Retour, jour par jour, de notre périple en Guyane

Forum Guyane

Lors de notre voyage aux USA l’année passée, j’avais rédigé jour par jour un compte rendu de notre trip. Suite au “succès” rencontré et aux nombreuses demandes de renseignements dont j’ai fait l’objet par la suite, je me suis dit: “Pourquoi pas recommencer ?”. En effet, les informations sur cette destination ne sont pas légion et pourrait en rebuter plus d’un qui voudrait découvrir cette région du monde.

Je resitue le contexte. Lors de ce trip aux USA, nous avions rencontré un charmant couple français habitant en Guyane. Après des discussions autour d’une bonne bouteille de vin, rendez-vous était pris avec eux, nous allions venir découvrir ce coin de France. Nous sommes donc en Mars et nous sommes arrivés hier ! Trip nature au programme !

Arrivé hier sur le coup de 16h après un vol sans histoire, nous sommes attendus par nos amis qui nous amènent chez eux à Cayenne. Grace à eux, nous avions pu loué un logement à 10 mètres de chez eux car les prix des hotels sont juste … délirant ! Apéro et repas de fete et puis dodo. Le décalage horaire n’est pas énorme, 4h, mais arrivé 23h heure locale, il était quand même temps d’aller se coucher.

Après une nuit compliquée (je n’avais pas enclenché la clim, la pièce était à 30°C), nous étions réveillé à 6h. Nous avons été faire une petite ballade dans le quartier alors que le soleil était en train de se lever. Ballade sympathique car nous avons longé des petits bouts de verdure agrémenté de bruit de tronconneuse. Ah non, en réalité, c’était juste des cigales qui nous saluaient !
Le petit déjeuner avalé (de délicieuses confitures péi achetés au supermarché d’à coté), nous partons pour Cacao et son marché Hmong.
Les Hmongs sont des minorités du Laos fuyant le communisme. Acceuillis par la France et placés dans des villages créés pour eux. Leur marché est connu dans toute la Guyane et se tient le dimanche uniquement.

La route qui nous emmène jusque la-bas n’est pas très longue, à peine 45 minutes, et nous permet de déja traverser des bouts de jungle. La végétation est omniprésente, éclatante de vert. La chaleur est déja bien présente, une trentaine de degrés et une humidité très élevée. Nos amis nous arrêtent un peu avant l’arrivée dans le village à un point de vue offrant une vision panoramique de la jungle. Impressionnant de voir cette étendue verte à perte de vue, légérement dans la brume.

Cacao, ce n’est pas très grand mais c’est calme. Des Hmongs bien sur, mais aussi des soixante-huitard vendant des bibelots composent la majeure partie de la population.
Arrivé dans le village, nous nous rendons d’abord au petit musée des insectes. Pour un prix somme toute dérisoire (4 euros/personne), nous avons droit à une petite surface présentant des dizaines d’espèces d’insectes, araignées et autres petites bestioles sympathiques. Vivantes ou naturalisées, on a un large échantillon de ce qui nous attend pour nos futures marches. Une petite serre aux papillons complètent la visite qui nous a bien plu. Possibilité en plus d’avoir un guide expliquant les espèces présentes.

Après ca, nous descendons dans le marché couvert qui nous rappellent ceux d’Asie, les odeurs agressives en moins. Ici, pas de bêtes dépecées qu’on laisse trainer sur des étals dans la chaleur et la poussière. Des petites spécialités asiatiques tel que des nems et autres beignets de crevette sont en vente ainsi que de magnifiques bouquets de fleur pour deux euros. Ambiance sympa et pas trop de monde lorsque nous y étions. Nous finissons par aller manger un petit peu plus loin dans le village, sur une espèce de terrasse donnant sur une crique magnifique (une crique est une rivière et n’a donc pas le même sens que chez nous), de délicieux plats asiatiques.

Après cela, nous repartons à notre aise sur Cayenne en passant par la route des Plages. Cette route borde la mer et offre tout plein de petits accès vers cette immense plage. Petit bémol, il ne faut pas s’attendre à une mer bleue turquoise comme dans les Antilles mais à une mer brune, résultat du fleuve qui se jette dedans et qui apporte beaucoup d’alluvions. Ca n’empèche que les lieux sont très agréables et nous nous arrêtons boire un verre dans un resto au cadre magnifique. Des bassins alimentés par une rivière de montagne et qui se jette directement dans la mer, des carpes gigantesques et de petits carbets que l’on réserve pour manger de délicieux plats face à la mer.

Il est déja temps de rentrer pour prendre une petite collation. Au moment ou j’écris ces lignes, on me fait manger du maracudja, le fruit de la passion. Un véritable délice rafraichissant !

C’est tout pour aujourd’hui car on doit encore récupérer du voyage et le programme de demain est alléchant: une journée complète dans les marais de Kaw !

Aujourd’hui, lever matinal car nous devons nous rendre sur le lieu de notre excursion. C’est quand même à 1h30 de Cayenne que notre guide nous attend. Nous partons donc assez tôt car les embouteillages de Cayenne sont mémorables. C’est donc chargé de nos sacs à dos que nous montons dans notre petite Ford Ka, direction les Marais de Kaw.

Après avoir croisé une file de voitures de plus de dix kilomètres, qui roulaient fort heureusement dans l’autre sens, nous quittons la route principale à Roura pour nous enfoncer en jungle. La route reste d’assez belle facture malgré la présence de nombreux trous qui nous obligent à rouler prudemment. Malgré les efforts de notre ami, nous ne pouvons éviter une légère sortie de route qui aura pour conséquence de nous faire rentrer fort tard ce soir. En attendant, après cinquante kilomètres sans croiser un chat, mais en voyant des toiles d’araignées de plusieurs mètres, nous arrivons à un cul de sac ou notre bateau et notre guide nous attend. La chance est avec nous, seul un couple se joint à nous. Couple plus agé mais fort sympathique.

Il est 9h quand nous embarquons sur notre pirogue accompagné de Stéphane, jeune gars qui connait les Marais comme sa poche. Nous nous retrouvons dans un monde aquatique, peuplé d’animaux en tout genre. En réalité, les marais c’est une savane inondée ce qui signifie que nous circulons au milieu d’une immense étendue d’herbe flottante. Le soleil est de la partie, tout va bien ! Stéphane s’arrête régulièrement pour nous montrer ici un couple de zébu en train de brouter l’herbe le corps complètement immergé, ici telle espèce d’oiseaux ou d’arbres. Ces explications sont vraiment pro et il arrive sans problème à nous captiver. Nous sommes en Guyane, ce qui signifie que le temps peut très vite changer. Donc après le grand soleil, voilà une petite averse qui nous permet de nous rincer.

Après avoir naviguer pendant deux heures à ce rythme de sénateur, nous arrivons à notre premier campement pour un changement de pirogue. Car, la nous allons nous enfoncer beaucoup plus profondément dans les marais, la rivière se transforme en gros ruisseau ce qui nous oblige à troquer notre pirogue par de petites embarcations avec un moteur électrique.

Nous nous retrouvons donc dans des passages ou nous devons écarter les branches pour passer sous peine de les prendre dans l’oeil en prenant soin de ne pas trop bouger. Ces barquettes ne sont pas super stables et l’eau brunatre du marais ne donne pas envie d’y faire un plongeon. En chemin, nous avons la chance de faire la rencontre d’un paresseux perché dans son arbre qui nous acceuille à grand coup de sifflet. Nous voyons aussi le vol de deux toucans, chose apparement assez inhabituelle, avec leur bec proéminent. Expérience unique que d’être seul au monde au milieu de la jungle, entouré de tout ces intervenants. De plus, les touts petits moteurs électriques ne font pas un bruit ce qui nous permet de profiter de la cacophonie des animaux se prévenant mutuellement de la présence d’intrus. Magique !

