Je viens de passer le mois de janvier 2014 au Cap Vert (Sao Vicente, Sao Antao, Santiago, Fogo) et j’ai adoré l’ambiance, les paysages, la société. C’est un pays facile à vivre, pas de prises de tête. C’est un paradis pour tous ceux qui aiment la montagne et quelques jours de balades dans ces paysages époustouflants, et dans un climat tropical, devraient séduire n’importe quel randonneur. L’esprit m’a semblé beaucoup plus européen qu’africain, même à Santiago. Je vais essayer, sujet par sujet, de vous donner quelques retours d’expérience. J’ai passé une petite moitié de mon séjour à Mindelo, sur des bateaux, le reste du temps à randonner. Les infos que je donne, c’est ce que j’ai constaté - prudence avant de généraliser. Et comprenez bien que je ne parle ni de Sal, ni de BoaVista. J’ai fait des chapitres, z’êtes pas obligé de tout lire d’un coup !Je fais ce message parce que l’opinion générale qui se dégage du forum est que ce serait assez compliqué d’aller là bas: il faut des guides, que tout soit bien planifié à l’avance, etc… Le résultat c’est qu’il y a vraiment beaucoup moins de tourisme que ça ne le mérite, sentiers et hébergements sauraient en accueillir 10 fois plus. Or ce n’est pas du tout une destination difficile. Je n’avais absolument rien réservé, j’avais juste regardé quelles îles m’intéressaient et les balades classiques, et trouvé une carte (sur mon GPS). Le reste, j’ai tout découvert sur place. Sans aucun problème ni stress. Chaque déplacement, chaque randonnée, était prévue la veille pour le lendemain et je trouvais le gîte à l’arrivée de la balade. Prenez quand même le Petit Futé, il est juste (Nos et prix) et exhaustif (je ne l’avais pas mais j’ai été un peu radin sur ce coup là…).Je vais pas me faire des copains parmi les guides qui sont nombreux à se balader sur ce forum, de manière plus ou moins avouée (ce qui n’enlève rien à leurs qualités de guide). Mais pour le développement du pays, et de Fogo et S.Antão en particulier, (je crois qu’) il y aurait plus intérêt à avoir un maximum de fréquentation qu’à obliger tout le monde à passer par un guide ou une agence.
---- Euros et EscudosLe taux est (01/14) de 110,25$ (escudos) par euro et est très stable. Il y a évidement des commissions variables, aussi bien en France qu’au Cap Vert. Lorsque je donne les prix en €, c’est ce qui m’a été prélevé sur mon compte ou changé en liquide. Sinon éviter de payer en €, ce sera souvent accepté mais vous y perdriez. Il paraît qu’il y a des changeurs “sauvages” autour des marchés. Ce serait avantageux pour nous, mais où y gagnent-ils ? Je ne les ai pas vus.Il y a des banques dans de nombreux bourgs, et des distributeurs dans les villes. Toujours un garde devant, le retrait maximal semble être 20.000$. J’ai retiré 10.000$ qui m’ont été facturés 97,89€ (taux = 102,2 $/€). J’ai changé une fois 200€ (en liquide) et obtenu 21.553$ (107.8 $/€) et une fois 300€ et obtenu 32069$ (106,9 $/€). Il y a souvent la queue dans les banques, il faut prendre un ticket.
---- Avions & visasBien regarder chez Transavia. Je suis venu avec eux sur un Orly - Sao Vicente qui m’a couté 155€ + bagages. Hors vacances scolaires, c’est d’Amsterdam.Pour les vols internes ca a été 93,38€ (9949$) pour SV-Praia ou n’importe quelle autre île, en prenant le billet au dernier moment. Réservation par tél, paiement à l’aéroport. Dans l’agence TACV à Mindelo, une ou deux heures de queue. Sur internet, impossible de réserver moins de 72h à l’avance. Par contre en s’y prenant à l’avance on peut avoir du Praia-Fogo à ~50€, alors qu’au dernier moment c’était 120€. Le “Fast” ferry étant à 3380$ et pas forcément le moment le plus agréable (parole de marin), l’avion vaut le coup.Le visa peut se prendre à l’aéroport en arrivant (23,46€ en carte… visa, directement à la PAF à SV). Attention, il n’est valable que 30 jours. Il y a des visas plus longs (et plus chers) mais je ne sais pas si on peut les prendre à l’aéroport. Mieux vaut prévoir à l’avance dans ce cas.
