J’ai passé dix jours dans la région de Palerme et sa périphérie nord (Sferracavallo, Tommaso Natale, Isola delle Femmine, …). Cette île offre de magnifiques massifs rocheux en bord de mer. L’eau y est si transparente qu’on peut voir les poissons à travers. Là-bas, j’ai eu l’occasion de découvrir la Sfuzione, une pizza sicilienne excellente. J’y ai aussi mangé le meilleur guanciale de ma vie. On peut trouver certains aspects de Palerme charmants, notamment ses lieux d’art et ses petits ateliers d’artistes.
Pourtant, je dois avouer que je repars avec l’envie de ne plus revenir ici. Comme dans tout voyage, j’ai découvert de belles choses et, parfois, avec du recul, je peux dire que j’ai vécu une chouette expérience. Mais je ne peux pas non plus nier que cette ville me laisse un sentiment fort contrasté et tendant plutôt vers le négatif.
Premièrement, on ne peut pas passer à côté de la saleté, car elle s’impose à notre vue, sous nos pieds, et s’infiltre dans nos narines. La région de Palerme n’est pas si loin d’une décharge à ciel ouvert. C’est désolant de voir de si beaux paysages ensevelis sous des bouteilles de bière, des vieux meubles, des vêtements, et des déchets en tout genre que les habitants jettent dans la rue. Dans la ville même, les poubelles débordent, les trottoirs sont remplis de détritus et des dépôts sauvages d’ordures se forment un peu partout. Dans la périphérie, même constat. Bien sûr, en Belgique aussi, nous avons des déchets, mais ici, on atteint un niveau bien plus élevé. Les gens manquent cruellement d’éducation. J’ai vu un monsieur balayer les mégots, tickets et emballages devant sa porte pour les déposer deux mètres plus loin. Cela montre bien la mentalité : chacun pour soi.
Cette mentalité se ressent dans l’agressivité des conducteurs. Jamais personne ne s’arrêtera à un passage piéton. Les gens sont tous au téléphone, se dépassent, klaxonnent et conduisent très dangereusement, pour eux-mêmes, pour les autres automobilistes et pour les piétons. Se balader n’a rien d’agréable : entre enjambées de détritus, il faut aussi s’inquiéter de ne pas se faire écraser. Les trottoirs sont soit trop petits, soit bloqués par des voitures stationnées dessus, soit envahis par la végétation (d’ailleurs, les trottoirs sont pour la plupart complètement défoncés). Se balader à pied est un calvaire. Il faut être en voiture, mais à vos risques et périls. La ville et sa périphérie souffrent d’un système urbain destiné uniquement à la voiture.
Malheureusement, ce n’est pas l’hospitalité des Palermains qui rattrape ce triste tableau. En un mot, ils sont désagréables. Il est rare que l’on nous adresse un sourire. Au-delà de la gentillesse, la politesse n’est pas non plus leur fort. Tant de fois nous sommes entrés dans un magasin en disant “Ciao” sans entendre de réponse. Comme pour la propreté et la conduite, ils manquent d’éducation et de civisme. Dans la file du magasin, une dame a placé ses affaires devant les nôtres sur le tapis, comme si nous n’existions pas. Le serveur nous regarde dans les yeux, ne répond pas à nos salutations, et lorsque des locaux arrivent, il prend immédiatement leur commande, nous demande finalement ce que nous voulons sur un ton qui semble dire : « Qu’est-ce que vous faites encore là ? » Les gens nous regardent, parlent de nous et ricanent… Beaucoup d’interactions de ce genre. Et les quelques fois où nous avons eu affaire à quelqu’un de souriant ou d’agréable, c’était pour nous arnaquer, pas sur de grosses sommes, mais quelques euros tout de même. Des légumes pesés en une seconde qui coûtent trois fois plus cher que ce que l’autre vendeur nous a vendu la veille, des pâtisseries au prix exorbitant lancées à la volée, des prix de boissons non affichés atteignant le prix d’un repas (5 euros)… Au final, c’est triste. On cherche à éviter les grandes surfaces, mais finalement, pâtisseries, maraîchers, bouchers, fromagers… tout ce qui se pèse est surtaxé parce que vous êtes touriste.
Enfin, les regards. Les hommes sont des pervers, le mot est juste. En vacances avec ma copine, elle se faisait constamment dévisager, reluquer. Les conducteurs ralentissaient, se retournaient, entre amis, ils la fixaient, puis se glissaient un commentaire. Ils passent leur temps à mater, et les rues sont remplies d’hommes, on voit au final peu de femmes en comparaison. C’est très dérangeant, car c’est incessant et insistant. Encore une belle preuve de manque d’éducation.
Les Siciliens ont malheureusement tendance à détruire leur environnement en jetant leurs déchets partout. Ils sont souvent désagréables, manquent de politesse, ne manquent pas une occasion de se faire quelques euros sur votre dos avec des petites arnaques, et les hommes sont très insistants avec leurs regards pervers.
Alors oui, la nourriture est très bonne (bien que très grasse et vite répétitive) et la nature magnifique (quand elle n’est pas jonchée de déchets et accessible), mais pour visiter cette région, il vaut mieux éviter les gens et avoir une voiture pour se rendre directement aux points de nature intéressants (les transports en commun ne le permettent pas). Un constat assez triste qui pousse à se poser des questions : est-ce que cela vaut vraiment la peine ? Fuir les habitants est ce le type de voyage que je veux ? Pour ma part, je ne reviendrai pas dans la région de Palerme et sa périphérie nord, et je ne conseillerai pas cette destination à mes proches.