Nous finissons par arriver dans le carbet de Stéphane après une courte marche en jungle. Lieu aménagé par ces soins dans une petite clairière en bord de crique, nous sommes à plus de quatre heure de la première trace de civilisation. Mais Stéphane ne perd pas le nord et nous offre quand même l’apéro sacré, le ti’punch. Une anguille électrique d’un mètre cinquante reste à nos cotés tout en chassant les petits poissons qui passent à coté d’elle. Moment inoubliable, nous prenons le temps de profiter pendant que Stéphane prépare le diner. Un superbe morpho - un grand papillon aux ailes d’un beau bleu brillant - nous tourne autour. Impossible de le prendre en photo, il est beaucoup trop rapide. Etant donné que nous n’avons pas réussi à sortir le moindre poisson, le menu du jour sera constitué d’un incroyable poulet boucané, de haricots rouge cuit avec du lard et de couac (farine de manioc) assaisonné. Un délice bien revigorant !

Après cela, Stéphane nous montre les techniques d’orpaillage en se jetant dans la crique. Il “suffit” de prendre une battée (une espèce de couvercle de casserole), de mettre du sable se trouvant dans la crique et de le nettoyer pendant un bon bout de temps pour finalement arrivé à trouver une ou deux paillettes d’or. Travail fastidieux qui porte ces fruits car en effet, elles sont bien la, lorsque tout le sable est éliminé. Il les remet à l’eau et nous propose à tous d’essayer. Nous sommes quatre à rentrer dans la crique et c’est parti pour du travail long et probablement frustrant. Au final, après une grosse demi-heure nous arrivons à un résultat similaire à Stéphane, fort content de nous. Nous nettoyons le matériel et c’est reparti pour une marche plus longue en jungle.

La piste n’est pas très compliquée mais la présence de moustiques nous rend vite dingue. Heureusement, le couple qui nous accompagne avait pensé à prendre de la bombe répulsive. Grace à eux, nous avons pu profiter pleinement des explications de notre guide qui nous montre toute sorte de variété d’arbres. Il nous déniche aussi un gros ver à bois (ceux de Koh-Lanta) que mon épouse s’empresse de gouter. Résultat pas terrible car le gout n’est apparement vraiment pas terrible. Néanmoins, Stéphane est impressionné car seulement deux ou trois personnes en 15 ans de travail ont osé tester la bête. Bravo mon amour !!!

Après avoir crapahuté pendant une heure et demi, nous rejoignons nos embarcations pour retourner au premier camp. Il va déjà être temps de casser la croute car après cela, le clou du spectacle arrive: la “chasse” de nuit aux caïmans !

A la nuit tombée, nous réembarquons dans la pirogue et préparons les lampes de poches que nous avions emporté. En effet, le seul moyen de les voir est d’arriver à voir leurs yeux qui prennent une teinte rouge dorée lorsque la lumière leur passe dessus. C’est fugace comme vision mais ca nous permettra de nous diriger dans leur direction jusqu’à les trouver.

Après un bon bout de temps sans en apercevoir la queue d’un, ca y est, Stéphane en a vu un ! Malheureusement, le temps d’arriver, la bête avait plongé. Raté ! Pas grave, on continue. Je me révèle assez bon au petit jeu de la chasse aux caïmans et nous finissons par arriver à en approcher un de très près. C’est un très jeune caïman à lunette mais qui déja nous fait ressentir des émotions assez forte. Voir ces animaux dans leur habitat naturel, au beau milieu d’une nuit noire juste éclairée par trois malheureuses lampes de poche, ca fait des frissons ! Au final, c’est quatre ou cinq caïmans, tous très jeune, que nous arrivons à approcher. Génial ! Seul problème, les plus gros ne se laissent pas approcher et plonge directement après avoir été repéré. C’est la nature, c’est comme ca. Pour nous consoler, Stéphane arrive on ne sait trop comment à en attraper un. Il a un an et est fort tranquille. Stéphane peut donc nous montrer en détail à quoi il ressemble et nous explique en détail tout ce qu’il y a à savoir sur ces animaux. Pour finir, il le relache et notre ami s’en va tranquillement vivre sa vie.

Malheureusement, après trois heures de recherche et d’émotions, il est déja temps de rentrer. Il est 22h quand nous rejoignons les voitures. Mauvaise surprise, notre pneu arrière gauche est complètement dégonflé. Pas de panique, Stéphane a un petit compresseur qui nous permet de repartir. La galère continue car contrairement à ce que l’on espèrait, le pneu se redégonfle à nouveau et pas de roue de secours dans la voiture. Juste une petite bombe anti-crevaison et un petit compresseur. Nous nous faisons donc les 50 kilomètres de jungle en s’arrêtant toutes les dix minutes pour le regonfler. Comme il n’y a aucun réseau, nous sommes obligés de pousser jusque Roura de cette manière. Nous finissons par y arriver et pouvons enfin appeler la dépanneuse ! La journée se termine bien ! Il est plus d’une heure du matin quand nous rejoignons nos appartements, des souvenirs plein la tête ! Journée unique !

Aujourd’hui programme moins intense que la veille mais tout aussi attrayant: nous nous rendons sur une petite ile pas loin de Cayenne. La matinée sera calme car nous devons aller faire changer le pneu crevé la veille et notre bateau ne démarre que début d’après-midi. Nous en profitons pour récupérer et ressasser les souvenirs de la veille.

Il est 14h30 quand notre bateau démarre pour l’Ilet-la-Mer. C’est une ile qui abritait un centre de l’institut Pasteur. Le jour ou ils sont partis, ils ont ouvert les portes de cages et lachés toute une bande de saïmiris, des petits singes. Depuis, ils se seraient appropriés l’ile et nos amis nous promettent qu’on en verra !

Et, en effet, à peine débarqué après la courte traversée, nous sommes littéralement envahis par ces mignonnes petites bêtes. Nous sortons les biscuits que nous avions ramenés pour eux et ils nous grimpent dessus. D’abord un, puis deux puis toute la famille. Ils sont légers comme tout, peu farouche si on les laisse faire (ne pas essayer d’en bloquer un dans ces mains, il se défendra) et surtout super mignon !

Nous avons deux grosses heures avant que le bateau ne reviennent nous chercher, nous nous engageons donc sur le sentier qui fait le tour de l’ile. Les singes nous suivent un petit moment puis repartent attendre d’éventuels autres visiteurs. Le chemin est étroit mais bien tracé, le panneau indicatif nous dit qu’il faudra une heure trente pour faire le tour. Le but n’étant pas de faire de la performance, nous avancons à notre aise en écoutant les explications de notre ami, véritable mine de connaissance sur la jungle. Aucune difficulté pour avancer, de petites bandes de singes continuent à nous rendre visite puis lache l’affaire et sont remplacés par d’autres.

A un moment, on s’arrête car notre ami a vu quelque chose par terre. C’est une matutu, grosse mygale arboricole qui serait tombé de son arbre. Complètement inoffensive si on essaye pas de la serrer dans son poing, notre “guide-forestier” la fait avancer à l’aide d’une petite branche jusque dans sa main. Nous nous amusons tous à la faire passer de main en main, sensation impressionante pour certain, et la remettons au sol pour qu’elle continue à vivre sa vie. Un rêve de plus pour moi, qui lors de nos précédents voyages n’avait jamais réussi à en voir en liberté.

Nous arrivons à la petite plage complètement déserte, proche de l’embarcadère, ou nous nous posons quelques minutes pour profiter du paysage. Ensuite de ca, nous partons attendre le bateau et nos amis les singes sont de retour. Il faut faire attention à nos affaires car ils sont très curieux et le moindre sac ouvert est une invitation pour eux à venir voir ce qu’il s’y passe.

