour sur expérience passée qu’un regard actualisé.
Les Cloisters : ** mais je peux concevoir qu’on accorde plus si on n’est pas regardant sur le concept.
Swindler Cove : *** pour le côté charmant du lieu même s’il est confidentiel
Highbridge Park : **
Jay Hood Wright Park : ** pour la vue sur le Washington Bridge

Body Worlds Exhibition : ****
Aladdin: ****

Bubba Gump : ** / ***

Un jour sans , mais un jour avec une pluie généreuse qui a mis en berne mes velléités de découvertes hors les murs.

Tout a commencé par la visite d’un musée et s’est terminé assez rapidement par des petits achats.
La découverte du Whitney Museum fut une heureuse surprise.
Si vous êtes amateur d’art contemporain, entre les expositions temporaires qui mettent en avant de jeunes artistes et les classiques présentés dans le lien, alors c’est là qu’il vous faut vous rendre.
D’une certaine façon, les mises en place dans ces espaces généreux mais raisonnables font un beau complément au MOMA.

Sans entrer dans une critique constructive des œuvres et artistes que j’ai découverts, il est apparu tout de même que certains espaces ne sont pas à conseiller pour des enfants où une certaine pornographie esthétisante au motif d’œuvre d’art (?) ne peut leur convenir.

Il m’a fallu deux heures pour prendre le temps d’en faire le tour.
Je lui accorde sans réserve : ****

Ensuite, je me suis rendue chez Macy’s pour un achat ciblé.
Si’il y a detout dans cet immense magasin, je n’y ai pas trouvé ce que je cherchais, mais bien conseillée par un vendeur, je sais où aller.
Ce sera partie remise puisque la pluie risque de rester encore un grain de sable dans ma dynamique pour demain encore, mais moins tenace dit-on.

Lasse de patauger dans les rues de ce secteur, je suis rentrée avec l’espoir que je pourrais ressortir.
A cette heure-ci, je renonce.
Je m’offre une soirée off pour mieux repartir dès demain.
J’ai encore des envies de visites à couvert, mais ce devraient être les dernières si je veux aller au bout de mes ambitions.

Un récit qui se limite à vous inciter à découvrir un des grands musées de Manhattan.

Elle semblait mal engagée cette journée du 1er mai qui n’est pas fériée, ici.

Après un mercredi furieux où des trombes d’eau se sont abattus sur NY, la vue au réveil ne laissait rien augurer de bien engageant.
Le pont de Queensboro était pris dans les nuages bas qui le protégeaient tels de la ouate, l’horizon délimité par la skyline de Midtown semblait s’être évanoui.
Les prévisions météorologiques n’étaient pas écrites comme désespérantes, toutefois. On nous a annoncé un après-midi ensoleillé avec une dégradation en fin de journée.
La recette fut suivie à la lettre.

Afin d’optimiser mon temps, j’ai donc décidé de finaliser mes achats en me rendant à Union Square où je savais trouver mes commandes.
Quand on a un but précis, et que le shopping n’est pas une seconde nature, l’affaire est toujours rondement menée.
En une heure, j’avais rempli mon sac et pouvais réfléchir à la programmation du reste de la journée, les éclaircies se faisant moins timides.

Une fois rentrée à l’hôtel pour me rééquiper de bonne manière, et surtout prendre la carte qui convenait à mon excursion, j’ai repris le métro (ligne 5 verte, celle-là même qui a permis un article sur les conditions socio économiques hors Manhattan) pour me rendre dans le Bronx à West Farms ce quartier du South Bronx qui est bordé par la Bronx River.

Pour situer autrement ce secteur, on peut le trouver au sud de Bronx Park qui abrite le zoo et le jardin botanique
C’est un quartier assez pauvre où résident de nombreux porto-ricains.
Sur la partie que j’ai faite, ce sont essentiellement de petites entreprises familiales de garages et réparations automobiles de toutes sortes qui semblent être le noyau économique. Quand j’évoque un garage, n’imaginez pas la belle concession automobile proche de chez vous, mais plutôt des semi taudis, des ateliers installés dans des bâtiments délabrés où une partie des réparations se fait sur le trottoir, du moins en cette journée clémente.
Il y a de tout de la mécanique à la carrosserie.
Mais là n’était pas mon propos.
Je ne venais pas en reconnaissance pour que l’on prenne en charge mon “char”, mais plutôt pour y trouver quelques murs de street art que j’avais annotés en complément de ce que j’avais déjà admirés à Hunts Point.

Pour commencer, je ne voulais pas laisser passer une opportunité.
A une station de métro près, je pouvais aller admirer un bâtiment original qui abrite la station de métro East 180th St.

Cette gare entièrement rénovée, des tuiles aux murs, de l’intérieur très lumineux et élégamment décoré, à l’extérieur aux allures de villa italienne avec ses deux tours, ses arches et balcons,son horloge surmontée par la tête de Mercure, Dieu des voyageurs, sa placette avec son mât où flottent les drapeaux de la ville et celui des E.U, fières bannières identitaires et patriotiques, est un des incontournables de ce secteur.

Il n’est pas besoin d’être téméraire et de serrer les dents pour s’y rendre.
Le métro ne pose aucun souci de sécurité. Il est rapide et pratique.

Prenant comme point de départ improvisé cette adresse, je n’étais qu’à une station de métro de West Farms où j’allais trouver d’autres bonheurs.
Qu’à cela ne tienne, autant faire cette distance à pied et découvrir un peu le quartier.
Rien de bien enchanteur, mais une réalité intéressante.
Longeant en partie une voie express, le secteur est assez bruyant.
Les bâtiments sont vétustes, la population ne semble pas bien munie.
Ce n’est pas à proprement parler une promenade idyllique mais elle a le mérite de plonger dans la réalité d’un Bronx moins rutilant que la partie Ouest qui borde l’Hudson.

Après avoir passé un Mac Donald’s Drive In comme ceux que l’on voit aux extérieurs, et une grosse concession de lavage automobile, j’ai traversé la Bronx River pour le retrouver au pied de la station de métro de West Farms Square - E.Tremont Ave.
Là aussi, je savais ce que je venais y voir : quelques installations de Public art contemporain situées de part et d’autre de l’avenue.
Comme elles sont visibles de loin, leur localisation fut aisée.
Malheureusement, sans doute négligées, ces œuvres ont perdu de leur éclat.
Elles ont au moins le mérite d’égayer un peu la zone de transit des usagers du métro et des établissements alentour.

Partant pour rejoindre Boone Avenue où se trouve ce mur d’artistes, j’ai suivi la West Farms Road où est implanté un important établissement scolaire avec une immense cour/ terrain de sport où s’ébattaient des jeunes sortis de classe.
Là, j’ai vécu un moment insolite qui m’a mise très mal à l’aise et qui, en soi, n’est pas formellement dramatique mais renvoie bien à des difficultés économiques ou à une manière de vivre.
Cette cour est séparée de la rue par une grande palissade grillagée.
Quelques portes grillagées, elles-aussi, en permettent l’accès mais sont condamnés par les cadenas.
Toutefois, en les bougeant un peu, on peut dans l’entrebâillement passer un bras.
Et passant sur le trottoir, repérable de loin avec mon blouson rose étincellant, des jeunes enfants ont dû me voir venir et se sont attroupés près de cet espace pour y passer leur bras et me tendre la main : “Lady, you have a cake, please! Please”. Voilà ce que j’ai été surprise d’entendre.
Non seulement je n’avais pas de gâteaux à leur donner, mais cette requête m’a à la fois touchée et gênée.
Je n’ai pas eu le courage de m’arrêter et de leur répondre.
Le malaise m’avait retiré toute initiative intelligente. J’ai seulement pressé le pas.
Là, on pointe une certaine misère, ou alors, était-ce un jeu ? Je ne le saurai jamais !

Me voici à quelques blocs de Boone Ave à hauteur de la E 173rd St.
Je m’y engage, et là, ce que j’étais venue voir m’attendait, et même plus.
Puisque je n’avance pas masquée, j’ai eu vite fait de me faire repérer par des ouvriers d’un garage voisin qui 'mont demandé l’objet de ma présence sans autre intention que d’échanger.
Ils sont fiers de leurs murs peints.
L’un d’eux voulait absolument que je fasse un très très gros détour pour aller voir un mural qu’il a qualifié d’exceptionnel.
Je l’ai cru sur parole si ce n’est que ce détour, sans aucune carte, dans cette zone peu engageante, ne m’intéressait pas vraiment.
Je l’en ai remercié et lui ai assuré que je m’y rendrai ; un petit mensonge qui n’a cherché qu’à lui faire plaisir .

Peu après l’angle de cet établissement, dans Boone Ave, une peintre reproduisait les murs et bâtiments.
Chevalet installé sur le trottoir, elle était la seule incongruité à l’ensemble.
Intriguée, je suis allée voir son travail, nous avons échangé sur le charme du street art, et discuté du quartier.
Pour elle qui n’y réside pas, se promener dans la journée ne pose aucun souci sur le plan de la sécurité.
La nuit, elle ne s’y engagerait pas, mais quelle idée à nous touristes que d’y venir alors qu’il n’y a rien à y faire ?
Elle m’a aussi expliqué que sur les deux murs qui bornent cette avenue, l’un va être détruit en juin. C’est donc une des dernières chances de voir cet art sauvage et éphémère où se sont exprimés des grands noms.
J’ignorais ce fait et ma curiosité m’a donné raison. Il fallait y être cette fois-ci.
avant qu’il ne soit trop tard !

