Wild wild West

Le lendemain matin, nous reprenons la route vers le Sud, à nous les grands espaces du Sud-Ouest américain, les cactus magnifiques et la poussière. Courte pause à Tucson, ville progressiste dans ce désert conservateur et patriotique. Ici, les communautés indiennes (Yaquis) et chicanas se sont longtemps affrontées, catalysant finalement leur conflit dans des peintures murales. Dans ce pays, on écrit sur les murs, une forme d'art populaire reconnu. C'est aussi une ville où l'on peut encore manger " organic " (bio), une salade aux épinards avec de petites amandes dorées à la cannelle. Puis nous voilà sur des routes caillouteuses en plein milieu du " wild wild West ". Le soleil se couche sur les plaines majestueuses, et nous échouons à atteindre un étrange lieu consacré aux serpents qui nous a été vivement recommandé. Au milieu de rien, Tumbstone est une sorte de ville fantôme où l'on vend des " guns " à chaque coin de rue. Ambiance western. Le soir, en descendant vers la frontière, nous arrivons à Bisbee, cité new age où l'où croise toutes sortes d'individus, bikers, jeunes ivres qui hurlent dans la rue et un vieux type qui se fait appeler " Bear ". Plus tard, nous le soupçonnerons de diriger une secte… À 20 h, il fait encore très chaud. L'hôtel où nous passons la nuit évoque La petite maison dans la prairie : une grande bâtisse rouge en bois avec des roulottes et d'affreux portraits au-dessus des lits. Les portes battantes des saloons claquent comme autrefois, la ville dort, mais nous laisse présager de belles choses. La frontière est tout près et j'aime l'atmosphère qui règne ici, un peu sordide et chargée d'histoire. Des motards nous conseillent de ne pas prendre la route de la frontière de nuit...