Le retour se fait tranquille et notre pilote arrive à nous montrer toute une colonie d’ibis rouge, chose apparement assez inhabituelle. Il est 18h30 quand nous sommes de retour à Cayenne. Ce soir, nous allons manger au restaurant.

Endroit magnifique avec tout les petits carbets dont certains au dessus de la mer. La nourriture est excellente et nous passons une agréable soirée. Journée géniale, encore !

Journée soft au programme pour aujourd’hui. Nous devions normalement aller visiter les installations d’une association qui s’occupe des paresseux. Malheureusement, la propriétaire des lieux est décédée et les lieux sont fermés jusqu’à nouvel ordre. Nous devons donc légerement modifier notre programme et nous décidons d’aller nous dégourdir les jambes. Une courte ballade sur le Sentier de Rorota nous tiendra lieu d’activité du jour.

En attendant, au matin, nous décidons d’aller prendre un copier petit déjeuner dans un nouveau restaurant-glacier-bar du centre de Cayenne. Situé dans une ancienne case créole complètement réaménagé, nous faisons un petit déj à l’américaine en souvenir de notre rencontre. Délicieux et copieux ! Programme moins glamour pour la suite, nous partons faire nos courses pour la grosse semaine qui nous reste ici.

Il est donc 15h15 quand nous sommes à pied d’oeuvre au départ du sentier. Courte montée sur un chemin un peu défoncé et nous arrivons au point de départ de la rando. Cela commence par un faux-plat entouré de jungle sur une piste en très bon état et qui nous permettra de croiser le chemin d’un paresseux (le deuxième que nous avons vu s’est révélé être une termitière) et d’une nouvelle matutu sur son arbre. Il fait chaud mais la mer n’étant pas loin, l’air reste respirable.

Après avoir dépassé les retenues d’eau de Cayenne, on s’engage sur un petit pont en bois et la piste se fait moins large. Elle restera malgré tout en très bon état jusqu’au bout. La nature est omniprésente et nous ne sommes “dérangés” que par les nombreux joggeurs de Cayenne qui viennent ici faire du sport en fin de journée.

Sur la fin de la piste, nous croisons quelques petites chutes d’eau car depuis quelques temps nous longeons une crique. Endroit bucolique et rafraichissant car il y a beaucoup moins d’air de ce coté-ci. La ballade se termine déjà et nous rentrons à la maison pour manger un bami, plat typiquement surinamais. Au final, deux heures de marche tranquille pour pouvoir trouver et observer la faune déjà très présente à deux pas de la ville.

Réveil matinal aujourd’hui pour faire une excursion en canoëà la découverte d’un endroit peu connu: la crique Gabrielle et le Lac Pali. Ilest 8h du matin quand nous arrivons à Roura, lieu de nos déboires en voiturequelques jours avant. Nous nous retrouvons au fond du village dans un beaubâtiment en bois ouvert sur les cotés, au bord de la crique, ou nous réglonsce que nous devons. Ceci étant fait, nous prenons place sur une pirogue électrique qui va nousremonter le plus loin possible avec nos canoës. Le trajet dure une petitevingtaine de minutes et déjà, la faune et la flore sont bien présentes. Unetortue fait de la brasse devant nous avant de plonger pour éviter l’attentiondont elle fait l’objet. Des chauves-souris dérangées par notre présence s’envole,des martins-pêcheurs volent pas loin de nous. La pirogue racle quelques fois etarrivés dans un décor de savane inondée, il nous dit qu’il ne peut pas allerplus loin. On met donc les canoës à l’eau, nos sacs dessus, on empoigne nospagaies et après avoir galéré un peu pour monter dedans, nous voila partis.Le début est vraiment galère car mon épouse et moi nous étions placés dans lemauvais sens, nous tournions donc en rond. Le courant à contre-sens ne nousrend pas la tache plus facile et après avoir fait 500 mètres, nousaccostons sur une berge boueuse pour échanger nos places. Après un plouf dansl’eau de mon épouse, la progression se révèle un peu plus aisée et nousrepartons de plus belle vers le lac Pali situé à une heure de pagaie de la. Quelques temps après, nous sommes obligés de remettre pied à terre pour fairefranchir un rapide à nos embarcations, le courant à cet endroit la est tropfort. Néanmoins, c’est à partir de cet endroit la que le décor change du toutau tout. La crique, assez large jusque la rétrécit énormément, atteignant dansle meilleur des cas 2 mètres de large. Nous sommes en pleine jungle, à lalimite de la mangrove. Des morphos, grand papillon aux ailes bleu électrique,volent partout autour de nous et les bruits de la jungle nous accompagnent etsoulagent un peu la difficulté rencontrée par la remontée du courant.Arrive le moment ou un arbre est couché sur notre route et nous oblige à passeren dessous, couché dans nos canoës et devant nous aidés de nos bras pour passer.Avous-le, cette partie est très belle mais on en profitera réellement au retourcar l’effort physique est important et nos esprits sont concentrés la-dessusavant tout.Finalement, nos efforts payent et nous arrivons un peu péniblement sur le Lac,la ou le courant est inexistant. Difficile de se le représenter car il n’a pasla forme que l’on attend. Ca ressemble plus à une grosse rivière ou se trouvela jungle d’un coté et une savane inondée de l’autre. Depuis que nous sommespartis, nous n’avons croisé personne et le sentiment d’être seul au monde estvraiment incroyable. D’après notre ami, lorsque lui l’a fait, des pêcheursamérindiens viennent poser leur filet dans le coin car les poissons prolifèrentsans jamais être dérangés. Le lac est recouvert de nénuphars, le lieu estvraiment sublime.Lors de leur premier passage, nos amis avaient trouvés un endroit tranquillepour déjeuner et nous remontons le lac jusqu’à le retrouver. C’est une espècede minuscule clairière au bord du lac, l’endroit est parfait. Nous mettons doncpied à terre pour casser la croute. Ici, par contre, nous ne sommes pas seuls !Des fourmis noires de deux centimètres côtoient leurs homologues rouges, desabeilles et des guêpes volent un peu partout mais ne nous dérangent pas. Unserpent, probablement un serpent-liane juvénile, me tombe dessus. Le vent l’afait tomber de la branche ou il se trouvait. Sa peur a été plus grande que masurprise et il a fuit sans demander son reste. Quelques saïmiris se fontentendre sans se faire voir et le cri de grosses perruches nous ravissent.Après une pause pique-nique d’une grosse heure, il est temps de redémarrer. Onse tartine de crème solaire car le soleil tape dur et certains passagesvont nous obliger à subir sa loi.Nous essayons d’abord de remonter un peu plus loin sur le lac mais au bout decinquante mètres, nous devons faire demi-tour car la végétation est trop forteet refuse de nous laisser passer. Nous redescendons tranquillement le lac endonnant un coup de pagaie de temps en temps, digestion oblige.Assez vite, nous nous retrouvons à l’entrée de la mangrove et le courant nousemporte. Maintenant, nous n’avons plus besoin de forcer et nous devons doncjuste diriger. Plus facile à dire qu’à faire car la crique est très étroite et nousprenons facilement de la vitesse, ce qui nous oblige à utiliser nos pagaiespour nous éloigner des rives. Néanmoins, cet endroit me parait encore plus beauqu’à l’aller et on profite pleinement. Un chapeau accroché dans une branche ettombant à l’eau plus tard, nous quittons déjà cet endroit incroyable pour nousretrouver sur la partie plus large dans ces plaines inondées. Le plus durcommence car le soleil est très fort et malgré la présence d’air, nous sentonsque nos peaux sont en train de souffrir. Nous continuons néanmoins notredescente à notre aise pour observer tout ce qui nous entoure. Un spectaclepermanent, tant la nature ici à tout les droits.Arrive néanmoins l’évènement qui va rendre la fin de journée longue etépuisante: la marée. Elle n’est pas très forte en soi mais le courant qui nousportait jusque la s’arrête doucement jusqu’à finalement changer de sens. Nousvoila donc de nouveau obliger de lutter contre lui et la route n’est pas finie.Longue fut cette partie, un tout petit peu moins belle que ce que nous avons vuauparavant (probablement du à la fatigue et non à une observation objective) etterriblement éprouvante.Quand enfin nous revenons à l’embarcadère, il est 15h et au moment de sortirdes canoës, je me loupe et tombe à l’eau. Ma paire de claquette reste coincéeau fond de l’eau dans une épaisse couche de vase. Dommage, elle m’accompagnaitdepuis un bon bout de temps et était un souvenir d’un voyage précédent.Nous rentrons à la maison tous se doucher car l’odeur qui nous entoure n’estpas très agréable. La, c’est l’heure du bilan physique. Les muscles qui fontmal, quelques blessures du à des chutes mais surtout des coups de soleilterrible sur tout les endroits du corps exposé. Prudence donc pour les gens quicomme nous ont la peau blanche, le soleil est dangereux en Guyane.Pour nous remettre de nos émotions, nous repartons dans le centre de Cayennemanger une glace au restaurant ou nous avions été prendre le petit déjeuner. Unvéritable régal ! Accompagnée d’un bon jus de maracudja (c’est le nom du fruitde la passion), la découverte du voyage en terme de fruit, nous récupéronsquelques forces perdues dans la bataille du courant.Nous en profitons pour se balader un peu dans le centre-ville et la c’est moncoup de gueule du voyage. Quel dommage de laisser une ville comme celle-ci dansun état de quasi abandon général ! Ce ne sont que des cases créoles délabrées,les couleurs passées que l’on détruit pour remplacer par d’autres bâtimentssoi-disant moderne et d’une laideur absolue. Bien sur, de temps en temps, l’uneou l’autre de ces cases est complètement restaurée et permet d’imaginer cequ’il y a moyen de faire si on appliquait le même traitement aux autreshabitations. Néanmoins, nous en profitons pour acheter de la crèmeanti-brulure, une nouvelle paire de claquette et visiter quelques boutiquesd’objets en bois ou de hamacs. Nous repassons par la place des Palmistes, réelcentre de la ville mais qui n’a rien d’exceptionnel. Un grand carré d’herbeavec quelques palmiers et des habitations tout autour. Mouais …Nous revenons donc à la maison prendre un apéro bien mérité après ce que nousavons vécu aujourd’hui. Nous en profitons pour changer notre programme dulendemain. Nous devions à la base aller en rando mais vu l’état de tous, nousinversons avec notre visite du zoo de Cayenne prévue lundi pour nous laissertrois jours pour nous retaper.

