Bonjour,
Je vais me lancer dans un “vrai” carnet de voyages, au jour le jour, mais en attendant je voulais partager un retour d’expérience, à la suite d’une ballade de 6 semaines sur Namibie et Botswana, du 19 Octobre au 27 Novembre 2021.
Ce voyage était prévu en Mars Avril 2020, mais l’irruption de la pandémie a obligé à l’annuler pour le reporter à l’automne 2021.
Avant de partir, en 2020 comme en 221, j’ai beaucoup lu, étudié, recherché sur Internet, et j’ai trouvé beaucoup de conseils, de recommandations, et d’avis souvent variés sur tel ou tel aspect, ou tel ou tel site ou itinéraire.
Je souhaite maintenant contribuer à cette documentation pour ceux qui préparent un tel voyage, avec une expérience personnelle, et des avis qui n’engagent bien sûr que moi !
Avec un seul voyage, on ne peut prétendre au titre d’expert, et on trouve sur Internet beaucoup de voyageurs plus expérimentés et compétents, ceci est une simple et modeste contribution et je serais ravi d’avoir des avis différents ou contradictoires, ne serait-ce que pour mieux préparer d’autres voyages. Et je serais content également de savoir que ces retours d’expérience ont servi !
Car bien sûr, quand on revient de Namibie, on n’a qu’une envie d’y retourner…
Documentation
J’ai préparé le voyage avec les guides papier Namibie et Botswana de Lonely Planet et du petit futé, ça fait quatre guides en tout. Les deux collections ont leur intérêt, mais je préfère cependant le Petit Futé.
On avait aussi le guide T4A (voir ci-dessous l’application), qui est gros et lourd, mais peut servir parfois.
Pour les cartes papier, on avait acheté toutes les cartes qu’on avait pu trouver (quatre ou cinq selon le pays), mais la seule dont nous nous sommes réellement servis est la carte T4A. Elle est très détaillée, mais bien sûr, une fois ouverte, impossible à consulter s’il y a un peu de vent…
En fait la carte papier est intéressante pour planifier un itinéraire à plusieurs jours, mais sert fort peu sur le terrain puisqu’elle est très bien remplacée par l’application sur smartphone.
Nota au passage : nous n’avons pas utilisé d’appareils GPS, car, pour moi, le smartphone était bien suffisant.
Sur Internet, on trouve bien sûr beaucoup d’informations, en parcourant les catalogues des voyagistes, les journaux de voyage, et les forums. J’ai beaucoup utilisé au début celui de voyage le forum https://voyageforum.com/ mais celui-ci n’est plus actif depuis le début de la pandémie. Mais il reste une énorme quantité d’informations, donc à consulter absolument. Depuis, je lis plutôt celui du routard où vous êtes actuellement (!), assez complet également, mais je n’en ai pas trouvé d’autres un tant soit peu fournis sur la Namibie.
Agences et réservations
En lisant les avis sur les forums, j’étais assez perplexe sur les agences de voyage, et je me suis posé la question de l’utilité. Certes, ça évite du travail de préparation, mais ce travail faut aussi partie du plaisir de voyager.
Nous avons donc tout organisé nous-même, sans faire appel à une agence, et tout s’est très bien passé. Evidemment, nous étions dans une période un peu particulière, du fait de la pandémie, et les campings étaient souvent vides et en tout cas jamais complets. J’avais lu sur Internet qu’il fallait réserver longtemps à l’avance, parfois un an dans les endroits très fréquentés, j’avais donc réservé en direct via leur site une nuit sur un camping à Sesriem, et trois nuits sur Etosha. Mais même ces campings étaient loin d’être pleins…
Et je pense que dans pas loin de la moitié des campings, nous étions seuls, et quand nous demandions à quel emplacement, on nous répondait “as you want, all is avalaible”
Location de voiture
Avant de partir, j’avais consulté à peu près tous les loueurs ayant un site internet, donc je pense tous, et j’ai fait une grille d’analyse de chacun avec les prix de la location, celui des assurances complémentaires et des accessoires, ainsi que les avis et notations sur facebook ou tripadvisor (et bien sûr les forums).
Nous voulions des voitures 4x4 avec tente sur le toit et matériel de camping, et sans restrictions sur les secteurs géographiques (certains loueurs n’autorisent pas les pistes du kaokoland au-delà de Puros, ou ne permettent pas de passer au Botsawana sauf supplément).
Et évidemment, nous avions un budget assez serré, et donc le cout total de la location était un critère essentiel.
Nous avons finalement retenu Advanced Car Hire https://www.advancedcarhire.com/ qui nous a proposé un prix canon sur des Hilux tout équipés, mais datant de 2014/2015. Nous avions un peu hésité sur l’ancienneté des voitures, mais, comme nous étions toujours au minimum deux voitures, on s’est dit qu’on pourrait se dépanner mutuellement et on a tranché en faveur de ces voitures. Pour information, nous avons payé 59 Euros par jour et par voiture, avec deux tentes de toit, alors que les propositions les plus basses sur des voitures plus récentes tournaient autour de 90 ou 100 Euros.