---- BateauxIl y a donc ce “fast” ferry qui fait Maio - Praia - Fogo - Brava. Il est moderne, à peu près ponctuel, pas du tout fast (16 noeuds quand le moindre ferry grec va à 20, et aux Lipari à 30 et +). Ils ne sont pas quotidiens, renseignez-vous pour caler votre voyage. On peut acheter le billet au dernier moment sur place (à Praia, l’agent y mettait de la mauvaise volonté…) ou dans n’importe quelle agence avec le sourire. J’ai quand même entendu dire qu’ils n’hésitaient pas à annuler un voyage pour cause de mer trop agîtée. C’est vrai que tout le monde est malade dedans - quand ils ne hurlent pas de peur. Un agent de sécurité essaie de ramener le calme, il a du travail… Vers l’ouest c’est plus confortable, on est dans le sens de la houle.Les deux ferries (Toninha et Armas) qui font Mindelo-S.Antão sont très ponctuels et quotidiens (sauf les jours fériés pour Toninha). 800$ le passage, prendre son billet une heure et demie avant au guichet. Parfois, il faut montrer qu’on veut garder sa place dans la queue. Les cap-verdiens sont un peu malades là aussi, mais on est dehors, sur le pont, on voit les poissons volants… Il suffit de prendre un peu de distance, ça reste un bon moment. Pour des trajets plus longs (Sao Nicolau, ou SV-Praia par la mer), il n’y a pas de ligne régulière. Mais il y a partout en ville des agences d’affrêtement maritime et il semble que ce soit auprès d’elles qu’il faut se renseigner.
---- Téléphone et internetLe GSM est très bien couvert, je conseille de prendre une carte locale. Les appels sur votre numéro français sont à des prix astronomiques : plus de 1€ en réception, 1€50 en émission (contre 0,50€/min vers un portable cap verdien depuis une freebox). Vous avez le choix entre Unitel et CVMovel : le second couvre bien mieux les zones isolées de montagne où vous serez si vous randonnez. Il y a beaucoup de queue à l’agence, mais après vous rechargez où vous voulez. La carte SIM est gratuite. Les communications (locales) restent chères, 30$/min (facturé à la seconde). Vous pouvez aussi prendre une SIM 3G, je crois que c’est 8€ par mois avec 2 ou 3 Go. Pensez à amener portable (desimlocké…) et passeport pour prendre votre carte SIM…Sinon, internet, il y a plein d’accès payants partout (+/-100$/h), mais très rarement en WiFi (donc sur les PC du cyber). Sur les places des mairies (?) des grandes villes, le réseau WiFi “Konekta” est gratuit (mais lent). Aux aéroports aussi. Attention: beaucoup de vos sites habituels sont très protégés voire complètement bloqués si accédés depuis le Cap Vert. Impossible d’utiliser le moindre service de Free, Yahoo vous demande 50 confirmations, Rebtel vous bloque le compte immédiatement, etc… Le faire depuis votre tablette avec une carte 3G locale voire française, un WiFi public ou un cybercafé n’y change rien: ça vient du Cap Vert donc c’est suspect. Soit vous vous passez de vos mails, soit vous prévoyez d’y passer quelques énervements. Skype et gmail en revanche ne disent rien.