Suite au physique défaillant des uns et des autres, nous avions décidé la veille d’échanger le programme d’aujourd’hui avec celui de lundi. Nous nous levons donc plus tard que d’habitude et passons la matinée à panser nos coups de soleil et autres petits bobos. Après un bon repas préparé par notre hôte, il est 13h30 quand nous démarrons en direction du zoo de Cayenne. En réalité, ce zoo ne se trouve pas à Cayenne mais à Montsinery, petit village à une vingtaine de minutes de chez nous.

Avant de bifurquer vers le village, notre ami continue un peu plus loin pour aller voir les étals d’artisanat amérindien, situé le long des routes passantes. Ces derniers s’installent la, sans heure d’ouverture, et vendent leurs productions de magnifiques paniers tressés, d’objets de décorations ou de bijoux, toujours 100% naturel. Pour le constater, il suffit de regarder avec quelle habileté, il tresse les paniers en attendant le client. Anecdote amusante, ils utilisent des tambours de machine à laver comme barbecue. Nous croisons aussi le chemin de notre premier phasme, insecte ressemblant à une brindille. On y reste une dizaine de minutes mais peu d’Amérindiens sont présents à ce moment la et le tour est vite fait.

Après avoir un peu galéré pour trouver l’entrée de Montsinery (le panneau indicatif du zoo a mystérieusement disparu), nous y voila enfin. Très peu de voiture sur le parking, nous allons être tranquille. L’entrée est assez chère - une quinzaine d’euros - mais comme beaucoup de choses dans ces contrées. Qu’on aime ou qu’on aime pas le principe du zoo n’est pas vraiment la question, néanmoins celui-ci a le mérite de ne montrer que des espèces habitant en Guyane et qu’on ne verra probablement jamais en jungle. Il reste rare de rencontrer des félins et si un jour ça devrait être le cas, on aurait que peu de temps pour profiter de la beauté de ces animaux. Dans le même ordre d’idée, beaucoup de ces animaux sont des animaux nocturnes que l’on observe que trop rarement, même si on dort en pleine nature. Pour terminer, cette visite est peut-être à faire avant d’aller se dégourdir les pattes pour la première fois pour pouvoir identifier les espèces rencontrées.

On reçoit un plan à l’entrée, pas vraiment nécessaire car le chemin forme une boucle. On peut y voir par contre qu’une trentaine d’espèces d’animaux différents vivent ici, sans compter les iguanes prenant le soleil un peu partout et libre d’entrer et sortir du parc.

On peut donc observer tout d’abord des caïmans appartenant aux quatre espèces existante, notamment l’énorme caïman noir en train de prendre la pose juste devant nous. Comme, lors de notre excursion au marais de Kaw, nous n’avions aperçu que les yeux des plus gros représentants, cela nous permet de nous rendre compte de leur taille réelle. Impressionant !

On peut voir aussi un petit groupe de chiens bois, sorte de croisement entre un chien et un ourson tellement leur fourrure y fait penser. On aurait qu’une envie, c’est d’aller les caresser.

Des aras aux couleurs chatoyantes font les beaux devant nous, des perruches de toutes sortes prennent la pose et les ibis rouges que nous avions vu de loin sont la juste devant nous.

On finit par arriver dans la partie des félins et, si c’est vrai qu’il est intéressant de pouvoir les voir en toute sécurité, on regrette quand même de voir ces magnifiques animaux enfermés dans leurs cages. Au comportement d’un puma, on peut voir qu’ils ne supportent que très peu leurs conditions de vie car ces animaux sont territoriaux et auraient besoin d’enclos immenses pour se sentir mieux. Néanmoins, on peut observer des jaguars, des pumas, des ocelots et différentes races de félins se rapprochant un peu plus de la taille d’un gros chat (ocemas, chats margay, chats tigres).

Après leurs enclos, on pénètre dans la “jungle”, partie agréable car totalement ombragée ou la star se nomme le maïpouri (tapir en créole) qui, chance pour nous, est en train de jouer dans l’eau juste devant nos yeux. Il plonge, réapparait un peu plus loin et replonge. Après dix minutes d’effort, il est temps qu’il aille se reposer et ressort de l’eau pour aller se trouver un coin à l’abri du soleil. D’après les photos, ils sont apparemment quatre mais les autres doivent faire la sieste hors de notre vue.
C’est aussi dans cette partie que nous avons vu à une dizaine de mètres de nous, la tête d’un gros varan, pensionnaire libre lui aussi et qui a fui à notre approche.

On continue la visite avec les enclos à singes ou l’on peut observer notamment le singe hurleur dont le cri fait penser à un roulement de tonnerre que l’ont entend jusqu’à cinq kilomètres en jungle. Cet animal est capable d’empêcher de dormir quiconque se trouvant dans son champ d’action. Moment amusant car l’animal n’est pas si gros que cela alors qu’on aurait pu s’attendre à une sorte de gorille.

Après être passé devant les enclos de majestueux aigles et autres rapaces, on termine dans la volière ou les perruches volent en formation serrée autour de nous. C’est aussi ici que sont disposés les quelques terrariums présentant des espèces de serpent tels que des boas de toutes les couleurs et un petit anaconda de 6 mètres.