Le secteur réserve une autre surprise que j’avais bien sûr repérée en amont.
Le Concrete Plant Park installé le long de la Bronx River.
De belles images dans le lien valent sans doute mieux qu’une description.
Ce que je peux dire, c’est que ce parc récent est une belle occasion de s’y arrêter tout en observant les oies de Bernache qui se posent dans le cadre de leur migration vers le Canada.
On en voit beaucoup au printemps à NY.
Il n’y avait personne . Un calme relatif y règne. Les voies de circulation sont encore trop proches pour être oubliées mais le fil de l’eau de la rivière, pour peu que l’on se mette pas à hauteur du barrage de rétention des déchets qui y flottent, est reposant.
Le cadre semi industriel est esthétique. Il est bien mis en valeur.

Après l’avoir traversé dans toute sa longueur, je suis remontée prendre le métro pour un retour sur Manhattan heureuse de ma petite promenade particulière.

Une autre, bien moins originale m’attendait : la descente de Central park du Nord au Sud.

Sortie du métro à Lexington : 110th Ave dans East Harlem, j’ai récupéré Central Park à hauteur de Harlem Meer.
Par parenthèses, puisque je suis passée devant, je vous rappelle qu’à l’intersection de la 110th et de la 5th Ave, se trouve le monument dédié à Duke Ellington.

Descendre Centra Park n’était pas une nouveauté.
Ce n’est pas un exploit en soi, non plus.
C’est à la portée de tous même s’il y a des secteurs plus vallonnés que d’autres, surtout dans la partie nord plus sauvage, où l’on peut découvrir des espaces boisés , des rus avec cascades d’eau et retenues qui s’épanouissent en jolis bassins arborés.

Loin de moi l’intention de vous décrire ce parc légendaire, mais traversant cette partie, je me suis remémoré un passage du dernier pavé (indigeste) de Musso qui situe le point de départ de son intrigue à Central Park.
Il évoque ses personnages principaux dans un cadre si densément feuillu, si loin de toute civilisation apparente qu’ils se croient, du moins le personnage féminin, en pleine forêt de Fontainebleau, alors même qu’elle est menottée à un inconnu sur un banc.
Monsieur Musso n’a jamais dû mettre les pieds dans cette partie du parc.
Aux seuls endroits où des bancs peuvent se trouver, il est impossible de songer une seule seconde que l’on est en pleine forêt.
La présence de bancs, surtout ceux de Central Parc, n’est pas possible nichés dans un espace à forte densité “forestière”. Ils sont sur des chemins d’où l’on perçoit à la crête des immeubles la civilisation urbaine proche.
Je ne vois pas où la forêt de Fontainebleau serait bordée de buildings. Monsieur “Le” Musso (en référence à Queens (!) doit user de substances illégales et, si elles le sont, il dépasse les limites qui maintiennent son esprit éveillé.
Qu’un roman soit fantaisiste, qu’il crée des univers, soit, c’est le genre qui le sous-tend, mais qu’on prétende plonger le lecteur dans une putative réalité en écrivant de telles inepties, c’est à la fois le mépriser et le prendre pour un c** !

Peu importe les délires de ce Monsieur, dans le fond, mais ne prenez pas son ouvrage pour un support éclairant de l’ambiance de Central Park, même dans sa partie boisée aux allures semi sauvages .
Venez vous y promener pour une déambulation dépaysante, assez épargnée par les tumultes de la ville, et laissez vous porter par son charme.

Un jour de semaine, à la sortie des écoles, après 15 heures, il y régnait une ambiance animée mais aussi légère.
Les nannies sortaient les petits, les enfants étaient récompensés de glaces et autres gâteries tout en se dépensant. Les randonneurs, touristes compris, ne faisaient pas bloc autour des sites majeurs, et l’on pouvait avancer sans se sentir agressé par la présence de la langue française tout au long du chemin.
Voyageant seule et ne soliloquant pas à haute voix, je suis très attentive aux bruits extérieurs.
L’anglais ou d’autres idiomes vient à mes oreilles comme une musique indissociable de cette ville aux multiples identités. Le français me gêne, mais ce n’est pas bien grave, après tout.

Il faisait beau et très doux.
Une petite pause pour me rafraîchir et acheter le premier hot dog depuis 15 ans, premier de mes passages en famille à NY.
J’en avais fait l’expérience et n’avais pas jugé utile de la renouveler.
Quinze années plus tard, n’ayant rien bu ni mangé depuis le petit déjeuner, ne voyant rien à l’horizon qui me convienne, j’ai repiqué. Bon! Je crois que je pourrai encore attendre 15 ans avant le prochain!

Arrivée à hauteur de la 5th Avenue - 59th St, j’ai repris le métro pour une pette pause avant de repartir sur Manhattan voir IIluminate, un spectacle qui joue sur les effets de lumière dans le noir sur base de musique et de rythmes essentiellement Hip Hop!

C’est sympathique, bien réalisé, les effets spéciaux sont intéressants, mais sans plus.
Avec des enfants ce peut être une excellente alternative à un show sur Broadway.

De là, je suis allée diner.

Il est recommandé de ne pas faire ses courses dans un supermarché le ventre vide pour éviter des achats pulsion sans nécessité.
De même, quand on réserve une table des semaines à l’avance, il serait bon d’avoir le ventre plein.
Sans doute devais-je avoir très faim le jour où j’ai lu la carte de ce restaurant et m’y suis inscrite.
Le principe est un menu fixe avec buffet à volonté et des viandes tout aussi à volonté de toutes natures, servies à la briche, présentées par des serveurs qui vous découpent à l’assiette votre part.
Me rendre à Churrascaria Plataforma avait dû me faire saliver.
M’y trouver sans appétit était beaucoup moins adapté.
Ce n’est certes pas le hot dog du goûter qui m’avait remplie, mais il est des soirs où l’on est plus ou moins affamé.
C’était mon cas.
J’aurais pu ne pas y aller, mais comme j’avais rêvé de cette adresse autant aller jusqu’au bout.
Résultat, j’ai commis une erreur.
Je n’ai pas profité de cette profusion de denrées de qualité.
Je n’ai pas goûté à la bonne ambiance autour de moi et je m’en suis sortie pour une note plus salée que la viande et le saumon que j’avais pris au buffet qui en l’état tenait déjà un record.
100$ (avec le tip) pour une formule en “all you vcan eat” (entrée + plat) avec un verre de vin, cela fait bien trop cher!
Ce n’est pas que le concept soit mauvais et qu’on y mange mal, loin s’en faut, mais soyez des carnivores affamés si vous voulez rentabiliser votre investissement.

La pluie commençait à se manifester timidement quand je suis rentrée me coucher, regardant pour la première fois à la TV un des matchs de basket des Play Off.
Je me suis endormie sur des commentaires et des rebonds sans rien voir venir…

Un détail!
Le match se déroule et, sans crier gare, au milieu d’une action importante, ou pas, de la pub vient interrompre le déroulé du match. Ils n’attendent même pas les pauses pour les glisser.
Je serais fan de sport que je n’apprécierais pas la plaisanterie.
A mon niveau, c’est sans conséquence…

Bilan :

17 kms.

Bronx : **
Central Park : ***

Illuminate : **
Churrascaria Plataforma : *** (pour le concept) * (pour le prix).

Quelle belle journée que ce vendredi 2 mai à l’Est de Queens.
Un effet dominos de surprises qui se sont enchaînées allant crescendo.

Bien que mon point de départ soit un parc historique connu des résidents, davantage que des touristes, à Bayside, la suite m’a conduite dans deux secteurs dont seuls les résidents et quelques rares curieux de leur ville connaissent le nom : Beechhurst et Whitestone, ce dernier semblant moins confidentiel, tout de même.

Partie de mon hôtel par la ligne 7 qui conduit directement à Flushing, j’ignorais qu’une demi heure plus tard, à Woodside où je suis passée, un drame du métro se déroulerait.
Je ne l’ai compris que le soir en sortant, mais de cela je ferai état plus tard.

Flushing, est vraiment un secteur à faire, sans crainte.
Quand on sort du métro, le changement d’atmosphère est saisissant.
A de nombreuses reprises, je me suis intéressée à ce quartier vivant de Queens, véritable Chinatown dynamique de NY;
Cela n’a rien à voir avec le Chinatown historique de Manhattan qui est noyé dans sa décrépitude.
Plus récent que son aîné ce pôle économique, en vitrine, est une véritable fourmilière qui vous happe vite dans le tourbillon de ses résidents pressés et affairés.
C’est en quelques minutes de trajet de métro la garantie d’un dépaysement choc.

N’ayant pas pour objectif de m’y promener, dans un premier temps, j’en ai parcouru un bloc, en me faufilant tant bien que mal à travers les foules compactes qui occupaient les trottoirs de Main Street, pour récupérer un bus qui allait me conduire à Fort Totten.
Deux bus permettent de s’y rendre directement, Fort Totten étant leur terminus : le Q16 et le Q 13.
En regardant les trajets empruntés par chacun d’eux, j’ai opté pour le Q 16 qui faisait un circuit plus court.

Sans craindre de manquer mon arrêt de destination, j’ai pu profiter de ce transport pour découvrir tranquillement les quartiers traversés. Et là, première surprise. Une fois le centre de Flushing dépassé, on entre dans sa partie résidentielle qui n’est qu’une succession de jolies choses, dont une qui m’a fait y revenir.
Je l’avais bien notée dans mes objectifs de visite, mais passant devant, j’ai compris qu’elle devenait un incontournable que je vous présenterai plus tard.