---- Sécurité, mendicitéJe ne me suis jamais senti en insécurité. Les cap verdiens ont le sens de l’hospitalité, sont très croyants aussi, et n’aiment pas du tout les voleurs. En plus ce sont de petites îles où tout le monde connaît tout le monde (hors Santiago bien sûr). J’ai eu deux histoires de téls portables volés: un tombé dans un taxi que le chauffeur n’a pas voulu ramener, à Mindelo. Evidement 2 jours plus tard on retombe sur le taxi, on le menace gentiment (c’est une copine tunisienne qui l’a fait ;-). Une 1/2h après il a ramené l’appareil. Dans le deuxième cas, sur la Praxa Nova à Mindelo aussi, avant d’aller en boîte, photos des copains cap-verdiens. L’un d’eux: “-fais voir ma photo!” et il se barre avec le portable. Les autres cap-verdiens étaient très mécontents, le proprio du tél a couru derrrière le mec avant de tomber sur des policiers locaux. 2 jours après les policiers ont ramené le tél à la marina. Le copain n’a pas porté plainte. Il vaut mieux éviter ce genre de situation, ces larrons d’occasion ont bien plus à y perdre que vous.A Mindelo il y a un grand commissariat. La police est très bien équipée, impressionnante. Ce n’est vraiment pas l’Afrique où on ne sait pas qui est policier ou pas. Ils sont plutôt sympas si vous leur demandez des infos. A Santiago, et même à Fogo qui est pourtant une toute petite île, ils sont très présents: tournée à toute heure dans les rues (à Mosteiros!!!), surveillance de la sortie des écoles… difficile de leur échapper.La mendicité existe - on rencontre régulièrement des gens qui n’ont rien mangé depuis 2, 3 jours et manifestement c’est vrai. Une petite proportion d’entre eux demandera quelque chose. J’ai parfois distribué quelques gâteaux, je me suis fait piéger une ou deux fois pour 200$, rien de grave. Si vous tombez sur un mec affamé (à Santiago, une très jolie fille aussi ;-), la meilleure stratégie serait qu’il vous amène dans un bon resto pas cher et que vous lui offriez un repas. Par contre j’ai fait une erreur: j’ai offert une bière à un jeune très sympa avec qui on a discuté dans la rue. En fait il mourait de faim et j’aurais mieux fait de lui offrir un repas. Lui n’a rien osé dire.Avec les enfants, c’est clair: c’est rien du tout. Pas d’argent, ils deviendraient vite plus riches que leurs parents qui travaillent. Pas de bonbons, c’est ridicule. Pas de stylos ou cahiers, qui ne font que soulager notre mauvaise conscience. Il y a plein d’ONG au Cap Vert qui font du bon travail, si vous voulez participer, aidez-les. Ceci dit j’ai été peu sollicité (1 ou 2 fois/j max). A Cruzinha, une fillette, en travers du chemin, m’a présenté une feuille de pointage où étaient mentionnés les noms des donateurs, la somme, la date, le tout soi-disant pour l’école. Ca m’énerve déjà quand les écoles, en France, font vendre par les enfants des tickets de tombola. Si le maître, ou les parents, ont envie de mendier, qu’ils aient au moins le courage de le faire eux-mêmes. Je précise que je venais d’aller visiter l’école, où j’ai été très bien reçu et où on ne m’a rien demandé.
---- Santé, EducationIl y a des dispensaires et des écoles partout, donc un accès minimum aux soins et quasi généralisé à l’éducation. Dans les écoles il y a beaucoup de place par rapport au nombre d’enfants. Du coup ça me pose une question: pourquoi continuent-ils à faire des 1/2 journées d’école (les enfants y vont soit le matin, soit l’après midi)? Il se retrouvent à moins de 10 dans une classe qui peut en accueillir 20 sans problème…Le niveau sanitaire est correct, pas au niveau de la France, mais enfin la mortalité n’y est pas catastrophique, l’espérance de vie comparable à la France et pas de prévalence particulière d’aucune maladie.Il semble que tout ce système se privatise de plus en plus, ce qui n’est pas une bonne nouvelle.
