Traditions et coutumes Indonésie

Bhinneka tunggal ika, « l’unité dans la diversité », est la devise nationale indonésienne. Voilà probablement un cas unique de neutralité bienveillante et de coexistence pacifique entre les ethnies et les religions, à part une exception de taille. Fait incroyable (quand on connaît les ravages causés par les luttes religieuses en Inde, depuis l'indépendance) : en Indonésie, islam, christianisme, protestantisme, bouddhisme, hindouisme et confucianisme se côtoient globalement sans heurts.
Mieux, la Constitution garantit l’égalité entre ces six religions. Seules obligations : il est interdit d’être athée, le mariage civil est inconnu et les mariages interconfessionnels sont interdits.

Cependant, de sérieuses tensions agitent l'Indonésie depuis 1996.
Mais surtout, depuis la nuit des temps, dans plusieurs villes de Java, des églises, des temples bouddhiques et des boutiques appartenant à des familles chinoises sont régulièrement incendiés lors d’émeutes que le gouvernement attribue (mais ils s’en défendent) à des activistes islamiques.
Avec la crise économique qui a frappé le pays à la fin des années 1990, les Chinois ont à nouveau été les boucs émissaires. L’élite chinoise contrôlait 70 % de l’économie sous Suharto, mais surtout ce sont les petits commerçants chinois vendant la base de l’alimentation indonésienne, notamment le riz, qui sont considérés par la population comme les responsables de la hausse des prix et de la famine qui se profile.
Pendant les troubles qui ont secoué l’île de Java en 1998 et provoqué le départ de Suharto, des quartiers chinois ont été la cible d’incendies, de pillages, de meurtres, et des viols de femmes chinoises ont été commis. Des soupçons graves ont été portés sur la responsabilité de l’armée dans ces émeutes.

L'islam est majoritaire à peu près partout, sauf à Bali. Dans ce pays présenté comme le premier pays musulman du monde, la pratique de la religion se fait, au quotidien et hors des périodes de crise, de façon très décontractée.
À tel point que la marque Wardah a lancé avec succès une chaîne de produits de beauté halal et que le pays organise depuis 2011 l’élection de Miss Musulmane, concours mondial dans lequel les candidates doivent se démarquer par leur connaissance du Coran et leur manière de porter le hijab.

- Cohabitation étonnante de minorités chrétiennes dans une majorité musulmane ; très rare !
- L'islam est la religion dominante, mais la loi islamique (la charia) ne s'applique pas aux Indonésiens.
- Le voile islamique est interdit dans les écoles de l'État et obligatoire dans les écoles religieuses.
- Borobudur (Java) est le plus grand monument bouddhique du monde.
- Parmi les nombreuses questions que les Indonésiens soumettent aux touristes revient toujours celle de la religion : un Occidental est a priori chrétien (kristen) aux yeux des Indonésiens. Avouer être athée est souvent mal perçu. D'ailleurs, la religion doit obligatoirement être indiquée sur la carte d'identité des Indonésiens. Sinon, ils sont considérés comme communistes (ce qui est très grave !).

Ce mot signifie « ombre », mais, par déformation, il désigne aussi toutes les formes de théâtre, y compris le wayang Orang, c’est-à-dire le théâtre humain.

Le wayang est un spectacle de marionnettes très populaire dans tout le pays, proclamé chef-d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’Unesco en 2003. On ne peut concevoir de fête sans une représentation de wayang. Après l’indépendance, en 1945, le ministère de l’Information l’utilisa même comme moyen audiovisuel pour l’éducation de la population.

Les marionnettes les plus répandues sont celles du wayang Kulit (connu aussi sous le nom de wayang Purwa), du wayang Golek et du wayang Orang, appelé wayang Wong en javanais.

