Vous trouverez ici le compte rendu d’un voyage de trois semaines en Egypte, effectué durant le mois d’août 2006, en indépendant (hors agence de voyage). Le but de ce compte rendu est de fournir des informations récentes à ceux d’entre vous qui envisagent un périple de ce type, ou encore au Guide du Routard (puisque nous sommes sur le forum de ce guide !).
Ce voyage a été effectué à trois : deux adultes et un enfant de 10 ans.
Le parcours a été le suivant :
Le Caire -> Assouan -> Abou Simbel -> Assouan -> Louxor -> El Quseir -> Le Caire
Globalement, nous sommes enchantés de ce voyage qui nous a permis de voir trois facettes très différentes du pays : la mégapole du Caire et les Pyramides, la haute vallée du Nil et la Mer Rouge
Quelques remarques générales avant d’aborder chacune de ces étapes :
- Le cumul des distances dans un voyage de ce type est important (env. 3000 km) et certains déplacements ont été relativement éprouvants (ex : 14 h de train entre Le Caire et Assouan)
- L’été est vraiment la basse saison dans la vallée du Nil, et le voyage sans aucune réservation est possible, même avec des arrivées tardives
- La chaleur de l’été Egyptien est supportable, à condition de se promener avec suffisamment d’eau et de faire une petite sieste en début d’après midi
- Le coût de la vie est assez faible en Egypte, pour un voyage « routard » et si on a pas trop des goûts de luxe ; ne pas oublier cependant le budget «visite des temples» qui s’est révélé relativement important : 1400 LE pour nous trois, soit en divisant par 2.5 (car notre fils payait ½ tarif), 560 LE pour un adulte seul. Prendre aussi en compte que tout se paie en liquide, sauf dans les grands hôtels et restaurants où les cartes bancaires sont acceptées (dans le cas de notre voyage, uniquement à Mangrove Bay ou au restaurant Felfela au Caire).
- Nous avons eu dans l’ensemble de bons contacts avec les Egyptiens, mais il faut distinguer plusieurs cas de figure : le « vautour » qui cherche à plumer les touristes (je suis définitivement fâché, par exemple, avec les conducteurs de calèche de Louxor et Assouan, qui emploient tous les stratagèmes possibles et imaginables pour ne pas respecter le prix fixé au départ !) ; celui qui vit honnêtement du tourisme (heureusement, la majorité de ceux que vous rencontrerez – et c’est normal de payer plus cher qu’un Egyptien, on a quand même en moyenne un niveau de vie très supérieur !) ; enfin, celui qui n’a pas d’intérêt particulier dans le tourisme et qui sera probablement très accueillant (par exemple, il était fréquent que l’on offre à notre fils, dans les autobus locaux, des boissons ou des petits paquets de chips…).
Dernière remarque : je ne suis pas sûr qu’en ces temps politiques très troublés un américain ou un anglais fasse le même constat (mais y a-t-il encore des touristes américains en Egypte ?).
I) Le Caire
Le Caire est une ville surprenante au départ, mais on s’y habitue, jusqu’à s’y sentir vraiment à l’aise en fin de séjour.
Nous logions au Luna Hotel, sur sharia Talaat Harb. Je ne peux que recommander ce sympathique petit hôtel routard, bien approvisionné en touristes par le guide du même nom et par le Lonely Planet. Certes, il est sur une avenue bruyante (mais y a-t-il une rue calme au Caire ???) mais il est très central et les chambres sont toutes grandes et accueillantes. Après vous pouvez choisir suivant vos moyens : sanitaires dans la chambre ou sur le palier, climatisation ou ventilateur. Voir leur site : www.hotellunacairo.com. Attention aux excursions proposées cependant : le tarif que l’on nous a demandé pour la journée aux pyramides était assez malhonnête (300 LE !). Vous pouvez quand même prendre le transfert aéroport (60 LE), le chauffeur est fiable et sympathique.
Pour le restaurant, nous n’avons pas vraiment trouvé mieux que le Felfela (près de la place Talaat Harb).
Journée aux Pyramides : Saqqarah, Dahchour et Guizeh. Nous avons trouvé un prix correct dans une agence : Abydos Travel ; 150 LE pour un véhicule climatisé + chauffeur pour la journée. Cette agence se situe dans une petite rue, derrière l’agence Air France, qui prolonge celle du restaurant Felfela. Surtout, ne pas exclure Dahchour, c’est le site le moins touristique des trois, et donc le plus agréable (en plus, on entre dans la pyramide rouge sans acheter un autre billet !).
Enfin, outre les sites incontournables mentionnés dans le Routard (musée, souk…), on voudrait tenter ici de donner un petit coup de projecteur sur le Palais Manial (bien mal noté dans le Routard !). Le jardin est malheureusement en travaux, mais il sera bientôt magnifique, avec des espèces d’arbres qu’on ne voit pas partout (des banyans). Quant au Palais, il possède une atmosphère particulière (même s’il n’a que cent ans), liée au fait qu’il a conservé tous ses meubles et tapis.
II) Assouan
Il nous a fallu plus de 14h pour rejoindre Assouan depuis Le Caire par le train de jour, avec une arrivée après 22h (20h50 dans le routard).
