Jour 13 : Ko Muk et snorkeling à Ko Kradan
Lever 7h30, on va prendre un petit déjeuner car on n’a pas mangé la veille… Quelques personnes quittent le “Mookie’s bungalow”, c’est toujours folklo de les voir partir avec leurs gros sacs en Tuk-Tuk…
Il a beaucoup plu cette nuit. Ce matin, c’est très couvert et venteux. Un peu les boules pour le snorkeling mais bon, on n’a pas le choix… Notre Tuk-Tuk vient nous chercher et nous amène à Charlie beach où nous montons dans un longtail direction Ko Kradan. Les 2 pêcheurs qui nous accompagnent ont l’air très gentils, mais ils ne parlent pas très bien anglais (comme beaucoup de pêcheurs ici). Ils ont tendance à nous répondre toujours “oui” quoique nous demandions ce qui nous fait beaucoup rire…
La sortie coûte 1200 baths, pour ce prix on est tous les 2 avec 2 pêcheurs qui resteront avec nous pendant 4 h sur l’île de Ko Kradan. Ils nous amènent exactement où on veut…
Après environ 30 minutes de bateau, ils nous amènent à l’extrémité sud est de l’île qui est plus abritée. ça a l’air très beau même sous le ciel gris… On comprend qu’on s’organise comme on veut pendant les 4h que dure la sortie : soit que du snorkeling, soit que la visite de l’île, soit les 2, ce que nous ferons… On fait environ 1h30 de snorkeling au large de la plage. On est content, il est 9h30 du matin, on est seul dans l’eau, l’endroit est tout simplement magique. ça reste le spot de snorkeling le plus beau qu’on ait vu durant notre séjour… L’eau est cristalline, les coraux magnifiques et les poissons très variés… Comme quoi, dès qu’on se dirige vers des endroits moins fréquentés, la nature nous réserve encore de belles surprises… Notre température corporelle commençant à descendre un peu, on met fin à cette belle escapade, on a pu aller où on voulait sous les yeux avisés de nos 2 pêcheurs qui ne nous ont pas lâchés d’une semelle… Ils nous débarquent maintenant sur la plage (on aurait très bien pu y aller à la nage…) et nous indiquent le point de rendez vous pour le retour. Ils vont d’ailleurs s’y amarrer et nous y attendre.
L’île est plutôt petite, beaucoup moins de relief qu’à Ko Muk et ici, le récif est vraiment de toute beauté et accessible par tous depuis la plage, ce qui en fait un lieu très intéressant… L’endroit parait fréquenté par des gens en quête de repos et de farniente. On longe la plage qui est très longue, on y découvre quelques resorts plutôt sympas, pas trop grands, pas tape à l’oeil, ici les gens profitent tout simplement de la beauté de l’endroit et du bon temps… Bref, si vous voulez en avoir plein les yeux sous l’eau et sur le sable, sans être au milieu des foules c’est ici qu’il faut être…
On a droit à quelques percées de soleil qui nous permettent de faire des photos. La couleur de l’eau est extraordinaire, la vue à 360° est magique… une multitude d’îlots se font face. On a de la chance d’être ici… Nos 2 pêcheurs nous attendent à l’autre bout de la plage, on prend tout notre temps pour les rejoindre pour ne pas perdre une miette de ce lieu. On n’a croisé que quelques vacanciers ça et là, le temps file, après quelques bains et cette belle balade il est déjà temps de remonter dans notre bateau… On a eu ce matin là Ko Kradan quasiment pour nous. On revient sur Ko Muk, des images plein la tête. Il est 13h, le ventre crie famine!!!
On revient à notre resto panoramique sur la plage puis on comate sur la plage. Le temps est mi figue mi raisin, avec par moment quelques ondées mais l’eau reste chaude… C’est notre 3ème jour ici, et l’île est tellement petite qu’on croise toujours les mêmes personnes, créant un microcosme assez sympathique… On a vraiment l’impression de connaître tout le monde… Les familles tiennent parfois plusieurs commerces : un bar, un resto, une petite épicerie… tout le monde se donne un coup de main, on voit parfois les enfants réapprovisionner les échoppes en glace pilée ou autre denrée… Sur les 4 jours où nous serons restés là, on aura été relativement préservé, on a jamais eu de monde sur la plage pour notre plus grand bonheur…
Je vais d’ailleurs à l’eau avec mes palmes pour une petite virée snorkeling, sous le resto panoramique. Au bout de quelques minutes, ma ténacité paye, alors que j’observe un banc de poisson virevolter autour de moi, j’aperçois une tortue en train de brouter le fond, je dois être à moins de 50 m du bord, il y a peut être 2,50 m de profondeur. Je ne l’ai pas vue de suite, sa carapace se confondant avec les roches. Elle est à un mètre de moi, elle me regarde d’un air interrogateur, je l’observe sans bouger pour qu’elle ne parte pas. Sûrement apaisée devant ma nonchalance, elle retourne à ses occupations. Je la suit quelques minutes en respectant une distance de courtoisie… A chaque fois que j’y repense, je me dis qu’il suffit de pas grand chose pour retrouver l’harmonie. Dès qu’on s’éloigne un peu du monde, de ses artifices, on retrouve un peu d’authentique… ça fait vraiment du bien… comme quoi, tout n’est pas perdu… Je garde vraiment un excellent souvenir de cette rencontre impromptue…
Après une petite sieste sur le sable, c’est l’orage qui monte qui nous déloge… On file à l’eau qui a pris des couleurs métalliques et qui est vraiment chaude, il n’y a plus personne sur Charlie beach, on est seul au milieu de l’eau en observant le calme avant la tempête… Le ciel est magnifique. On reste un maximum jusqu’à ce que la luminosité ne nous permette plus de rester en sécurité dans l’eau… Des nuages menaçants ont rempli le ciel, nous n’aurons pas droit à un de ces magnifiques couchers de soleil sur Ko Kradan, dommage c’est notre dernière soirée…