On termine la visite par la boutique (évidemment !). Le tout nous aura pris deux bonnes heures qui auront été somme toute bien agréable car le parc est bien pensé et bien ombragé.

Sur le chemin du retour, nous allons faire quelques courses et terminons la journée sur une impression très positive. Le programme du lendemain, le marché de Cayenne et ensuite, un moment que j’attendais, une nuit en carbet dans la région du marais de Kaw. Hâte !!!

Ce matin, réveil tranquille pour tout le monde car l’activité consiste à se rendre au marché de Cayenne. Ouvert tout les samedi matins, c’est un peu comme partout un lieu de rencontre et de commerce de la ville. Nous arrivons donc sur le coup de 11h et nous courrons sous le marché couvert pour nous mettre à l’abri d’une grosse averse qui passait par la.

Ca ressemble à beaucoup de marchés des iles ou d’Asie, un grand bazar organisé ou tout le monde se marche dessus, crie et achète un peu partout. C’est coloré, c’est bruyant, c’est odorant, c’est beau. On en profite pour refaire notre stock d’épices et de vanille et pour racheter un chapeau à mon épouse. On s’arrête à un stand proposant de délicieux jus de fruits frais préparé devant nous et on finit par faire la queue devant un des micros-restos asiatiques. Chacun commande sa soupe aux raviolis. L’ambiance surchauffée et la température de la soupe nous offre une véritable suée mais c’est un véritable régal.

Nous ressortons de la grande halle aux environs de 13h pour constater que tout le monde est en train de replié. Nous voyons quand même une profusion de fruits et de légumes, certains connus d’autres jamais vu. Nous reprenons la voiture pour monter au fort Ceperou, point culminant de la ville.

C’est un ancien fort totalement abandonné ou seule la porte d’entrée et la pagode sont encore visible quoiqu’en très mauvais état. Le plus intéressant la-haut est la vue globale que l’on a de Cayenne. D’un coté, le fleuve, de l’autre la mer et toute la ville coincée entre les deux. Le soleil est de la partie et on respire bien à cette “altitude” grâce à la brise permanente. Seul petit bémol, le coin est squatté par beaucoup de jeunes complètement désoeuvrés. Aucun ne s’intéresse à nous mais l’ambiance retombe quand même un peu. Ce n’est pas grave car la suite du programme est un des moments forts de notre séjour.

Nous rentrons à la maison préparer nos sacs car nous partons pour la nuit dans un carbet situé non loin de l’embarcadère du marais de Kaw. Il est donc un peu après 16h quand nous trouvons le point de repère donné par le propriétaire des lieux et nous nous engageons dans une petite piste bien défoncée. Après quelques minutes dans ces conditions, nous arrivons dans une petite clairière occupée par quelques bâtiments. Une employée nous guide directement à nos carbets respectifs et la, c’est la claque. Ils sont vraiment très beau, composé d’une terrase couverte en son centre qui ouvre sur les deux chambres d’un coté et sur la cuisine et la salle de bain de l’autre. Nous n’avons pas accès aux chambres car nous avons demandé à dormir en hamac et nous dormirons donc sur la terrasse. Nous nous installons tranquillement car les hamacs ont déjà été montés pour nous. Ca va être super.

Nous avions choisi la formule repas, ce qui fait que la nuit est tombée depuis une bonne heure quand on nous amène notre repas au carbet. Repas très français au programme, bon et en grande quantité. J’espérais quand même manger un peu plus guyanais mais c’est tout à fait acceptable malgré tout. Nous avions pris avec nous des jeux de société et des cartes et nous passons une très bonne soirée entre amis. Le moment tant attendu est arrivé, celui de tester nos “lits”. Quel plaisir que de s’installer dans ces hamacs, la couverture sur les genoux pour lutter contre la fraicheur de la jungle. Au final, une nuit parfaite bercée par les bruits des animaux et de la pluie. Pluie qui sera tombée toute la nuit mais qui ne nous aura pas dérangé une seule seconde.

Le réveil se fait par contre avec le soleil, c’est à dire vers 6h car bien évidemment, pas de store pour occulter la lumière. On est tellement bien que l’on fait quelque chose dont je n’ai pas l’habitude: trainer au hamac !
Après une douche rapide, nos amis nous rejoignent et peu de temps après, notre petit-déjeuner complet arrive. Au menu: pain, confiture, muffin, yoghourt, œuf et lard. Délicieux et revigorant !

Le programme de ce matin est d’aller faire une courte rando jusqu’au roches gravées. Nos épouses préfèrent profiter des lieux et nous laissent donc entre hommes pour faire un peu de sport matinal.

Le départ se fait à l’embarcadère du marais de Kaw, il nous reste donc vingt minutes de voiture. Nous sommes assez vite à pied d’œuvre et c’est parti pour une marche annoncée en 1h30 aller/retour. L’aller ne fait que grimper et l’ambiance “jungle après la pluie” est éprouvante car l’humidité est à son paroxysme et la chaleur est bien présente. Mais le vrai problème, ce sont les moustiques qui ne nous laissent aucun répit et qui nous piquent sans arrêt. Les produits ne servent malheureusement à rien car nous transpirons de partout. Cela ne nous empêche pas d’observer une multitude de petites dendrobates jaunes fluo et noires. Ces petites grenouilles sont splendides mais dangereuses de par le venin qu’elles contiennent. Nous nous contentons donc de les photographier tout en luttant contre ces insectes de malheur. Il nous faut à peine quarante minutes pour arriver au sommet et voir le but de notre marche. C’est une roche gravée par des amérindiens et maintenant protégée par un petit toit. C’est très beau mais finalement les grenouilles nous auront tout autant plus ! Nous redescendons au pas de course car les moustiques deviennent réellement insupportables. C’est donc en un peu plus d’une heure que nous aurons fait l’ensemble du trajet.

Sur le trajet du retour, nous observons un spectacle assez rare: une bande de ouistitis se trouvent sur la route. Nous arrêtons la voiture et coupons le moteur et nous attendons. Les singes ont fuis mais pas très loin car nous les voyons dans les branches à quelques mètres de nous. Plus on attend et plus on les voit revenir et nous regarder d’un air curieux. Ils sont vraiment beaux ces petits animaux !

Retour au carbet, on refait les sacs et nous rentrons à la maison. On soigne les multiples piqures et aujourd’hui nous faisons pour la première fois la sieste. Demain, encore de la rando au programme !

La journée commence doucement aujourd’hui car nos hôtes sont confrontés à la lenteur administrative et passent la matinée à faire la queue à la poste. Il est donc passé 11h quand ils reviennent nous rejoindre. Pas trop génant pour nous car notre programme était de partir dans une rando de type court pas loin de Cayenne. Nous avions prévu de le faire en matinée et nous reportons donc l’activité à l’après-midi.

En revenant d’avoir été faire une course pour le repas de midi, problème avec la voiture ! La vitre, coté passager décide de ne plus remplir son office et ne veut plus remonter. On pose une bâche avec du collant mais, malheureusement, on ne peut laisser la voiture à l’entrée du sentier sous peine de risquer de la retrouver vandalisée. Il faut donc trouver une solution. Après avoir trouvé un loueur de voiture pour un prix “correct”, et avant d’aller prendre possession de notre nouvelle monture, nous passons en vitesse dans un garage franchisé pour voir si ils auraient une solution-miracle. Ils n’en ont pas mais grâce à un bout de bois inséré en dessous de la vitre, ils arrivent à la bloquer en position fermée jusqu’à l’arrivée des pièces que l’on doit commander sur le net. Annulation de la location, ça nous fera quelques économies !