Nous nous sommes rendus tout de suite au El Salam Hotel. L’hôtel était pratiquement vide, les chambres plutôt tristounettes mais bon, c’était pas cher et l’accueil était sympathique. On a quand même tenté de trouver un hôtel un peu plus haut de gamme, mais sans succès. Au El Amir Hotel , on nous a montré une chambre a peine plus sympa et deux fois plus chère. Quant au Marhaba hôtel, ils n’ont pas hésité à nous demander 80 USD… pour baisser ensuite jusqu’à 55 USD quant on passait la porte, mais on est partis quand même ! Il y a vraiment deux mondes différents en Egypte : celui des hôtels de luxe et celui des petits hôtels Egyptiens. Malheureusement, la gamme intermédiaire semble ne pas exister à Assouan (ou nous ne l’avons pas trouvée).
Si nous n’avons pas eu un coup de cœur pour un hôtel à Assouan, nous l’avons eu pour un restaurant : le restaurant EMY. Il se trouve sur un ponton flottant sur le Nil, à coté du restaurant Aswan Moon. Poisson grillé succulent et autres petits plats simples à prix très doux. Egalement, un des très rares petits restaurants à proposer de la bière. On vous le recommande chaudement. Il n’est pas dans le Routard, et il est bien meilleur que certaines adresses du Routard testées au départ.
III) Abou Simbel
Il s’agit là de la plus belle journée du voyage. Nous avons choisi de rester une nuit à Abou Simbel, et ce choix s’est révélé particulièrement judicieux : nous avons pu visiter le site après 10h quasiment seuls (près de 45 mn totalement seuls à l’intérieur du temple de Ramses II !!), car 95 % des touristes choisissent l’excursion à la journée et visitent entre 7h30 et 9h30, puis repartent vers Assouan. D’autre part, nous avons beaucoup apprécié le soir le son et lumière. Enfin, l’endroit ou nous logions était lui aussi exceptionnel.
Nous avons pris une chambre à Esskaleh, la maison d’hôtes de Fikry Kachif, plus connue localement sous le nom de « Nubian House ». L’originalité et la beauté de cette maison traditionnelle nubienne, ainsi que l’accueil et la qualité des repas ont fait de cette étape un moment vraiment privilégié du voyage, même si au niveau budget c’est un peu plus cher que les hôtels « routard » que l’on trouve ailleurs en Egypte.
IV) Louxor
Nous pensions que Louxor serait plus fatiguant qu’Assouan, mais ça a été plutôt le contraire. Peut être parce que nous étions rôdés aux sollicitations multiples (« calèche, taxi, felouque… ! ») et au marchandage, mais surtout parce que nous avons choisi de loger sur la rive ouest, qui est très calme.
Nous avons beaucoup aimé l’hôtel Nile Valley. Les chambres y sont propres, agréables. Les petits déjeuners étaient parfaits (jus de fruits …) et pris sur une terrasse avec une vue superbe sur le Nil et sur Louxor (où on peut prendre ses repas aussi le soir). Enfin, sa situation près de l’embarcadère et des bateaux à moteur en fait une base de départ idéale pour les visites, aussi bien coté est (Louxor et Karnak) que coté ouest (Vallée des Rois…). Bref, une très bonne adresse (mais je sais qu’il y en a d’autres ; on a pas pris le temps de comparer).
Pour les visites, il y a énormément de choses à voir autour de Louxor. Vous ferez bien sûr les grands classiques, mais je vous conseille de ne pas manquer le temple de Medinet Habou. Les bas reliefs et les restes de polychromie y sont magnifiques (à choisir, si vous manquez de temps, préférez le temple de Medinet Habou au temple d’Hatchepsout).
V) La Mer Rouge
Nous voulions faire un « break » plongée et baignade dans ce séjour, et nous projetions au départ de retourner à Dahab (où nous sommes allés il y a deux ans). Mais Dahab est très loin de Louxor et le site du ministère continue à afficher le Sinaï en zone rouge. Nous avons donc recherché d’autres possibilités sur la côte occidentale de la mer rouge. Hurgada et Safaga ne nous tentaient pas vraiment (et après avoir traversé en bus ces deux villes, je me félicite de ne pas m’y être arrêté !!). Nous avons donc cherché plus au Sud, autour de Quseir et Marsa Alam. Quseir est une petite ville sympathique, mais très peu touristique (je doute qu’une occidentale puisse s’y baigner, en toute liberté, comme à Dahab par exemple). Il restait donc les hôtels et camps de la côte. Certains sont des gros « machins » moches et qui défigurent irrémédiablement le paysage. D’autres sont plus « nature », et orientés « plongée ».
Nous avons opté pour Mangrove Bay, à environ 25 km au sud de Quseir. Cet hôtel bénéficie d’un cadre attrayant et calme. Les clients habituels sont essentiellement des plongeurs allemands, même si on trouve quelques français, italiens et egyptiens. Les chambres sont petites mais confortables, dans des bâtiments de plain-pied avec des arbustes autour. La plage est bordée de petits palmiers et donne sur une grande baie bordée par endroits de mangroves et parsemée de superbes récifs de corail (parfait pour la plongée ou le snorkeling). Des sorties en bateau ont également lieu tous les jours.
Nous avons effectué la réservation à partir de leur site internet : http://www.mangrovebayresort.com et confirmé celle-ci en arrivant au Caire (le site n’est pas sécurisé, donc impossible de valider avec un n° de carte bancaire).
Le seul petit bémol : on est un peu coincé dans ce genre d’endroit, et les « extras » (les boissons par exemple) sont à un tarif élevé (mais c’est typique des hôtels de cette catégorie).