17 décembre
Départ de Montpellier-Fréjorgues 10h40 (prévu):
l’avion pour Paris-Charles de Gaule est en retard. Nous nous inquiétons pour la correspondance avec le vol pour la Havane.
Il arrive finalement nous partons à 12h30 et l’avion pour Cuba nous a attendu (il y avait 15 personnes de Montpellier).
Le voyage est interminable, je n’arrivais pas à lire et les heures ne passaient pas vite.
Lorsque enfin nous atterrissons (18h40), nous faisons la queue (longue) à l’immigration avec contrôle des bagages de cabine, puis attente au tapis roulant des bagages de soute. Et là, stupeur et angoisse : pas de valises ! Nous finissons par trouver le guichet qui s’occupe de ce problème et après longue attente, longues vérifications, nombreux coups de téléphone, la guichetière trouve notre nom sur une liste de bagages restés à Paris-Charles de Gaules. Ils seront livrés à notre hôtel la nuit suivante.
Comme il nous faut passer une nuit de plus que celle que nous avions réservée, nous demandons une nuit supplémentaire à la réception mais ce n’est pas le même tarif : 160€ !!! (30 pour celle qui avait été réservée depuis la France) de plus, la chambre est des plus rustiques. Nous trouverons des chambres chez l’habitant bien plus agréables.
18 décembre
Le lendemain nous nous promenons dans les environs et en rentrant à l’hôtel nous faisons la connaissance de René, un jeune homme qui passe ses journées à guetter le touriste à l’entrée de l’hôtel. Il est sympa et nous propose de nous trouver un taxi et de nous accompagner à l’agence pour
prendre la voiture. Le trajet est long et le chauffeur n’est pas sûr de l’adresse. Finalement nous arrivons à une agence AVI (alors que nous avions loué par Internet chez CubaCar) il semble que ce soit une filiale. Tout se passe bien mais le gérant nous informe que la voiture doit être vidangée au bout de 1000 Km.
Le paiement de l’assurance obligatoire (15 CUC/jour) par carte bancaire (au « fer à repasser » ! est difficile – la mienne, après de multiples essais, ne passe pas, heureusement, celle de Anne fonctionne !
Nous prenons la voiture, il pleut et je m’aperçois qu’un balai d’essuie glace est déchiré et pend. Retour à l’agence pour le faire changer – nous verrons par la suite que c’était absolument nécessaire !
Nous garons la voiture près de l’hôtel et nous allons nous balader dans la havane.
Nous rentrons à l’hôtel en fin d’après midi où nous retrouvons le sympathique René à qui nous confions notre inquiétude au sujet des bagages : nous doutons qu’ils nous soient livrés. Il nous propose de nous accompagner à l’aéroport pour servir d’interprète (nos connaissances en espagnol étant insuffisante pour comprendre les tirs de mitraillette du langage de certains cubains).
Finalement nous décidons d’attendre le lendemain et nous nous couchons. Vers 10h30 grands coups à la porte style « poliz hallemandeu » je vais ouvrir en slip et je trouve une employée de l’hôtel qui me baragouine une tirade à laquelle je ne comprends rien sinon qu’il faut que j’aille à la réception où je trouve, suprême bonheur, nos bagages. Leur absence était d’autant plus embêtante que nous avions un tas de choses de première nécessité à l’intérieur comme la trousse de toilette (on s’est lavé avec une chaussette en guise de gant !)
19 décembre
Départ de la Havane vers Santa Clara (275 Km) puis Remedios .
Nous avons le plus grand mal à sortir de La Havane car le Malecon est fermé à cause du mauvais temps : l’océan vient se promener sur l’avenue.
Lorsque nous trouvons enfin l’autopista, le trajet se fait sous une pluie parfois violente. La ventilation défectueuse et les vitres sales rendent la conduite difficile dans la circulation cubaine un peu anarchique et les zigzags entre les trous que j’ai de la peine à discerner.
Remedio est sympathique.
Nous trouvons une chambre par hasard. Très bien, les logeurs sont sympas et nous avons accès depuis la chambre à une jolie petite terrasse où nous prenons notre petit déjeuner comme des pachas.
Anne est très déçue car elle s’attendait à voir des parrandas qui devaient, selon Internet, avoir lieu une partie du mois et pas seulement le 24. Nous assistons toutefois à un petit spectacle de chanteurs et de danseurs de bonne qualité. Les étals des petits revendeurs qui pullulaient le matin, ont été remplacés par une foule dense qui se presse pour assister aux spectacles.
20 décembre
Départ vers Caibarien où je fais le plein derrière un crabe géant (voir photo). Nous nous apercevrons plus tard que nous avons oublié de visiter Musée de l’Agro-Industrie Sucrière Marcelo Salado pour voir le Museo del Vapor (Musée de la Vapeur) et sa collection de locomotives.
De Caibarien, nous filons vers Moron où nous achèterons de jolies sculptures de moustiques (je ne me doutais pas que j’inspirerai plus tard un amour fou à ces charmantes bestioles !). Mais décidément nous snoberons Moron et nous roulerons vers Ciego de Avila que nous ne verrons pas car un embranchement nous dévie vers la destination que nous avions prévue :
Camaguey
Surprise : la route est fermée, c’est pourtant une route importante ! Mais il y a la fête. Nous errons dans les abords, nous roulons sur une petite route bordée d’ordures en feu. On demande notre chemin mais comme souvent on nous envoie dans des directions opposées, les indications sont contradictoires, on galère beaucoup. On fini par sortir de la ville et on demande notre chemin à l’un de ces poste de contrôle qui parsèment les routes cubaines. Le flic très aimable arrête un camion qui va à las Tunas, notre destination, nous n’auront qu’à le suivre. Mais il devait en avoir assez que nous le suivions car il pénètre dans une station service pour nous perdre et il file. Évidemment pas de café à la cafétéria ! Nous poursuivons la route, constamment éblouis par les phares – l’enfer.
Las Tunas
Comme à Camaguey, la route est fermée et on galère tout autant pour trouver notre chemin. On s’arrête sur un grand parking où plusieurs échoppes proposent de la nourriture ou des boissons. Nous achetons deux sandwichs malgré une certaine inquiétude sur leur état sanitaire, après avoir mangé, Anne voit un énorme cafard courir sur les sandwichs de la boutique voisine !
