Pour m’être largement aidée des témoignages que j’ai pu lire, je vous livre ma contribution de retour de voyage. Quels voyageurs sommes-nous ? La bonne cinquantaine, nous sommes trop indépendants pour les voyages organisés avec prise en charge collective et apprécions un confort de bon aloi.
Pour ce séjour de 2 semaines nous avons contacté Adilson, guide très largement recommandé sur ce forum. C’est mérité et ça nous a bien facilité la vie.
Arrivée de l’avion TAP à Sao Tome à 17H, un peu en avance. La sortie de l’aéroport est rapide, Adilson nous attend.
Départ par la route de Guadalupe explorer les exploitations de cacao et la côte nord.
1er arrêt à la roça Bela Vista avec la découverte des installations de production: gigantesques fours de séchage alimentés au bois jour et nuit et plateaux de séchage à l’air libre sur lesquelles les fèves étalées sont ratissées pour faciliter l’évaporation de l’eau.
Le fait d’être accompagnés par notre guide nous permet de faire le tour des habitations. C’est un choc.
Les cases construites par les colons n’ont connu aucune amélioration, les habitants vivent dans une très grande précarité, sans eau courante ni aucune installation sanitaire, même rudimentaire.
Nous poursuivons notre route avec un arrêt à la roça Agostinho Netto, à l’abandon, les constructions tombent en ruine. C’est la vision effarante de ce pays où la population manque de logements mais à qui le gouvernement interdit l’occupation des bâtiments coloniaux, excepté les cases d’esclaves.
Passé Guadalupe, nous bifurquons vers Morro Peixe, petit village de pêcheurs au bord de la plage, lieu d’installation du poste de sauvegarde des tortues marines. Hipolito est l’aimable personnage qui voue sa vie à la protection des tortues et fait un travail remarquable.
Poursuite par la praia Tamarinos. C’est dimanche, jour de pique nique sur la plage, avec musique à fond, chacun la sienne…avant un déjeuner copieux et délicieux au resto Celvas, à Guadalupe.
Poursuite de notre périple en passant par praia das conchas puis on file vers praia Lagoa Azul, sa petite plage dans une petite crique et ses gros baobabs.
En route vers Ponta Figo et Manuel Morales par la route de Guadalupe pour faire la balade des tunnels. La route coupe le Rio Provaz. Les draps qui sèchent sur les berges caillouteuses de la rivière constituent un magnifique tableau de grands aplats colorés.
A 20 minutes de voiture de Ponta Figo sur un chemin montagneux, c’est le départ pour la balade vers la plus haute chute de l’ile. Le chemin traverse des champs de légumes, des cacaoyers et une foret secondaire, puis suit le petit canal d’alimentation du barrage.
Dans la foret, des tas de grosses coquilles jonchent le sol: les escargots locaux sont géants !
Une fontaine improvisée en bambou permet de se rafraichir avant de franchir le premier tunnel. Le canal en pierre passe sous une voute de 200 mètres de long. Courage! L’eau fraiche et arrive au genou.
Au bout du tunnel, une belle cascade…et un 2eme tunnel, il y en a ainsi 5 autres à franchir pour atteindre la grande cascade. On décide de s’arrêter là, il faut refaire le chemin inverse, jouer les taupes sous terre avec au bout du tunnel une petite halte de nettoyage à la fontaine. On retrouve la voiture, l’expédition nous a pris 2 heures, aller-retour.
Pour nous remettre, déjeuner à Neves au Santola, l’endroit le plus improbable qui soit pour déjeuner L’auberge ne paye vraiment pas de mine et pourtant c’est là qu’on mange le plus délicieux des crabes, avec une belle chair ferme et gouteuse, servis sur une planche en bois avec un marteau, plaf! Un grand coup sur les pinces, un régal.
Nous poussons ensuite la découverte de la cote ouest jusqu’à Sainte Catherine et le Rio Binda, qui signe la fin de la route. Après c’est une piste impraticable. La route qui longe la cote au plus près est magnifique, sauvage, avec des petites cascades qui arrachent la route par endroits.
Départ pour jardin botanique à Bom Sucesso, point de départ de la randonnée au lac Amalia à 1 465 m d’altitude, 4H1/4 de marche Aller-retour. Pour y accéder, il faut pénétrer dans l’enceinte du parc OBO. Le chemin n’est pas tracé, c’est physique, parfois escarpé, constamment glissant du fait des pluies quotidiennes, avec des racines et des embuches partout, c’est la jungle!
Le lac se dévoile enfin, étendue verte bordée par des pétunias géants fleuris à plus de 2 mètres haut!
A nous l’expérience du sol mou: ancien cratère, le lac s’est rempli d’une couche végétale spongieuse, irrégulière et très épaisse qui affleure la surface de l’eau… C’est pas des sables mouvants, quoique…
Retour à Sao Tome en passant par la cascade Nicolau.
Le temps est couvert, il a plu l’après-midi, alors shopping et visites à la capitale. Le temps d’une éclaircie,
déjeuner à la roça Bombaim en passant par la cascade Bombaim. Le trajet est absolument magnifique, la route serpente à flan de coteaux dans les plantations de cacaoyers.
Puis visite de l’atelier de Claudio Corallo, pour une leçon de chocolat. C’est la première fois que je vois une visite d’atelier payante! et en plus c’est pas donné, 100 000 dobras par visiteur, 25 visiteurs en troupeau, ça fait quand même 100 euros de recette quand il paye ses salariés moins de 50 euros par mois.