Juste le temps de récupérer nos affaires sur la plage et une pluie diluvienne s’abat sur nous. En quelques minutes, notre joli petit chemin se transforme en torrent de boue. On s’abrite sous une terrasse avec quelques thaïs en regardant le spectacle. ça tombe à saut dans un bruit assourdissant… La nuit est maintenant tombée, les moustiques passent à l’attaque… Vu qu’on est en maillot, on décide de rentrer sous la pluie, après tout, notre bungalow n’est qu’à 5 minutes en courant… Grosse crise de rire sur le chemin pour éviter de se casser la figure dans les flaques… Une douche nous fera du bien même si ici, il n’y a que de l’eau froide… Dans le bungalow, beaucoup d’insectes volent autour de la moustiquaire, conséquence de l’orage car c’est bien la première fois… Ils ont trouvé un refuge, il va falloir qu’on partage! La pluie redouble dehors… Point positif : on ne prend pas l’eau ce qui est un miracle… Comme tous les soirs, j’appréhende l’ouverture de la porte de la salle de bain… Notre gros gecko est-t-il là? Et bien non, on n’aura pas l’occasion de lui dire adieu… Après une bonne douche, on attend une accalmie pour aller manger. On retourne au resto du 1er soir le “Mayo” un de mes coups de coeur sur Ko Muk, bon et pas cher**.** Seul petit bémol pour les accros du net, pas de wifi ici pour le moment, mais ça ne devrait plus tarder… Moi, ça me va bien comme ça, j’ai vraiment l’impression d’être coupée du monde!!! ce que je suis venue chercher ici… Je vous conseille la “mango salad” qui est à tomber… Comme le premier soir, la salle est pleine et ils refusent du monde. Le patron est un vieux pêcheur un peu édenté qui a sa guitare jamais bien loin… ses enfants tiennent le resto et le fameux “Mong bar” sur Charlie beach… une histoire de famille donc… On est tous pieds nus, regardant la pluie tomber, attablés devant des bières ou des cocktails en attendant les délicieux plats thaïs de la tenancière… L’ambiance y est toujours décontractée, j’adore cet endroit.
Je suis déjà nostalgique de quitter cette île et la pluie n’arrange rien à mon état… Le rythme m’allait bien, ici tout est tranquille, pas d’agitation, on prend le temps de faire les choses ou même de ne rien faire du tout… ça devient tellement rare dans nos modes de vie. L’île est à la bonne échelle pour moi, j’aurais pu rester très longtemps ici, je suis sûre que je ne me serais pas ennuyée et ce, malgré son exiguïté, j’aime la simplicité et l’authenticité des gens d’ici. Certes, pour ceux qui aiment les magasins, les endroits “proprets” et le “m’as tu vu?” il faudra passer son chemin…
Comme pour prolonger un peu le temps, nous filons au “Ting Tong bar” pour nos dernières “leo’s beers” de la soirée… La pluie a eu raison de quelques hôtes, du coup la terrasse avec paillasses et coussins thaï est dispo… on s’y réfugie après avoir viré les objets mouillés et on regarde tomber la pluie dans la lumière tamisée. On profite tout simplement de l’instant…Tout est calme, ça sent la fin… Demain, un grand périple nous attend, on retourne à Bangkok, point de départ de notre séjour…
On rentre au bungalow, il est tard, j’ai le cafard et pas l’énergie de refaire mon sac… si seulement on avait eu plus de temps… On se couche pour la dernière fois dans cette hutte rustique et j’écoute les bruits du dehors… Je ne reviendrai peut être jamais ici, mais au fond de moi, j’espère en secret que cette île ne sera pas travestie comme tant d’autres… Il est des endroits comme ça que l’on voudrait ne jamais voir changer… Et pourtant… de grands défis attendent Ko Muk : réussir à “bien” se développer, c’est à dire respecter cet environnement encore préservé tout en bénéficiant de toutes les infrastructures auxquelles tout le monde à droit (eau potable, gestions des eaux usées et des déchets en général, développement des structures d’accueil…). A ce jeu, j’espère qu’elle ne perdra pas son âme…
Ko Muk : et si c’était à refaire…
Vous l’aurez compris, j’ai adoré cette île, je ne changerai donc pas grand chose, même pas notre hébergement qui certes était spartiate mais qui allait si bien avec le décors… Certains, un peu baroudeurs pourront tenter les bungalows en hauteur sur Charlie beach pour admirer cette vue panoramique sur Ko Kradan, d’autres à la recherche de plus de confort iront peut être au Sivalai beach resort… Avec plus de temps, je serai sûrement allée avec des pêcheurs voir “Sabay beach”, je les aurai aussi accompagnés sur une journée de pêche à la seiche…ça permet aux locaux de gagner 3 sous et surtout d’être hors des sentiers battus…
La proximité de Ko Ngai et Ko Kradan (entre 15 et 30 minutes de trajet), permet d’y aller à la journée sans problème en longtail pour varier les plaisirs… Je resterai plus longtemps sur Ko Kradan pour le snorkeling qui y est de grande qualité et pour les hébergements encore très préservés de la masse…
Cette île reste authentique grâce à un relief marqué et une végétation dense qui ont rendu difficile les voies d’accès. Nous n’avons jamais vu beaucoup de monde ni sur les plages ni dans le village…
Nous n’avons pas eu du très beau temps et pourtant on ne s’y est pas ennuyé, alors nul doute que sous le soleil vous succombiez à la magie de l’archipel de Trang.