Mardi 16 Juin 2020 Valence d’Agen Nîmes en train 326 km Vélo jusqu’à Château neuf de Gadagne 63 km.
Mon copain et moi étions dans les starting-blocks le 2 Juin lors de l’élargissement du périmètre de confinement au-delà des 100 km. Mais la météo stoppait nos velléités. Devant la persistance du mauvais temps, j’ai proposé de gagner le Sud-est, seule région épargnée. Nous avons pris le TER (où le transport des vélos est gratuit) de Valence d’Agen à Toulouse :
Puis nous avions des réservations voiture 4 places 1 et 2 et deux emplacements vélos pour 2x10 € sans indication de voiture dans le train Toulouse Nîmes. Heureusement alors qu’habitué à la galère des anciens wagons Corail équipés de 2 grandes marches avec une porte accordéon qui se referme automatiquement, j’interrogeais un contrôleur sur le quai, il m’apprit que la voiture vélo est toujours la 3 dans les Intercités (sauf exception voir récits précédents https://voyageforum.com/v.f?post=1000920;a=1000920 )
Le train s’arrêta à l’heure mais pas face au repère prévu. Comme nous avions retiré nos 5 sacoches ce qui est indispensable pour monter dans https://fr.wikipedia.org/wiki/Voiture_Corail Nous avons poussé nos vélos et je me suis précipité pour les monter dans la voiture 3 avant de courir rechercher nos bagages abandonnés sur le quai. Manque de chance nous étions à l’opposé du compartiment vélo. Dominique a pu emprunter le couloir avec son vélo. Le mien ne passait pas à cause de la largeur du guidon. J’ai du attendre Carcassonne pour descendre comme le contrôleur m’a invité à le faire et remonter à l’autre extrémité.
Nous avons préféré ne pas prendre un troisième train pour gagner Avignon. Tant il est difficile de changer de quai avec des vélos chargés dans les gares françaises (escaliers). En fait la Gare de Nîmes dispose d’ascenseurs.
C’est parti pour les premiers coups de pédales.
Bien que cette fois, c’est Dominique qui a pris sa tente, c’est toujours moi qui ai le vélo le plus lourd (36 et 38 kg).
Il nous faudra 6h pour faire les 60 km entre Nîmes et le camping que j’avais repéré à l’Est d’Avignon pour nous rapprocher du circuit : https://www.veloloisirprovence.com/page/autour-du-luberon-a-velo.
Je disposais depuis ma participation aux randonnées organisées par https://www.af3v.org/ et Vélo Loisir Provence ( voir reportage ici : https://lamediterraneeavelo.wordpress.com/ ) du dépliant avec l’itinéraire mais je n’avais pas voulu me charger de la brochure (dommage j’y suis en photo page 4 essayant de monter dans le train). Je l’ai donc téléchargé ici : https://www.veloloisirprovence.com/fichier/624.pdf
Alors que nous souhaitions éviter la cité des Papes et la circulation, nous avons dû la traverser ne trouvant pas notre itinéraire secondaire. L’avantage c’est que nous avons bénéficié quelques centaines de mètres d’une voie COVID réservée aux cycles.
Nous ne sommes arrivés qu’à 19:30 au camping de Fontisson. Ouvert depuis la veille celui ne recevait que très peu de client.
Mercredi 17 Juin Château neuf de Gadagne 08h30 Cucuron 18h30 77 km (6h à pédaler à la vitesse moyenne de 13 km/h)
Il n’y a eu que quelques gouttes de pluie durant la nuit mais il fait frais le matin.
Après quelques km et l’achat de notre premier melon et autres provisions nous commençons le tour du Lubéron à Robion en suivant l’indication Cavaillon.
Le circuit est bien balisé et ce qui est exceptionnel dispose de 2 couleurs. Les panneaux dont la flèche est blanchie indiquent le sens horaire. Le sens antihoraire que nous allons suivre est signalé par la couleur ocre. Il permet d’enchainer les dénivelés d’une façon plus progressive.