Le vendeur nous indique un chemin de terre qui contourne la ville il est très fréquenté par les camions, ce doit être un projet de « rocade ». nous nous perdons à nouveau et c’est encore un flic à un point de contrôle qui nous indique un hôtel. Nous le trouvons mais il est complet. Nous hésitons à dormir dans la voiture sur le parking de l’hôtel puis je décide de partir sur Bayamos, il est minuit et c’est à 100 Km ! La route est très mauvaise, la voiture est secouée par des trous profonds et vibre de toutes ses tôles. Je roule trop vite pour ne pas m’endormir et je suis crevé. Halte dans une cafétéria mais évidemment il n’y a pas de café.
Bayamo
Nouvelle galère, on cherche un motel sans le trouver.
La nuit étant très avancée nous décidons de coucher dans la voiture les rues sont vides et je ne veux pas attirer l’attention en stationnant isolément. Je trouve finalement une rue où d’autres voitures sont déjà garées. Nous nous préparons à dormir lorsqu’un vieux en simili-uniforme frappe à la vitre – Voulez-vous que je surveille votre voiture pendant la nuit ? Non non, nous couchons dedans – je connais une habitacion pas loin. À cette heure ? (il est 1h30) On accepte évidemment et nous nous installons. Lorsque nous allons chercher nos valises le vieux gardien revient à la charge : pour 2 CUC il surveillera la voiture mais il est inquiet pour la roue de secours qui est fixée sur la carrosserie à l’arrière. Il veut que nous la rentrions dans la malle. Ce bougre d’âne m’a flanqué la trouille surtout lorsque je verrai plus tard un anglais (je ne connaissais pas sa nationalité mais il avait une tête à manger du pudding) avec la même voiture qui avait sa roue à l’intérieur.
21 décembre
Nuit courte de 2 à 7h. Bon petit déjeuner relativement copieux mais moins qu’à Remedio.
Pendant que Anne prend sa douche, je fume une cigarette sur le balcon lorsque mon regard est attiré par une ombre qui fuse sur les fleurs d’une sorte d’acacia dont les branches touchent la balustrade. Je regarde mieux : Gros bonheur, mais trop fugitif : ce n’est pas un insecte mais un zunzunito ! Un oiseau mouche de moins de 5cm de long !!! Trop tard, il est parti.
Nous partons dans Bayamo à la recherche d’un café où nous pourrons mettre de l’ordre dans nos papiers. En priorité le kilométrage déjà fait et combien il nous reste à faire avant d’atteindre les 100.000 auxquels nous devrons faire la vidange de la voiture (gratis mais si nous dépassons c’est 53CUC pour notre poche).
On erre dans la ville pour trouver une cafeteria. Sympa pour son coté typique mais le pittoresque a des aspects parfois très déplaisant lorsque nous voyons, à coté de maisons « correctes » de véritables taudis où vivent des gens qui semblent à la limite de l’humanité – on se croirait dans un roman de Victor Hugo.
Des nuages menaçant, nous nous hâtons sous une ondée vers la Casa de la Trova qu’on finit par trouver. Un groupe de musiciens joue pour un voyage organisé français. Lorsque nos compatriotes s’en vont nous pouvons jouir du silence pour nous mettre à jour en buvant des cocktails de fruits.
22 décembre
Après avoir fait le plein nous partons vers Bartholomé Maso puis Santo Domingo et Mercedes.
Santo Domingo
L’accès se fait par une route qui serait très bonne si ce n’était sa déclivité : Un pourcentage qui doit avoisiner les 45 degrés ! Il faut monter souvent en première ! Et les descentes qui suivent, car la route est en montagnes russes, sont à aborder au maximum en seconde pour avoir du frein moteur. D’ailleurs à l’entrée de la route des panneaux l’indiquent : « Use del freno motor ». à l’arrivée la route est barrée par un péage pour entrer dans le parc et avoir accès à la Commandancia de Fidel. C’est payant et cher mais quoi qu’il en soit le guide obligatoire ne sera là que demain. On fait demi tour après avoir bu un café dans une tasse microscopique (pas meilleur, mais aussi cher qu’une grande). Bien que ne l’ayant pas visité, je pense que cet endroit ne vaut pas le déplacement.
Retour à Batholome Maso pour partir vers Mercedes en direction de Marea del Portillo à travers la Sierra Maestra
La suite :
Jusque là la route est sympa, elle semble être un lieu de réunion apprécié des cochons du coin. Mais à partir de La Habanita bien que la carte Michelin l’indique comme une « route » secondaire c’est l’enfer qui commence, ce n’est même pas une piste, c’est presque un lit de rivière (d’ailleurs plusieurs cours d’eau le traversent). IL EST IMPOSSIBLE DE L’EMPRUNTER AUTREMENT QU’EN 4x4 et encore à condition d’avoir l’habitude de ce genre de sport ! Il y a des endroit où j’ai dû enclencher le 4x4 lent pour pouvoir monter ! JE DECONSEILLE ABSOLUMENT CETTE « ROUTE » en tout cas une voiture « normale » ne peut pas la parcourir !
On arrive enfin à Marea del Portillo sur la route côtière.
M****area del Portillo
On nous a signalé un hôtel à Pilon mais en chemin nous voyons un écriteau « habitaciones » on fait marche arrière et on entre dans un chemin pourri, plein d’ornières avec quelques cabanes sur les cotés. On continue en nous demandant si les draps ne seront pas plein de puces mais, à l’arrivée, c’est parfait. Sinon qu’un jeune homme s’obstine à nous faire la conversation – on n’en sera débarrassé que lorsque le repas sera servi. Après le repas on discute avec la patronne qui se plaint du manque de médicaments (elle a été opérée à cœur ouvert). Elle est retraitée (« pensionnée ») mais les pensions ne sont pas suffisantes pour vivre. Sa carte (« tarjetta ») d’alimentation lui permet d’avoir 3 livres de riz par mois pour elle et son mari ; mais comme ils sont âgés (moins que moi!), ils ont droit à 2 livres de plus.
Les crevettes (camarones) au riz du repas du soir étaient bonnes et nous passons une très bonne nuit.
23 décembre
petit déjeuner correct bien que succinct.
Pendant que nous préparons les bagages, j’aperçois un zunzunito par la porte ouverte, mais la petite fusée disparaît aussitôt. Je vais passer près d’une heure à guetter son retour entre deux averses (très fortes). J’y parvient enfin plus ou moins. Je bricole un point de couture sur le balai d’essuie glace qui se dédoublait et nous partons vers Santiago. La route côtière est relativement correcte (pour Cuba!) mais vers la fin, elle se transforme en piste difficile pour une voiture « normale » on roule à un ou deux mètres de l’océan et parfois elle est éboulée : on craint de prendre un bain forcé avec la voiture. Pourtant elle est en jaune sur la carte Michelin qui la considère comme une route principale!!!