Le bus se vidait au fil de son trajet et c’est seule à bord que je suis arrivée à Fort Totten pour une promenade en solitaire.
Il n’y avait aucun autre visiteur que moi. Que des résidents et des pompiers instructeurs puisque cette ancienne base militaire a été reconvertie en parc public et sert de réserve aux gardes côtes pompiers, et aussi de centre de formation pour les jeunes.
Tout ne se fait pas sur place. D’autres centres d’entrainement se trouvent dans NY, comme un dans le Bronx, comme me l’a expliqué un des leurs avec qui j’ai discuté en sortant du parc.
J’y reviendrai.

Fort Totten est donc en partie une base de loisirs avec activités nautiques très fréquentée en été.
Il se situe sur une péninsule à Little Neck Bay au bord de l’East River qui, s’élargissant, devient Long Island Sound.
Un très beau pont, le Throgs Neck Bridge, permet de relier cette baie au Bronx.
C’est aussi une ancienne forteresse dont les vestiges sont accessibles en fin de semaine ou sur réservation, ce qui n’était pas dans ma configuration.(suite 2)
J’en ai entraperçu une partie derrière les grilles de leur enceinte.
Il s’y trouve aussi un musée, fermé lors de mon passage qui présente les faits d’histoire de cette forteresse qui a eu ses heures de gloire.
Le monument restauré qui est l’image de ce fort est le "château’ qui abrite la Bayside Historical Society..

Les bâtiments occupés par les corps de pompiers sont en partie bien entretenus. Ce sont de jolies bâtisses de briques rouges avec des colonnades blanches.
S’y promener de l’une à l’autre tout en cheminant dans de larges rues bordées d’espaces vert, avec en fond la rivière et sa baie, est vraiment reposant.

Une fois avoir fait le tour , il ne me restait plus qu’à le quitter en bus, mes envies de longer Little Bay par sa rive bordée par un parc étant devenues caduques du fait de l’engagement de travaux importants qui en interdisent l’accès à cette hauteur.

Attendant un bus qui tardait à venir, j’ai pu engager la conversation avec un pompier formateur qui m’a expliqué, comme je le précisais, les fonctions de ce port et m’a parlé de ses attributions propres qui consistent à entrainer en rivière, dans le Bronx de jeunes recrues.
Nous avons aussi échangé sur les motifs de ma présence et ma démarche de parcours hors sentiers touristiques.
Il est natif de NY et quand je lui ai parlé de mes coups de coeur à Staten island, il n’a pas compris. Non pas que mon anglais lui ait posé problème, mais parce que pour lui, il n’y a rien à voir ou à faire sur cette île.
Encore un résident qui en sait moins que les visiteurs.
C’est bien souvent le cas. On n’est pas toujours maître et féru en son royaume.
Une fois de plus, j’en ai le témoignage.
Par contre, il m’a encouragée à aller à la pointe de Whitestone pour un point de vue exceptionnel sur la baie, dans un parc qu’il aime fréquenter.
Cela m’écartait un peu de ma route initialement prévue, mais la distance à pied étant raisonnable, j’ai noté le bon plan et m’y suis effectivement rendue.

Un de ses collègues qui sortait de la base lui a proposé de le conduire à sa destination ,et j’ai donc pris seule ce bus laissant ce charmant monsieur à ses activités, mais me privant de bien d’autres renseignements ou anecdotes dont j’aurais aimé qu’il m’entretienne. Tant pis…

Je n’allais pas rester longtemps à bord du bus puisque passée la baie, j’en suis descendue pour traverser dans sa largeur Beechhurst.
Avant mes préparatifs au voyage, je n’avais jamais entendu ce nom de quartier.
Il se trouve entre Bayside et Whitestone au bord de l’East River.
C’est un quartier essentiellement résidentiel, paisible, qui n’appelle pas de remarque particulière si ce n’est qu’il est dit qu’il a été longtemps le lieu de résidence de personnalités du monde du cinéma.
On y sent une certaine aisance, mais rien d’arrogant, du moins dans la transversale que j’ai faite pour me rendre à Whitestone.

Premier objectif, et non des moindres, me rendre dans un playground localisé comme étant équipé de sanitaires.
Je l’ai déjà évoqué : il est prudent, lorsqu’on part ainsi dans des secteurs où les starbucks sont inexistants, de savoir comment gérer certaines contraintes.
Les parcs de NY sont fort bien faits en ce sens mais tous ne sont pas équipés de “restrooms”.
Ce détour étant facilement atteint, j’ai pu redescendre dans Whitestone pour y voir de près CECI.
Une jolie surprise enclavée derrière un centre commercial et des bâtiments résidentiels sans âme.
Plus loin, c’est une autre forme hellénique qui m’attendait, plus imposante et tout aussi surprenante.

Je laissais ces traces monumentales qui marquent bien la présence d’une communauté grecque importante pour remonter vers le Francis Lewis Park qui m’avait été recommandé par le pompier de Fort Totten.
Il avait bien eu raison de me détourner de ma route initialement prévue.
Depuis se parc qui descend en pente douce vers la rivière, la vue est magnifique. Le Whitestone bridge s’y ancre ce qui permet de le voir de très près. Il permet de rejoindre le Bronx.

J’ai aussi découvert, dans ce parc, un jeu de boules italien auquel s’adonnaient de sympathiques retraités. Il s’agit d’un mélange de pétanque et de jeu de billard puisque les bandes latérales de la piste, encadrée par du bois et recouverte d’un matériau comme ceux qui équipent les aires de jeu pour enfants, servent aux renvois. Le but est comme à la pétanque d’approcher le plus possible un cochonnet.
Voici le principe du jeu dans ses règles : Bocci Game
Après avoir regardé le déroulement d’une partie, je m’en suis retournée descendre dans sa longueur Whitestone.
C’est vraiment une très agréable promenade qui s’est faite sans effort dans une ambiance de village de province.
J’ai pris un plaisir infini à la faire.

Il me restait un objectif à réaliser. Revenir sur une partie de Flushing traversée en bus à l’aller qui m’avait donné à voir une belle surprise qui, je l’ignorais encore allait en cacher d’autres.
L’orient et l’extrême orient se sont invités dans certaines rues très bourgeoises dont les indications ne sont lisibles que par les communautés concernées.
Je ne vous gâcherait pas la surprise, pour ceux qui seraient tentés de vous y rendre tant elle est belle.
Ceux qui le voudront pourront admirer , à travers les photos en ligne, à venir, ce qu’il en est.
Quoi qu’il en soit, ce fut une apothéose dans le déroulé de mes cheminements et je ne regrette pas cette halte semi improvisée.
Je savais que de tels édifices existaient pour les avoir vus sur le net, mais les avoir sous les yeux est une autre affaire, bien plus plaisante.

Tranquillement, pour gagner un peu de temps, j’ai opté pour terminer les quelques rues très animées, en bus.
Il m’a déposée au terminus de la ligne 7, à Flushing.

Quelques stations plus loin, je suis descendue à 74th St / Broadway pour me rendre dans le quartier indien que j’avais manqué l’an passé. En faisant le quartier historique de Jackson Heights j’avais été propulsée en plein Perou, Bolivie, etc…bien loin de l’Indiatown que je cherchais.
Là, point d’erreur!
Je me trouvais bien au bon endroit avec les tenues traditionnelles portées par les résidents.

Entre bijouteries voyantes, boutiques de modes où les saris les plus chatoyants sont en vitrine et les épiceries d’où débordent des monceaux de denrées, une nouvelle expérience orientale s’offrait à moi.
Je suis entrée dans une épicerie acheter des amuse bouches pour accompagner une bière occasionnelle, et n’ai pas osé me lancer dans une autre surprise n’ayant aucune idée de ce que contiennent certains emballages.
Ma connaissance en matière de cuisine indienne est proche du zéro.
Ceci étant, comme il ne manque pas de ce genre de commerces à Paris, je ne serais pas en manque si l’envie me prenait de me lancer dans des expériences gustatives.

Le temps de localiser le restaurant où je savais revenir pour diner, je décidais de rentrer par cette même ligne de métro, la 7.

Arrivée à Queensboro Plaza, ma station, la présence policière était importante et surtout s’était formée une cohue d’usagers que je n’avais encore jamais vue.
Il nous fut demandé de n’utiliser qu’une sortie, à l’opposé de celle que je prends en temps ordinaire.
Dans la rue, des bus se suivaient en grand nombre et toujours autant de monde.

Rentrée à l’hôtel, je me suis connectée pour avoir une explication.
Un déraillement sur la ligne F à Woodside avec anéanti le trafic de plusieurs autres lignes qui empruntent les mêmes voies.
D’où cette réorganisation tumultueuse puisqu’à une centaine de mètres de Queensboro plaza se trouve Queens plaza dont les lignes ont cessé de fonctionner, et la ligne F à trois blocs de mon hôtel.

Lorsque je suis ressortie deux heures plus tard pour aller diner, le calme était revenu.
J’ai repris le métro pour Jackson Heights.
J’ai très bien mangé pour une vingtaine de $ au Jackson Diner, et suis rentrée pour récupérer de mes 21 kms de marches cumulées.

Bilan :

21 kms

Fort Totten Bay Side : ***
Beechhurst : **
Whitestone : ***
Flushing : *** et **** pour ce que j’y ai vu (!)
Jackson Heights : *** pour l’ambiance

Jackson Diner : ***

Un relatif beau temps étant annoncé pour la journée, il devenait pertinent d’aller passer une bonne partie de la journée dans le Bronx, dans deux secteurs opposés : à City Island et aux alentours de Fort Schuyler.