Il est donc 15h quand nous quittons à deux la maison, nos femmes respectives préférant rester à la maison car, vu le peu de temps qu’il nous reste, la marche sera un peu plus sportive que prévue. Qu’à cela ne tienne, j’ai besoin de me dégourdir les jambes et ai envie de voir encore un bout d’Amazonie.

Arrivé à la sortie de Matoury, nous quittons la route pour nous engager sur une piste assez large mais pas du tout entretenue. Nous essayons quand même d’avancer un maximum car cette section mesure 1.5 kilomètre et ne présente aucun intérêt. Ca sera ça de moins à marcher ! Nous ne pouvons finalement faire que quelques petites centaines de mètres avant de devoir garer la voiture sur le coté. On lace nos chaussures, on positionne correctement le sac à dos et c’est parti pour les sentiers de Lamirande.

Petite explication de la configuration de cette rando: ce sont deux boucles ayant une portion commune au départ. Vu le peu de temps qu’il nous reste, nous décidons d’attaquer uniquement la boucle de gauche (le sentier des cascades) en commençant par la partie commune. Bien nous en a pris !

Donc, arrivé au départ des pistes, nous empruntons celle du milieu et ça commence tout de suite par une ascension sur une piste étroite parsemée de grosses racines. Comme chaque fois en jungle, l’humidité (pourtant plus basse qu’hier vu qu’il n’a pas plu) et la chaleur sont bien présentes et compliquent la respiration. Le rythme imposé par mon ami est sportif mais me laisse quand même le temps de me rendre compte à quel point ce qui nous entoure est beau. De grands arbres majestueux montant à des dizaines de mètres au dessus de nos têtes, la végétation basse tentant tant bien que mal d’exister malgré tout. On grimpe comme cela pendant 40 minutes sur l’arête de la colline et nous arrivons en haut, bien transpirant comme il faut. C’est peut-être cela le plus dur, avoir constamment son t-shirt qui colle à la peau, les bras et le visage trempé de sueur. Mais face à tant de beauté, on oublie bien vite !

Arrivé au sommet, on fait une petite pause pour récupérer notre souffle et partons donc vers la gauche. En choisissant cette option, nous avions choisi la solution la moins dur car le reste de la rando ne sera qu’une descente assez raide avec des marches inégales. Bien content d’avoir à les descendre plutôt qu’à les monter ! Néanmoins, on profite d’une végétation unique accompagné d’un calme réellement appréciable. Gros avantage de cette marche, c’est que peu de gens viennent la faire et nous ne rencontrerons au final qu’une seule personne venue entretenir sa condition physique.

Un raccourci permet d’éviter une grosse section mais vu le rythme au départ, on a bien le temps de l’éviter.

Arrive doucement le but de notre petite marche, les fameuses cascades. Petite surprise pour nous, le chemin a semble-t-il été emporté durant la saison des pluies et nous n’avons pas d’autres choix que de continuer en marchant dans la crique. L’eau n’est pas fort profonde, ce n’est donc pas problématique. Les cascades sont assez petites, à peine deux mètres, mais le débit est bon. C’est rafraichissant et ça permet de nous rincer un petit peu.
Lieu bucolique en diable !

Peu de temps après, nous voilà déjà revenu à notre point de départ et nous devons quitter à regret ce magnifique endroit. Annoncé en 2h30 par les panneaux indicatifs, il nous aura fallu un peu moins de deux heures en prenant notre temps sur toute la descente de faire des photos de la végétation. Seul petit bémol, aucun animal croisé durant la marche, la faute à un manque de pluie mais pour cela, personne n’est responsable.

Retour à la maison pour prendre une bonne douche et se changer car ce soir, nous avions réservé un repas au restaurant pour nos amis pour les remercier de tout ce qu’ils avaient fait pour nous. Ils nous avaient suggéré une des meilleures tables de Cayenne située dans une maison créole magnifique. Le repas fut gargantuesque ! Cuisine métro mais avec des produits locaux. Tout est fait dans les règles avec un service impeccable et une nourriture incroyablement bonne. La salle à l’étage ou nous nous trouvions peut accueillir seulement quelques tables et est bien aérée grâce à la non-présence de vitres aux fenêtres. De plus, pour les amoureux, une petite table, appelée “table des bisous” peut-être réservée un peu à l’écart. Il est 23h quand nous quittons ce lieu, avec une note bien moins élevée qu’imaginée car nous nous sommes privés de rien. C’était vraiment parfait !

Il est temps d’aller se coucher !

Il est 10h30 quand nous prenons la route, toute la team réunie ! Direction, et ce pour la troisième fois, Roura et la route menant au Marais de Kaw. Nous avons comme objectif de trouver le sentier menant aux chutes du Diamant, lieu conseillé par le propriétaire du carbet et très peu connu. Le temps n’est pas terrible mais il ne pleut pas encore, pourvu que ça dure !

6,2 kilomètres exactement après les pierres blanches menant au carbet, une petite trouée dans la jungle se fait voir. Aucun panneau mais les indications étaient claires. Nous garons la voiture, mettons nos chaussures de marches, fixons les sacs à dos contenant le pic-nic et c’est parti !

Le sentier descend en pente douce mais le chemin est très glissant à cause de la quantité de boue s’y trouvant. On s’enfonce petit à petit dans la jungle et bim ! C’est la première chute pour l’un d’entre nous. Pas trop grave mais nous voilà prévenu, il faudra faire attention. Arrivé en bas de la pente, nous tombons sur une petite crique mais pas de chutes. Les photos trouvées sur le net montraient tout autre chose. Après quelques recherches, nous retrouvons la piste qui part vers la droite. On doit escalader des troncs d’arbres qui nous barre le chemin et pataugé dans la boue et finalement, après une demi-heure de marche, nous les trouvons.

Un véritable petit coin de paradis ou personne ne vient, constitué de trois chutes d’eau tombant dans une espèce de petit bassin. L’eau est fraiche mais revigorante et on prend plaisir à se laisser mouiller car la descente nous a donné chaud. Après toute une série de photos de couple dans ce cadre de rêve, un accident se produit. En effet, les pieds de notre amie fait connaissance avec une chenille poilue et qui lui procure immédiatement de grandes douleurs. Si vous décidez de venir ici, pensez à prendre des chaussures d’eau pour éviter de marcher pied nu, on ne sait jamais.

Après avoir rincé ses pieds pendant de longues minutes et voyant que la douleur ne diminue pas, nous prenons la décision de laisser tomber le pic-nic et de remonter au plus vite pour trouver une pharmacie. Ce n’est pas grave, on a quand même pu profiter des lieux pendant une heure et franchement l’effort valait le coup ! De plus, le temps tourne et la pluie commence à tomber.

La remontée se fait tranquillement et nous parait beaucoup moins dur que prévu. En y allant à notre rythme, nous arrivons certes transpirant mais sans réelle difficulté. Nous nous changeons en vitesse et reprenons la route.

La pharmacienne ne sait pas trop nous aider ne connaissant pas l’animal (je l’avais pris en photo au cas ou) et nous conseille de laisser passer le temps. On verra demain !

En attendant, mon épouse et notre ami décide de se lancer dans la confection d’une blanquette de veau. Demain, grosse journée excursion aux Iles du Salut !

Réveil fort matinal pour cette dernière journée de découverte de la Guyane car nous avons rendez-vous à Kourou à 07h45. Une petite heure de route sans histoire et nous voilà sur le quai pour prendre un catamaran qui va nous emmener sur les Iles du Salut. C’est à cet endroit que le bagne avait été installé et que l’on peut maintenant visiter. Constitué de trois iles différentes (Ile Royale, Ile St Joseph et Ile du Diable), seules les deux premières se visite.