En chemin à Maya, je m’arrête dans une tienda pour acheter un torchon afin de pouvoir nettoyer le pare brise (à prévoir avant le voyage : éponge et torchon – important!)
Nous entrons dans Santiago que Anne veut absolument visiter, elle a raison : la ville DOIT être visitée MAIS…
Nous nous garons dans une petite rue et nous partons à pieds à la recherche d’une cafeteria pour boire le café dont j’en ai une grosse envie depuis le matin. Il a été jusque là impossible de boire un café ! Incroyable ! Une des productions importantes de Cuba est impossible à consommer !
En marchant dans l’intense circulation, on tente de trier pour nos poumons, un peu d’oxygène dans les vapeurs d’essence et la fumée des échappements. Ici, l’air est chargé de particules plus ou moins fines ! Les poumons des non fumeurs doivent être aussi noirs que ceux des fumeurs !
J’ai mal à la gorge, je n’en peut plus, la pensée de galérer dans le dédale des rues plus ou moins identifiées dans cette atmosphère délétère me révulse : JE N’EN PEUT PLUS, est-ce la fatigue de la conduite qui a été tout de même assez dure, je suis au bord de la crise de nerf. Je refuse d’entrer davantage dans cette ville pourrie infernale malgré les supplications de Anne qui me dit qu’elle m’en voudra jusqu’à la fin de sa vie (elle a raison, et je m’en veut de la priver de cette visite importante, mais, franchement, c’est au dessus de mes forces).
On part donc de Santiago après avoir fait le plein. Mais là encore, je me fait avoir : comme mon réservoir était à moitié plein je demande 25 litres – il fallait demander le plein (llano) car on me fait payer, d’avance, 25 litres, même si je n’ai pu remplir que 23 !
Pas facile de trouver la direction de Guantanamo, comme d’habitude chaque cubain à qui on demande notre route, nous indique une direction opposée au cubain précédant ! On arrive enfin à prendre l’autoroute. Nous dépassons un tout petit embranchement, mais j’ai un doute. Nous demandons confirmation de notre direction et il s’avère que nous devions prendre la petite route. On fait donc demi tour – sur l’autoroute !!!
La route de Guatanamo n’est pas intéressante. La nuit est tombée et mes phares n’éclairent pas suffisamment pour éviter les trous, pourtant je ne roule qu’à 8O maxi, on en prend quelques uns qui nous secouent violemment. L’un d’eux a été si violent que les essuies-glaces se mettent en marche tout seuls, comme pour protester contre ma conduite. Les phares, en face, en revanche, éclairent très bien – j’en prends plein les yeux. Le jeu consiste à éteindre ses phares le dernier. Mais après avoir râlé contre le manque de savoir vivre des conducteurs cubains, j’ai compris pourquoi il restent en phare : c’est pour voir les trous de la route jusqu’à ce que les deux voitures se croisant, leurs codes suffisent à voir la route. Il n’empêche que c’est un jeu très dangereux à cause de tous les fantômes obscurs qui hantent la route sans lumière.
Guantanamo
Étonnant ! Les cubains ne comprennent pas notre prononciation et répètent plusieurs fois avant de dire « ah ! Guantanamo ! » une question d’accent tonique mal placé probablement.
Nous nous arrêtons à l’entrée de l’agglomération (pas question pour moi désormais de pénétrer dans le Pandémonium des grandes villes cubaines).
Une pancarte “habitacion” nous fait de l’oeil, on s’arrête. Deux femmes nous accueillent, la chambre, bien que de mauvais goût, est correcte – 25CUC déjeuner compris (vraiment pas cher !) en revanche, la cena n’est pas possible, en insistant elles acceptent de nous servir une sopita (petite soupe). Lorsque nous descendons après avoir rangé nos affaires, nous avons la surprise de voir la soupe suivie d’un plat de viande – sympa ! Le repas n’était pas aux chandelles mais à la lampe de poche : panne d’électricité.
24 décembre
Petit déjeuner très frugal, peu de café dans le thermos – y aurait-il pénurie de café à Cuba ? Hier on avait tenté de boire un « bucanero » une boisson sans alcool à base de maté (?) absolument imbuvable pour nos gosiers européens. Le frigo en était plein ! Pas de bière ni de limonade, ni même d’eau !
Après rudes négociations, nous arrivons à nous faire rendre la monnaie en CUC et non en CUP comme elle voulait absolument le faire. Elle a été contrainte de sortir chercher notre monaie chez un voisin.
On part vers Baracoa, la route est bonne mais peu intéressante, elle est longue, on s’ennuie.
À Baracoa, on suit le Malécon jusqu’au bout et dans la rue Calixte Baymar. on découvre une habitacion Très intéressante que nous conseillons (sous les réserves qui vont suivre). La patronne, la cinquantaine, bien conservée (elle en joue!) est sympa. On lui propose le foie gras et la blanquette que nous avons emportés, elle est ravie, elle propose de venir ce soir avec 3 gamins et apportera le reste du repas.
La vue sur la baie est très belle depuis la terrasse, mais il pleut toujours depuis le départ de la Havane. Avant d’arriver à Baracoa, au Alto de Cortillo, on s’était fait assaillir par des vendeurs de fruits et autres produits tirés des fruits cubains (coco, chocolat etc.). nous avons acheté dans la cote (assez forte) 2 cornets de cucuruchos (crème de coco au miel enveloppée dans des feuilles de bananier joliment arrangées – nous les avons goutté à notre retour en France et nous n’avons pas aimé du tout – mais peut-être fallait-il les déguster frais ?) et un bouquet de bananes à un paysan transi de froid (pour nous il faisait très bon!).
Le repas du soir a été sympa, notre logeuse, qui finalement est venue seule, apprécie d’avantage la blanquette que le foie gras que nous avions apportés pour féter la Noël avec les cubains. On a discuté longtemps de la vie cubaine.
Bon lit, bonne nuit.
25 décembre
Réveil miracle : il fait beau !
La logeuse nous propose de nous accompagner pour nous montrer des cacaotiers, ensuite on la laissera chez son frère. Le retour ? Ben elle fera du stop ! Elle nous dira plus tard qu’elle est rentrée en bus vers 1 heure de l’après midi.
Nous avons donc vu les fameuse cabosses qui poussent sur le tronc des cacaotiers. J’en ai cassé une pour goûter les graines, mais ce n’est pas bon du tout. Soit elle n’était pas mure, soit il faut un traitement du genre fermentation, pour obtenir le goût. la logeuse nous fait poursuivre sur le chemin en direction du Yunque, montagne au sommet aplati en forme d’enclume. Mais le chemin est barré par un péage – 8CUC par personne – juste pour voir une cascade ! C’est non. Nous revenons sur la route, on laisse notre cicérone et on continue. On passe sur le pont sur le Toa que le Routard indique rompu, mais il a été reconstruit par le Venezuela. Il y a d’ailleurs un grand panneau qui rend hommage à ce pays.