Pour se rendre à City Island depuis Manhattan, il suffit de prendre le métro, ligne 6 (verte) jusqu’à son terminus, à Pelham Bay Park et de poursuivre par le bus BX 29 jusqu’au dernier stop. A ce même arrêt,à la sortie du métro, le premier vendredi du mois, d’avril à décembre, circule un trolley bus , “old fashion” ,qui vous fait visiter l’île au rythme des attractions qu’elle propose

Depuis Queensboro Plaza, il m’a fallu 1 h 30 pour arriver à destination.

Le bus, BX 29, dépose à la pointe sud de l’île qui ouvre sur un très beau panorama sur la baie.
Mais avant cela, partant du terminus de la ligne de métro, il traverse une partie de Pelham Bay Park, un immense parc récréatif dont on ne perçoit en chemin que la partie boisée. Il traverse ensuite le pont qui rattache l’île au Bronx pour n’emprunter que son épine dorsale à savoir une rue principale, City Island Avenue, bordée de commerces , de restaurants et autres services. Les habitations s’y mêlent, mais l’essentiel se trouve dans les rues perpendiculaires qui s’en échappent de part et d’autre.

L’île n’est pas très grande et se découvre très facilement à pied.
Certaines de ces rues aboutissent à des plages privées, à des marinas qui le sont tout autant. On ne peut donc voir le large que par dessus des murets si on est chanceux, ou des palissades grillagées ou végétalisées.

L’intérêt de parcourir en transversales ces petites rues, d’est en ouest, est la découverte de charmantes résidences dans un style nouvelle Angleterre, qui confèrent à ce lieu une ambiance balnéaire renforcée par tous les restaurants servant des produits de la mer.
C’est une très jolie escale à faire aux beaux jours, sûrement.
Il m’a fallu tranquillement deux heures, pour zigzaguer d’un point à l’autre, tout en musant.
Les résidents de NY ne s’y trompent pas et, si en ce samedi 3 mai en fin de matinée, il n’y avait pas grand monde, ce doit être bien autrement animé le dimanche ou en été.

Comme tout jour sans classe, les enfants profitent aussi des espaces qui leur sont ouverts pour s’adonner à leurs activités sportives de prédilection…
La période des matches de baseball ayant commencé, j’ai pu assister aux entrainements des futurs champions.
Souvent le week-end, des rencontres sont organisées entre mini clubs locaux. Les familles sont là, derrière les grilles, à encourager leurs poulains. C’est très tonique, bon enfant mais certainement très “sérieux”.
C’est surtout, pour quelqu’un comme moi qui n’y connait strictement rien, amusant à voir.

Le parc de Pelham Bay par lequel passe le bus pour se rendre sur l’île est le plus important de New-York. Il est trois fois plus étendu que Central Park à Manhattan.
C’est un lieu de villégiature et de détente très prisé par les résidents.
Je n’en ai pas fait l’expérience donc seul le lien peut vous aider à le cerner.

Ma promenade terminée, 7 kilomètres plus tard, je me suis retrouvée à l’arrêt de bus qui se trouve à la limite du pont qui rattache l’île.
A son bord, constatant que je disposais encore d’une demi journée, j’ai décidé de plonger plein Sud en direction de Suny Martitime Collège, à Fort Schuyler, dont j’aurais apprécié de découvrir les installations intérieures mais qui n’est hélas pas ouvert aux visiteurs quand je m’y suis présentée.
Peu importe, j’avais un plan B, bien anticipé.

Passer d’un secteur à l’autre n’est pas toujours une affaire de métros.
Certains secteurs de NY en sont dépourvus. Par contre le réseau de bus, que l’on emprunte en illimité avec la métrocard, est très bien fait.
Chaque circonscription a le sien propre avec des connexions de l’une à l’autre.
Pour les connaître, il suffit de demander au guichet d’une station de métro du secteur où vous vous trouvez une “Bus map”.
Attention, à Manhattan, on ne délivre que celle de Manhattan, pas celle du Bronx, par exemple.
Il faut attendre d’être dans le Bronx pour obtenir la carte locale.
Une fois en main, elle se lit facilement et les correspondances sont bien indiquées.
C’est en faisant l’une d’elle, donc en empruntant deux bus avec des délais d’attente plus ou moins agréables, que j’ai pu faire ce parcours vers le sud.

Le temps commençait à fraîchir. Des nuages aux camaïeux de gris s’amoncelaient.
Il n’était pas question de trainer.

Munie de ma propre carte de randonnée, dans le lot de celles que je confectionne artisanalement pour chaque secteur de marche, j’ai décidé de faire deux vieux chemins très agréables, dans un secteur privé mais accessible aux piétions : L’Indian Trail et le Sunset trail, deux cheminements côtiers qui se suivent, bordés par de jolies maisonnettes pleines de charme.
J’ai tenté la même démarche en sillonnant un peu de part et d’autre les rues perpendiculaires à Pennyfield Avenue, mais sans grand succès.
Pour suivre, je suis remontée à la recherche d’un parc dont le nom était prometteur (Bicentennial Veterans Memorial Park) mais qui s’est avéré décevant.
Pour finir, peu après ce passage, en revenant sur l’axe principal, j’ai repris le bus qui allait me rapprocher de la ligne 6 pour rentrer sur Manhattan puis en correspondance sur Queens.

Une fine pluie commençait à modifier l’ambiance.
Une pause rapide pour récupérer de quoi me couvrir davantage et je suis repartir dans le LES retrouver une “vieille connaissance” qui allait me faire passer une délicieuse soirée avec ses amis.
Rien de bien exceptionnel dans le choix des adresses : un verre de l’amitié dans un bar proche de son adresse personnelle et un diner chez Katz’s, légendaire lieu historique de restauration juive ouvrière.

Le but n’était pas de faire un diner gastronomique mais de partager dans cette ambiance de cantine assez folklorique qui ne change jamais d’une année sur l’autre.
Même le personnel semble scellé au décor.

La soirée s’est achevée plus tardivement qu’à mon habitude mais à toute exception il faut s’adapter, surtout quand c’est si plaisant.
Le problème se pose ensuite, mon heure de lever n’ayant pas changé depuis le début de mon séjour.

Bilan :

16 kms (beaucoup d’utilisation statique des transports en commun)

City Island : ***
Fort Schuyler et environs : **

Katz’s : *** (pour le fun de l’ambiance) ** (pour le contenu de l’assiette)

Drôle de dimanche que celui-ci qui était, sur papier, prometteur et riche en expériences diverses.
Un dimanche particulier où la souris a très vite compris que sans sa panoplie de Rambo, il lui fallait changer son fusil d’épaule.

Je vous annonçais dans les commentaires, mon départ pour assister à un Gospel, certaine que je n’y trouverais pas de touristes, ou sans doute très peu.
Je me suis donc rendue au Tabernacle Of Payer Church qui se trouve à Jamaïca.

S’y rendre, du fait des travaux sur la ligne de métro accidentée, a demandé beaucoup plus de temps qu’à l’ordinaire, mais j’avais anticipé.
Je me suis donc retrouvée à l’entrée de cette église, 45 minutes avant le début de l’office, face à un ancien théâtre reconverti en église : Le Queens Movie.
Cela se rencontre fréquemment chez le baptistes qui on su réorganiser pour leur paroisse des lieux tombés dans l’oubli du fait de leur fermeture.

C’est donc un ancien théâtre qui accueille les fidèles mais pas dans n’importe quelles conditions.
L’intérieur est splendide, et c’est en le découvrant sur internet que je pensais avoir une idée originale en m’y rendant.
Pour être originale, l’idée l’était, elle l’a d’ailleurs été perçue très vite par les quelques personnes que j’ai rencontrées bien avant la messe.

Entrant dans ce lieu sacré, j’y trouve une jeune femme qui semblait attendre.
Je lui demande si des photos du hall sont possibles ou pas notant qu’il n’y avait personne d’autre que nous deux.
Elle me conseille d’entrer demander un peu plus loin l’autorisation à des responsables.
Je ne sais pas à quel titre ils se trouvaient assis derrière un petit bureau près de la porte d’accès à la salle, mais je les ai gentiment interrogés.

C’est à ce moment là que mon dimanche va commencer à prendre une autre tournure.
Après avoir été à mon tour questionnée sur le motif de ma présence en ces lieux, je leur explique que je leur demande l’autorisation d’être accueillie parmi eux pour assister à la messe et que je désire savoir si des photos du hall extérieur sont autorisées.
Oui, me répond-on plutôt froidement mais aucune photo n’est acceptée dans l’église pendant l’office.
Je le conçois, m’y engage, et on commence par me sermonner. J’écoute, polie, et l’un des intervenants me demande de le promettre.
Je m’exécute et à ce moment là, il m’explique, en se mettant en colère que si je trahis ma promesse je serai bannie et condamnée aux enfers…
Là, j’ai pris un peu mes distances, n’ai rien relevé, les ai remerciés en les rassurant sur mes bonnes intentions de “lady” obéissante, et suis ressortie faire quelques clichés dont l’un apparaît en Une.

J’ai retrouvé la jeune femme qui n’avait pas bougé, à l’entrée, et qui m’a passée, elle aussi à la question!
J’ai pensé qu’elle était très curieuse et intriguée et ai accepté cet échange.
Quand je lui ai fait part de mon intention d’aller voir les demeures de certains grands noms du jazz, situées à quelque distance du lieu où nous nous trouvions, elle m’en a dissuadée trouvant qu’une femme seule dans ce coin prenait des risques.
Sur ce, une fidèle se présente et est à son tour interpellée pour confirmer que le quartier que j’ai mentionné et montré sur ma carte n’est pas fréquentable.