La traversée commence donc, au départ assez calme. Nous sommes une quinzaine, assis sur le pont avant à prendre plaisir de sentir le bateau bondir sur les petites vagues. Néanmoins, plus on s’éloigne de la terre ferme et plus les vagues deviennent grosses jusqu’à m’obliger à aller me réfugier derrière car je n’ai pas spécialement envie d’être trempé. Et, après à peine une demi-heure, c’est le drame. Une dame se rend compte qu’elle n’a absolument pas le pied marin. Elle permet à tout le bateau d’en profiter et réussi à faire des adeptes. Ce n’est pas moins de quatre personnes qui durant plus d’une heure vont rythmer le voyage avec leur mal.

Après une heure et demi de traversée, nous accostons enfin sur l’ile principale. D’un coup la chaleur nous écrase car sur le catamaran, le vent permettait de ne pas la sentir. Nous devons en plus nous attaquer directement à la côte menant au sommet de l’ile car c’est la que nous pouvons réserver une visite guidée des lieux. Malheureusement, on nous fait savoir que le seul guide de l’ile est malade et n’assurera pas de visite ce jour. C’est pas grave, on prend un dépliant et, grâce aux connaissances de notre ami, assurons la visite nous-même. C’est parti donc pour le tour des installations. Chance pour nous, certains batiments sont accessibles, car les rénovations sont terminées.

On visite donc le quartier d’isolement, vieux batiments en pierre constitué de cellules assez petites et d’une cour pour leur permettre de prendre l’air. Il y a aussi des cellules, encore plus petites, ou on mettait ceux qui n’avait pas encore compris la première sanction. Une chaleur de four règne dans ces lieux et ceux-la, n’avaient même pas droit à l’extérieur.

On continue par des visites extérieures avec le quartier des gardiens qui eux, avaient de belles petites cases ou ils vivaient avec leur famille. Ce quartier jouxte le quartier d’isolement. Ca devait être sympa, les relations de voisinage …

Ensuite, on voit pêle-mêle: l’hopital, l’asile, l’église, … Tous dans des états très différents. Certains sont en ruine totale, d’autres superbement bien conservés. Ce qui ressort de tout ça, c’est qu’ils vivaient tous l’un sur l’autre mais étaient pas mal autonome. Les conditions de vie étaient terriblement dures mais on leur permettait de faire de l’artisanat. Pour les meilleurs, ils étaient accompagnés en ville pour y vendre leur production sur le marché. Néanmoins, excepté le coté dramatique, les lieux sont magnifiques. On est sur une ile luxuriante ou l’on voit ici, trois aras se posé à moins de dix mètres de nous, ou ici un singe hésitant à prendre le biscuit qu’une personne lui a donné. Des coqs se baladent un peu partout et quelques agoutis (sorte de gros rongeurs posés sur de hautes pattes) se laissent apercevoir.

On finit par redescendre à notre aise pour entamer un demi-tour de l’ile pour rejoindre le seul endroit de baignade autorisé. On marche donc le long du littoral, ombragé grâce à la présence de cocotiers. C’est vraiment un superbe endroit et on a vraiment l’impression d’être dans un club de vacances. La petite plage, c’est en réalité une digue qui délimite la petite zone ou l’on peut nager. Juste derrière celle-ci, les courants sont très violents et on l’on serait emporter sans aucune chance de lutter. On s’installe à l’ombre sur de gros rochers, envahis de gros cloportes qui fuient à notre approche. Pas fan de la baignade, je laisse le soin à mes camarades d’aller se rafraichir pendant que je prends des photos. Après leur retour, il est temps de manger et nous sortons le pic-nic. Nous prenons notre temps, il nous reste plus d’une heure avant le rendez-vous avec le bateau fixé à 13h30.

En repartant vers l’embarcadère, notre regard est attiré vers la mer et on y voit de petites taches noires qui apparaissent et disparaissent. Ce sont des tortues de mer en train de manger probablement et qui remonte juste pour respirer. Il y en a quatre ou cinq qui reste dans cette zone et nous les admirons tout en discutant avec quelques personnes de notre groupe qui ne les avaient pas vues.

A l’heure dite, le catamaran revient à l’embarcadère et les gens arrivent progressivement. C’est reparti pour trois minutes de traversée jusqu’à l’ile voisine de Saint Joseph. La, pas de réel embarcadère, il n’y a donc que deux solutions. La plus extrême consiste à se jeter à l’eau et de nager 300 mètres jusqu’à la petite jetée, l’autre d’embarquer par petits groupes de six ou sept sur le petit zodiaque qui nous déposera au sec. Certains choisissent la première option, la majorité la deuxième.

Au final, on se retrouve tous au même point et chacun part de son coté. Nous, nous choisissons de monter directement au bagne situé au sommet de l’ile. C’est ici que les plus dangereux prisonniers étaient enfermés. Et cela se ressent dans l’ambiance. Les bâtiments sont toujours la mais la jungle a repris ces droits. De gros arbres ont poussés dans les cellules et de longues racines serpentent dans les couloirs à ciel ouvert. Tout est envahis par la végétation ce qui confère à l’endroit une ambiance toute différente de la première ile. Ici, on ressent très fort les conditions de vie des bagnards. Les cellules n’avaient pas de toit, mais juste des grilles. En cas de pluie (il pleut huit mois sur douze ici), il n’avait rien pour se protéger. Les insectes sont partout, notamment les fourmis rouges qui nous obligent à rester en mouvement sous peine d’être sanctionné directement de morsures douloureuses. De grosses araignées ont fait leur toile à hauteur de visage. Les lieux sont splendides mais dans un genre complètement différent.

On finit par redescendre de l’autre coté pour faire le tour complet de l’ile. Celle-ci est plus petite que la première et la piste est bien entretenue par la Légion qui occupe les lieux.

On arrive au cimetière des surveillants, petite place toute propre en bord de mer. Ces gens n’avaient pas le métier le plus simple mais on leur réservait un chouette endroit pour leur dernière demeure. Les tombes sont sans nom la plupart du temps. Les rares plaques nominatives sont la plupart du temps illisibles.

On continue notre tour, toujours à l’ombre des cocotiers et peu avant d’être de retour à la jetée, on voit la piscine des bagnards. C’est une petite crique qu’ils ont fermées avec de gros rochers. Seul un petit passage vers la mer permet à l’eau de se renouveler. Il y a même une petite plage ce qui confère au lieu un charme certain. Malheureusement, après deux heures à crapahuter sur l’ile, l’heure du rendez-vous approche déjà. On se dirige donc vers la jetée pour réembarquer sur le catamaran. Petite surprise, un apéro nous attend sur le bateau. Après tant d’effort, cela fait bien plaisir !

Le retour se fera à la voile et sera beaucoup moins mouvementé que l’aller. En effet, le vent est dans notre dos et nous allons dans le sens de la vague. Le calme est très agréable et toutes les personnes malades à l’aller seront beaucoup plus sereines. Nous arrivons une heure après à Kourou et la journée est déjà terminée.

En un mot comme en cent, c’était génial. Très dépaysant, très interessant et vraiment très beau. C’est l’endroit le plus visité de Guyane et nous avons vu en tout et pour tout vingt personnes. Chacun est libre de faire sa visite comme il l’entend. Vraiment très bien !

Avant de repartir sur Cayenne, notre ami nous emmène au CNES, lieu d’ou parte les fusées. Une reproduction à taille réelle nous permet de nous mesurer à elle. Ma première réaction a été de me dire que c’était plus petit que je l’imaginais. En réalité, à son pied, on se sent quand même tout petit et on se rend mieux compte du génie qu’il faut pour envoyer ce monstre dans l’espace.

Pour notre dernier repas, nous retournons dans la cahute tenue par une famille chinoise. Je ne fais jamais de publicité mais je vais faire une légère entorse pour eux. C’est une petite cabane sur la route allant de Baduel à Rémire, en face d’une pompe à essence. Pas de nom, juste un néon rose. On y mange des hamburgers gigantesques à tomber. Les bamis que nous avions goutés au début de notre séjour étaient délicieux et tout ca pour des prix vraiment léger. La famille est super sympathique et mérite vraiment qu’on attende patiemment notre commande.