Nous décidons, puisque nous devons y repasser demain, de faire demi tour.
Nous partons sur la route de Guantanamo, bifurquons à gauche dans Cabacu, en direction de Jamal – route sans intérêt particulier.
Nous sommes arrêtés à la Boca de Yumuri, par un gars sympa qui nous propose d’embarquer pour une île sur le fleuve – 8CUC par personne pour la traversée et plus pour le guide qui fait visiter l’île. Anne a peur de la petite barque et on prend ce prétexte pour refuser. Mais le gars a d’autres flèches à son arc : il nous propose un petit restau au bord de l’océan. Comme il commence à « faire faim », nous acceptons. Nous mangeons des « tetis » sorte de civelle cubaine, Anne apprécie, moi, moyennement. Ils sont accompagnés de bananes coupées en tranche fine frites ça ressemble à des chips mais en bien meilleur ! Le tout en contemplant l’océan, presque à nos pieds (à 5m maxi).
À la fin du repas, la patronne nous demande de changer des €uros contre des CUC, on le pourrait mais il y en a pas mal et je refuse de changer le tout car nous n’avons pas l’usage d’euros, et que nous avons besoin de pièces en CUC, et d’autre part on ne saurait où mettre ces pièces : j’ai déjà une poche pleine de CUC et une autre de CUP ! Toujours des problèmes pour savoir en quoi il faut payer. J’ai été souvent l’objet de grands éclats de rire en payant avec des centimes de CUP au lieu de pesos.
On continue vers Punta de Maisi il y a des barques de pécheurs ancrées devant la plage, des cubains se baignent l’un d’eux, de l’eau jusqu’au cou brandit, pour la tenir hors de l’eau… une bouteille de rhum !
Retour en direction de Cajobabo, route ennuyeuse : des trous, des montées et des descentes vertigineuses. J’ai eu peur, une fois car en haut d’une cote – plus de route ! La descente qui suivait était si prononcée que j’avais l’impression qu’il n’y avait plus de route !
Le jour décline et nous avons un soleil énorme plein phare (c’est la mode à Cuba) sur l’horizon, j’ai du mal à distinguer la route. Le paysage est sans aucun intérêt.
Je suis crevé et les virages s’enchaînent à cadence accélérée.
Revenus à la casa, la logeuse nous attend pour nous faire une proposition : Son frère veut faire commerce de vêtements. Il doit en acheter hors Cuba pour les revendre le double à Cuba. Mais pour ce faire il a besoin d’euros. Il propose donc de nous échanger des CUC contre des Euros. Je ne suis pas chaud du tout, d’autant que je ne connais pas le taux actuel. Longue discussion,je prétexte la fatigue (réelle) pour la remettre au lendemain.
26 décembre
Temps assez beau.
Départ de Baracoa
Le petit déjeuner se fait en présence de la logeuse.
Elle me demande à voir l’ordinateur qui l’intéresse. Je lui en montre le fonctionnement mais la batterie se vide, je le met en charge et il m’affiche batterie chargée mais à seulement 4% « changez de batterie » je ne pourrait pas le vendre sans batterie et je lui propose de lui donner l’ordinateur en échange de la gratuité de l’hébergement . Elle est d’accord mais nous demande 30 CUC pour les petits déjeuners et les boissons. Je ne marche pas et lui dit que je ne lui donne plus l’ordinateur. Il faudra donc tout payer, mais en examinant la note je m’aperçois qu’elle a compté 2 déjeuners de trop et une garde de la voiture injustifiée (en tout 10 CUC) elle rectifie le tir et nous payons 69 CUC pour 2 jours. Ajouté à sa combine de change précédente, je pense que cette charmante dame cherche à escroquer le client donc je conseille la chambre à condition de tout recompter.
Nous partons en voiture que nous garons dans une rue et nous allons à la banque à coté pour changer des €. Un monde fou attend devant la banque, il y a un vigile à l’entrée qui filtre les entrants. Il me dit d’attendre un moment puis me fait entrer alors que les rangées de sièges de la banque sont pleins. Il me semble que je bénéficie d’un passe droit. Arrivé devant le guichet je m’aperçois que c’est Anne qui a le fric. Mais tout se passe bien, la guichetière me donne l’équivalent de 1200 € en billets de 20 – ça fait une sacrée liasse ! Le taux est de 1,07.
Nous partons enfin de Baracoa en direction de Holguin via Moa. La route est infecte, pleine d’énormes trous, on roule entre 10 et 30 à l’heure . Une fois la roue de la voiture tombe dans un trou profond caché dans une flaque, il faut enclencher le 4x4 pour s’en sortir !
Cette route est ennuyeuse, sans intérêt et demande beaucoup de concentration pour conduire. Après Moa, (pas le déluge, heureusement) l’état de la route s’améliore – toujours des trous, mais entre les trous le revêtement est meilleur !
Attention, à Sagua de Tanamo, pour Holguin, il faut prendre une infâme ruelle étroite juste signalée par un petit panneau sur la gauche.
On continue. Holguin nous semble laid et pue les produits chimique, la route est bordée de canalisations fumantes et un écriteau indique « attention toxique » !!!
Nous ne galérons pas trop pour trouver une chambre bien que celles indiquées par le Routard soient toutes complètes. Nous trouvons notre bonheur assez facilement et pour 2 CUC la voiture est à l’abri dans un garage.
Le patron (el dueño) semble avoir beaucoup de difficultés avec les papiers, c’est d’ailleurs le seul à nous avoir demandé le visa.
27 décembre
Rien à dire sur la chambre, les repas sont corrects et sont pris dans le séjour-cuisine des propriétaires qui regardent la télé dans des chaises à bascule pendant que nous mangeons.
Le matin, je demande au dueño de m’indiquer le chemin de l’agence CubaCar pour faire la vidange de la voiture. Il me propose de monter avec moi et de me guider. Nous y arrivons après de multiples détours dûs à des travaux, pour nous entendre dire que CubaCar n’était pas concerné mais que nous devions nous adresser à VIA. Nous repartons mais lorsque nous y sommes le patron a l’air ennuyé, il passe des tas de coups de téléphone. Longues palabres en espagnol pour que j’arrive à comprendre finalement qu’il n’a personne pour faire le travail, je dois aller à guardalavaca (ça ne s’invente pas!) plus de 50 bornes ! Ce n’était pas prévu mais pourquoi pas ? On nous a expliqué que le garage en question est à Aguada de Piedra un petit village avant la ville. Mais arrivé là on nous renvoie vers un autre village : Playa Esmeralda. Nous y trouvons le patron de l’agence qui nous demande le contrat de location et nous laisse poireauter un long moment avant de nous inviter à suivre une voiture qui nous conduira à l’atelier qui se trouve… à Aguada de Piedra où nous étions une heure avant !
