Traditions et coutumes Îles Féroé
Grindadráp
Qu'est-ce donc, le grindadráp ? Une tradition qui a fait et fait encore couler beaucoup d’encre… Il s’agit, en quelques mots, d’une grande chasse aux cétacés (plus exactement, des globicéphales) qui est encore pratiquée plusieurs fois par an aux Féroé, selon un code vieux de plusierus siècles, mais en tenant compte, il est vrai aussi, des recensements des espèces.
Les images sont impressionnantes : lorsque les animaux, acculés dans un fond de baie, sont abattus d’un coup de lance (destinée à les achever en quelques secondes), la mer devient rouge de sang. Parfois 20 ou 30 bêtes sont tuées, parfois 150, 200 voire 250.
Et tout le monde participe : les adultes bien sûr, mais aussi les enfants.
Naturellement, les amis des animaux se récrient. Comment peut-on encore accepter ces pratiques à une époque où les supermarchés sont pleins ? Les Féringiens répondent qu’il s’agit là d’une tradition pluriséculaire qui unit la communauté autour d’un temps fort et du partage (équitable) qui s’ensuit : dans les faits, chaque insulaire qui le souhaite recevant une part du butin gratuitement, certains la revendent pour se faire un peu d’argent… La chasse, disent-ils, est régulée et durable, mais son principe joue sur la solidarité des animaux, qui se portent secours et donc tombent dans le piège avec des effectifs difficilement prévisibles. Certains participants laissent entendre que trop de viande partirait à la poubelle - de là l'utilité de sortir parfois du strict cadre "privé" en utilisant le circuit des restaurants et supermarchés : on ne peut reprocher à la fois le gâchis, et la diffusion de la viande en excédent ! Quoi qu'il en soit, il serait regrettable qu'une curiosité touristique malsaine ("Tu sais quoi? J'ai mangé de la baleine !") finisse par relancer une activité qui reste marginale. Entretenir une tradition peut se défendre, le plaisir douteux de s'encanailler, peut-être moins.
En 2015, une nouvelle loi a été adoptée pour tenter de tenir à distance les activistes anti-grindadráp (notamment ceux de l’association Sea Shepherd). Il est depuis longtemps obligatoire de signaler les groupes de cétacés, mais le non-respect de cette disposition est désormais punissable d’une lourde amende, voire même de prison en cas de « récidive ». Plus concrètement, les autorités admettent vouloir empêcher les activistes d’éloigner les cétacés des côtes.
Outre la polémique liée au traitement des animaux, le sujet de la qualité de la viande a été maintes fois soulevé. Les globicéphales, à travers la chaîne alimentaire, concentrent en effet dans leurs chairs le mercure et les PCB présents dans l’océan. ; c'est pourquoi le gouvernement féringien conseille de ne pas en manger plus d’une fois par mois - et d’en éviter totalement la consommation aux femmes enceintes.
Ólavsøka
C’est un peu la fête nationale féringienne. Célébrée le 29 juillet, elle rend hommage à saint Olaf (995-1030), le plus grand roi de la Norvège médiévale, canonisé au XIIe siècle - plusieurs siècles durant, les Féroé dépendirent du royaume nordique. C’est l’occasion, pour beaucoup (jeunes inclus), de revêtir les costumes traditionnels.
Tout commence le week-end précédent par une journée de concerts à Tórshavn (Tórsfest). La veille, une grande procession réunissant cavaliers, sportifs et agents publics annonce vraiment le début des festivités en fanfare. Suit la grande course de barques féringiennes qui clôture la saison de compétition (voir ci-dessous).
Le lendemain, Jour J, une procession des officiels jusqu’à la cathédrale de Tórshavn précède l’ouverture de la nouvelle session du Løgtingið, le Parlement des Féroé. L’occasion d’entendre la chorale d’Ólavsøka. Bien d’autres activités se greffent au programme : expos, foires, marchés, évènements sportifs, etc. À minuit, enfin, la foule se regroupe pour chanter de vieux choeurs et se laisser entraîner par le rythme des rondes, devenues fiertés locales après avoir subi jadis la prohibition par l'Eglise luthérienne.
Róðrarfelag
Il s’agit, ni plus ni moins, du sport national : la course de barques féringiennes. Expression de l’identité locale, puisant au plus profond de la combativité viking, cette activité occupe pas moins de 400 personnes à travers l’archipel, qui entretiennent les navires à clins et s’entraînent au sein de différents clubs locaux - pendant 7 à 8 mois de l’année, souvent dès janvier !
L’esprit de compétition, très aiguisé, remonte aux temps anciens, lorsque les pêcheurs, de retour au port, se livraient bataille pour toucher terre les premiers. Très tôt, des courses furent organisées en l’honneur des visites royales.
Aujourd’hui, les diverses épreuves ont lieu lors des festivités locales, entre les premiers jours de juin et le 29 juillet, jour d’Ólavsøka, la vigile de la Saint-Olaf, célébrée à Tórshavn. Quatre classes sont reconnues, avec 6 (2 catégories), 8 ou 10 rameurs, qui doivent parcourir 1 à 2 km. L’équipage qui remporte le plus grand nombre de points au terme des 7 courses prévues au calendrier est sacré champion des Féroé.
Curieux ? On peut s’essayer à ramer une barque féringienne avec la compagnie Outdoor, sur l’île de Suðuroy (www.outdoor.fo).
Jours fériés
- Mars-avril : Pâques (du Jeudi Saint au lundi de Pâques).
- 25 avril : journée du Drapeau, fête nationale.
- Mai : journée d'actions de grâce en commun.
- Mai-juin : Ascension.
- Mai-juin : lundi de Pentecôte.
- 28-29 juillet : Ólavsøka (vigile de la Saint-Olaf, marquée par fêtes sportives, concerts et ouverture de la sison parlementaire du Ting).
- 24-26 décembre : Noël.
-31 décembre : Nouvel An
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