---- Eau et électricitéL’eau est dessalinisée et vendue très chère: 300 à 550$/m3 aux particuliers, 612$ aux hôtels/pensions, donc +/- 2 fois plus chère qu’en France (2 à 4 €/m3 ). Le fait qu’elle soit dessalinisée devrait donner des garanties, mais j’ai préféré ne boire que de l’eau en bouteille. L’électricité est entre 35 et 40$/kWh, même pour les industries, contre 0,09 - 0,15 € en France, soit +/- 3 fois plus cher.Soyez économes, et ne vous étonnez pas si la douche ne délivre qu’un mince filet d’eau tiède. Ou froide.Par contre, je ne comprend pas comment ils n’utilisent pas plus les panneaux solaires individuels, les toilettes sèches, etc… qui leur feraient faire des économies. Mon niveau de portugais ne m’a pas permis d’en discuter.
---- Jours fériésIl y en a beaucoup et ils sont très suivis. Eviter les déplacements importants ces jours là…
---- AluguersLes tarifs des aluguers (collectivo) sont d’environ 10$ par km. Je n’ai jamais eu besoin de négocier, même si je demande toujours le prix à l’avance. C’est très sympa les aluguers, on voit du monde, ça vit, ça bèle, ça cause, il y a en général de la bonne zik… Mais attention : ils ne partent jamais tout de suite! Ils tournent en rond dans le quartier jusqu’à ce qu’ils soient pleins (on est alors bien serrés, voire très mal installés). Ca peut prendre 1/2h voire plus. Pour éviter çà, ne pas hésiter à se mettre sur la route à la sortie de la ville. Ils vous repèreront vite. Faut déjà comprendre un peu le système pour çà!Pour monter de Porto Novo à la Cova de Paul j’ai payé 200$. C’est quand même pas cher. Le rabatteur avait, à la sortie du ferry, une pancarte “Cova de Paul - Tchom de Meiu”). C’est rigolo, parce que de la Cova à cet hôtel, il y a bien 5h de marche… Comprendre que c’était le circuit touristique “normal”. Un compagnon de voyage a lui payé 500$ le même trajet. Je pense qu’il a pris un aluguer qui allait à Ribeira Grande ou Ponto da Sol par la Corda, et qu’il payé tout le trajet.A Santa Antao, les “horaires” des aluguers sont calés sur les ferries. Ils partent de Porto Novo quand le ferry arrive, et y descendent pour le départ. Comme les ferrys arrivent avant de partir, si vous voulez aller du NE au SW de l’île, ils vous faudra la journée. Anecdote: j’ai attendu 3h à Ribeira Grande. J’avais pris rendez-vous. Je suis arrivé avec pas trop d’avance… panique, mon aluguer était parti! En fait il a filé le rendez-vous à un copain qui est venu me chercher. Dans l’ensemble, quand on vous donne un rendez-vous, c’est fiable (par contre, vous, vous avez de fortes chances de monter avec le premier venu qui est à la bonne heure à l’endroit prévu, il y en a toujours, et de planter le copain…).A Santiago, il y a des aluguers en masse toute la journée sur la route de la crête, un peu moins dans les vallées transversales mais enfin pas trop de souci à se faire.A Fogo par contre, c’est simple: ils vont au marché de Sao Felipe le matin à 6h et en repartent à midi. Point barre. Si vous devez rentrer à Sao Felipe, faudra vous lever tôt ou marcher! Pour monter à Chã das Caldeiras c’est 500$ et ça les vaut.