Je signale les petits problèmes de la voiture (clim et essuies-glaces) la vidange durera 1 heure que nous employons à visiter le bled. Pauvre et sans grand intérêt.
Lorsque la voiture est soignée, nous partons explorer les plages où Anne souhaite se baigner. Mais toutes semblent appartenir à des hôtels ou ne nous tentent pas. Nous rentrons à Holguin.
28 décembre
Départ de Holguin
Le patron n’est pas là mais il a laissé le garage ouvert. Après le petit déjeuner je vais chercher la voiture et nous commençons à charger les bagages. Je paye le patron, revenu – 98CUC (voir notes). Je leur demande une vieille éponge pour nettoyer les vitres de la voiture (important, il faut y penser au départ) il m’aide à la tâche. Je lui demande où je peux acheter des cigarettes (des Criollos, très bonnes, équivalentes à des Gitanes sans filtre) il me demande d’attendre et s’en va dans la rue, lorsqu’il revient il me tend 2 paquets « régalo !» il me les offre !
On s’en va – la sortie est facile : « a derecha y recto » ça nous change des galères habituelles !
Direction Ciego de Avila via Las Tunas.
Bonne route (enfin… pour Cuba !)
Guaimaro
Petite agglomération très animée, beaucoup de monde et beaucoup de cars de cubains.
Nous achetons 4 pommes (il y en a donc à Cuba?) et buvons 2 cafés. Je me fais avoir : ça fait 160CUP comme je n’avais pas assez de CUP j’ai payé 6CUC.
Florida
Arrêt dans un joli parc où nous dégustons nos pommes en observant les gens.
Trinidad
Nous arrivons à l’Ermita de Santa Ana mais nous hésitons à engager la voiture dans le dédale des rues qui mènent au centre ville.
Très nombreuses chambres à louer mais nous n’arrivons pas à trouver celles qui sont conseillées par le Routard. Nous décidons d’aller à :
La Boca.
La rue qui y mène est complètement défoncée et impraticable, même avec un 4x4. Marche arrière on en prend une autre qui quelques mètres plus loin est creusée dans son axe d’une énorme tranchée très profonde, la voiture passe tout juste au bord du trou ! La patronne nous expliquera le lendemain que c’est pour poser des canalisations d’eau. Car, sauf dans les maisons proches des hôtels, l’eau est livrée par camion dans des citernes souterraines (tous les 4 jours). Des pompes remontent l’eau dans des « tanks » (citernes aériennes que toutes les maisons possèdent sur leur toit) et de là elle est distribuée par gravité dans la maison, ce qui explique le manque de pression dans les robinets. Les travaux durent depuis très longtemps.
Nous retrouvons la maison où nous avions couché 17 ans plus tôt. Ça a bien changé (en mieux) le jardin où nous garions la voiture et qui était en friche, est maintenant un très joli jardin ombragé (avec un emplacement pour la voiture). La chambre est correcte mais les prises 220V sont à l’extérieur et trop hautes pour la longueur de mes câbles, il faut que je fasse un échafaudage de table et de chaise pour poser l’ordinateur et les téléphones !
Au repas du soir nous avons un très gros poisson dont nous ne mangerons que la moitié.
29 décembre
Petit déjeuner bon et copieux, avec, chose rare, un verre de lait caillé.
On discute avec la patronne. Il y a des zunzuns dans le jardin tôt le matin et tard le soir. La patronne laissera la lumière extérieure allumée pour les attirer.
Ils ont un boxer (comme il y a 17 ans mais évidemment pas le même) il s’appelle Attila. La patronne connaît l’histoire et la légende de l’herbe qui ne repousse pas sur son passage ! Il semble que l’histoire de l’Europe soit enseignée dans les écoles (chez nous Cuba est souverainement ignoré) ils connaissent même la Corse et Napoléon !
Je rappelle à la patronne le procédé bizarre d’allumage du lampadaire de la rue par crochets (voir tome 1 – Anne et Guilhem au pays de Fidel ») Ce système des plus dangereux a été remplacé, il est maintenant commandé à distance, mais… il ne fonctionne pas et la rue n’est plus éclairée la nuit ! C’est le noir absolu.
Nous partons à pieds visiter La Boca. Anne vient de faire notre lessive, elle aura le temps de sécher avant notre départ demain.Cet après midi ce sera la baignade dans la mer des Caraïbes à laquelle elle tient beaucoup pour faire râler ses copains. L’eau de Caraïbes est chaude et en sortant, une petite brise légère nous rafraîchi, c’est très agréable. Nous nous attardons au soleil pour sécher nos maillots avant de rentrer, mais nous nous méfions des coups de soleil qui peuvent être rapides et méchants.
Le soir nous avons un poulet rôti entier pour nous deux, présenté ouvert en deux et aplati dans le plat.
30 décembre
Je me lève à 5h45, il fait nuit un éboueur vide les poubelles à la lampe torche.
Je passe le temps en bouquinant et en me faisant dévorer par les moustiques. Vers 7h la patronne me propose un café extrêmement bien venu !
Le jour levé je prends quelques photos mais toujours pas de zunzuns.
Après le déjeuner, toujours copieux et bon, nous flemmardons, assis dans des fauteuils à bascule, il fait bon, la mer des Caraïbes miroite devant nous, de l’autre coté de la rue. Je n’ai pas envie de bouger.
Nous partons pour Trinidad la recherche du centre ville est toujours un peu difficile dans le dédale des rues souvent sans nom, parfois en sens interdit, et parfois barrées par des travaux ou des livraisons. Heureusement que nous avons sur nos téléphones l’application Osmann qui fait office de GPS et qui indique la position où l’on se trouve.
Finalement on trouve. Les rues sont pleines d’étals qui proposent des souvenirs dont beaucoup sont de mauvais goût, mais certains sont très bien, on en achète, Anne prend des vêtements pour ses nièces. Les vendeurs sont très accrocheurs tous aiment la France et y ont des amis, évidemment !
Il fait une chaleur épouvantable. Nous buvons un jus de citron dans une grande terrasse à touristes – il ne servent ni café ni bière. J’appelle un joli chien qui passe et je commence à le caresser mais Anne refuse, elle a peur qu’il soit malade. Je continue à le caresser jusqu’à ce qu’il se retourne et je vois qu’il a l’arrière train à vif. Je me dépêche d’aller me laver les mains dans les « baños » (1CUC).