Nous avons eu des voitures entre 150.000 et 400.000 km, en parfait état mécanique, avec seulement quelques faiblesses sur les carrosseries ou les sièges, ainsi que sur les soudures des coffres arrière ou des galeries, mais rien de gênant.
Seule panne en 9000 km avec trois voitures, c’est une pompe à gasoil qui est morte, en roulant sur la B8 dans la bande de Caprivi. On a remorqué la voiture jusqu’à Kongola, où un camion affrété par le loueur est venu la chercher pour l’emmener à réparer à Katima Mulilo. Le lendemain, un dimanche, la voiture était réparée, et c’est le loueur qui a tout pris en charge.
Quand nous avons ramené la voiture, nous craignions de devoir régler les réparations de deux pare chocs, qui avaient heurté des rochers et qui étaient un peu enfoncés. Mais nous n’avons rien payé, aucune remarque sur le constat de retour bien que nous n’ayons rien caché (ca aurait été difficile…). Je pense que c’est aussi un avantage des “vieilles” voitures, c’est que le loueur est moins regardant au retour !
Cependant, Georges, le responsable de ACH nous avait demandé de bien respecter les limites de vitesse sur les pistes, il y a d’ailleurs une alarme qui se déclenche si on dépasse la vitesse et le loueur est informé par le “mouchard connecté” dans toutes les voitures. Il nous a montré sur son ordinateur qu’il pouvait suivre en direct toutes ses voitures. Il y avait dans la cour une voiture accidentée, et il nous a dit que les locataires allaient payer car ils roulaient à 120 km/h sur une piste à 80 Km/h au moment de l’accident. Et ils avaient retrouvé beaucoup de bouteilles de bière vides cassées dans la voiture…
Par ailleurs, en à peu près 25.000 kilomètres à trois voitures, nous n’avons pas crevé une seule fois,… Touchons du bois ! Nous avions deux roues de secours dans chaque voiture, qui prenaient beaucoup de place dans le coffre des Hilux !
Enfin, les véhicules étaient équipés de deux réservoirs de 80 litres, soit 160 litres et donc, avec notre style de conduite “tranquille”, environ 1600 km kilomètres d’autonomie. On était tranquilles !
Je recommande donc bien volontiers ce loueur et la formule “économique” sur des voitures “anciennes”. Et de respecter les limites de vitesse…
Budget
Nous avons fait le voyage plutôt à l’économie.
Vol Marseille Francfort + Francfort Windhoeck = 620 Euros, achetés trois mois avant.
Location de voiture : 59 € par jour, sans assurances complémentaires (on était couvert par une bonne carte Visa Infinite)
Gasoil : le prix variait entre 13 et 15 N$ par litre (0.80 à 0.90 €) mais ca peut être plus élevé dans les endroits les plus reculés. Attention, c’était le prix en Octobre Novembre 2021, et cela a du suivre l’évolution du pétrole, en forte hausse à l’heure où sont rédigées ces lignes.
Consommation : on a noté scrupuleusement toutes nos consommations, cela a varié selon les véhicules entre 9,5 et 11 litres au 100, environ 10,2 litres/100 toutes voitures et toutes pistes confondues.
Campings : entre 100 N$ (7 Euros) pour les plus basiques, jusqu’à 400 N$ (de l’ordre de 30 €uros) pour Etosha. En général, entre 120 et 200 N$ (12 à 15 Euros) par personne.
Nourriture : tout dépend de ce qu’on achète et où on l’achète (grands Spars ou petites boutiques de village) : le basique n’est pas cher, les aliments un peu plus sophistiqués importées d’Europe, sont bien sûr plus chers. Au global, on était autour de 6/7 Euros par personne et par jour.
Restaurants : chers dans les lodges, compter 15 à 25 Euros par personne, mais donnés dans les petits restaurants dans les villes ou en bord de route (à partir de 3 Euros par personne, poulet frite, fruit, boisson à Opuwo…). On y est pas allé assez souvent, finalement…
Entrée dans les parcs : 100 à 200 N$ par personne et par jour, ca dépend des parcs. Plus parfois un droit par voiture.
Attractions : on a fait seulement un seul “safari” avec un camping, sur le Zambèze, pour 300 N$ par personne. Ça valait le coup !
Les applications
Trois applications indispensables et qui, pour moi, permettent de gérer parfaitement le voyage, dans la préparation avant, et surtout sur place.