C’était notre dernière journée en Guyane. Demain, nous ferons les bagages et prendrons l’avion en fin de journée pour un retour en Belgique via Orly. C’est passé fort vite …

En conclusion, la Guyane est un pays magnifique mais malheureusement (ou heureusement ?) peu tourné vers le tourisme. La plupart des gens rencontrés ici venaient voir un membre de leur famille ou un ami établi ici. Rien n’est indiqué, tout se fait par le bouche à oreille. C’est un joyeux bazar que cette région du monde mais qui a tant de choses à offrir. La jungle est au bord de la ville et il n’y a donc pas besoin de rouler plus de dix minutes pour être perdu dans un monde certes difficile mais qui a énormément à offrir pour celui qui prend le temps d’écouter et d’observer. La faune est présente partout et j’ai vu plus d’animaux en un séjour que sur l’ensemble de mes autres voyages. Les activités sont chères mais sont par contre, très bien organisées (les marais de Kaw, les Iles du Salut notamment). De plus, nous venions retrouvés deux connaissances rencontrées dans un bus aux USA, nous repartons avec deux amis. C’est pas beau le voyage ?

Bonjour,

vous pouvez retrouver mes récits agrémentés de photos sur ma page internet consacrés à mes voyages:

A. et A. en voyage

Bonne lecture !

Bonsoir,

Venant de découvrir votre récit sur la Guyane, que j’ai énormément apprécié ! La valeur de vos émotions ont montré que vous avez apprécié la Guyane à sa juste valeur. Je m’explique, j’ai vécu 6 ans en Guyane dans les années 80, et j’ai mis + de 10 ans à convaincre mon épouse d’y aller, voulant retrouver et découvrir ce département qui a du changer d’ailleurs, mais votre récit m’a montrer que la Guyane retera toujours la Guyane. Nous partons 3 semaines en février 2016, au moment de la fin du carnaval et pour voir Cayenne, puis St Laurent du Maroni et Cacao. J’ai pris quelques informations sur votre récit pour compléter mon voyage.

Bien sincérement

Philippe REGAZZONI

Je vous remercie pour votre petit mot qui me fait plaisir :slight_smile:

La Guyane reste effectivement un de mes voyages coup de coeur tant la nature y est présente, parfois même oppressante :slight_smile: Mais elle gardera toujours une place à part pour nous et souhaitons y retourner un jour pour explorer à notre tour le reste du pays.

Tenez-vous une page afin que je puisse suivre votre voyage ?

Anthony

Bonjour, je n’ai jamais réalisé de page concernant mes voyages, mais pourquoi pas. Je regarde comment je peux la réaliser et l’heberger ?

Salutations.

Bonjour,
Nous habitons en Guyane depuis plus de deux ans maintenant et nous ne nous lassons pas de cet incroyable territoire! Un rapport à la nature extraordinaire, sans avoir besoin d’être sportif ni aventurier, une richesse culturelle incroyable, bref tout pour plaire!
Nous alimentons régulièrement un blog sur la Guyane, car nous souhaiterions grandement valoriser l’image de ce territoire trop souvent malmené! les images de l’enfer vert et du bagne ont la vie dure!
Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à consulter notre blog!

En tous les cas, nous serions curieux d’avoir votre retour sur les différences entre la Guyane des années 80 et maintenant. J’espère que vous posterez vos impressions de voyage sur le forum!
Claire

Bonjour,

Sur overblog “La-Guyane-30-ans-aprés”, j’essayerai de le tenir au jour le jour du 04 au 24 février 2016. Je suis encore au stade de la préparation (presque terminée), il me reste des détails à fignoler et surtout trouver un parking sérieux sur Orly (mais pas gagné).

Bien sincérement.

Bonjour, comme vous j.aimerais partir en Guyane mais si j’yvais c’est a l’aventure (j’ai l’habitude) et dans le but d’y travailler (tourism, restauration ou batiment) si l’endroit me plait mais je suis fan de ce genre d’environnement jungle, fleuve, le tout avec un petit budget et plus precisement du coté de Saint laurent.

Il n’y a qu’un seul temoignage (2006)recensé jusqu’a present de personnes ayant fait ca donc je me demande si c’est realisable.
D’autres part j’essaye de me tenir “informé” de l’actu guyanaise,quasi inexistante sur les forums de voyage, et assez epouvantable au niveau des journaux (franceguyane, guyane 1ere…) qui parlent SANS ARRETS de cas d’agressions, de cambriolages, de gens assassinés chez eux…bref rien de bien encourageant. Je ne pense pas que ce soit l’image de “l’enfer vert” qui rebute les gens mais plutot l’insecurité qui semble reignée la bas.
Qu’en pensez vous, vous qui semblez apprecier l’endroit?

Bonjour,
Ce serait mentir que de dire qu’il n’y a pas d’insécurité en Guyane, cependant, je ne suis pas sûre qu’il y en ait plus qu’ailleurs… On est un “petit” territoire avec peu d’habitants, il ne se passe pas tant de chose que ça, du coup, les fais divers prennent une grande place dans la rédaction des journaux… j’ai d’ailleurs arrêté de lire la presse locale depuis que je suis ici.
Bref, si vous respectez les règles de base (à savoir pas de signe extérieur de richesse, ne pas se balader seul la nuit, ne pas se rendre dans certains quartiers, etc.), vous ne devriez pas être embêtés plus qu’ailleurs.
Je crois que la vie est plus tranquille à Saint-Laurent.
Par contre, pour le petit budget, je ne dirai pas que la Guyane est une destination petit budget, tout coûte très cher ici, relatif à son isolement et au fait qu’il n’y a pas d’usine.
Mtnt en habitant à Saint-Laurent, on peut faire ses courses au Surinam où le coût de la vie est moins cher.
A bientôt

En ce qui concerne la sécurité, avec le peu de temps que j’y ai passé, je ne l’ai pas trop ressentie …

Il y a bien le quartier Tarzan (si je me souviens bien) à Cayenne qui donne pas envie de s’y arrêter mais c’était un raccourci et nous l’avons traversé plusieurs fois sans aucun souci en voiture. Mais nos amis qui y vivaient étaient beaucoup plus radical dans leur avis et était très prudent.

Je pense que la vraie insécurité concerne plutôt la faune et la flore qui est clairement hostile à l’homme … et c’est cela qui m’a tant fasciné dans cet incroyable pays :slight_smile:

Bonsoir,

en effet “scoop” vos amis ont raison, il n’est pas intelligent de vouloir donner une autre image d’un pays quelle qu’il soit, il faut être juste.

Cayenne est effectivement peu sure la nuit, il y a beaucoup de drogués et de soulards, si l’on pouvait sortir le soir au restaurant ou sur une invitation par exemple il y a quelques années ça devient risqué aujourd’hui il est préférable de se rendre à une invitation ou au restau à 2 autos. Les policiers sont débordés.
Le chômage et la vie difficile pour les Guyanais font qu’ils ont une attitude désagréable envers les métro et ce n’est pas tous les jours facile que ce soit sur la route ou à la boulangerie.
Les employés Guyanais ont du mal à accepter d’être dirigés par des métros car ils sont payés plus cher qu’eux.

La vie y est très chère déjà pour des métros alors pour les Guyanais …!

C’est une partie de la réalité qu’il faut savoir et cela n’empéche pas que de nombreux métros y habitent depuis plusieurs dizaines d’années, le problème bien souvent c’est qu’ils ne peuvent plus revenir en métropole car ils ne pourraient pas s’habituer à vivre (on va dire) à la française.

Mais attention car Madame Toubira est de retour alors …!

Bonne soirée.
Louis.

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