Triste fut cette journée passée à Manhattan, non pas de mon fait, mais de celui du ciel qui n’a cessé de bouder quand il ne décidait pas de pleurnicher!
Aujourd’hui, semble est du même niveau : temps maussade, crachin et sûrement vent. Je ne vois plus le pont de Queensboro depuis ma fenêtre.
Une journée où se presser n’a pas de sens ce d’autant que j’ai de quoi m’occuper tranquillement, pour la matinée, au moins.
Ensuite, je serai à la rue, mais c’est une autre histoire qui n’a pas commencé.
Pour ce qui est de jeudi 8 mai, J’aurais bien aimé me rendre à Green-Wood Cemetery pour une deuxième visite que j’aurais couplée avec Sunset Park un peu plus bas dans Brooklyn.
Le temps assez lugubre s’y prêtait à condition de n’avoir comme objectif que de se mettre au diapason des gisants. Ce n’était pas mon intention.
Ce qui m’a fait différer la visite suivante, c’est le principe même du Park qui se trouve un peu en hauteur permettant d’avoir une jolie vue, surtout au coucher du soleil, sur Manhattan.
En guise de vue, elle aurait été probablement bouchée par les nuages assez bas, quant au coucher du soleil, puisqu’il a eu lieu, ce fut en toute discrétion derrière les masses nuageuses.
Inutile donc de perdre mon temps en tristes constats.
J’ai donc improvisé avec quelques balises.
En fin de matinée, désirant rapporter du Beef Jerky de qualité, je me suis rendue, au Whole Food Market de Colombus, me donnant l’occasion de passer dans cette partie de l’UWS que je voulais voir pour une mise en place provisoire de sculptures.
Dans cette grande surface de produits alimentaires, point de Jerky.
Tant pis, j’ai songé aller chez Zabar’s mais en chemin, je me suis arrêté chez Trader Joe’s, un magasin d’alimentation assez bon marché compte tenu du quartier et du coût de la vie en général sur Manhattan.
L’idée a été pertinente puisque j’y ai trouvé mon bonheur et bien plus encore.
Ce fut l’occasion de voir comment s’effectuait le passage en caisse, un peu à l’image de ce qui se fait partout dans les magasins de la ville quand ils sont multi caisses.
Une queue impressionnante s’était formée, sur deux colonnes , sillonnant entre les rayons de fruits. A la hauteur où je m’y suis insérée, je n’en voyais pas le bout!
J’ai alors pensé que j’allais poireauter au moins 1 heure avant de sortir.
Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu’elle avançait plutôt vite sans que je comprenne encore pourquoi et comment ce miracle.
C’est tout simple.
Il y a dans un espace dédié et resserré, 26 caisses au moins. Chaque caissier est muni d’un drapeau rouge qu’il agite pour annoncer que sa caisse est libre.
Un répartiteur gère les clients des deux files d’attente constituées et les envoie à la caisse numérotée qui s’est libérée. Toute la journée, un employé est payé pour dire allez ici ou là!
C’est ce qu’on appelle de l’organisation et surtout la légitimation de petits boulots de rien qui assurent un revenu, aussi maigre soit-il.
Vous n’avez ainsi pas le sentiment , comme cela a dû vous arriver souvent, de vous être mis dans la mauvaise file, à la mauvaise caisse, celle qui n’avance pas pour “x” raisons.
Tous les clients sont à égalité de chance pour régler leurs achats.
Finalement, c’est assez astucieux et efficace comme stratégie.
Le caissier se charge de tout emballer et vous remet votre sac au paiement.
Rien à voir avec notre système. Comme quoi, il y aurait peut-être de bonnes idées à prendre pour Carrouf ou Aupré…
Mes courses faites, je suis rentrée les déposer à l’hôtel et ai ouvert un sachet de jerky pour vérifier la qualité : rien à redire.
Je pense faire plaisir à certains, au retour.
Ceci étant fait, je suis repartie pour une visite gratuite du FIT sur la 7th Avenue.
L’exposition en cours m’a laissée songeuse. Je n’en ai pas bien compris l’intérêt.
Sans doute ne suis-je pas initiée pour suivre.
Sortie de ce musée dont la visite est rapide, je suis remontée à courte distance sur Penn Station pour une petite actualisation des lieux.
