Dix mois de préparation.
Dix mois de rêves et d’exitation.
Dix mois d’échanges et de tergiversations.
Que dire de la Namibie ?
Que c’est une terre à l’état brut, comme au premier matin du monde.
Entre une flore qui flirte avec les mystères de la botanique et une faune prodigieuse, on ne sait où donner des jumelles, ce ne sont que d’immenses étendues désertes.
Des paysages à couper le souffle.
C’est aussi une arche de Noé où les animaux sauvages règnent en maître.
Ici, Dame Nature est en état de Grâce.
Ce voyage, je le fais au départ du Sud de la France, en compagnie de mon fils et son épouse au départ du Canada.
Point de ralliement : Windhoek, capitale de la Namibie, pour un périple de plus de trois mille kilomètres, mené tambours battants entre fascination et émotions.
Un voyage qui restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Jour 1.
Jour 2.
L’heure du départ est enfin arrivée, le voyage sera long, très long : trente-deux heures au total
C’est avec Ouibus que je quitte Béziers pour rejoindre Toulouse, où je passe ma première nuit pour prendre l’avion le lendemain à onze heure quinze à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, en direction de Heathrow, aéroport de Londres.
Bien que l’hôtel soit confortable j’ai très peu dormi, l’excitation est à son comble entre les messages, les appels au téléphone, et la consultation permanente de la feuille de route pour coordonner nos différents vols et transferts : le smartphone chauffe !
Une heure plus tard, arrivée à l’aéroport d’Heathrow : l’aérogare est gigantesque.
J’attends que les informations apparaissent sur le tableau d’affichage pour le vol à destination de Johannesburg en Afrique du Sud, j’ai une attente de plus de sept heures ; pas le choix !
Je repère le terminal et la porte d’embarquement, et m’informe sur le temps qu’il me faudra pour y arriver ; on indique trente-cinq minutes de trajet.
Je tue le temps en allant manger un burger .
Je dois aussi rester attentive aux horloges locales et ne pas oublier de changer ma montre à chaque Stop Over, si je ne veux pas me planter dans les transferts.
Dix-neuf heures cinq - Décollage de Londres.
Me voilà partie pour douze heures de vol à bord de l’A380 de la British Airways.
Arrivée prévue à Johannesburg à sept heures cinq du matin et décollage à midi pour Windhoek.
Jour 3.
Arrivée en Namibie
Au total, j’accumule un retard de quarante-cinq minutes sur l’ensemble de mon périple, super !
Il fait beau, plein soleil, l’avion se pose entre savane et désert sur un ruban d’asphalte long de quelques centaines de mètres ; j’ai le coeur serré et la larme à l’oeil, difficile d’y croire et pourtant j’y suis .
Mais nous ne sommes pas encore arrivés à destination.
Pour atteindre la Capitale de Windhoek il faudra encore parcourir quarante-cinq kilomètres en voiture.
Les contrôles de police sont lents , très lents, pointilleux, tout est enregistré.
Il fait chaud, le local est exigu, il n’y a pas de climatisation.
Dans la file, une dame fait un malaise, cela retarde encore le passage au guichet des autorités.
Après une heure quarante-cinq d’attente , “ça le fait” comme on dit chez nous dans le Sud, j’ai mon visa d’entrée dans le pays, je n’ai plus qu’à récupérer mes bagages.
La fatigue est bien présente, mais le sourire et la bonne humeur des namibiens me fait oublier les longues heures sans sommeil.
Mon fils et son épouse sont aussi bien arrivés à destination.
Ils m’attendent, la joie de se retrouver est immense.
Nous prenons sans plus attendre un taxi et arrivons à Windhoek après une heure de route .
Nous y passons une soirée très agréable. Nous logeons une nuit en plein centre de la Capitale.
Comme nous ne comptons pas nous éterniser dans la ville, nous décidons d’aller dîner chez Joe’s Beerthouse, le restaurant le plus réputé de la ville , et demandons au taxi de nous faire un tour de la ville par la même occasion.
Si Windhoek est comme toutes les grandes villes, sans grand intérêt pour nous, le restaurant chez Joe’s est un incontournable, à recommander pour l’originalité de son décor et les plats délicieux.
Jour 4.
C’est de bonne heure que nous quittons l’hôtel après un copieux petit déjeuner.
Pendant que mon fils se charge d’aller réceptionner le véhicule de location que nous avons réservé, ma belle-fille et moi allons faire des emplettes dans une grande surface à côté de l’hôtel, et surtout, acheter la provision d’eau nécessaire pour la route , à savoir 5 litres d’eau par personne, comme le recommandent tous les guides touristiques.
Au programme de la journée :
Windhoek - Le Parc d’Etosha - Okaukuejo : 430 kms
Nous prenons l’autoroute B1 qui nous conduit directement au centre du Parc National d’Etosha, à l’extrémité Ouest de la partie ouverte au public, pour entrer par la Okaukuejo Gate .
Okaukuejo est le plus ancien et le plus populaire des camps, nous avons réservé deux "Bush Chalets" pour deux nuits consécutives au point d’eau dit : Waterhole.
La route est assez “plate” comme me le fait remarquer ma belle-fille Québécoise ; ce qui signifie : rien de bien extraordinaire à découvrir.
Un long ruban de bitume gris rectiligne la plupart du temps avec de nombreuses termitières, véritables constructions animalières pouvant atteindre plusieurs mètres de haut, qui sortent des terres sablonneuses.
L’ensemble du territoire est bordé de clôtures.
Ici et là quelques jeunes hommes réparent les barrières abîmées et logent le long de la route dans des semblants de cases faites de quelques branches d’acacias.
Les contrôles de police sont nombreux, nous nous faisons arrêter à trois reprise sur le trajet.