Nous avons beaucoup tourné dans Cavaillon où nous avons perdu l’itinéraire du Luberon à vélo (nous apprendrons qu’au niveau de la gare il faut suivre le balisage blanc alors que nous cherchions le balisage ocre. Un panneau indiquant cette anomalie due à l’historique a existé mais n’est plus en place).
Le voici le massif et les premiers dénivelés pour atteindre le camping situé à 400m. Après les cigales qui nous ont accompagnés hier de leur chant lorsqu’il n’était pas couvert par celui des automobiles, nous découvrons les champs de lavande.
Jeudi 18 Juin Cucuron 10 h Manosque 17 h 46 km.
5 km après le départ du camping Dominique réalise que nous avons oublié le tapis de sol qu’il enroule habituellement autour de son matelas autogonflant. Nous l’avions mis a séché sur la rambarde du bassin. Cela lui fera 10 km supplémentaires à vide pendant que je garde ses bagages. Il ramène également ma brosse à dent que j’avais oubliée dans les sanitaires.
Point culminant à 500 m pour un bain de pied et Pique-nique à Vitrolles en Lubéron. Puis descente au camping de Manosque où la piscine nous attendait.
Vendredi 19 Juin Manosque 9h St Maime 15h45 49 km
Nous avons apprécié le camping de Manosque et la livraison de pizzas en Zoé (les services de restauration n’ayant pas commencé dans les campings).
La montée à 600m est récompensée par la visite de Forcalquier. La descente au camping de St Maime se fait toujours sous le soleil et le vent frais. Je profite à nouveau de la piscine.
Samedi 20 Juin St Maime 8h Céreste 17h 49 km (vitesse moyenne 11 km/h)
Après une ascension longue mais progressive nous atteignons le point culminant du circuit à près de 800 m. Comme nous n’avons pas encore fait nos courses, nous poursuivons en poussant les vélos jusqu’au village de Vachères qui atteint 835 m.
Nos efforts sont récompensés par les vues sur 360°
et le seul commerce : bar épicerie qui fait également restaurant.
En fait c’est « grâce » à un panneau mal orienté à Saint Michel l’Observatoire que nous nous sommes égarés jusqu’à la grille de l’observatoire de Haute Provence (d’où l’on ne voit rien) que nous sommes arrivés sur Vachères à l’heure du déjeuner.
Puis nous descendons sur Céreste et son aire naturelle (gérée par la ferme proche) où nous dormons sous les arbres.
Dimanche 21 Juin Céreste 8h Maubec 16h30 56 km
Nous visitons Apt où nous pouvons faire nos courses à l’Intermarché.
C’est le jeune cycliste allemand rencontré la veille à l’aire naturelle qui nous a conseillé de faire étape à Maubec. Le camping est sympathique est le village charmant.
Lundi 22 Juin Céreste 8h30
Très rapidement nous atteignons Robion, bouclant ainsi en 241 km notre tour du Lubéron.
Juste avant l’ouverture des bureaux de l’association https://www.veloloisirprovence.com/, nous allons surprendre Sylvie Palpant que nous avions connue lors des randonnées Plus Belle la Voie 2017 et 2018 organisées avec Alain Michel de l’AF3V. Elle est ravie de notre visite et nous pouvons à chaud lui restituer nos émerveillements, félicitations pour le balisage et difficultés rencontrées autour d’une boisson.
Photos des 331 premiers km ici : https://photos.app.goo.gl/TThDfukoh2X7Ncn56
Elle m’offre le vélo guide de la Méditerranée à vélo fraichement édité : https://www.francevelotourisme.com/conseils/preparer-mon-voyage-a-velo/cartes-topo-guides-velo/guide-mediterranee-velo
(j’illustre cette fois l’étape 1)
Nous quittons Robion à 10h après avoir pris conseil auprès de Sylvie pour rejoindre Tarascon et muni du guide de la partie française de https://fr.eurovelo.com/ev8 que nous allons emprunter. Nous suivons l’itinéraire et découvrons un petit tronçon de l’ancienne voie ferrée en cours d’aménagement.