---- TaxisLes taxis, c’est environ 100$ du km. Ca revient vite cher si on est obligé de prendre un taxi pour rentrer à l’hôtel parce qu’on a raté le dernier aluguer. Le chauffeur vous dira toujours que vous êtes obligé de prendre un taxi parce que vous avez raté le dernier aluguer. Desfois c’est vrai, mais souvent on peut prendre le risque de chercher un peu, de toute façon vous trouverez un taxi plus tard. Sur des trajets un peu longs (+15km), il faut négocier, ça baisse de moitié. En général ils vous le proposent assez spontanément. Le seul abus que j’ai vu c’est la liaison aéroport Praia - Prato où ils nous ont demandé 1500$ avec une belle unanimité. Il y a 8km. On a refusé, à ce moment il y en a toujours un qui sort de la file pour vous le proposer à 800$. Ca prend 10 minutes. Pareil depuis le port de Praia. Ne pas hésiter à conserver les téls des taxis sympas…
---- Coût de la vieJ’ai dépensé à peu près 4000$ par jour (hors avions et bateaux) pour vivre. Si j’essaie de faire la compta ça donne çà :B&B (avec repas, douche) 2500PicNic sommaire 100-2502 bières 240Aluguers, taxis (moyenne) 250Eau (1+ bouteille/j) 150 (60 - 150 pour 1,5l)Bon, il en manque un peu, j’ai sans soute pas été très rigoureux…A deux le B&B est à 3500, le budget baisse un peu.Au total, c’est plus ou moins le même coût que si vous faites le GR20 ou une randonnée dans le Tyrol. J’espère qu’ils ne vont pas encore augmenter.Bananes, gâteaux (des dames passent le matin dans les villages avec les paniers sur la tête, il faut les appeler) : 10$/pc.On trouve des gâteaux (industriels et parfois maison) dans toutes les madeira (épiceries)Un super repas de langouste (2/pers) à Sao Felipe (Pipi’s bar) : 2.500 $/pers, à faire…Le poisson au marché au poisson de Mindelo : 400 ou 500 $/kg. Des rougets énormes, dorades coryphènes, tazards, et bien d’autres… faut en profiter si on peut faire sa popote.Les carottes au marché : 300$ / kg. Pourquoi autant? J’ai pris autre chose…Un verre de grog ou puntch dans une petite madeira : 30$.Un bon repas au resto: 600-800$ et plus.Un repas simple: 250$ (sans la bière !).Le poulet congelé merdique importé d’Europe: beaucoup moins cher que le local, et vous en verrez partout. Merci la PAC pour la protection de l’indépendance alimentaire des pays du sud.
---- AgricultureA Santa Antão vous verrez des terrasses impressionnantes partout. A Sao Vicente, un peu de maraîchage dans la plaine. A Santiago et Fogo, là où c’est possible, les mêmes cultures qu’à SA, mais sans les terrasses. Pourquoi ces aménagements à SA?Ils produisent des choux, des haricots, des papayes, des courges, du café, des bananes, etc… Ils élèvent des chèvres (pour le lait), des vaches, des cochons (dans de curieuses porcheries à ciel ouvert où chacun a son minuscule enclos et un porc, et dont le lisier s’écoule tranquillement à la mer…), des poulets (oeufs), quelques chevaux. Mais ce qui est en train de se produire à SA, c’est que toutes les terrasses sont converties en canne à sucre pour le grogue. C’est mauvais pour l’indépendance alimentaire, et la santé de tous. Je n’ai rien contre boire un coup, mais là c’est trop. D’autant que je soupçonne un taux de méthanol élevé, vu les résultats sur certains! Ce grogue est absolument imbuvable, rien à voir avec du rhum. Ca mérite d’être mentionné. Aurez-vous le courage de dire la vérité quand on vous le fera goûter? Vous pouvez éviter de les encourager dans cette voie. Je ne suis pas ingénieur agronome mais je suis prêt à parier que ça n’améliore pas l’état des sols non plus. Je vais encore me faire des ennemis Bon, je suppose que ça rapporte plus que les légumes…Quoi qu’il en soit, toute production agricole demande un travail harassant pour un maigre résultat, d’où sans doute les prix élevés des denrées alimentaires.
---- Confort, acceuil, nourritureLes gîtes, même les plus “roots”, sont toujours très propres et avec de bonnes literies.A Santa Antão, le “pack standard” (2500$ isolé, 3500$ à deux) comprend le repas, la douche et le petit déj. Une fois j’ai payé la douche (Sandro). Le repas est toujours très copieux: vraie Catchupa, riz, quelques frites, un plat de viande, un peu de crudités, le fromage de chèvre, papaye ou banane. Il y a peu de variantes, le Cap Vert n’est pas une expérience gastronomique (sauf à y mettre beaucoup ou à cuisiner soi même car il y a plein de produits extras). Le petit déjeuner, soit il ressemble au dîner avec du café à volonté et un peu de pain et de margarine et/ou de confiture (de la pâte de coing, en fait), soit il est composé d’un assortiment de gâteaux, soit un mix des deux. Ou que le pain (à Chã das Caldeiras mais on a choisi une expérience plus sommaire).Le fromage de chèvre est apparement très bon mais je n’ai pas osé: il est frais, et il n’y a aucun contrôle sanitaire (?) sur les chèvres et la fabrication. Plus affiné, il ne poserait aucun problème, mais là je crains q’il n’y ait des risques graves de maladie handicapante (brucellose et listeria).L’acceuil est très variable. Je me suis retrouvé plusieurs fois seul à SA et c’était carrément tristoune. En fait, il y a un devoir de discrétion et de nous laisser dîner tranquille que je n’ai pas réussi à briser. Si vous êtes seuls, essayez de rejoindre un petit groupe, ce sera sans doute plus fun.