L’accueil des responsables de l’église m’avait quelque peu refroidie, mais cet échange semait davantage le trouble.
Ayant encore devant moi une petite demi heure avant que la messe ne commence, je suis sortie voir les alentours.
Juste à côté de l’église se trouve une voie piétonne commerçante qui commençait à s’animer.
Je la parcours dans les deux sens et sur le chemin du retour rencontre trois policiers à qui je décide de m’adresser.
Je leur pose directement la question de la pertinence de l’expédition que j’avais prévue, en la localisant avec mon éternelle carte, et comptant sur leur connaissance du quartier pour me donner à la source la bonne information.
Ils étaient trois, tous se sont accordés pour me dire de ne surtout pas y aller parce que je prends un très gros risque en tant que femme seule.
Je cours même le risque de ne pas en revenir “alive”!

Là, la douche a été sévère et m’a bien remise sur les rails : celui du métro que j’ai repris aussi vite pour rentrer à l’hôtel chercher les cartes d’un plan B.

Il s’agissait du quartier de Jamaïca autour de la ligne de métro F et le secteur historique “dangereux”, où ont vécu des stars de la musique jazz, Lena Horne, Ella fitzgerald, Count Basie, pour ceux que j’ai notés sur ma carte. Leur quartier, classé dans les secteurs historiques : AddisleighPark.
C’est entre l’adresse de l’église (165-11Jamaïca Ave) et ces résidences de musiciens que la criminalité est très forte de jour comme de nuit.

Je savais Jamaïca bien placé dans la liste des quartiers infréquentables, mais pas à ce point.
Je suis courageuse, mais pas téméraire au point de risquer un poil de mon pelage!
Après avoir été promise aux enfers, et sérieusement mise en garde jusqu’à une semi interdiction sous forme de conseil ferme par les autorités, j’ai préféré opter pour la tranquillité des décors méditerranéens, de la Grèce, en passant par les pays du Magreb, l’Egypte et d’autres plus orientaux mais très pacifiques.

Je me suis donc rendue pour un grand tour entre Astoria, Steinway et Ditmars, à quelques stations de mon hôtel dans Queens.

Astoria, qui est une participante résidente, pourrait en parler mille fois mieux que moi qui n’ai fait que m’y promener. C’est ce regard de touriste d’un jour que j’offre.
Nulle prétention à détenir une autre vérité que la mienne.
Passant par Broadway, en partie et suivant sur Steinway, deux axes très commerçants et fort animés en ce dimanche incertain au niveau du ciel, j’ai pris le temps de marcher tranquillement sans chercher à faire de photos.
Une de ci de là, mais rien d’autre qu’une envie soudaine de me laisser un peu porter par les flux des badauds qui encombraient les trottoirs.
Croyez-moi, il a tout de même fallu que je sois un peu perturbée rétrospectivement par ce à quoi j’ai échappé à Jamaïca pour avoir besoin de me sentir vivante parmi l’agitation tranquille.

J’ignore, si cette ambiance sereine caractérise ces secteurs ou si c’est le fait d’un dimanche où les passants semblaient heureux d’être dehors, mais il semble faire bon y vivre.

Dans l’absolu pour se repérer dans ce quartier construit selon un plan hippodamien, pas besoin de carte.
La mienne avait été travaillée dans un sens bien précis. J’y avais annoté des peintures murales que je voulais voir, ainsi que des originalités.
J’avais bien travaillé en amont et la chasse fut fructueuse.
Un échantillon en page de Une.

Il ne faut pas beaucoup de temps pour faire ce grand rectangle qui inclut quelques stations de métro des lignes N et Q.
Je pouvais encore rebondir.
J’ai pris les transports à Ditmars et suis allée dans l’UWS voir ce qu’il restait des animations pour le “Cinco de Mayo” sur Broadway.
J’avais échappé à la course cycliste qui englobe les 5 Boroughs, déjà vue à deux reprises.
Là, je m’attendais à quelque chose de festif.
Que nenni!
Des stands de restauration et de vente d’articles de pacotille ou “pseudo artisanaux” et pas grand chose d’autre.
La pluie s’invitait en plus, ce qui avait contraint de nombreux stands à être recouverts de bâches plastique.

S’il y a eu des animations festives, je les ai manquées.
Tant pis.

Cette fois-ci, avec un ciel de plus en plus menaçant, je suis rentrée à l’hôtel où une violente giboulée m’a rincée sur le chemin.
Sans doute pour me laver de mes pêchés et m’éviter l’enfer auquel j’étais, le matin même, destinée.

Ce soir, je ne sais pas si je vais ressortir.
J’attends l’avis de la grenouille. Pour le moment il fait assez beau.

Un cadeau bonus : la visite en images de ce que j’ai en partie vue et que je connaissais sans m’y être déplacée.
Appréciez ! :slight_smile:

Bilan :

12 kms

Jamaïca : 0 interdit !

Astoria - Steinway - Ditmars : ***

Le ciel bleu immaculé qui s’offrait sous mes yeux, du haut de mon hôtel, m’a donné l’envie de modifier ma journée initialement annoncée pour partir à l’extrémité de Queens, pour une nouvelle découverte de quartier rarement visité.

Situé Entre Little Neck et Bayside, Douglaston est un secteur historique de New-York qui jouit d’un emplacement maritime dans Little Neck Bay.

Pour m’y rendre, rien de plus simple.
J’ai pris le métro, ligne 7 jusqu’à Woodside où une correspondance très pratique m’a permis de récupérer le LIRR qui m’a conduite en quelques stations à Douglaston. Il m’en a coûté 7$ par trajet.
Une fois rendue, le dépaysement est total.

En descendant du train, une petite gare annonce déjà la couleur du cadre.
On est dans une ambiance de village, voire de bourg provincial très marqué.
Il n’y a pas de rue commerçante visible depuis ce point et quelques magasins de service s’alignent dans de petites constructions.
L’unique route qui part de la sortie Nord plonge vite dans l’ambiance de ce qui allait être une promenade bucolique délicieuse.

Construit en partie sur une colline, l’organisation des rues est assez simple. Elle suit un relatif quadrillage avec des axes verticaux et transversaux.
Pour découvrir cette langue de territoire, j’ai pris le parti de toutes les faire en passant d’une rive à l’autre du sud au Nord et en empruntant les verticales pour la montée et la descente.
Comme le terrain est vallonné, ce ne furent que montées et descentes qui se sont enchainées.

Bien que de magnifiques demeures constituent l’essentiel de l’habitat de ce quartier, il n’en demeure pas moins que l’urbanisation y est peu sensible.
Les arbres commençaient à faire exploser leurs bourgeons. Les fleurs de certains autres ajoutaient des touches de couleurs.
Il émanait de certaines pelouses fraîchement tondues, cette bonne odeur d’herbe coupée.
D’autres effluves embaumés de fleurs et même venus de la mer parfumaient l’ambiance par ces senteurs exquises.
Pas un bruit, si ce ne sont les quelques avions en approche.
Personne!
Les rares résidents croisés, très rares, m’ont saluée sans autre échange.

Voyant la factrice sortir le courrier de sa voiture, j’ai entrepris la conversation pour qu’elle m’en dise un peu plus sur l’endroit où nous nous trouvions. Chauvinisme de sa part ou réalité, elle m’a dit que Douglaston où vivaient des personnes aisées, était un des plus beaux secteurs de Queens, et qu’elle était ravie que je sois venue le découvrir.
Sur le moment, j’abondais dans son sens.

En me rapprochant côté marais, ou côté mer, New-York perd de son existence telle qu’on l’a tous en tête.
C’est une fois de plus un voyage dans le voyage qui se déroulait.

Sans voiture, il doit être bien difficile de se déplacer.
Pas un bus ne dessert le quartier et la seule ligne qui se rend jusqu’à Douglaston le fait très au sud de la ligne du LIRR.
C’est ce qu’on appelle une zone ravitaillée par les corbeaux, ce d’autant qu’il n’y a aucun commerce.
Tous les espaces dits collectifs sont privés. Ceci étant, à part les résidents et quelques curieux comme moi, je ne vois pas qui viendrait utiliser les espaces libres.

Sur un plan pratique, si vous laissez de côté les toilettes de la gare, il n’y a plus aucune solution de repli.
J’y ai fait la distance de 10 kms en simples déambulations de rues en rues.
Mais quel bonheur !
C’est à regrets que je me suis retrouvée sur le chemin du retour.

J’ai découvert au sud de la gare quelques magasins, mais j’ose espérer qu’il existe plus loin, une réelle activité économique plus visible.
Je ne m’y suis pas rendue, mon train s’annonçant dans les minutes à suivre.

De retour sur Queens, faisant un crochet par l’hôtel pour une organisation de l’après-midi, j’en suis repartie pour faire l’autre extrémité de New-York, sur Manhattan : Le Riverbank State Park, au bord de l’Hudson à hauteur de la 145th St à West Harlem.

On change radicalement d’ambiance même si un calme relatif règne dans cet espace qui domine l’Hudson avec de très jolies vues sur le New-Jersey et le pont de Washington.
Au sud du Park, on peut même voir depuis la rivière, le Lower Manhattan.
Ce parc est avant tout à vocation sportive.
Quelques entrainements d’étudiants étaient en cours,mais je l’ai essentiellement visité en longeant les extérieurs par la rive.