Il ne nous reste plus qu’à rentrer à la maison
Il nous suffit de rouler sur le halage du canal de Rhône à Sète qui est toujours interdit au vélo et sur celui du canal du Midi qui n’est toujours pas aménagé :
Retour étape 1
Lundi 22 Juin Robion 10 h Tarascon 16h 56 km
Hélas le balisage de l’EV8 nous fait défaut à nouveau sur Cavaillon (cette ville commence à me prendre le melon) et nous nous retrouvons à traverser la Durance sur la D99 que nous a vivement déconseillée Sylvie en raison des nombreux camions et des passages étroits entre les platanes. Je comprends pourquoi ce pont est interdit aux vélos malgré les sur-largeurs de la chaussée. Bien que le vent ne soit pas violent mon vélo qui y est sensible à cause de sa hauteur et des surfaces importantes des sacoches se met à guidonner et la traversée me semble longue. Nous retrouvons l’EV8 pour atteindre le Plan d’Orgon où le parking à vélo du LIDL nous attend.
Après ce ravitaillement, nous pique-niquons à St Rémy de Provence dans un jardin public. Le vent ne laisse jamais de répit aux nombreux sacs en plastique que nous utilisons dans nos bagages. Bien sûr nous les lestons pour que jamais il se retrouve dans la nature. Nous avons la chance qu’il nous soit favorable sur tout le retour.
Nous apprécions la piscine du sympathique camping Tartarin.
En ce lundi nous chercherons en vain un restaurant ouvert à Tarascon.
Retour étape 2
Mardi 23 Juin Tarascon 8h Aigues Mortes 68 km (6h15 sur le vélo à la vitesse moyenne de 11 km/h)
Après avoir traversé Le Rhône nous avons pris le canal du Rhône à Sète à Beaucaire.
Dès le premier pont le halage était coupé rive gauche. Nous sommes revenus au départ. Nous avons pris la route vers St Gilles et rapidement retrouvé le halage en herbé mais praticable car récemment fauché.
Nous avons souffert de la chaleur par absence d’arbre et progresser lentement. Nous n’étions qu’à St Gilles à 12:30. Heureusement la terrasse du restaurant nous a accueillis.
Le halage s’est progressivement amélioré jusqu’à devenir piste cyclable quand nous avons rejoint l’itinéraire de la Viarhona et de l Eurovelo 8.
Épuisés après 68 km à 19h le camping La Petite Camargue visé après Aigues-mortes ne nous a pas accueillis. Car non encore ouvert au public. Le jeune à la réception m’a autorisé à remplir mon jerrican souple indispensable pour la boisson et la toilette car nous nous sommes rabattus sur le sauvage.
Retour étape 3
Mercredi 24 Juin Aigues Mortes 8h Balaruc les Bains 17h 61 km
Nous avons repris l’Eurovélo 8 au Grau du Roi puis le canal du Rhône à Sète à la Grande Motte. Il est toujours interdit au vélo alors qu’il est agréable et étonnant quand il traverse les étangs.
Après la baignade à Frontignan nous avons pique-niqué au port.
J’ai retrouvé le camping à Balaruc les Bains http://www.mas-du-padre.com/ où j’avais dormi avant mon départ pour le Maroc à vélo : https://voyageforum.com/v.f?post=8640255;a=8640255.
Retour étape 4
Jeudi 25 Juin Balaruc les Bains 7h45 Capestang 17h30 83 km
Nous avons quitté le camping de Balaruc les Bains à 7:45. C’est notre record vu qu’il nous faut 2h pour nous préparer (PDJ, toilette, pliage de la tente et rangement de chaque chose dans sa sacoche). Nous avons repris l’Eurovélo 8 à Sète puis le canal du Midi à l’écluse ronde d’Agde. Le chemin de halage est plus ou moins roulant.
Parfois envahi de végétation. Après nous être baignés, nous avons soupé au port de Capestang en attendant la nuit pour planter la tente.
