Une fois n’est pas coutume, je me suis transformée en guide accompagnatrice pour une amie qui ne connaisait pas du tout Staten island, ou du moins qui n’en connaissait que le ferry.
Tout touriste qui veut profiter de la vue au large de la statue de la Liberté, sans avoir à payer le ferry de la compagnie statue cruises, sait qu’il peut emprunter gratuitement le ferry qui assure la liaison entre Saint George à Staten Island et The Battery à Manhattan.
Ce ferry, de très grand capacité permet de faire la traversée en une vingtaine de minutes à 'abri ou pas selon l’envie ou la saison.
A l’aller il est recommandé de se placer à droite du navire.( tribord)
Au retour, à gauche (babord).
Au large, la statue de la Liberté et son socle.
Ce ferry mène à la gare maritime de Saint George d’où part l’unique ligne de métro de l’île et les bus qui la desservent.
Très souvent, et je dirais même trop souvent, le touriste une fois débarqué ne pense qu’à une seule chose : repasser par la salle d’attente pour un réembarquement immédiat vers Manhattan.
Quelle erreur !
Il y a, à 5 minutes à pied, une petite promenade à faire, en sortant du côté du stade, qui mène au Mémorial , figure ailée face à la skyline de Manhattan.
De ce mémorial et de cette promenade j’ai déjà longuement parlé lors de mes précédents voyages.
Je remets simplement en mémoire sa silhouette pour ceux qui ne m’auraient pas suivie lors de mes autres déplacements à Staten Island.
Sur ce même site, à quelques centaines de mètres, se construit la grande roue qui sera l’attraction phare de Saint George, au coeur d’un complexe de loisirs, hôtelier et commercial qui est pévu dans quelques années.
Pour le moment, l’environnement de ce mémorial est un vaste chantier.
Ce mémorial a été le point de départ d’une journée entièrement tournée vers les architectures des maisons historiques de Saint George, New-Brighton, Stapleton et Westerleigh.
Si j’avais déjà fait les premiers secteurs et vous en avais narré les découvertes, le dernier secteur m’était complètement inconnu.
Enfin, pas tout à fait!
Lorsque je pars vers des quartiers qui n’ont aucun référencement touristique, et il en est ainsi pour tout ce qui sort de Manhattan, dans l’ensemble, à l’exeption de certains secteurs proches de Brooklyn ou Queens, je fais en amont des recherches pour organiser un circuit qui justifie le déplacement.
Staten Island a une histoire ; autant s’y intéresser pour mieux la percevoir.
Mon permier objectif a été complètement dérisoire.
Je m’étais amusée à lire un article qui mettait en avant une démarche intéressante poour encourager les jeunes à lire (et les moins jeunes à en profiter).
Il s’agit de la mise en place d’une mini bibliothèque gratuite où tout à chacun peut venir prendre et déposer des livres qui circulent ainsi au hasard des dons.
Ce petit détoour fait, en bonne compagnie, j’ai pris le bus qui devait nous conduire à la première adresse, point de départ d’une jolie randonnée.
Tout comme ce fut le cas lorsque j’ai pris le train, alors que je n’étais pas très sûre du bon choix de bus, plusieurs s’arrêtant au même endroit, je me suis assurée auprès du chauffeur qu’il allait bien dans la direction choisie, plan google à l’appui.
Il a été formel.
Nous étions dans le bon bus.
Soit!
Mais si le chauffeur connait sa route, moi, je sais lire une carte !
J’ai très vite compris que nous nous écartions du chemin convenu.
Je suis allée le signaler au chauffeur qui m’a à nouveau assurée qu’il me conduirait bien à destination.
Pourquoi pas !
Après tout, un bus peut sinuer.
Là ce n’était pas un détour qu’il faisait mais un trajet diamétralement opposé à la destination fixée.
Inutile de discuter! Je pense que le personnel des transports dit n’importe quoi pour ne pas perdre la face!
Nous sommes descendues, avons repris un bus en sens inverse jusqu’à croiser une autre route qui nous a permis de poursuivre un long chemin à pied, pour enfin se trouver face à ces deux maisons.
Je voulais introduire mon tour guidé par cette surprise.
J’ai d’ailleurs demandé à mon amie d’avancer les yeux fermés les derniers mètres pour qu’elle se trouve face à cette maison qui est mon coup de coeur.
Je vous l’ai déjà présentée.
Elle est dans mon dossier de photos.