Ensuite, j’ai récupéré Broadway que j’ai descendue jusqu’au Riverside Park à la hauteur de la tombe du Général Ulysses Grant.
Le mémorial était paré de drapeaux. Une commémoration ?
Sa visite intérieure de ce mausolée m’avait échappé lorsque j’y étais déjà venue.
Je l’ai donc faite.
C’est gratuit et assez impressionnant.
Par contre, ce que j’ai pris le parti de ne pas refaire ce sont les bancs décorés de mosaïques qui le cernent par l’arrière.
C’est amusant à voir. Une grande partie a été réalisée par des enfants.
Ils font penser à ceux de Gaudi dans son parc à Barcelone.

Riverside Church se trouve de l’autre côté de la rue.
Une traversée plus tard, je la visitais à son tour.
C’est une très belle église d’inspiration gothique mais qui ne m’a pas émue.
Je l’ai trouvée trop “froide”!

Considérant que j’avais déjà bien marché, j’ai voulu économiser quelques rues en prenant le bus pour arriver à hauteur de la 110th, le temps d’en voir d’autres à pont, qui transportent des touristes.
Certes ces bus ont l’avantage de vous montrer rapidement ce qu’il y a à voir dans les secteurs qu’ils parcourent, mais les seuls moments où vous pouvez les apprécier, c’est probablement quand le bus se trouve arrêté soit par un feu soit par une circulation ralentie.
Notant que certains étaient placés à l’inverse du sens de circulation, là, j’ai pensé que c’était grotesque : découvrir une ville à reculons! :-(.
Je vous épargne ma réflexion intérieure quand j’en observais bavardant au lieu de s’intéresser à l’environnement.
Enfin… A chacun ses choix, mais il est certain que je fuis ce mode de découverte.

Mon bus qui tardait à arriver m’a laissé le temps de ces observations, et il n’a rien à voir avec elles.
C’est le bus de la régie de NY, MTA, qu’utilisent les New-Yorkais pour se déplacer.
Si on reste assez longtemps à leur bord, ces bus peuvent aussi, à moindre coût, puisque compris dans la metrocard, faire visiter NY à l’abri.
C’est le cas de la ligne M5 que j’ai prise qui va du Nord de Manhattan à son extrémité Sud, de quoi voir Manhattan par un axe du Nord au Sud ou inversement.

Descendue à hauteur de la 110th St, il ne me restait plus qu’à rejoindre la Cathédrale Saint John’s The Divine.
J’ai volontairement évité Columbia par manque de temps et aussi parce que je m’y étais déjà rendue plusieurs fois.

A Saint John’s The divine, cette immense cathédrale inachevée qui commence à souffrir dans sa construction avec d’importants dégâts de fissures visibles à l’œil nu à l’intérieur, se tient une mise en place fascinante qui justifie le déplacement, en sus des autres trésors intérieurs ou extérieurs comme le jardin de la Fontaine de la Paix (Peace Fountain)

Au départ, dans mes préparatifs, j’avais envisagé de m’y trouver vers13 h pour assister à un concert d’orgues.
Il m’aurait fallu renoncer à une partie de ma promenade dans Douglaston.
Dans la balance, le concert n’a pas pesé bien lourd.
Douglaston n’est pas à la porte de ma maison alors que des grandes orgues, je peux en voir et écouter ailleurs, près de ma meule.

En dehors des œuvres d’art sacré que peut renfermer une église,Saint John accueille d’autres artistes en permanence ou en installation temporaire comme c’est le cas actuellement avec l’artiste chinois Xu Bing qui y a construit deux Phoenix avec des matériaux de récupération.
Ces œuvres monumentales sont spectaculaires et vous saisissent dès votre entrée tant elles occupent bien l’espace.

Placées dans des niches d’autres artistes : le tryptique de Keith Haring, un hommage sous forme de patchwork avec les portraits des personnes sacrifiées au nom du profit dans l’industrie du textile au Bengladesh, rappelant autrement le drame vécu par NY il y a un siècle par des ouvrières prises au piège dans un incendie d’un immeuble où se confectionnaient des articles textiles (25.03. 1911), qui est à l’origine des escaliers de secours extérieurs qui donnent à présent un cachet esthétique à certains édifices.

En sus de la croix en hommage aux pompiers disparus dans la catastrophe du WTC le 11.09;01, fait de morceaux de charpente de bois récupérés dans les décombres, une sculpture de l’artiste new-yorkaise Meredith Bergmann m’a impressionnée.
Elle apparait en Une de l’article en parallèle de la sérénité qu’impose Douglaston.

Mes deux visites se sont déroulées à des pôles extrêmes l’un de l’autre dans New-York.
Ce qu’elles renvoient ce sont aussi deux symboles opposables : la sérénité et la sagesse imposante du quartier bourgeois et la folie destructrice et meurtrière de quelques hommes représentés en ce lieu saint par l’artiste.
Cette double opposition est peut-être un peu osée, mais elle s’est imposée à moi sans que j’y réfléchisse vraiment.
Je la partage donc.

Une fois le tour de la cathédrale achevé, je me suis rendue directement en métro à Koreatown pour diner chez Ichi Umi, que je ne présente plus.
Un repas à volonté dans la plus pure tradition japonaise pour ce que j’ai choisi.
Un bon moment de détente et de réconfort avant que je ne rentre à la nuit tombée récupérer pour de nouvelles aventures.

Bilan :

22 kms

Douglaston :****
Riverbank State Park : **

Grant tomb : ***
Riverside Church : *** (mais subjectivement pour son absence d’“âme” **)
Saint John’s The Divine : ****

Ichi Umi : ***

Cette nouvelle journée dans le Bronx correspondra à la dernière pour cette partie de New-York.
Pour commencer, j’ai visité le zoo du Bronx que j’ai quitté pour me rendre non loin de là, à pied, à Little Italy.

Se rendre au zoo du Bronx n’est pas très compliqué puisque selon l’entrée que vous choisissez, le métro vous y conduit directement avec une bonne dizaine de minutes de marche à suivre, ou alors, vous pouvez combiner métro et bus pour vous en rapprocher.
Le trajet, par un circuit ou l’autre, est assez long. Il m’a fallu plus d’ 1 h 15 pour y arriver.

Je ne pense pas que ce soit une visite indispensable à faire même pour occuper des enfants, sur un séjour assez court qui serait inférieur à deux semaines.
Le zoo de Central Park est une alternative bien plus appréciable en terme de praticité que cet immense zoo , bien aménagé, avec de belles collections d’animaux présentés dans de bonnes conditions, mais assez chronophage.
Le prix d’entrée peut aussi être dissuasif pour des adultes.
Certes, j’y ai passé 5 heures sans faire aucune pause ni pour “me remplir”, ni pour “me vider,” , ai choisi la formule complète, celle qui permet d’accéder à certaines activités et pavillons, mais elle m’a tout de même coûté la somme de 33.95 $ pour ne pas dire 34 $.

La formule complète (Total Expérience) permet d’entrer dans le Pavillon des gorilles, de faire un safari parmi des dinosaures, de voir un film en 4 D, de prendre un petit train qui en fait le tour, le jardin des papillons, le monde de la jungle, etc…
Comme c’était en semaine et que les groupes les plus nombreux étaient constitués par des enfants en sortie scolaire, je n’ai eu à attendre nulle part.
J’imagine que la même visite un jour de gratuité, à savoir le mercredi ("pay as you wish) ou le week-end par beau temps, ou en période de congés, doit être “infernale”.

Me trouvant proche de certains groupes de gamins encadrés par des adultes, j’ai été frappée par leur manque de tenue, de savoir vivre, de politesse.
J’ai eu l’impression que ces enfants n’avaient aucune règle pour se tenir correctement à l’extérieur et que les encadrants ne servaient qu’à les surveiller en les menant d’une visite à une autre, mais en aucun cas pour gérer un minimum de discipline.

Dans ce zoo, les plus sauvages m’ont paru être les enfants et non pas les animaux plus placides.
Je pense qu’il y a un sacré différentiel entre l’éducation à l’américaine et la nôtre. Je sais qu’ils nous l’envient, mais ce n’est pas si compliqué à mettre en place, non plus.

Cette parenthèse étant fermée, j’ai pris beaucoup de plaisir à déambuler de collections en collections toutes très bien mises en scène. Celle des oiseaux et le pavillon de Madagascar m’ont séduite.
J’y ai même retrouvé ma “maison”, comme l’illustre la page d’accueil.

Dans l’ensemble c’est un très beau parc animalier, pas le plus impressionnant de ceux que j’ai déjà vus, dans d’autres pays, mais il ne démérite pas.

Pour résumer, si vous devez choisir cette visite en saison, envisagez d’y faire le maximum d’activités, il vous faudra partir tôt et y consacrer toute la journée.

Vers 16 H 30, j’arrivais à hauteur de la sortie sur Fordham Road, et me sachant proche de Little Italy, l’occasion était trop belle pour que j’y retourne.

Little Italy se trouve autour de Arthur Avenue, à Belmont, qui en est l’épine dorsale.
C’est dans cette avenue que l’on trouve un marché couvert où se vendent tous les produits italiens importés qui n’ont pour nous, frontaliers de l’Italie, rien d’exotique, mais qui sont une réelle marque patriotique et identitaire des résidents présents ou passés.
C’est à l’intérieur de ce marché couvert qu’Al Capone vous accueille, fumant son cigare, probablement confectionné au stand d’à côté où l’on fabrique encore artisanalement des cigares de toutes tailles, à la main.
On peut les voir faire.
Ce fut pour moi, l’occasion d’en acheter quelques uns, souvenir original qui ne m’est pas destiné, mais qui fera un heureux, j’en suis sûre.