- Dans le wayang Kulit, les marionnettes sont découpées dans du cuir de buffle et se manipulent par une multitude de cordes et baguettes verticales. Elles mesurent jusqu’à 90 cm. Les représentations ont lieu le soir. On utilise un vaste écran de 4 m de long sur environ 1 m de haut, tendu sur un cadre de bambou. Un tronc de bananier sert à planter les marionnettes et à les maintenir droites. Le montreur (dalang) est assis en tailleur sous une lampe à huile dont la lumière va réfléchir les ombres et créer la magie du spectacle.
Beaucoup d’histoires racontées sont connues des spectateurs, qui en prévoient chaque scène, presque chaque réplique. Tout l’art du dalang, autant dire du meneur de jeu, va résider dans sa capacité à respecter le fil de l’histoire tout en y introduisant des éléments d’improvisation et des idées personnelles.

- Retirer ses chaussures et les laisser à l'extérieur avant d'entrer dans une maison.
- Donner une obole lorsque celle-ci est demandée à l'entrée d'un temple. Cela permet d'entretenir les temples.

- Discuter les mains sur les hanches, car c'est ainsi qu'on défie quelqu'un avec qui l'on veut se battre.
- S'embrasser en public, même pour la bise entre parents.
- Danser enlacés, sauf dans les lieux très occidentalisés.
- S'asseoir par terre, les plantes de pied orientées vers quelqu'un.
- Pénétrer dans un temple balinais sans un sarong autour de la taille, dans un temple ou une mosquée jambes nues ou en chemise sans manches, dans une mosquée en gardant ses chaussures.
- Manger, tendre ou recevoir quelque chose de la main gauche, car elle est considérée comme impure.
- Désigner quelqu’un du doigt et toucher la tête des enfants, siège de l’âme.
- Se mettre au-dessus du prêtre qui officie dans une cérémonie religieuse.
- Photographier les Balinais prenant leur bain en fin de journée au bord de la route.
- La plupart du temps, on vous demandera de porter une ceinture (sash) pour pénétrer dans les temples ou assister à une cérémonie. Mettez un sarong si on le demande pour couvrir les jambes nues. Achetez-en un dès votre arrivée pour ne pas avoir à en louer un à chaque fois.
- Dans les hôtels bon marché ou chez l'habitant, il ne faut pas se mettre dans le bassin du bain (mandi) comme on le ferait dans sa baignoire. Il s'agit en fait d'un réservoir où l'on puise de l'eau avec une casserole, puis on s'arrose. De même, quand on ne trouve pas de papier hygiénique, on se lave toujours avec la casserole.
- Les Indonésiens sont curieux de tout et très familiers. Dans la rue, la politesse oblige à répondre aux multiples Hello, Sir ! (ou Hello, Miss !). Moins le coin est touristique, plus la curiosité à votre égard sera grande.
- Se faire inviter chez un Indonésien implique d'avoir de la patience à revendre. Plus le maître de maison se fera attendre avant d'apparaître, plus il faudra se sentir honoré... car il se met sur son trente et un !
- Personne n'aime dire « Non » ou « Non, je ne sais pas ». Dans certaines circonstances, ce refus du « non » peut avoir des répercussions agaçantes : la personne à qui l'on s'adresse n'ose pas dire « Non, je ne sais pas », ou avouer qu'elle ne comprend pas la question. Sourire équivaut à dire non et rire manifeste souvent un embarras.
- Les Indonésiens n'ont pas forcément l'habitude de lire une carte routière.
- Bien que tous les lieux de prière soient ouverts au public, il est plus convenable de demander l'autorisation avant d'y pénétrer, surtout si une cérémonie est en cours.

Romantiques, s’abstenir ! L’amour en Indonésie se conjugue le plus souvent avec money ! Cela n’exclut pas la possibilité d’une rencontre « Roméo-Juliette », bien sûr, mais l’aventure, elle, se paie.
En outre, les dames de petite vertu autour des grands hôtels de Jakarta ont souvent plus d’attributs qu’il n’est normalement prévu chez la gent féminine. Il s’agit des Bancis, travestis.
À Bali, les rencontres sont faciles, à Kuta et à Sanur notamment, mais il ne peut s’agir de Balinaises, bien qu’elles le prétendent. Une Balinaise serait immédiatement rejetée par son village et par sa famille.
Pour information, l’Indonésie est l’un des pays où le sida progresse le plus rapidement.