Rien de bien intéressant, en fait…
L’idée m’est alors venue de faire la descente complète de Broadway sachant que c’est assez vite fait depuis la 34th St où je me trouvais.
Quand je dis assez vite fait, c’est avec ma nature et mes intentions, à savoir no shopping, parce qu’arrivés sur Soho, ceux qui le souhaiteraient pourraient y consacrer une demi journée à faire les magasins de toutes sortes.
Si je n’étais absolument pas dans une dynamique d’achats, j’ai tout de même visité deux magasins pour en vérifier l’intérêt, lu par ailleurs.
Fish Eddy, non loin de Union Square est une adresse très intéressante si vous désirez rapporter des accessoires en rapport avec la cuisine ou l’art de la table assortis de graphismes de qualité rappelant les “emblèmes” de New-York.
C’est très loin de la pacotille voyante des boutiques de souvenirs et c’est assez chic.
Dans le lien, j’ai sélectionné un type d’articles, mais passez les différentes catégories en revue pour une idée de la gamme présentée.
Ensuite, je me suis arrêtée dans un magasin de souvenirs qui ne se limitent pas à NY mais prétend couvrir davantage l’identité américaine avec de très bonnes idées, à prix raisonnable.
American Icon Nyc . Une autre de leur boutique se trouve sur la 5th Ave au 277 entre les 29th St et 30th St.
Broadway est vraiment une diagonale qui permet de traverser différents quartiers où les activités économiques diffèrent, les architectures se différencient selon les secteurs et époques historiques de construction, à l’exemple des castirons que j’apprécie plus particulièrement.
Que ce soit dans un sens ou dans l’autre, puisque j’ai fait à pied cette avenue depuis le Nord de Manhattan au sud, ce, en deux voyages bien distincts, il est intéressant de le faire si on dispose de peu de temps pour comprendre un peu l’évolution et certains caractères de Manhattan. Depuis Central Park, en marchant normalement, je pense qu’il n’y en a pas pour plus de deux heures trente.
Rendue à hauteur du City Hall, ayant encore un peu d’avance sur ma visite suivante réservée, j’ai tournicoté dans le coin, bien triste à cause de cette lumière blafarde qui l’écrasait.
Un petit tour au Starbucks pour faire la queue comme tout le monde qui ne s’y rend pas pour les boissons caféinées, et me voici prête à me présenter au Woolworth Building pour sa visite intérieure.
Nous étions un groupe de 9 personnes, 10 avec le guide, un étudiant en architecture.
Je pense que le nombre de visiteurs payants admis doit être limité. Aussi, si vous désirez faire cette visite unique dans son genre et que vous êtes nombreux, réservez bien à l’avance pour obtenir l’heure de votre choix.
J’avais sur moi mon bon de réservation, mais une fois que le guide nous eut comptés, il nous a dit qu’il n’était pas nécessaire de le présenter. Le nombre correspondait à sa liste. Prévoyez tout de même de l’imprimer pour le présenter le cas échéant.
La visite commence par une explication de la construction vue de l’extérieur sur le trottoir d’en face ce qui exige une grande attention pour suivre les explications fournies et passionnantes données par ce jeune homme enthousiaste, qui peinait à couvrir le bruit de la circulation ce d’autant que nous étions à un feu et que le démarrage des véhicules vrombissants n’arrangeait rien. Mais c’est ainsi. A 18 h, le trafic est dense, entre bus, autres véhicules et klaxons, tous savent se faire entendre.
Une fois ces explications données sur l’extérieur, soit environ 10 à 15 minutes, nous sommes rentrés dans le lobby avec toute la discrétion nécessaire puisque des employés dans les lieux les quittaient encore, et qu’il n’était pas question de les gêner.
Le lobby est magnifique, en marbre, sculptures en bronze ou boiseries et surtout, ce qui en fait la flamboyance en sus du caractère gothique, ce sont les céramiques qui parent le plafond et les voûtes sans parler d’autres surprises en mezzanine ou à l’entresol.
Ce sont effectivement plusieurs niveaux qui nous sont accessibles mais dans une section bien délimitée. Nous verrons donc : le lobby,la mezzanine, l’entresol avec sa salle des coffres plus bas, dont la double porte restée ouverte est impressionnante, les plafonds à caissons de bois, les gargouilles représentant différents personnages dont l’architecte, le constructeur et certains inventeurs contemporains de l’édification, ainsi que Mr Woolworth dont on peut dire que la mégalomanie se retrouve jusqu’à son tombeau que j’ai pu voir dans le Bronx à Woodlawn Cemetery.