---- Matériel de randoUne paire de bâtons est indispensable, les étapes sont longues et le sol inhabituel (pavés…). C’est une sécurité majeure. Je n’en avais pas et je l’ai regretté.Pour les chaussures j’avais mes grosses MEINDL en cuir. Géniales à Fogo, bonnes pour Santiago, elles étaient bien trop lourdes et dures pour Santa Antao. A refaire je prendrai des souples montantes bien fermées. Attention que les coutures soient assez protégées pour ne pas être usées, surtout pour Fogo.Mon sac à dos (80l, mais pas plein…) contenait une paire de tennis pour le soir, quelques vêtements, un duvet, de l’eau… Je me suis parfois servi du duvet pour des raisons diverses mais j’aurais pu m’en passer. En revanche ce qui aurait été bien c’est un bon tapis de sol, pour demander un coin de terrasse chez l’habitant. Une couverture de survie si il tombe trois gouttes. Une tente me paraît inutile, rien n’est plat, mais certains l’ont utilisée.
---- Randos ----J’ai fait 4 randonnées dignes de ce nom à S.Antão, 2 à Fogo (+ le petit pico comme mise en jambe) et une à Santiago.
A Santa Antão:- De la Cova où l’aluguer m’a déposé, un tour du cratère, puis le pico da Cruz (à faire), puis retour à la Cova et descente par le sentier. C’était long (17km, +500m, -1200m), bien content d’aller chez Sandro plutôt qu’à Tchom di Meiu qui nécessite une petite heure de marche de plus. C’est la balade de base, celle qu’il faut faire et que tout le monde fait, à laquelle j’ai ajouté le Pico da Cruz.- Le lendemain, remontée à la Cova, par un autre chemin plus à l’est, puis Espongeiro (un bout de la Corda à pied) et de là descente vers Chã de Pedras. Encore une étape trop longue, si j’avais mieux étudié la carte j’aurais limité (17km, +/-1100m). Le gîte intéressant se trouve sur la rive gauche de la ribeira de Pedras. Je suis descendu sur la rive droite, il faut faire un détour de 10km pour y aller… Dommage, mais ce chemin était le plus beau que j’aie fait là bas. Je préfère ne pas donner le nom de la chambre d’hôte où j’ai atterri, bien qu’ils soient très gentils et que ce soit très confortable, ça manquait d’ambiance.- Ensuite, de Chã de Pedras à Caibros. Il y a deux chemins, dont un qui monte à 950m (l’autre reste +/- à plat). Evidement c’est celui que j’ai pris, mais ça reste raisonnable (7km, +/-700m). Gîte sympa à Caibros, Estrella (chez Zak).- J’avais mal aux épaules le 4ème jour, je suis parti sans sac à dos pour faire le chemin du bord de mer: de Caibros à Chã de Igreja et Cruzinha par le col (de Mosche ou quelque chose comme çà, longer le terrain de foot en bas de Caibros pour le trouver). Une rando étonnante entre mer et montagne ; et ce chemin délirant accroché à la falaise pendant 11 km. Encore une étape très longue (26km, +1000m, -1200m) mais j’étais léger, c’était sympa. Encore un pourquoi sur ce chemin… à quoi sert-il? Et comment ne se sont-ils pas aperçus qu’il était impossible à construire? Heureusement pour nous, ils ne le savaient pas! J’ai admiré le port de Cruzinhas, incroyable qu’ils arrivent à mettre leurs barques à l’eau à cet endroit. Et à la rame encore… Arrivé à Ponto da Sol, j’ai pris un aluguer jusqu’à Ribeira Grande puis un taxi pour revenir à Caibros. J’aurai du chercher une solution plus économique, mais la nuit tombait.- Le lendemain j’ai juste un peu marché autour de Rib. Gde., il fallait que je retourne au ferry, c’était férié et il y avait peu d’aluguers.
