Japon avril 2016.
28 mars 2016. Ca y est, mon second périple au Japon commence aujourd’hui mais avec un goût quelque peu amer : je prends la direction de Düsseldorf au lieu de Bruxelles : la Belgique est encore sous le choc des récents attentats et pleure ses morts, l’aéroport de Zaventem n’est pas fonctionnel…. Quoi qu’il en soit, mes vols opérés par Finnair (chapeautés par Japan Airlines) sont sans encombre jusque Helsinki puis Osaka où j’ai été très respectueusement fouillé pendant 10 minutes à la douane étant donné ma nationalité. J’active mon JR Sanyo San’in pass régional et me rends à Hiroshima, j’aurai alors une semaine pour rejoindre Kyoto…
Hiroshima est une ville très plaisante, il fait bon s’y promener et les gens sont très accueillants. Je me rends au Mémorial de la Paix, je prends la mesure de l’horreur des événements de l’époque. L’histoire de la petite Sadako Sasaki morte d’une leucémie à l’âge de 12 ans et icône de la Paix m’émeut énormément, j’achète du beau papier origami que je ramènerai à mes élèves de 5ème primaire(CM2) pour les sensibiliser aux événements et à la « Légende des 1000 grues ».
Le soir, conseillé par l’excellent blog « Japon, soleil rouge », je n’hésite pas à prendre le temps de trouver le resto « Henkutsuya », on y sert la spécialité d’Hiroshima, l’okonomiyaki. Vraiment excellente au même titre que les huitres qui frémiront aussi sur le teppan.
Le lendemain, assez tôt, direction Myiajima et découverte des paysages « carte postale » qui m’ont toujours fait rêver. Le soir, après un petit resto sommaire (ils sont peu nombreux, préférer le ryokan avec repas si possible) en compagnie de bourlingueurs francophones, promenade nocturne sur l’île : le sanctuaire Itsukushima est superbement éclairé et le torii impressionnant à marée basse. Le lendemain matin, j’attaque le mont Misen. Un peu fatigué, je ne ferai pas toute l’ascension à pied, les téléphériques viennent à la rescousse. En haut, la vue est très belle même si un petit voile nuageux m’empêche de voir la mer intérieure dans toute son immensité.
Direction Kurashiki. Petite ville qui n’offre que peu d’intérêt si ce n’est son vieux quartier qui possède un très beau cachet. Le ryokan Turugata m’accueille comme il se doit, la chambre est confortable et le menu kaiseki servi en chambre raffiné.
Le lendemain, après un petit déjeuner traditionnel servi dans l’auberge, je continue ma route vers Takamatsu pour une visite en étoile sur 3 jours. Le trajet n’est pas trop long et la partie de voyage en train pour passer sur l’île de Shikoku (au-dessus de l’eau) est assez impressionnante. Je rejoins mon hôtel sous une pluie battante, je reçois directement un essuie avant même d’avoir entendu « Konnichiwa ».
La visite de Yashima à 5 km de Takamatsu sera très particulière. Il n’y a pratiquement personne sur le plateau, j’en profite pour prendre mon temps, la vue est très belle. Je m’initie au Haikyo (endroit laissé en ruine, intact, témoignage d’une époque révolue). En redescendant, passage obligé par un excellent restaurant réputé pour ses « sanuki udon » aménagé dans une vieille ferme.
Fin de journée sous le soleil au Ritsurin Koen qui vaut le détour lui aussi, jardin très classique dans son aménagement mais très raffiné.
Le lendemain, direction le sanctuaire Konpira san (Kotohira-gu) dédié au protecteur des marins. Ca monte et ça monte encore : 1368 marches ! Après la visite, j’ai bien mérité mes « kake udon » que je déguste froides cette fois-ci.
Que le temps passe vite ! Je termine ma visite sommaire du Shikoku par l’île de Naoshima. Pour une fois que je ne vais pas en repérage le jour avant, je me trompe en me rendant directement dans une société de bateaux express au lieu des ferrys traditionnels située un peu plus loin sur le port : c’est clair, j’arrive comme une balle à Naoshima mais le prix s’en ressent également ! . A l’arrivée, je vais chercher mon plan de village et entreprend la visite « Art House Project » soit des maisons traditionnelles restaurées par des artistes contemporains : surprenant !
L’après-midi, promenade le long de la côte avec la suite de ces œuvres contemporaines aménagées en extérieur, dont la célèbre citrouille Kusama Yayoi, symbole de l’île. Il fait beau et chaud, j’en profite un maximum.
Le lendemain, je rejoins Kyoto, qui coïncide avec la fin de mon Rail Pass 7 jours. Je prends le temps de passer par Himeji pour la visite du château restauré, quel monde !!! 2 heures au moins pour monter tout en haut et redescendre, je me rends après un peu plus loin pour la visite des jardins du château et récupère mon bagage que j’avais laissé à la consigne (en face de la gare, très facile à trouver et peu onéreux).