Les entreprises de cette avenue et proches environs sont toutes familiales. Elles sont ancrées dans la tradition italienne comme un noyau dur.
Le quartier n’a pas été perverti ou corrompu comme celui de Manhattan.
Il est presque inchangé depuis son origine.
Tous les puristes, en mal de produits authentiques italiens viennent s’approvisionner dans les commerces du secteur.
C’est vraiment un petit coin de promenade agréable et le dernier avant que je ne me retrouve dans le métro.

Pour rattraper une ligne qui me rapproche de Manhattan, il n’y a pas d’autre choix que de prendre le bus.
Une autre expérience m’attendait : le bain total dans la population qui, à cette heure, terminait sa journée de travail ou d’études selon l’âge.
Un bel échantillon de la population des quartiers que j’ai traversés puisque le parcours du BX 17 qui passe par l’Est de Little Italy pour rejoindre les lignes 2 et 5 du métro, est assez long, ralenti de surcroît par un trafic routier assez chargé.
J’étais, bien le seul visage pâle à bord.
Sans exagérer dans mes observations, je me suis trouvée dans le cœur du Bronx tel qu’on se l’imagine.
Intéressant à vivre.

C’est là que l’immersion prend tout son sens pour découvrir une ville, loin des artifices nécessaires au tourisme cadré, que j’apprécie aussi, en partie, par ailleurs.
L’avantage de ce petit voyage d’observation, c’est qu’il se fait en toute sécurité contrairement à Jamaïca où je n’en ai rien vu tant il aurait été imprudent d’insister.
Il y avait dans ce bus des caractères, des “gueules” comme on dit.
Le silence des uns contrastait avec les chahuts des autres ou les interpellations dont je ne pourrais dire qu’elles furent nécessairement sympathiques.
Une tranche de vie dans un bus le temps d’un parcours m’était offerte.

Une fois le métro récupéré, je suis passée à l’hôtel pour une petite pause avant de repartir diner dans une des adresses de restaurant mexicain que j’apprécie énormément et que je conseille vraiment avec force : Toloache au coin de la 50 th St et de la 8th Avenue.
Je me suis encore fait un voyage au pays des papilles toutes émoustillées même si, à cause d’une salle bondée, comme toujours dans ce restaurant très couru, j’ai diné au bar, face à un écran qui retransmettait la rencontre , en play off de basket entre l’équipe de Brooklyn et Miami.
J’ai pu voir que Brooklyn avait perdu!
Bon, cela ne m’a pas bouleversée, mais j’imagine que cet échec a dû en peiner pas mal dans la communauté toute proche.

Même si mon repas avec une entrée, un plat et une Corona, m’est revenu à 60 $ avec le tip, je me suis tant régalée que c’est avec une certaine légèreté que je suis rentrée tranquillement poursuivre d’autres étoiles sous la couette.

Bilan :

12 kms

Zoo du Bronx : ***
Little Italy : ***

Toloache : ****

Dans une équipe, il y a souvent des outsiders, des éléments que l’on considère comme relativement négligeables.
C’est un peu le cas de Staten Island qui est le parent pauvre de New-York.
Même les résidents de NY semblent penser qu’il n’y a rien à y faire, ni rien à y voir.

En inscrivant quelques secteurs dans mon projet, je savais que j’ouvrais une porte pleine de surprises.
Je me demande si je ne suis pas tombée sur la caverne des trésors d’Ali Baba.
Il ne m’a pas suffi de prononcer un mot magique pour ce faire, bien sûr!
Ce furent des recherches amusantes à faire sur internet, ayant peu d’autre documentation brochée à parcourir.

Comme je ne savais pas trop quelle direction prendre, j’ai utilisé des mots clés thématiques et c’est ainsi que j’ai pu reporter sur des cartes des itinéraires qui m’ont conduite sur de surprenants secteurs.
Cette mise en appétit va appeler à davantage de travail, parce qu’il est certain ,que lors d’un prochain voyage, s’il en est, je reviendrai à Staten Island me faire surprendre.

Revenons-en au fil de ma journée.
Il m’a fallu exactement 1 h 45 pour arriver à destination et 2 h pour en revenir.
C’est un des critères qui peut agir comme un frein parce que c’est presque la durée d’un voyage en bus pour aller à Philadelphie.
Le temps de me rendre en métro, de prendre le ferry puis le “métro local” géré par la MTA (SIR : Staten Island Rail) est incompressible.
Et encore, je crains que cela ne puisse être plus long puisque j’ai eu la chance à chaque fois d’arriver sur un ferry au départ immédiat.

Faire le choix d’une résidence touristique à Staten Island quand on veut visiter Manhattan et des proches secteurs est, à mon avis, une erreur.
C’est tout de même assez mal desservi même si le ferry assure des rotations 24/24 et 7/7.
Il y a le temps de la traversée et celui des attentes pour embarquer.
Il faut ensuite assurer ses transferts depuis l’adresse sur l’île. Si c’est à Saint George, près du terminal maritime, cela peut éventuellement aller, mais si c’est en plus dépendant des bus, c’est cauchemardesque. Leur fréquence sur cette île est bien moindre que dans les autres secteurs.
De même, le rail a une fréquence moindre.
Il est plus ou moins calé sur celle des rotations des ferries.

Donc, visitez Staten Island, si l’envie vous prend, mais n’y séjournez pas!
Tant pis pour ma logeuse de Air BnB mais je ne la soutiendrai pas et ne lui ferai, cela va de soi, aucune publicité! :slight_smile:

Me voici donc rendue au pied de ma première destination de la journée en quittant la gare de Dongan Hills desservie par le SIR.
A propos de ce réseau de transport, il a un fonctionnement très différent en terme de paiement de celui du métro traditionnel.
Au terminal du ferry, c’est simple :on passe sa metrocard comme partout ailleurs et on débloque le tourniquet.
Au retour, on monte à la station de l’île sans valider sa carte. On ne le fera qu’en sortant du terminus, pour actionner le tourniquet de sortie.
Soit!
Mais ce qui est original, c’est que ce métro local se prend sans payer sur toute l’île dans les stations intermédiaires. Autrement dit, vous vous présentez à la gare, accédez directement au quai sans portillon, montez dans le train, en redescendez où vous voulez en route, sans jamais rien avoir à valider.
Il va falloir que je mène ma petite enquête pour savoir pourquoi les îliens ont cette gratuité de transport intramuros qui ne concerne nullement les bus, identiques aux autres de la MTA que j’ai eus à prendre.

Je suis donc descendue à la gare de Dongan Hills, charmant petit “village” de province, c’est du moins ainsi qu’il se présente quand on descend les escaliers de la gare.
Je savais que j’allais me rendre sur un secteur dont le nom se termine par Hill, ce qui signifie “colline” et que, de fait, la route qui m’y mènerait grimperait.
J’étais préparée et je ne fus pas surprise. Ce qui le fut davantage, c’est que la notion de trottoir est à géométrie très variable voire absente.

Autre information pratique, donc!

Si dans la partie basse de la ville, où se trouvent les commerces et autres équipements communs, les rues sont dotées de trottoirs sans doute entretenus par la collectivité, il n’en est plus de même dès que l’on s’approche des zones résidentielles où chaque propriétaire est responsable de son bout de trottoir, c’est à dire de sa construction et de son entretien.

Donc, vous avez des zones où les dalles qui forment une allée piétonne se suivent encadrées de pelouse de part et d’autre du cheminement, et d’autres où les propriétaires n’ont eu que faire de ce service rendu aux piétons, et on décidé de n’en point installer et de prolonger leur terrain jusqu’à la chaussée en pelouse.

Si vous ne voulez pas marcher dans la rue, il vous faut piétiner ces espaces herbeux au plus au bord possible pour ne pas les endommager.
Les riverains n’ont que faire des visiteurs pédestres. Sans doute dans leur secteur n’y en a-t-il pas ou en nombre si infime que rien ne justifie qu’on s’en préoccupe. Les habitants circulent en voiture : pas à pied.

Là, c’est la configuration optimale, celle où entre dalles et pelouse vous n’êtes pas sur la chaussée, mais il y a pire.
Il est des secteurs où la circulation des automobiles et autres camions est régulière et où il n’y a aucun espace prévu pour les non motorisés.
Vous êtes donc contraints de marcher sur la route, sans grande sécurité, alors que de part et d’autres se trouvent des habitations. Ce n’est pas un no man land qui expliquerait cela! Non, c’est dans un secteur urbanisé.
Alors, entre les virages qui masquent la vue des conducteurs et le flux des véhicules, il faut être très très prudent!

Voilà pour la partie pratique des déplacements que j’ai eu à faire.

Revenons en à ma colline.
De Dongan Hills gare, je suis montée par Four Corners Road sur Todt Hill Road, en faisant un petit détour par Fairview Place.
Fairview, ça ne vous rappelle rien ?
Mais si, ! Desperate Housewives!
Mais là, rien à voir, c’est trois crans au-dessus !
J’avais pointé une adresse que je vais vous donner plus tard vous permettant de comprendre que quelquefois ce sont de petits détails qui sont des alibis pour se déterminer.

De maisons bourgeoises, mais sans plus, dans des styles plutôt dépouillés, rien d’ostentatoire, je suis montée vers des secteurs autrement résidentiels et, juchés sur leur colline, autrement impressionnants.
Non seulement le cadre est magnifique avec la vue plongeante mais les résidences sont incroyablement belles dans leur cadre coquet et fleuri.

Les propriétaires sont très aisés, c’est certain, mais cela ne prend pas cette couleur détestable que j’ai perçue à Mill Basin.
Le cadre est sublime et le soleil qui illuminait tous les parterres fleuris avec ces grands espaces verts n’y était pas pour rien dans ma perception idyllique.
J’ai vraiment eu “un choc”. Je ne m’attendais pas à tant d’harmonie.
Tout en cheminant, je me posais la question suivante : et si c’était ICI que se trouvait la cinquième étoile?