Nous passons successivement par les villes d’Okahandja, Otijwarongo, et Outjo,
Le centre de ces villes est à l’image de toutes les autres : une rue principale goudronnée, avec plusieurs stations-services, des écoles,des magasins, des halles, des cafés.
Ces centres villes n’ont rien de dépaysant, beaucoup d’enseignes sont encore rédigées en allemand "Backerei", “Wascherei”, “Lebensmittelladen”, mais de plus en plus en anglais.
Les grandes surfaces ont aussi fait leur apparition.
Les rues principales parcourues, le décor change.
L’habitat est maintenant fait de baraquements rectangulaires de béton, très colorés, le bleu et le vert sont les couleurs dominantes.
Sur ces constructions servant de commerce, l’enseigne de l’activité est peinte à la main.
Il n’y a pas de carreaux aux fenêtres, ou très rarement, mais des barreaux de protection partout.
Le bitume a fait place à la terre battue. Tout est très sommaire et délabré.
Des enfants jouent avec des ballons de chiffons et des jouets d’un autre temps.
La plupart sont pieds nus, en guenille, mais souriant au milieu des poules qui vont on ne sait où, et picorent on ne sait quoi !
Des groupes de femmes font la causette.
Certaines sont vêtues de longues robes aux couleurs voyantes, manches longues et corsage ou foulard sur les épaules, comme des carapaces.
Elles portent des couvre-chefs de tissu et de papier journal qui représentent les cornes du bétail.
Avec une arme symbolique, un look unique, synonyme de force et de fierté recouvrées, elles ont détourné les codes vestimentaires des occidentaux qui les ont déportés et massacrés , il y a plus d’un siècle. Quelle bravoure !
Une fois les villes traversées, il n’y a plus que quelques paysans dans des cases en branches, et très bientôt on ne voit plus personne.
L’homme a fait place aux animaux et aux vastes étendues de terre vierge.
Forte de ses 825.000km², la Namibie est le deuxième pays le moins densément peuplé au monde, juste derrière la Mongolie.
Nous poursuivons notre route car nous devons impérativement être enregistrés à la porte d’entrée du Camp Okaukuejo avant 17 heures, heure de fermeture du parc en cette saison.
Le parc d’Etosha est d’une superficie de 22.000km², une des plus grandes réserves naturelles animalières de notre planète.
Okaukuejo est le siège administratif du parc.
Dès l’approche de la réserve nous faisons nos premières découvertes.
Nous tombons sous le charme des antilopes, gazelles, et springboks, qui broutent calmement.
Un spectacle magnifique qui nous accompagnera tout au long de ce voyage.
Seize heures quarante-cinq, " c’est tout bon", nous sommes dans les temps !
Nous ne sommes pas les seuls à " arriver à la bourre" au centre d’accueil.
Trois gros registres nous attendent, que nous complétons avec application.
Nous réservons nos safaris : un de nuit pour ce soir et un autre pour demain après-midi.
Nous voulons mettre toutes les chances de notre côté pour voir un maximum d’animaux.
Nous réceptionnons les clés de nos logements.
Dormir dans une case africaine est une première pour nous .
Nous nous empressons de les localiser sur le plan qui nous a été remis et nous voici installés.
Nous sommes satisfaits, les deux cases sont distantes de quelques mètres, l’une à côté de l’autre.
Nous déchargeons nos bagages et là : surprise !
Les logements sont originaux et très confortables, l’emplacement est magique !
Nous sommes à quelques mètres à peine du plan d’eau éclairé par des projecteurs.
Un des meilleurs points d’observation de la vie sauvage africaine
Devant nous, un grand rassemblement d’herbivores : oryx, springboks, koudous,zèbres, girafes.
Le spectacle est grandiose et ininterrompu.
Les acteurs se succèdent, de toutes tailles, de toutes formes.
Un troupeau d’éléphants s’approche, des hyènes apparaissent.
Nous en restons sans voix, les appareils crépitent.
A huit heures du soir nous nous rendons à l’accueil pour le safari de nuit : il ne fait pas chaud !
Avec notre guide nous nous enfonçons dans la savane, munis de matériel infrarouge.
Nous avons tendance à croire que le monde nocturne est fait de silence et de sommeil.
Il n’en est rien !
Les lions attrapent leur proie sous le couvert de la nuit.
Après une heure et demi d’observation, nous voyons une lionne approcher d’un groupe de zèbres.
Elle recherche l’élément le plus faible du groupe et se lance à sa poursuite.
Mais elle ne parvient pas à l’attraper.
La zone groulle de charognards
Nous ne sommes qu’à quelques mètres, les bruits sont impressionnants.
Jour 5
Nous passons la journée dans le parc et découvrons le “Pan d’Etosha”: une immense cuvette saline en plein centre de l’aire protégée
Et voici nos premières autruches.
Jour 6.
Parc d’Etosha
Tout au long de notre déambulation nous resterons émerveillés.
Pour ce soir nous avons réservé un logement au Camp Halali pour une nuit
Jour 7
Camp Halali - Camp Namutoni
Nous sommes accueillis par une troupe de mangoustes rayées.
Il y en a partout autour de notre logement.
J’essaie de les éloigner en tapant dans les mains, elles me soufflent dessus et ne sont pas loin de m’attaquer.
La Réserve d’Etosha que nous parcourons depuis quatre jours est sublime !
L’hiver austral est idéal pour observer les animaux sauvages tout en évitant les fortes chaleurs.
Les variations de température sont grandes.
Nous passons de vingt-cinq degrés le jour à quelques degrés au-dessus de zéro la nuit.
Nous parcourons d’immenses étendues de savane, des plaines lunaires , et faisons des rencontres palpitantes.