Dur dur de se loger pas trop cher à Kyoto, depuis que le Japon est devenu la destination tendance, les prix montent… J’avais réservé sur Booking 6 mois auparavant une très bonne auberge de jeunesse « Piece Hostel Kyoto » à bon prix, je vous la recommande, on est super bien accueillis par une équipe jeune pratiquant bien l’anglais, bien située aussi à 5-10 minutes à pied de la gare de Kyoto (à l’opposé de la tour). Pas de chance, comme je n’avais réussi à réserver que 2 nuits au lieu de 3, j’ai aussi passé une nuit dans un ryokan de piètre qualité, Ohto pour ne pas le citer, et dont je savais que la réputation était mauvaise. Je confirme, à éviter à tout prix ! L’accueil est exécrable et bien qu’on m’ait offert une réduction de 2000 yens, j’ai hérité de la pire chambre située sur le toit. Honteux !
Le lendemain, c’est oublié, la visite ensoleillée du quartier Arashiyama, très touristique, est magnifiée par les cerisiers en fleurs (qui m’accompagneront toute la quinzaine) et me fait oublier la seule mauvaise nuit de mon séjour. La balade en petit train touristique dans un paysage naturel au-dessus de la rivière est très jolie, les enfants adorent… les adultes aussi.
Fin d’après-midi dans Kyoto pour un peu de shopping (Teramarchi Arcade, marché Nishiki). Le soir, comme d’habitude, je cherche un petit izakaya dans Kyoto où je peux m’installer au bar et m’exercer à la langue japonaise avec mes voisins. Même si c’est difficile et que vous n’êtes pas loin dans l’apprentissage du nihongo, les Japonais vous félicitent à chaque fois et vous encouragent à persévérer dans l’étude de celle-ci.
Le lendemain, nouvelle ascension, cette fois au sanctuaire Fushimi-Inari à Rakunan. On s’y rend en bus à partir de la gare de Kyoto, c’est le plus simple. Là-bas, votre promenade est guidée par des milliers de torii couleur vermillon, c’est superbe ! Au-dessus, la vue sur la banlieue de Kyoto est géniale. Pour profiter au mieux de la visite, une bonne condition physique est requise.
La visite des studios de cinéma de la Toei est quelque peu décevante : ça commence pourtant bien avec une histoire du cinéma japonais et des clins d’œil à Kurosawa et Ozu. La suite est orientée sur le public enfant où la toutes les attractions leur sont dédiées, un peu à la manière de Disney mais avec moins de moyens. A visiter en famille.
Avant-dernière étape de mon voyage : Kinosakionsen, à environ deux heures trois-quarts d’Osaka. Ma première expérience dans une station thermale. Inutile d’arriver avant 15h, on ne vous donnera pas le pass pour les bains associé au forfait du ryokan (j’étais au Morizuya, et j’ai bien profité des installations, les repas étaient excellents !) Une dégustation de bières locales me fait patienter. Habillé en tenue traditionnelle, je déambule dans le village d’onsen en onsen, chacun ayant une configuration et un look particuliers. Sur sept, deux seulement sont fermés, ce qui n’est pas bien grave. A la fin de la journée, après toutes ces baignades (plus la pluie ), la plénitude se fait ressentir et après un repas copieux servi en chambre (ah, cette dégustation de crabe !), je profite au mieux de ma soirée le long du canal et dans les rues de Kinosaki bordées de lampes teintées de rouge, la pluie s’est arrêtée, ce qui ne gâche rien.
Le lendemain, c’est le contraste, je me retrouve à midi à l’Umeda Sky Building d’Osaka (la ruelle reconstituée comme à l’époque Edo vaut bien un petit coup d’œil).
A 16 heures dans l’ambiance vintage d’Amerika Mura pour une street food composée de takoyakis.
Et le soir dans un Dontombori bondé, bruyant et illuminé mais tellement captivant.
Mon hôtel, très proche de la gare de Namba et de Dontonbori est idéalement situé pour rejoindre, tôt le lendemain matin, l’aéroport Kansai d’Osaka pour un vol retour qui me ramènera cette fois… à Amsterdam et non Bruxelles (toujours les conséquences des attentats) le 9 avril. Japan Airlines m’a prévenu 48h avant pour me proposer un Helsinki-Amsterdam ou Paris mais hélas pas Dusseldorf, heureusement que je n’avais pas pris ma voiture pour m’y rendre le 28 mars !
Cette fois, mon voyage est bien terminé… A l’année prochaine pour une expédition qui aura lieu cette fois dans l’île de Kyushu et qui se prolongera à Tokyo où je me réjouis d’y séjourner à nouveau…
Fredge