Nous n’avons pas été chassé de ce superbe emplacement en herbé et équipé de table de pique-nique devant le port certainement parce que le camping est fermé pour toute la saison 2020 en raison du COVID.
Retour étape 5
Vendredi 26 Juin Capestang 9h Carcassonne 19h 91 km (7h à 13km/h)
Longue étape (toujours à plat) avec un chemin de halage assez praticable.
L’orage a commencé quand nous terminions de monter la tente. Mais il n’a presque pas plu et nous avons gagné à pied la Cité toute proche où de nombreux cassoulets nous attendaient.
Je recommande à nouveau https://campingcitecarcassonne.com/Ce camping propose des emplacements partagés entre randonneurs (jusqu’à 3 tentes) nous avons payé 14.32 € pour nous 2 et bien sûr il y avait peu de campeurs.
Retour étape 6
Samedi 27 Juin Carcassonne 08h15 Gardouch 18 h 86 km
Dominique devant rentrer, nous voulions prendre le train et à 9h nous étions à la gare. Nous n’avons pas pu avoir de billet à Carcassonne. Les TER (vélo gratuit) sont bondés à cause des billets à un euro (anti-Covid). Les Intercités (vélo 10 €) ont leurs rares crochets vélo tous vendus (il ne restait qu’une place la veille au soir quand au restaurant j’avais consulté le site de la SNCF).
Comme il n’a presque pas plu nous reprenons le canal du Midi dans la direction de Toulouse. Nous mangeons une salade composée au port de Castelnaudary où comme ailleurs les loueurs de bateaux attendent désespérément les touristes (habituellement étrangers en cette période).
Après l’écluse de Gardouch et le tour des commerces, nous trouvons un super spot pour planter la tente. Ce n’est qu’après nous être baignés que nous découvrons que c’est devant la station d’épuration de la commune. Un peu inquiet devant le tuyau qui plonge dans le canal. Il s’agit d’une prise d’eau. Heureusement les eaux usées sont rejetés dans le Gardijol qui a droit à son pont canal pour poursuivre son cours. Comme son débit est très faible nous profitons des odeurs. Nous ne sommes pas les seuls puisqu’une dame nous dit que des camping-cars viennent souvent s’installer ici. Un autre promeneur de chien nous apprend qu’il empêche son quadrupède de se baigner dans le canal en raison de leptospirose transmise par l’urine des ragondins https://leptospirose-prevention.fr/contracte-t-on/ . Cela n’empêche que nos campings sauvages et nos bains dans le canal du Midi restent des bons moments de cette aventure. Après Capestang où la température du canal était très agréable, elle est plus fraiche à Gardouch car nous venons de passer le seuil de Naurouze point culminant alimentant le canal par les eaux du bassin de St Ferréol.
Retour étape 7
Dimanche 28 Juin Gardouch 7h30 Toulouse 11h 41 km
Nous finissons par le tronçon récemment regoudronné par la Haute Garonne qui à depuis longtemps transformé le halage en Voie Verte jusqu’à Port Lauragais limite de son département.
La veille nous avions pu acheter des billets à 1 € pour rentrer à Valence d’Agen.
En attendant notre TER nous découvrons l’allée Jean Jaurès réaménagée.
Ainsi s’achève cette expédition totalisant 823 km en 13 étapes toutes aussi agréables les unes que les autres grâce aux paysages, à la météo et à l’absence de problèmes techniques. Sauf que mon vélo qui a atteint 5000 km émet toujours quelques craquements dans sa boite de vitesses situées dans le pédalier VoyageForum.com
Et que le VTT de Dominique qui va bientôt avoir 30 ans nécessite un changement de chaine et de pignons et peut-être d’autres roulements. Nous avons eu un peu froid les nuits en altitude mais pas au point d’utiliser les bouillons cubes et le vermicelle que j’avais emmenés. Je rapporte aussi la boite de maquereau qui est restée au fond de ma sacoche prouvant que nous n’avons manqué de rien.
Dommage que ce type de voyage ne soit pas accessible à tous par manque d’équipement des trains et d’aménagement des chemins de halage.
Photos des 490 km du retour :