seulement pour information, car cela est très intéressant par son décalage et sa réalité… lire à la place de Ouest :::: Est (car il s’agit d’une traduction, fort bien établie, il faut que je retrouve son nom, car elle mérite de le signaler).bonne lecture
Alerte à Cuba: les premiers
signes du choléra ont été détectés
Publication: 19/07/2012 06:00 Par Yoani Sanchez, blogueuse
Cubaine http://desdecuba.com/generaciony_fr/
ÉPIDÉMIE - Nombreuses sont les moqueries à Cuba sur les informations
stéréotypées de la presse officielle. Les railleries portent sur la tendance des
médias à uniquement relater les faits positifs se produisant sur le territoire
national, et à montrer le reste du monde à travers des événements tragiques et
négatifs.
Une des plaisanteries les plus répandues se raconte lorsque le JT commence.
Les familles mettent alors des sacs vides sous le téléviseur ; “au moins, on
pourra les remplir avec les tonnes de viande, de fruits et d’aliments qui
n’apparaissent que dans les reportages”, disent sarcastiquement les maîtresses
de maison, accablées par les placards vides.
De plus, des linguistes ont relevé l’utilisation récurrente de verbes comme
“grandir, croître, construire, développer” dans les gros titres en référence à
Cuba, alors qu’ils leurs préfèrent des mots tels que “mourir, bombarder,
pourchasser, réprimer et détruire” lors des sujets sur l’étranger.
Malgré le fait que, ces dernières années, les journalistes ont tenté de
rester le plus proche possible de la réalité, le triomphalisme continue à
prendre le pas sur ce qui apparaît dans les médias de masse. Pour illustrer ce
constat, prenons un exemple récent : les premiers signes de la présence du
choléra depuis le début du mois de juin dans les provinces de l’ouest du pays.
La première preuve de son apparition fut un texto d’un journaliste
indépendant. Sur les sites internet officiels, le gouvernement immédiatement
qualifié la nouvelle de “bobard impérialiste”. Quelques semaines plus tard, il a
finalement été contraint de reconnaître que la contagion par le Vibriom
Cholerae dans la ville de Manzanillo était effectivement avérée.
Les gens ont une telle habitude à ne pas croire ce que disent les
journalistes que ce billet, publié dans Granma, a été lu avec méfiance. Pour le
moment, le bilan s’élève à 3 morts et 53 personnes contaminées, mais ces
chiffres ne cessent de grossir selon les rumeurs populaires. Et toutes les
spéculations sont de mise, car nous avons appris à lire entre les lignes des
informations, et à nous méfier de presque tout ce qui se dit à la télé.
Ce petit billet glissé mardi dernier dans le journal officiel Granma rapporte
plusieurs cas de personnes contaminées dans le pays par la bactérie Vibrio
Cholerae, responsable du choléra chez l’être humain. Selon ce qui est
expliqué dans ce média de presse, tous les cas avaient jusqu’alors été détectés
dans la province de Granma, située dans la région ouest de l’île.
Cette situation sanitaire pourrait être due aux fortes températures et aux
intenses pluies de ces dernières semaines. Environ 1000 patients ont été testés
dans l’espoir de mesurer l’envergure de la contagion, particulièrement dans la
ville de Manzanillo. Cette investigation médicale s’avère malheureusement
difficile, étant donnée la haute affluence de maladies gastriques graves à cette
époque de l’année.
Le Ministère de la Santé Publique explique que l’épicentre “est contrôlé et a
tendance à se réduire”. Mais cette affirmation n’est pas suffisante pour
rassurer les citoyens. Habitués aux mystères et secrets et au triomphalisme des
médias nationaux, les citoyens se plaignent du retard d’information. Presque une
semaine avant que ne soit publié le billet dans ce qui est le principal journal
des Grandes Antilles, les journalistes indépendants avaient déjà lancé
l’information à travers le réseau social Twitter ainsi que sur divers sites
internet. Il ne faut donc pas négliger la pression exercée par ces médias
alternatifs, qui a pu influer sur la décision officielle de signaler la
contagion du Vibrio Cholerae.
Les autorités sanitaires recommandent de redoubler d’attention en matière
d’hygiène, et ce dans tout le pays. Le traitement de l’eau destinée à la
consommation et à usage domestique devra être tout particulièrement contrôlé.
Parmi les mesures anti-épidémiques qui s’appliquent, on retrouve le problème
des puits situés dans les maisons des particuliers et dans les institutions
étatiques. Les zones où sont apparus des cas de contamination reçoivent des
ravitaillements en eau chlorée via des camions citernes, et les travaux
d’assainissement se voient de plus en plus intensifiés. On recommande également
à la population de respecter les mesures sanitaires afin d’éviter la propagation
de la maladie.
En ce qui concerne les étrangers en voyage à Cuba, il leur est recommandé de
boire exclusivement de l’eau en bouteille et d’éviter au maximum la consommation
d’aliments dans des endroits où l’hygiène est douteuse.
Une attention particulière doit être prise avec l’eau contenue dans les
cocktails et mojitos, qui, très souvent, ne sont pas préparés à base d’eau
préalablement bouillie ou correctement traitée. Pour le moment, de nouvelles
informations à ce propos sont attendues, alors que les pluies diluviennes
continuent dans le centre et dans l’ouest du pays.