Oui, il faut que je vous précise un détail.
Avant de partir, il m’avait été demandé de noter les sites que je visiterai.
Je l’ai fait sous forme d’étoiles en me limitant à 5.
A ce jour, je n’ai pas encire trouvé ce qui justifierait cette note d’excellence subjective, celle qui aurait déclenché sous mes yeux le feu d’artifice que j’ai eu lorsque je suis arrivée la première fois à NY, face à la skyline illuminée.

J’en étais à ce questionnement, un peu étourdie, lorsque j’ai mis un bémol constatant les conditions à venir pour me déplacer dans Todt Hill Road,
Je suis partie sur la droite (pour ceux qui suivent avec une carte Google)et suis allée jusqu’au n° 724.(tapez en barre de recherche 724 Todt Hill Road Staten Island nyc, et passez en Street View)

Là, je vous laisse apprécier la démesure de la découverte, qui n’en était pas une pour moi qui savais ce que je venais voir mais qui voulais le juger sur place.
C’est encore plus impressionnant en réalité qu’avec Google Street parce qu’il y a l’effet de concrétude.

Dans l’ensemble et dans de nombreux secteurs de cette journée, je me suis demandé si le fait d’être un peu à l’écart des autres n’avait pas débridé les habitants, les autorisant à toutes les fantaisies inimaginables.
Dans le genre, délires, il y en a eu d’autres. Vous les verrez dans le dossier photos, mais celui-là a la première place pour ce que j’en ai vu.

J’aurais pu poursuivre sur cette route plus avant, mais comme j’avais d’autres objectifs de visite, que les temps de marche en terrain vallonné sont plus importants , j’ai préféré assurer et rebrousser chemin sur cette même route qui longe en partie un immense terrain de golf (privé bien sûr) suivi d’un cimetière que j’ai dans un premier pris pour un parc tant il n’y ressemblait pas, sous un certain angle.
De l’autre côté de la route, des résidences toutes plus belles les unes que les autres nichées dans leurs écrins de verdure.

Arrivée en bas de cette route, je l’ai prolongée en m’engageant sur Richmond Road qui me ramenait à la civilisation avec ses trottoirs, ses activités économiques.
La distance qui me séparait de la maison de Todt Hill et le point suivant, à savoir Old Richmond Town, un site historique préservé de l’ancienne ville, telle qu’elle était à la fin du 19ème et début du 20ème siècle, est de 5 kilomètres.
Pendant tout ce trajet, alors que sur Richmond Road passent des bus, je n’en ai vu qu’un seul à mon approche, quand j’arrivais à destination.
Ceci précise leur rareté et la nécessité de marcher parfois.

Une fois de plus, la chance m’a souri.
Alors que je photographiais une des maisons de cette ancienne ville qui borde la route, une des employées chargée de l’accueil pour les visites, se trouvait là, bien avant l’heure d’ouverture des lieux au public qui ne se fait qu’à 13 h pour la partie musée et à 14 h 30 pour la visite guidée de certains intérieurs de bâtisses, comme le pub, certaines maisons et ateliers, …

Je l’ai saluée, me suis présentée, et constatant que j’avais fait une longue route pour arriver jusque là, elle m’a proposé une visite privée de la maison qu’elle entretenait pour l’accueil des touristes.
Elle était vêtue du costume d’époque et avait même allumé un beau feu dans l’une des cheminées ce qui donnait à sentir une bonne odeur de flambée très agréable, en raccord parfait avec l’ambiance du décor très rustique.
Ce fut un petit moment privilégié que j’ai grandement apprécié moi qui suis un peu rétive lorsqu’il s’agit de procéder autrement.

De plus, attendre presque 2 h avant la seule visite guidée du jour, puisque j’étais sur place à 12 h 30 me contrariait un peu.
Une fois sortie de cette maisonnée, j’ai tenté ma chance avec le chargé de l’accueil au pub, mais j’ai eu un renvoi poli à la visite officielle. Il a bien accepté que j’entre exceptionnellement dans la salle principale, mais vite et discrètement.
Je me suis exécutée puis ai fait un tour des extérieurs en décidant de faire une petite pause dans l’espace pique-nique aménagé avec des tables.

A cet endroit, je n’étais plus très loin de l’étape suivante, le Jacques Marchais Museum, musée tibétain privé.
J’ai sur place découvert que Jacques est une femme! Nous ne sommes pas habitués à ce que ce prénom soit porté par des femmes, non ?
Je n’y connais rien en civilisation tibétaine, mais j’ai pris plaisir à découvrir ce charmant musée situé tout en hauteur.
Il est doté d’un petit jardin agréable qui domine la vallée avec de très belles vues.
Il en coûte 6$ pour l’entrée, mais il en coûte un peu aussi pour y accéder. Là c’est en volonté et pas en argent que cela se mesure. Eh, oui! ça grimpe et sans trottoirs, à nouveau!

De cette route, on peut voir un phare de Staten Island transformé en musée.
Je n’ai pas poussé jusqu’à lui, mais je le percevais bien.

A ce niveau, aussi les résidences sont impressionnantes et leurs propriétaires de joyeux fantaisistes, mais c’est moins spectaculaire qu’à Todt Hill.

Pour le retour, je comptais rejoindre la gare de Oakwood Heights, soit 4 stations de train plus bas que mon point d’arrivée. Cela vous donne une idée de la boucle que j’ai faite à travers les rues et routes du secteur.
La distance totale parcourue une fois arrivée sur Manhattan : 16 kms.
Je ne suis pas redescendue par l’axe principal que je craignais chargé en circulation et moins intéressant, mais ai opté pour une traversée en diagonale des zones de résidences qui diminuaient en taille au fur et à mesure que je me rapprochais de la gare.
Il est à noter que si les villas sont belles, elles manquent cruellement d’espace autour pour permettre aux enfants de jouer, au basket, par exemple. Pour l’essentiel, les paniers d’entrainement sont installés à hauteur du caniveau, dans la rue, le panier tourné vers la chaussée!
Cela prouve au moins que le trafic des voitures le permet.

Rendue à la civilisation, j’ai pris le train / métro dans les conditions expliquées et suis rentrée par le ferry de belles images encore en mémoire.

Une petite pause à l’hôtel et je suis repartie à l’Apollo pour l’Amateur Night.
J’avais découvert ce show l’an passé.

Il s’est déroulé à l’identique, sauf que j’avais pris quelques précautions.
Traumatisée par une sono que je trouve excessive et dangereuse pour le système auditif, je m’étais équipée de bouchons d’oreilles, ceux-là mêmes qui sont vendus dans les salles de concert, et m’étais installée au balcon.
Jusque là, rien que de très banal.
Malheureusement pour moi, je me suis trouvée placée juste derrière des belges qui ont passé leur temps à discuter se penchant sans cesse pour se parler à l’oreille (pas le choix à cause de la sono) et s’agiter sur leurs sièges sans aucun rapport avec le show dont je ne suis pas sûre qu’elles ait suivi quoi que ce soit , compris encore moins, et surtout s’y soient seulement intéressé. A se demander ce qu’elles étaient venues faire.
Pour papoter, un salon de thé, ou même la rue eut été préférables.
Pour corser le tout, celle qui était devant moi avait érigé sur sa tête une houppette à la Tintin (son cousin patriote) qu’elle redressait en permanence limitant encore un peu plus ma vue sur la scène.
J’aurais été équipée d’une paire de ciseaux que j’en aurais fait mon affaire.
La personne assise à côté de moi a été moins patiente. Elle aussi, gênée par tant d’impolitesse, s’est déplacé pour voir ailleurs. J’ai attendu l’entracte pour en faire autant non sans me départir de bons mots pour expliquer à ces donzelles que leur comportement avait été insupportable.

De telles conditions gâchent, un peu, beaucoup ce qui se passe sur scène.
De plus, et cela n’a rien à voir avec le concept, je n’ai pas eu de chance quant aux choix des styles musicaux des artistes candidats aux sélections.
En sus d’un jeune trompettiste talentueux de 12 ans, hors compétition, qui a exécuté avec brio des morceaux de jazz, que je n’aime vraiment pas, j’ai eu pour l’essentiel des chanteurs/ Chanteuses jazz, ou alors un numéro de rap qui m’insupporte!
Pour le reste, entre reggae, musique pop folk et du RnB, cela passait.

Bref, un programmation qui est bien dans l’air du temps et dans l’esprit de Harlem, mais qui ne m’a pas transportée.
Je reconnais au concept une originalité.
Nous avons même eu le droit à une demande d’applaudissements pour Coca Cola qui sponsorise le show! Là, il ne faut pas exagérer, quand même. Je n’allais pas applaudir ce consortium! :frowning: qui n’en a pas besoin!

Le présentateur est fidèle à ce qu’il était l’an passé. Mêmes blagues, mais il est bon!
L’orchestre, rien à dire : excellent!
De quoi passer une très bonne soirée avec un DJ qui assure la première partie et des intermèdes offerts par un danseur de claquettes sympathique.

Allez-y, vous ne le regretterez pas. Je n’ai seulement pas été gâtée, ce soir là, mais c’est tout…

Je pensais diner au Red Lobster juste à côté, mais la fatigue commençait à se manifester un petit peu.
J’ai préféré manger une salade en cours de route et finir par une bonne nuit récupératrice.
Aujourd’hui, que vais-je faire ? … Surprise!!!

Bilan :

19 kms

Staten Island : ****

Apollo Amateur Night : ***

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