A Fogo:- Mise en jambe avec le petit Pico, à faire sans guide dans l’après-midi après que l’aluguer vous ait déposé vers 13h30. Profitez-en pour repérer le chemin si vous voulez monter au grand sans guide.- Une journée complète le lendemain pour monter au vrai Pico de Fogo. C’est une bonne rando (8km, +/-1200m). Vous pouvez prendre un guide, le chemin est parfois difficile à trouver, surtout au début. Vous pouvez tenter sans aussi, à vous de voir en fonction de vos capacités et de votre aptitude à supporter vos erreurs. La descente dans la pouzzolane est ébouriffante: 800m de dénivellé en 1/4 d’heure dans une sorte de neige noire. Et 1/4h de plus pour vider vos chaussures. Si vous n’avez pas une grande habitude de la montagne, un guide vous aidera à vous lâcher pour bien en profiter. Ce serait dommage de descendre çà prudement ;-). Pour cette rando, prenez votre crème solaire et un jean. Il fait froid (2800m) mais le soleil tape fort.- Le lendemain, descente vers Mosteiros dans une forêt d’eucalyptus. Ce n’est pas la plus belle randonnée, mais on est devenus exigeants (13km, -1600m). A Mosteiros, obligé de passer la nuit pour attendre l’aluguer à 6h du mat. J’aurais pu passer par un autre chemin, près des crêtes, et rentrer à pied à Sao Felipe (avec une étape). Mais je n’avais qu’un seul chemin sur mon GPS et pas de carte papier. Ben oui, on prend un guide ou on n’en prend pas… si on n’en prend pas on court le risque de rater quelques opportunités. Je ne regrette rien cependant, j’ai plus plaisir à me faire ma route moi-même.
A Santiago:- Une grosse journée depuis Ribeira da Barca, où j’ai dormi chez Seti (chez sa tante, en fait). Il peut vous servir de guide pour la cascade (que je n’ai pas vue) ou pour aller à la grotte en barque. Je suis donc bien sûr passé par cette fameuse Gruta da Aguas Belas à pied (bon c’est joli, mais ça casse pas 3 pattes à un canard…). Puis remontée le long de la rivière presque jusqu’à Ribeirão Manuel, de là vers le nord à longer le Monte Clara et redescendre dans la Ribeira Sensão, passer à côté du barrage et remonter à Mato Baixo/Achada Falcão. Une randonnée encore longue (28km, +1100m), mais on peut raccourcir. Surtout je voulais suivre ce que je n’avais encore jamais vu au Cap Vert: des cours d’eau. Ils sont vraiment très minuscules, se perdent souvent dans les sables, on les retrouve un peu plus loin. Il y a de magnifiques martin-chasseurs (éclairs bleus qui ressemblent, bien sur, au martin-pêcheur). Il y a de petites cascades, qu’il faut escalader. Et même jusqu’à ce lac de barrage (de la taille d’une retenue colinaire du Gers…) qui représente sans doute un aménagement d’une valeur inestimable là bas. Sur cette rando, que j’ai faite avec la carte papier (aucun chemin sur mon GPS), je ne me suis égaré qu’une fois, après une cascade, le chemin étant mal tracé et peu fréquenté. De façon très surprenante, ces bords de ruisseau ne sont pas du tout habités
---- Musique
Ben oui, y’en a plein partout! Et j’ai réussi le tour de force de ne jamais être au bon moment au bon endroit. Bref, sur ce plan j’ai tout faux, ça tombe bien, faut que j’y retourne!!!