Accablés de chaleur et connaissant déjà les sites de Trinidad, nous décidons d’aller nous baigner à Ancon où nous arrivons après une route parsemée de trous. Cuba a dû inspirer Gainsbourg : des p’tits trous, des gros trous, toujours des gros trous… Ce gymkhana permanent est déprimant. Arrivés au bout c’est un parking payant et en plus on a oublié les maillots. On retourne donc et on fait une petite halte au bord de l’eau bordée de rochers coupants comme des rasoirs – pas intérêt à broncher !
Retour à la « casa » où j’écris ce journal et où Anne écris les cartes postales -nous arriverons certainement avant elles mais tant pis.
31 décembre
Nous partons de La Boca en direction de Cienfuego. La patronne, qui m’avait gentiment offert un café quand j’attendais le desayuno, le compte dans la cuenta. 201 CUC quand même, mais ça les valait, on était très bien.
La route est bonne (pour Cuba : elle n’est plus en dentelle à trou-trou, mais le revêtement n’est pas terrible), elle est sans intérêt et ennuyeuse. Nous prenons un embranchement qui nous mène directement à :
Playa Rancho Luna, conseillée par le Routard. Nous trouvons facilement la maison de Larabi,un marocain qui parle français. Il nous offre un très bon café qu’il se procure par relation, c’est du Serano, un arabica (évidemment pour un marocain !). Nous discutons de choses et d’autres, entre autres je lui demande ce que sont les « points de contrôle » qu’on rencontre sur toutes les routes – ce sont des poste de police fixes munis de caméras qui assurent la sécurité de la zone. Ils peuvent arrêter les véhicules pour contrôler la drogue mais nous ne l’avons jamais été.
Notre chambre est très bien avec tout le confort, la clim et le ventilateur fonctionnent ! Seul hic : comme à La Boca, la prise 220V est à l’extérieur, elle a été installée pour un client malade qui en avait besoin pour son appareil médical. Nous devons laisser la fenêtre entr’ouverte malgré la clim. C’est la seule chambre à avoir cette possibilité.
La maison possède plusieurs terrasses ombragées de plantes fleuries qui, nous dit Larabi, sont fréquentées tôt le matin et tard le soir, par les zunzuns.
Nous décidons de passer l’après midi à la plage, en attendant que la température baisse un peu nous prenons une bière sur une des terrasses ombragées. Il fait bon et nous n’avons pas l’âme aventurière.
Nous mangerons ici ce soir, demain nous irons à Cienfuego pour les festivités du primero de enero (fête de la Révolution de 59 : Libération de La Havane) et nous mangerons la langouste le soir dans le restaurant que nous a indiqué Larabi (“pas sur la plage, où elle est congelée”).
Nous allons nous baigner sur la plage, elle semble n’être peuplée que de cubains, je vais acheter une noix de coco pour en boire le lait. Je me fais avoir une fois de plus : je ne demande pas le prix avant, lorsqu’elle est ouverte on me demande 5CUC ! Naturelle, sans rhum ! De plus ce n’est vraiment pas terrible.
La mer de Caraïbes est chaude à souhait, un régal. Un couple de cubains danse à coté de nous sur la musique d’un transistor. La musique est vraiment présente partout à Cuba et la plupart du temps à un niveau sonore très élevé.
Nous rentrons en passant par le restaurant conseillé par Larabi pour réserver une langouste pour le lendemain soir ; car nous avons décidé de rester une nuit de plus, demain, primo de enero, nous irons dans Cienfuego pour assister à la fiesta.
Sur la terrasse nous nous cassons la tête pour déterminer un itinéraire et un programme jusqu’au départ. Ce n’est pas facile car il n’y a rien dans la région. Nous décidons d’aller à Artemisa et d’y étudier la question. Car il nous restera 4 jours à Cuba avant le décollage. Artemisa est proche de lieux que nous avons déjà visité il y a 17 ans mais qui peuvent être intéressants à revoir.
La nuit se passe très mal pour moi, les moustiques me réveillent à minuit – je suis dévoré et les démangeaisons m’empêchent de me rendormir. Je décide d’aller fumer une cigarette sur une terrasse. Mais je prends mes précautions : Une grande serviette en guise de jupe, maintenue par mon ceinturon, une autre sur les épaules, par dessus mon T shirt, et mes chaussettes. Les serviettes légèrement humides me font du bien et je peux rentrer. Je règle la clim assez forte pour décourager les moustiques, je mets la lampe led sur ma tête et je bouquine en attendant que le sommeil revienne. Anne me dira le lendemain que la lumière et le froid l’ont empêchée de dormir !
1er janvier
Le matin, en attendant le petit déjeuner, je monte sur une des terrasses et j’arrive, tant bien que mal à prendre une vidéo des zunzunitos.
Au cours du désayuno, nous discutons avec un couple de français qui reviennent à cienfuegos pour la deuxième fois (en taxi). On se demande pourquoi car notre visite de l’après midi nous convaincra qu’il n’y a pas grand chose à y voir. Ils nous disent, et nous le vérifierons, qu’il n’y a pas de fête pour le premier de l’an. Avant de partie vers Cienfuegos, nous poussons vers le bout de Rancho Luna qui correspond à l’entrée de la rade à laquelle mène le chenal. Je filme des pélicans, pas d’autre intérêt.
Sur la plaza Jose Marti nous avons été abordés par un cubain qui nous a proposé des cigares. J’ai refusé mais je lui ai demandé où je pourrai acheter des Criollos (cigarettes), il m’a dit d’attendre dix minutes et est revenu avec une cartouche – 10Cuc. J’en ai trouvé le lendemain, sur la route à 0,70 pesos – cherchez l’erreur ! Mais il m’a rendu service, et il gagne sa croûte comme il peut, ce n’est pas bien grave.
La circulation dans la ville est très fluide, et l’air respirable, rien à voir avec Santiago !!!
Nous rentrons après avoir fait le plein et le pompiste me fait remarquer qu’une roue de la voiture manque de pression. Je suis d’accord mais j’ignore où la regonfler, il m’affirme qu’il y a un ponchero (mécanicien) à Rancho de Luna (en fait c’est sur la route de cienfuego) 1CUC par roue. Le gars gonfle la roue sans manomètre, estime la pression d’un bon coup de poing et passe à une autre. C’est son collègue qui repasse derrière pour vérifier la pression avec un petit instrument et demande au premier de corriger s’il y a lieu (et il y a, évidemment).