J’en ai même fait un tapis de souris (ordinateur) pour l’avoir au quotidien sous les yeux.
Il s’agit de la Pendleton House.
Il suffit de se retourner pour trouver de l’autre côté de la rue une autre merveille.
La partie était engagée.
J’avais bien visé!
Mon amie était sous le charme.
Il ne restait plus qu’à dérouler la carte et la conduire sur les traces des maisons de Saint Paul Avenue et environs à Stapleton Heights, un secteur historique.
Là aussi, pour ceux qui me suivent, ce ne sera en rien une nouveauté.
Ce le fut pour la personne que je guidais.
Alors partagez un tout petit bout de ce qu’elle a vu, une infime partie.
Le reste sera rassemblé dans le fichier à suivre via mon site.
Il existe encore des traces de l’ancienne ruralité du quartier.
Pour déjeuner, nous avons fait une pause dans une gargotte mexicaine dont les mets servis étaient irréprochables de fraîcheur et de saveurs.
En chemin, une mise en garde, tout à mon attention, m’a permis de rester très prudente.
Je n’avais nullement envie de servir de casse-croûte à cet énergumène !
Comme nous cheminions pour nous rendre dans une autre direction, devant prendre deux bus qui nous y conduiraient, j’ai pu me faire plaisir avec un peu de street art et surtout entrer dans l’un des restaurants sri lankais les plus réputés de New-York : le Lakruwana .
Toutes les critiques gastronomiques en font l’éloge.
Dommage pour nous!
Il était pas loin de 15 h et nous avions encore le bon souvenir de notre pause mexicaine.
Nous sommes rentrées et avons été autorisées à prendre quelques photos.
Nous voici à présent, à bord des bons bus dans la bonne direction.
C’est à Westerleigh que nous arrivons.
Un autre quartier au charme indéniable qui fait très vite oublier que l’adresse est attachée à New-York.
J’aime ces “aventures” qui offrent des fenêtres insolites sur une autre vision de New-York bien loin des clichés touristiques.
Voici donc une présentation sommaire mais éclairante de ce que nous avons vu avec un parcours sur plan tout en décrochés.
Le sens patriotique était frappant dans cette zone.
Il avait dû y avoir une manifestation commémorative militaire.
Tous les poteaux et arbres étaient ceints de rubans bleus.
Les maisons étaient pavoisées.
Détail amusant d’une fenêtre encore dans son jus !
Le quartier a beau avoir son passé, des maisons dans l’ensemble bien entretenues, il n’en demeure pas moins que la misère n’épargne pas ses habitants.
Ici, cette mère de famille qui promène son enfant caché dans sa poussette sous ces gros sacs de plastique récupéré qu’elle ira vendre pour quelques dollars.
Apercevant au loin un nichoir à oiseaux, désireuse de le photographier, j’ai emmené malgré elle mon amie dans un sanctuaire religieux que je n’avais pas du tout aperçu depuis la route.
Il s’agit de celui de Saint Paul.
L’heure avançait.
Nous allions revenir à Saint George pour aller assister à une rencontre de base ball dont ni l’une ni l’autre ne connaissions les règles, enfin moins elle que moi qui suis d’une ignorance crasse en matière de sport.
Les avantages à choisir ce stade de Saint George, pour nous sont triple :
si l’ennui nous guette, la skyline servira de fond de décor distrayant;
le prix des places est très bas
l’ambiance est bon enfant.
La rencontre commence par l’hymne national, est entrecoupée par “God bless America” qui est le deuxième hymne officiel et se conclut par un feu d’artifice.Le cérémonial est exécuté avec le plus grand respect par tous, y compris nous-même qui l’avons trouvé émouvant.
Ne me demandez pas comment le Yankees de Staten Island ont gagné contre les Cyclones de Brooklyn, j’en serai bien incapable.
Chercher à comprendre les règles dans les actions et les valeurs affichées à l’écran nous a fait piquer plus d’un fou rire!
Autour de nous rares étaient les spectateurs concentrés sur le jeu.
Ce dernier est entrecoupé de pauses ludiques, publicitaires, ou pas avec des animatrices (sans leurs pompons) et la mascotte du stade.
J’avais l’impression d’être à une kermesse!
C’est des lumières plein les yeux que nous avons repris le ferry en direction de Manhattan pour conclure par la vue magistrale de la skyline illuminée.
Il ne nous restait plus qu’à aller, chacune de notre côté, retrouver les étoiles qui allaient accompagner nos rêves construits par une excellente journée riche en émotions.