Google Earth : bien connue, cette application est parfois bluffante de précision, on peut voir à certains endroits très exactement les tracés des pistes (et même les tracés des roues en hors-piste), les arbres, les rochers, et le relief. Et ce qui est bluffant, c’est également le mode 3D avec inclinaison de la caméra. Sur PC, on peut également utiliser le mode “visite” et “movie maker” pour faire le film du trajet avant d’y aller…
Très utile pour “visualiser” un itinéraire tracé à partir de T4A, mais il faut évidemment du réseau, donc c’est très utile pour la préparation avant de partir, ou le soir au camping si on a du wifi pour préparer le lendemain, mais n’est pas utilisable en route.
Tracks for Africa (T4A) : c’est L’APPLICATION qu’il faut avoir et utiliser sur téléphone. Je n’ai pas eu l’occasion d’utiliser un “vrai” GPS, mais franchement T4A sur le téléphone, c’est tout simplement parfait, je ne sais pas trop ce que l’appareil GPS aurait pu apporter !
Les cartes par pays sont payantes, mais ce n’est vraiment pas cher, moins qu’une carte papier, et autrement plus efficace au quotidien !
On sait en permanence où on est, au mètre près, ou presque. Dans les endroits où les pistes ne sont pas toujours bien tracées, ou s’il y a de multiples traces, par exemple sur Marienfluss, on sait immédiatement si on est sur la “bonne piste” ou pas. Et dès qu’on arrive à un carrefour de pistes dans une zone désertique, on peut prévenir le conducteur que dans 100 mètres, il faudra prendre la piste de gauche ou de droite, avant qu’il ait à poser la question !
La carte est toujours parfaitement lisible, à la différence avec Maps.me. Plus on “zoome” avec les doigts, plus les pistes apparaissent, jusqu’à montrer les différents emplacements d’un camping !
Et quand une piste s’interrompt sur T4A pour recommencer quelques dizaines ou centaines de mètres plus loin, lors de la traversée d’une rivière, c’est que la piste n’est pas définie et fluctue dans le temps, comme par exemple dans Desolation Valley.
Nous avons pris T4A en défaut une seule fois, en 9000 kilomètres : un peu avant Etanga, sur la D3703, la piste pour rejoindre “Oromukandi campsite” est indiquée environ 500 mètres après le passage de la rivière, alors qu’elle est juste après, à hauteur de Etanga Junction. Ceci dit, le camp est abandonné…
En plus des tracés de piste, la carte interactive de T4A indique tous les points d’intérêt, comme les campings et les postes à essence, la liste est à peu près la même que celle de iOverlander, mais les informations sont moins complètes par non collaboratives.
iOverlander
C’est une application collaborative et gratuite recensant les points d’intérêt pour les self-drivers, très variés (magasins, poste d’essence, mécaniciens, bouteilles de gaz, etc…) mais surtout les campings, “established” ou “wild”, en passant par la catégorie “informal”. Ce qui est le plus intéressant, et que nous avons le plus utilisé, c’est les “established”, c’est-à-dire les campings organisés.
Chaque camping est précisément localisé sur la carte. Attention, pour avoir un plan précis de l’endroit, il faut “zoomer” sur le secteur avec du réseau, mais ensuite le zoom reste présent dans le téléphone même si on est hors réseau. Le bon plan est donc de zoomer la veille sur le secteur où on envisage d’être le lendemain, et le tour est joué.
Les deux intérêts de cette application, en plus de la localisation précise, sont d’une part d’indiquer les caractéristiques principales de chaque camping (wifi, eau chaude, etc…) et d’autre part de pouvoir laisser des commentaires. Certains campings ont plusieurs dizaines de commentaires…
Comme toutes les applications collaboratives, les avis sont parfois divergents, mais c’est assez rare quand même, et cela permet donc de se faire une bonne idée de l’intérêt ou non d’un camping (y compris son prix). Attention dans l’utilisation : le commentaire principal mis en avant n’est pas le dernier, mais celui jugé par le modérateur comme le plus pertinent. Or en fait, il y a souvent des commentaires plus récents plus pertinents, car les campings évoluent, en bien (réfection) ou en mal (peu entretenu), il faut donc descendre dans la fenêtre pour lire les plus récents.
Nous avons utilisé l’application tous les soirs pendant six semaines… Chaque jour, une équipe de deux était chargé de choisir le camping, en lisant tous les commentaires et en proposant le choix à tout l’équipage (nous étions entre 5 et 9).
Avec T4A et iOverlander, voyager en Namibie est extrêmement simple… Mais on passe beaucoup de temps sur son smartphone, alors que les paysages et les animaux sont autour !
Maps.me : utile mais moins performante à mon avis que T4A : les plans ne sont pas tout à fait aussi précis que T4A, et surtout il y a des indications erronées sur les campings en particulier (par exemple Etanga community camp, qui n’existe pas, ou plus…). Et de plus elle est beaucoup moins facile à lire que T4A compte tenu du graphisme de l’application (illisible quand on est au soleil).
Bon voilà, je vais passer dans un autre sujet sur le journal de voyage proprement dit…