Les photos sont autorisées sans flash.
La visite dure en tout 60 minutes et commence à l’heure, voire un peu avant puisque nous étions tous présents.
Il m’en a coûté 30 $.
De là, j’avais décidé de finir par un diner que je voulais festif en embrassant une partie de Manhattan en hauteur, et en m’offrant un repas complet pour ponctuer ce séjour pour le moins décalé.
Je suis donc allée chez Gaonnuri que j’avais découvert l’an passé.
J’ai pris une soupe pour me réchauffer tant la bise avait eu raison de ma résistance au froid, surtout à la fin de la visite du Woolworth où nous étions en plein courant d’air.
S’en est suivi un poisson, et pour finir un dessert flambé, le tout arrosé de deux verres de Chardonnay.
Ne me demandez pas en quoi consistaient précisément mes plats, ni leur nom, j’en suis bien incapable, mais c’était à tomber! Je n’ai jamais mangé de tofu aussi soyeux ni de poisson si savamment cuisiné dans un bouillon dont les épices et autres légumes lui ont conféré un assemblage de parfums divins.
Je ne suis pas gastronome, mais fin bec, alors, en l’espèce, j’étais arrivée dans mon paradis.
Je m’en suis sortie pour 110 $, ce qui n’est pas rien, j’en conviens, mais je le voulais ainsi, et c’est sans comparaison une expérience réussie au regard du restaurant brésilien qui fut une erreur.
La vue est très belle. On est à côté de l’ESB que l’on peut admirer en hauteur puisque le restaurant se trouve au 39ème étage.
Devant, le panorama qui révèle une partie des lumières de Times square est magique.
Sur le côté, vers l’Hudson, c’est moins intéressant.
J’avais déjà vanté l’intérêt de cette adresse, et je réitère mon conseil, avec la même réserve.
N’y allez pas avec des enfants. Il n’y en avait aucun, et je ne pense pas que ce soit un restaurant pour eux. Ils ne seraient pas refusés, mais l’addition est tout de même à prendre en compte et, surtout, c’est un restaurant qui ne me semble pas se prêter à leur accueil sauf si ce sont des adolescents et qu’ils se comportent comme des adultes.
Ceci n’engage que moi, mais je ne suis pas sûre que si je pouvais interviewer d’autres personnes présentes, elles ne partageraient pas mon avis.
Il me semble que certains d’entre vous y sont allés aussi. Il serait intéressant qu’ils se positionnent pour un juste conseil.
Ceci étant, je me suis aussi bien amusée à suivre en partie un remake de Sex and The City, tel que j’en ai entendu parler puisque je n’ai pas suivi la série ni vu les films.
Quatre quarantenaires en goguette semblaient bien remontées à propos de la gent masculine et y allaient bon train. Elles étaient installées à côté de moi ce qui me fut facile pour les entendre puis écouter , les voyant pouffer de rire de temps en temps, ceci avec une certaine élégance. Il faut ce qu’il faut…
Ma petite fiesta personnelle aboutie, je suis rentrée pour une ultime nuit à l’hôtel, la prochaine se faisant dans un cadre bien moins confortable, à savoir un boeing 777 d’AF.
Aujourd’hui, je vais faire mes valises, les déposer en garde et faire, je ne sais quoi , peut-être un tour dans le NJ, s’il ne fait pas un temps trop ingérable.
Ce ne sera pas le dernier message de ce voyage.
Quelques autres suivront dans un premier temps pour vous proposer quelques réflexions sur la vie à New-York. Ensuite, je reprendrai, journée après journées les commentaires pour leur apporter l’éclairage des photos.
Ceci se fera dans la continuité de ce récit en direct mais ne sera plus en Une.
Il vous suffira de me suivre directement sur le forum de New-York.
Les commentaires sur les photos que vous voudriez faire seront à déposer sur la même section des commentaires, à savoir ICI.
A très bientôt donc, en espérant vous avoir intéressés dans cette proposition d’un New-York différent qui laisse de belles perspectives de découvertes à ceux qui y reviendront.