Revenus à la maison, nous sommes nargués par les zunzunitos qui se perchent sur des arbres trop éloignés. Descendu prendre un café (ils sont inclus dans le prix de la chambre, chacun peut se préparer librement son café au bar et les boissons consommées doivent être inscrites sur un petit cahier afin d’être facturées à la fin – la confiance règne), donc descendu au bar, je tombe sur le señor Larabi avec lequel j’ai une longue conversation sur les sujets les plus divers (politique, religion – cet ancien chirurgien cardiologue est musulman pratiquant – sociologie, cosmogonie, philosophie… tout y passe) Il me raconte comment il a rencontré Fidel à la suite de son implication dans une unité de chirurgie cardiaque. C’est à la suite de cette rencontre que Fidel lui a permis de construire sa casa.
2 janvier
Très mauvaise nuit : je me suis fait dévorer par les moustiques. Comme les démangeaisons m’empêchent de me rendormir, je m’affuble d’une grande serviette autour de la taille, une autre sur les épaules par dessus mon T shirt, des chaussettes, et je vais fumer sur l’une des terrasses. Les voisins jouent aux dés pendant que la radio joue fortissimo de la musique cubaine.
Nous partons vers Artemisa. L’autoroute est ennuyeuse à l’extrême. Au lieu de remonter sur La Havane et redescendre ensuite, nous voulons raccourcir le trajet en passant par Melena del Sur, Batabano, La Palma et Alquizar. Nous nous perdons régulièrement malgré l’application Osmand (qui s’est avérée absolument indispensable lorsqu’on a sa propre voiture!) Devant certains croisements nous nous disons : Non, ce ne peut être là, c’est impossible – parfois ça l’est – parfois c’est la bonne route ! Je fais le plein à l’entrée d’Alquizar, étourdi ou fatigué, je me crois en France et je néglige de surveiller le réservoir, je mets un moment avant que l’odeur d’essence débordant à mes pieds ma fasse revenir de mes rêves.
Cette agglomération que l’on croyait toute petite, est en fait une ville de moyenne importance, quadrillée de rues dont beaucoup sont numérotées selon une logique qui nous a échappée. Il est vrai que nous étions fatigués et quelque peu endormis par l’autoroute. Nous cherchons des adresses trouvées sur l’application (le Routard ignore cette ville) mais nous avons fait chou blanc : impossible de trouver une chambre, la seule sur laquelle nous sommes tombés était occupée. Il fait maintenant nuit je suis totalement découragé. Nous sommes crevés, nous avons faim et soif. Il nous reste la solution de continuer sur Soroa (environ 20 bornes), de remonter sur La Havane, ou de dormir dans la voiture (mais où ?). Nous nous décidons de prendre l’autoroute vers Soroa. C’est la galère habituelle que je m’étais promis de ne plus vivre : La conduite de nuit sur route et autoroute. J’ai failli écraser 2 cyclistes sans lumière, heureusement que j’avais entr’aperçu une vague anomalie de l’obscurité dans le lointain. Cette conduite est épouvantable, il faut éviter les trous, les piétons, les cyclistes les charrettes, tout cela non éclairé, bien sûr, avec dans les yeux les pleins phares d’en face. Il faut se guider sur les bandes au sol – quand elles existent – car souvent il n’y en a même pas, souvent même il n’y pas de terre plein central, sur une 4 voire 6 voies, ce n’est pas une partie de plaisir et c’est épuisant.
Lorsque nous arrivons à l’embranchement de Soroa, il y a une station service où nous mangeons un sandwich au fromage – pas de bière.
Nous finissons enfin par trouver une chambre (conseillée par le Routard). L’endroit semble sympa et il y a une prise 220V dans la chambre !
3 janvier
Avant le petit déjeuner, je vais près d’un Hibiscus pour tenter une vidéo des zunzuns – pas facile dut out de cadrer ces petites fusées !
Au petit déjeuner il y avait de petits beignets mais je l’ai trouvé assez frugal.
Nous partons pour Las Terrasses mais, en chemin, nous prenons une bifurcation sur la gauche vers le mont des morts et le village des Tombas qui nous intriguent. La route, bonne en général présente de petites portions mauvaises mais nous avons connu bien pire. Le coin est très pauvre, il semble que les habitants soient trop pauvres pour pouvoir se payer un poste de télé car il y a une « salle de télévision » nous faisons demi tour vers Las Terrasses. Fait et mal fait pour les touristes, aucun intérêt. Sur la route nous trouvons un panneau qui nous laisse perplexes : « prohibido circular sin matachispta « que nous traduisons par pot d’échappement – cette région riche en zones protégées et pourtant assez humide, semble obsédée par les incendies. Nous retournons en direction de Soroa, sur la gauche nous prenons le chemin d’une « casa del campessino » et d’un « jardin de l’union » nous négligeons la maison et nous nous émerveillons à la vue du jardin dont nous conseillons vivement la visite – en plus, c’est gratuit (et il n’y a pas de supplément pour les moustiques !).
Plus tard nous prenons un autre chemin sur la gauche aussi, qui mène aux « baños de… » le chemin est très mauvais et les « baños » ne sont que des tables et des bancs en bordure d’une rivière aux eaux peu engageantes. Une grosse branche de palmier tombe lourdement dans l’eau en nous faisant sursauter. Nous déconseillons ce lieu qui du reste n’est pas signalé dans le guide.
En rentrant nous nous arrêtons dans un petit restau pour boire une bière, on discute avec des touristes français et on parle apiculture avec le patron. Sur la route, au dessus de nous, des cubains attendent bruyamment un camion qui doit les emmener. Une grosse dame a du mal à escalader la ridelle.
4 janvier
Nous nous réveillons à Londres ! Un brouillard à couper au couteau. Mais on nous dit que ça va se lever.
Nous décidons d’aller visiter la Orchidearia au dessus du restaurant del Salto. Beau lieu, belles fleurs, mais pourquoi donc ai-je payé un CUC pour mon appareil photo alors que j’aurais pu me servir de mon téléphone ? .
Revenus au restau du Salto, le gardien du parking me fait remarquer que ma voiture, garée au bord de la route doit être mise au parking – 1CUC en perspective !
Après un café, nous partons sur le sentier fléché, menant à un belvédère.