Je pensais qu’à ce prix on verrait des fèves, des machines, du chocolat partout et sous toutes ses formes, mais que nenni! Rien à regarder, rien à toucher, c’est modeste et aseptisé. L’atelier ne fonctionne pas, Claudio Corallo se met en scène, comme au théâtre, dans un speech à sa gloire. Tout n’est pas faux heureusement, mais pour goutter 3 microscopiques bouts de chocolat, autant acheter directement le produit au super marché juste en face, c’est moins cher ! Il faut prendre l’argent là où il est, certes, mais dans ce cas c’est vraiment sans vergogne.
Aujourd’hui descente de la cote est jusqu’à Sao Joao de Angolares, avec visite de la roça Agua Ize encore en activité. Dans d’immenses hangars, des fours cylindriques en acier gros comme des wagons SNCF s’alignent… Un peu plus loin, une odeur de vinaigre pique le nez: nous arrivons dans les immenses cases de fermentation pour les fèves fraiches. Remuées à la pelle de case en case pendant 8 jours, elles sont prêtes pour le séchage, puis la mise en sac et enfin l’exportation.
En haut de la roça, le petit hôpital est une charmante maison en pierre avec rotonde et escalier à double révolution, en ruine… En bas de la roça, dans le jardin de l’habitation des maitres abandonnée, on devine le vestige de ce qui a été une petite piscine d’eau douce…
Un peu plus loin nous arrivons à la “bouche d’enfer”, un curieux phénomène de reflux de la mer dans une coulée volcanique qui offre un beau spectacle d’eau. Nous poursuivons en direction de praia Micondo, une jolie plage, assez longue, accessible par un chemin le long d’une petite rivière.
Dans un virage, un sculpteur expose sur un mur, à l’air libre, des œuvres en bois vraiment belles…Personne pour les garder, ni pour les vendre. Le sculpteur a du vaquer à d’autres occupations.
Nous arrivons à Sao Jao dos Angolares pour déjeuner à la roça San Joao, une magnifique maison d’hôtes propriété du peintre Carlos Silva. Un personnage! Ce passionné de cuisine tient les casseroles et les farandoles de saveurs se bousculent dans les assiettes.
Au retour, nouvel essai pour le mur des sculptures. Pas mieux!
JOUR 7 - Vendredi:
En route en direction des plages du sud jusqu’à Porto Alegre (3 heures de route) pour un tour de pirogue dans la mangrove. Une famille singe passe d’arbres en arbres, hop hop hop, pendus par la queue.
Nous poursuivons vers praia piscina, une curiosité basaltique: la mer passe dans une première “piscine” pour remplir une autre, plus petite et sableuse. Le cadre est beau, mais la baignade nous tente peu: sentier glissant, vagues, oursins, quelques déchets coupants ou métalliques sur la plage.
Déjeuner au jale éco-lodge à Porto Alegre. Pour l’observation de la ponte des tortues, c’est l’endroit au top, on ne peut faire mieux. Manuel le restaurateur, vraiment un chic type, pratique la pêche sous marine pour fournir le déjeuner du jour!
En fin d’après-midi, bateau navette de l’ile Rolas pour une traversée de 20 minutes. Nous abandonnons Adilson.
- JOUR 8 à JOUR 11- Ila Rolas, samedi à mardi
Pour déjeuner correctement sur l’ile sans se ruiner, il faut s’adresser à Rinaldo, un habitant débrouillard qui a parfaitement compris que la nourriture épouvantable du Pestana peut lui fournir une petite clientèle à la recherche de poisson frais grillé, servi sur la plage.
Faire le tour de l’ile à pieds demande 2 heures environ, avec des curiosités géologiques spectaculaires et des plages paradisiaques, sable fin et blanc, eau turquoise.
Au retour nous récupérons une voiture en fin d’après-midi, pour rejoindre Santana.
JOUR 12 - JOUR 13 - Club Santana
La voiture nous permet une liberté de déplacement appréciable, même si nous prenons le rythme local « leve-leve », c’est-à-dire tranquille tranquille….
Nous quittons le Santana à regrets pour rejoindre Mucumbli, sur la côte ouest. Puisqu’on passe devant, une petite visite au CKado nous permet de faire une ample provision de chocolat Claudio Corallo. Puis on file à Mucumbli. Cet hébergement est notre coup de cœur du séjour.
Dernier jour, le paiement de la taxe de sortie est rapide, l’entrée dans l’aéroport l’est moins: le contrôle sécurité des bagages est manuel et c’est seulement après qu’on entre et qu’on peut accéder aux guichets. Reste plus qu’à attendre l’embarquement.
Rétrospectivement, les bonnes et les moins bonnes options de notre voyage:
A retenir :
- Adilson, un guide qui mérite largement sa bonne réputation
- notre séjour à Santana
Ce que nous regrettons :
- 4 jours à Ila Rolas, c’est LA journée de trop!
- ne pas avoir commencé le séjour par Mucumbli, un hébergement d’un charme infini, idéalement situé pour l’exploration de la cote ouest et la randonnée au lac Amalia.
Ce qui peut se discuter:
- ne pas avoir été à Principe, découvrir ses plages et ses perroquets
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