Alors là, je suis partagé : conseiller ou pas ? Certes au bout le panorama est immense. Mais il faut des poumons et de très bonnes jambes ! Sur cette piste qui est difficile même à pieds, je ne peux m’empêcher de plaindre ces pauvres chevaux qui grimpent les touristes sur leur dos. Au milieu de la cote un petit belvédère vous donne l’espoir que le calvaire est fini, mais non, il faut continuer jusqu’aux escaliers interminables, raides et en ruine, qui vous mènent au vrai belvédère. Là, il est vrai que la vue s’étend sur 360°. On peut reprendre son souffle en admirant le paysage. Nous discutons avec un couple de toulousains et leur fille avec lesquels nous sympathisons, ils viennent d’arriver de France et nous demandent des conseils car ils ne parlent pas l’espagnol et ont oublié leur Guide du Routard à Toulouse.Nous leur proposons le notre qui ne nous servira plus puisque nous partons dans 3 jours on leur donne aussi un « Passeport pour l’espagnol » (nous en avons 2 et ils ne nous servent pas).
Nous redescendons à la hâtes sous une petite averse qui nous inquiète beaucoup (les ponchos imperméables sont restés dans la chambre). Ils nous offrent une bière au bar du Salto. En partant nous rencontrons nos voisins de chambre, des français aussi, qui veulent appeler un taxi pour rentrer à la casa. Nous les ramenons avec nous. Il semble que nous soyons la providence des touristes français en péril ! Les deux familles voyagent en taxi.
À la casa, nous sommes crevés, d’autant que les démangeaisons des moustiques m’ont empêché de dormir.
5 janvier
Nous ne savons pas ce que nous allons faire de notre journée.
Nous décidons d’aller à Soroa boire une bière et explorer les routes qui partent dans la montagne.
La route qui part à gauche de celle des Terrasses est assez jolie, mais, évidemment, pleine de trous. Est-ce l’un d’eux qui a eu raison de notre roue droite ? Nous avons crevé.
Bon, ce n’est pas grave, le loueur m’a montré où se trouve le cric et les accessoires.
Je pose le cric, je le fais monter, mais arrivé au bout de ses possibilités la roue reste au sol. Comme la voiture est un peu inclinée, je descends le cric, revisse les boulons et déplace la voiture vers une zone plus plane (nous sommes dans une portion défoncée) mais la roue persiste à rester au sol ! Je m’aperçois que le cric n’est pas adapté à la voiture : Il est trop court. Je cherche une grosse pierre pour surélever le cric – banco, ça marche, la roue quitte enfin le sol. Re-dévissage des boulons. Mais cette *$ !,?@ de roue refuse obstinément de se séparer de la voiture. Coups de pieds dans la jante, levier, coups sur les boulons… rien n’y fait ! En désespoir de cause, je fais signe à un car qui passe… sans s’arrêter. Anne n’a pas l’air de s’en faire mais je commence à paniquer un peu car cette route n’est pas très fréquentée. Heureusement un camion chargé de passagers arrive et s’arrête. Deux costauds en descendent et tentent de sortir la roue, mais va te faire lanlaire : elle ne vient pas. L’un d’eux va chercher une barre à mine dans le camion et arrive à bout de cette saleté de roue. Ils font tout et refusent que je mette la main à la patte. Lorsqu’ils ont fini je leur propose un billet qu’ils refusent. Pendant ce temps Anne est allée donner des cadeaux aux femmes du camion. Certaines acceptent mais d’autres refusent dignement. On voit là la gentillesse et la solidarité des cubains, ainsi que leur dignité que certains se plaisent à nier. Bravo les cubains, on vous aime beaucoup malgré quelques petites arnaques que la pauvreté et la misère poussent certains à commettre.
Après cet incident je décide de rentrer, mais comme nous devons repartir le lendemain pour l’aéroport (à Boyeros où nous devons passer la nuit) je décide de faire le plein et de vérifier la pression à la station service qui est en bordure de l’autoroute. Pas de chance : un camion est en train de faire le plein de la citerne d’essence « espécial » et ils ne sont pas équipés pour vérifier les pressions. On verra donc demain matin.
Rentré à la « casa » je lave consciencieusement les vitres de la voiture en prévision de l’autoroute de demain et je vais boire une bonne bière sur la terrasse, je pense qu’elle est bien gagnée !
Lorsque nous mangeons, le soir dans la sorte de case de béton ouverte aux 4quatre vents, nous nous hâtons de terminer le repas car il fait froid. La serveuse nous dit qu’il fait 11° mais je crois qu’elle exagère.
6 janvier
5h30 – je me lève dans le chahut des coqs qui doivent être à l’heure française car il fait nuit noire.
Je reviens dans la chambre pour mettre un pantalon long car il fait froid. Un comble, les touristes avec lesquels nous avons discuté hier nous ont dit que la veille de leur arrivée il faisait 12° chez eux en France ! Mais le père du logeur nous dit qu’en fait il fait chaud, c’est l’humidité qui donne l’impression de froid, Ouais ! On veut bien, mais avoir froid à Cuba, Faut quand même le faire !
En attendant l’heure du petit déjeuner je lis un bouquin que Anne a oublié de rendre chez Larabi.
Départ sans problème. Arrivée à l’aéroport sans problème non plus. Nous trouvons le guichet d’Air France mais – Cuba oblige : il est fermé.
On se renseigne sur la restitution de la voiture et on cherche une chambre pour la nuit. Au guichet d’informations on ne peut rien nous conseiller. À celui de Cubatur, on nous indique une adresse et l’employée nous explique précisément par où passer.
Chez Raoul, avenida de Boyeros. On visite et ce n’est vraiment pas terrible : ça pue et c’est obscur, le rez de chaussée est un restaurant à la musique tonitruante – on passe à une autre à coté et on la prend bien qu’elle empeste l’insecticide ou le désinfectant – 25CUC pas de petit déjeuner ni de repas du soir. Vu la prestation ce n’est pas bon marché. D’autant que s’il y a des prises 220V elles ne sont pas aux normes, même cubaines, nos adaptateurs sont incompatibles !!! C’est la première fois que nous rencontrons ce problème.
Il est 2 heures de l’après midi et on va s’emm…bêter à cent sous l’heure. Nous allons faire un tour dans le quartier qui nous semble pauvre et peut-être mal famé car toutes les maisons, tous les jardins sont bouclés par des cadenas (y compris notre logement – il faut appeler la logeuse chaque fois que nous voulons entrer ou sortir, elle refuse de nous donner la clé du portillon.
À proximité il y a une échoppe tenue par une charmante vieille dame, nous viendrons ce soir y acheter des sandwichs. En attendant on s’est installés dans le « jardin » et on tente de passer le temps. Vivement qu’on soit dans l’avion !
Donc si vous prévoyez de passer la nuit à la Havane avant de prendre l’avion, évitez ce coin et prenez un hôtel loin de là. Nous avions choisi de séjourner à coté de l’aéroport par facilité pour rendre la voiture mais notre solution n’était pas bonne.
J’illustrerai de photos plus tard s’il est possible de compéter